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— Industrie nationale: horlogerie.—L'intérêt que S. A. R. la duchesse de Berri a témoigné constamment pour le commerce et l'industrie nationale durant son voyage à Rouen, au Hâvre, à Fécamp, à SaintValéry-en-Caux, à Dieppe, et pendant son séjour dans ce dernier port, a été accompagné d'actes nombreux de bienfaisance.—Il est de notre devoir de signaler à l'attention de nos lecteurs, dans l'intérêt de la prospérité nationale et du progrès des arts, un établissement important que la princesse a daigné particulièrement honorer de sa visite et dont elle a examiné les produits avec une sagacité très-remarquable. Cet établissement en quelque sorte caché au fond d'un village de la Normandie, à Saint-Nicolas d'Alihermont, au delà de la forêt d'Argues, à deux lieues et demie sud-est de Dieppe, est une manufacture d'horlogerie, où l'on fabrique spécialement les mouvemens de pendules. Par les soins du directeur, M. Honoré PoNs, cette branche d'industrie a pris dans cet établissement, depuis 1807, un degré de développement qui met cette fabrique en état de fournir aux horlogers de Paris plus de cent mouvemens de pendule par semaine. Avant qu'un administrateur éclairé, M. Savoye Rollin, appelåtet fixât M. Honoré PoNs, à Saint-Nicolas d'Alihermont, cette, fabrique n'avait point participé aux progrès communs de l'industrie; elle n'était guère plus avancée qu'à l'époque de sa fondation depuis près d'un siècle. Les moyens de travail étaient si imparfaits et les.. résultats si peu estimés, qu'ils ne pouvaient soutenir la concurrence étrangère, et leur vente ne procurait plus aux ouvriers un salaire suffisant pour leur subsistance. Ce nouveau directeur introduisit la division du travail, et l'usage des machines ; celles que l'on' 'admire ́ aujourd'hui sont presque toutes de son invention. Des médailles d'encouragement, des éloges du jury d'exposition ont à diverses époques signalé M. Pons comme un des artistes qui ont contribué au progrès de l'industrie nationale. Nous saisissons avec empressement la circonstance de cette visite oùr la princesse a daigné tout examiner et se faire rendre compte dans les plus petits détails de la structure et du jeu des nombreuses et intéressantes pièces de cet établissement, pour donner à nos lecteurs un court et rapide exposé des objets nouveaux ou perfectionnés que l'on y fabrique: sept mouvemens différens pour remettre une pendule à l'heure sans la faire sonner, et sans toucher aux aiguilles; plusieurs combinaisons, de sonnerie, pour que les heures ne soient jamais confondues avec les demies et les quarts d'heure ; un nouvel échappement libre, que les inégalités des rouages n'affectent point; une montre de marine dans

laquelle l'artiste a réuni tous les perfectionnemens introduits dans sa fabrique. Loin que M. Pons fasse mystère de ces perfectionnemens, il en a fait exécuter des modèles en grand, afin de pouvoir les expliquer plus facilement et plus en détail à tous ceux qui visitent ses ateliers. B. G.

PARIS.

INSTITUT. Académie des sciences. Mois de SEPTEMBRE 1824. — Séance du 6. — M. de Freycinet communique à l'Académie l'extrait d'une lettre qui lui est adressée d'Amboine, en date du 14 octobre 1823, par M. DUPERREY, commandant l'expédition de découvertes sur la corvette la Coquille. Cette lettre contient des détails intéressans sur les recherches géographiques et physiques entreprises dans cette expédition, et sur les collections que l'on a formées. Un rapport détaillé, envoyé à S. E. le ministre de la marine, contient l'exposé de tous ces travaux. M. Duperrey, après s'être rendu au port Jackson, se dirige sur les Carolines, pour effectuer ensuite son retour en France. - M. MOREAU DE JONNES communique des détails sur les effets de la fièvre jaune qui s'est déclarée en 1823 dans l'île de l'Ascension, à la suite de communications avec des bâtimens dont une partie de l'équipage avait succombé à cette maladie. (Voy. ci-dessus, p. 1-4.) M. de FOSSOMBRONI, de Florence, est proclamé correspondant de la section de mécanique, à la place de M. de Bettancourt, décédé. M. BoUVARD donne connaissance des élémens paraboliques de la comète découverte à Marlia et à Marseille, en juillet 1824. Ces élémens ont été calculés sur les observations qu'il a faites à l'observatoire royal, depuis le 4 août jusqu'au 3 septembre. - M. DESFONTAINES fait un rapport verbal sur un ouvrage intitulé : Hortus ripulensis, seu enumeratio plantarum quæ ripulis coluntur ab ALOYSIO COLLA.M. THÉNARD présente, dans un rapport verbal, les résultats de l'analyse qu'il a faite avec M. VAUQUELIN, de plusieurs fragmens du fossile trouvé à Moret. M. CUVIER communique à ce sujet.. diverses remarques concernant les caractères propres aux minéraux fossiles. Un membre annonce, au nom de MM. PAYEN, CHEVALIER et 'JULIA, que l'analyse qu'ils ont faite du même fossile est conforme à celle dont on vient de faire connaître les résultats à› l'Académie. M. NAVIFR fait un rapport verbal au sujet d'un ouvrage publié par M. l'ingénieur ROBERT STEVENSON, et qui a pour objet de décrire les travaux exécutés de 1807 à 1810 pour la construction du phare de Bell-Rock, sur la côte orientale de l'Écosse.M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE lit un mémoire intitulé : « Sur la com

position de la tête osseuse des animaux vertébrés, principalement des crocodiles et des oiseaux (art. 1) du crâne, comme faisant partie du rachis, et comme étant composé de sept vertèbres.

du 13. La séance n'a pas eu lieu, à cause de la maladie de S. M. Louis XVIII.

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- du 20.-M. MARTILLAT annonce de nouveaux perfectionnemens à sa machine à vapeur. — Une nouvelle lettre de M. WALSH est renvoyée à l'examen de M. Cauchy.-M. GAUDIN, de Nantes, adresse un mémoire sur les équations du 2° degré, et par une autre lettre une correction à ce mémoire. Les deux pièces sont renvoyées à MM. Ampère et Cauchy.-M. Latreille fait un rapport verbal sur l'ouvrage de M. DALMANE, intitulé: Analecta entomologica.-M. FouRIER lit un mémoire intitulé : « Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires.-M. BONARD lit une notice géologique sur quelques parties de la Bourgogne. (MM. Brochant et Cordier, commissaires.)

-du 29.-M. DESFONTAINES fait un rapport verbal au sujet d'un ouvrage de M. SMITH sur la Flore d'Angleterre. — M. FOURIER achève la lecture de son mémoire intitulé: « Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires. » — M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE lit un mémoire intitulé : Des pièces cranières chez le crocodile, comparées à leurs analogues chez tous les animaux; 'd'une part ramenées à l'identité philosophique, et de l'autre, considérées sous le rapport de la spécialité et des anomalies de leurs formes. A. M-T.

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- Académie française. Séance du 30 septembre. M. LEMONTEY est nommé membre de la Commission du Dictionnaire, à la place de M. Aignan, décédé.

Société de la morale chrétienne. Extrait du rapport fait par M. Guizor, dans la séance, du 13 septembre 1824. En 1823, l'administration du recueil périodique intitulé les Tablettes universelles, animée par le désir d'appeler, sur un sujet dont personne ne conteste l'importance, l'attention des amis du perfectionnement moral de l'humanité, mit au concours la question de savoir « s'il n'existe pas dans le système actuel de l'enseignement public une lacune à remplir entre les écoles primaires et les colléges consacrés aux études classiques. >> - Il fut annoncé qu'un prix de quinze cer's francs serait décerné, dans l'année 1824, au meilleur mémoire sur cette question. Depuis cette époque, les Tablettes universelles ont cessé de paraître. En attendant le terme fixé pour la clôture du

concours, une somme de quinze cents francs à été déposée chez M. le baron Ternaux, et le soin d'examiner les mémoires et de décerner le prix a été confié à une commission composée de MM. le duc de Broglie, Guizot, Jomard et Charles de Rémuzat. Six mémoires sont parvenus à cette commission. Tous contiennent des vues utiles, et sont dictés par les intentions les plus honorables. Mais trois seulement ont paru avoir rempli toutes les conditions du programme, et résolu la question d'une manière satifaisante. La commission les a classés dans l'ordre suivant: 1o Le mémoire n° 3, portant pour épigraphe: Nil desperandum. L'auteur a déterminé, avec beaucoup de précision et de justesse, le but même de la question; il a trèsbien montré qu'entre los classes ouvrières qui puisent, dans les écoles primaires, une instruction suffisante pour leurs besoins, et les classes élevées ou vouées aux professions libérales, qui reçoivent, dans les colléges et les établissemens supérieurs, une instruction savante, il existe dans la société une classe nombreuse à qui l'éducation classique ou philosophique n'est pas nécessaire, et pour qui cependant, l'enseignement primaire est loin de suffire. Ce fait établi, l'auteur a cherché quel était l'enseignement exigé par les besoins de cette classe si importante et si étendue. Il ne s'est laissé entraîner dans cette recherche à aucune vue chimérique, à aucune exagération philanthropique, et s'est toujours renfermé, en traçant le plan d'études, dans les bornes de la nécessité et de la possibilité. Il a examiné ensuite, et avec détail, quelles devraient être l'organisation de de ces écoles, les relations des maîtres et des élèves, le mode et la durée des leçons, etc. Enfin, pour traiter complétement son sujet, et quoique le programme ne l'eût pas exigé, il a indiqué quelques-uns des moyens d'exécution par lesquels il lui semble que de tels établissemens pourraient être fondés et entretenus de nos jours. Cette dernière partie de son ouvrage, plus hypothétique que les trois premières, serait susceptible d'assez graves objections. Mais, dans son ensemble, ce mémoire a paru à la commission très-satisfaisant. Les idées en sont droites, simples, morales et bien ordonnées; un bon sens très-sûr s'y allie à des sentimens philanthropiques et religieux exprimés avec élévation. Enfin, le style, toujours clair et précis, s'anime quelquefois d'une élégante énergie. La commission, d'une voix unanime, ‘lui a décerné le prix. L'auteur est M. Charles RENOUARD, avocat à la Cour royale de Paris, l'un des collaborateurs de la Revue Encyclopédique. — Le mémoire no 5, portant pour épigraphe ; Dans l'ordre social, où toutes les places sont marquées, chacun doit

étre élevé pour la sienne, manque de développemens, surtout en ce qui concerne l'organisation et le mode de l'enseignement qui fait l'objet de la question; on y regrette aussi l'absence de vues géné rales qui démontrent la nécessité des établissemens proposés. Mais l'auteur a exposé, avec beaucoup de clarté et de méthode, l'état de l'instruction secondaire dans les divers pays civilisés, sauf les États-Unis d'Amérique. Il s'est particulièrement appliqué à faire connaître les Écoles moyennes de l'Allemagne, qui sont, à beaucoup d'égards, de bons modèles à suivre. Cette portion de son travail contient des renseignemens très-utiles, des idées pratiques assez précises, et prouve qu'il a réfléchi avec soin sur les études nécessaires et convenables pour les classes de la société que le programme a spécialement en vue. Le style en est simple et la composition méthodiqué. La commission lui a décerné une mention honorable. L'auteur de ce mémoire est M. G.-B. DEPPING, homme de lettres, déjà connu par d'utiles travaux, et l'un des collaborateurs de la Revue Encyclopédique. Le mémoire n° 4 est intitulé: De l'éducation industrielle. --L'auteur est le seul qui n'ait pas proposé, pour l'enseignement dont il s'agit, des écoles uniformes et partout identiques. Il distingue les écoles industrielles pour les villes, de celles qui seraient destinées aux campagnes; et parmi les villes et les campagnes, il distingue encore celles qui sont voisines de la mer de celles qui sont situées dans l'intérieur des terres. Cette classification le conduit à des vues d'application exactes et bien déduites. Il désire que les nouveaux établissemens soient confiés à des corporations religieuses, et que l'enseignement mutuel en soit banni. Il aurait dû donner plus de développemens à ses idées sur ce sujet; mais il les expose avec une franchise pleine de modération et une piété bienveillante qui annonce autant de vraie philanthropie que de sincérité. Le style, quelquefois un peu déclamatoire, est souvent animé par une chaleur de conviction et une naïveté attachantes. La commission lui a décerné une mention honorable. L'auteur de ce mémoire est M. QUEVKET, ancien chef d'institution à Saint-Malo. Quant aux trois autres mémoires dont nous ne rendons point ici un compte particulier, ils ne manquent point de mérite; l'un des trois, coté sous le n° 2, est même le résultat de vastes et longues méditations. Les deux autres sont fort courts et dénués de tout développement. En général, les auteurs se sont trop écartés des termes du programme, pour se livrer à des généralités un peu vagues, qui leur font souvent perdre de vue la question proposée. D'ailleurs, deux d'entre eux se sont nommés d'avance, ce

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