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poëtes que la Hollande ait produits; et les savans le regardent comme un profond mathématicien et un chimiste fort habile. Il fut un des premiers promoteurs des connaissances nouvelles que Lavoisier venait d'introduire en chimie. Il écrivit aussi plusieurs ouvrages sur la navigation et l'astronomie: on retrouve quelquesuns de ses discours scientifiques à la suite de l'édition que nous annonçons. Le savant physicien VAN SWINDEN, que les sciences viennent de perdre, a écrit l'éloge funèbre de P. Nieuwland. Ce digne professeur a parlé de son élève avec tout l'enthousiasme et toute la douleur que doit inspirer à une belle âme un jeune homme vertueux qui s'élève rapidement à tous les genres de gloire, et qui, au milieu de ses succès, succombe de la manière la plus déplorable. A. QUETELET.

168.

DOUIN,

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LIVRES FRANÇAIS.

Sciences physiques et naturelles.

*Dictionnaire classique d'histoire naturelle; par MM. Au

Ad. BRONGNIART, DESHAYE, DES MOULINS, DRAPIEZ, GUILLEMIN, LAMOUROUX, C. PRÉVOST, A. RICHARD, etc., dirigé par M. BORY DE SAINT-VINCENT. T. VI (E-FOUQ). Paris, septembre 1824; Rey et Gravier; Baudouin frères. In-8° de 593 pages, avec 10 planches; prix 8 fr. (Voy. Rev. Enc., t. xxII, p. 670-672.)

Dans un article rédigé avec soin, M. GUILLEMIN a fait connaître les propriétés physiques et chimiques de l'eau, le rôle important qu'elle joue dans les phénomènes naturels, et ses usages multipliés, soit dans les différens arts, soit dans l'économie domestique. C'est M. Constant PREVOST qui s'est occupé de la formation et de la marche des eaux à la surface de la terre, et de leur classification d'après les substances étrangères qu'elles renferment. M. DRAPIEZ a joint à l'article de son collaborateur quelques détails sur les différentes classes d'eaux minérales et sur leur emploi en médecine.-M. LAMOUROUX a emprunté au docteur DES LONCHAMPS des observations intéressantes sur les échinorynques, vers intestinaux de l'ordre des acanthocéphales, qui se distinguent des autres par la trompe à crochets dont ils sont pourvus, et qu'on trouve dans les intestins des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des poissons. — M. A. RICHARD a traité de la composition de l'écorce dans les végétaux dicotylédons, et a rappelé l'opinion ingénieuse de M. LettiBoudois,

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fils, qui pense que les monocotylédons ne sont formés que du système cortical, lequel a pour caractère de s'accroître à l'intérieur, tandis que le système central ou bois se développe toujours à l'extérieur. M. Lamouroux a fait voir que l'écorce des plantes marines a les mêmes caractères généraux que celle des plantes terrestres, et que la différence observée dans la composition de ces écorces provient uniquement de la différence des milieux où vivent les plantes qui en sont revêtues. - Le genre écrevisse est un des plus remarquables de l'ordre des décapodes par ses usages alimentaires et plus encore par son organisation qui présente des faits très-curieux, tels que la mue annuelle, et surtout la faculté qu'ont les pattes, les antennes et les mâchoires de repousser après leur amputation, phénomène dont les naturalistes n'ont encore pu donner aucune explication satisfaisante. Les détails donnés par M. Audouin sur l'anatomie, la génération et les mœurs des écrevisses, sont d'une clarté parfaite et d'un grand intérêt. M. DESMOULINS s'est occupé des écureuils, genre de rongeurs bien connu, mais dont il a donné une histoire complète et curieuse. M. Frédéric CUVIER a prouvé le premier qu'il existe au moins deux espèces d'écureuils en Europe, en faisant connaître dans son bel ouvrage sur les mammifères, l'espèce alpine dont les caractères différentiels sont bien prononcés. — Dans un article de 13 pages, M. Guillemin a présenté avec une exacte concision les principaux faits de l'électricité, Il a fait voir que, si ce fluide n'a été jusqu'ici qu'un agent inutile et même dangereux entre les mains des médecins, il a fourni du moins aux physiologistes l'explication de plusieurs phénomènes importans de l'économie animale, tels que la contraction des muscles et l'action des organes sécréteurs. C'est dans les mémoires de MM. Prévost et Dumas que M. Guillemin a puisé ce qu'il avait à dire sur cette partie importante de l'électricité. Il a renvoyé à l'article magnétisme l'exposé de cette série d'admirables expériences dont M. CErstedt, de Copenhague, a été le promoteur, en découvrant l'action des courans électriques sur l'aiguille aimantée. M. DELAFOSSE a donné un article spécial sur l'électricité des minéraux, dans lequel il fait voir quel parti on peut tirer, pour la classification des substances minérales, des propriétés électriques qu'elles manifestent lorsqu'elles sont soumises au frottement, à la pression ou à la chaleur. -- Le genre éléphant, objet d'un travail soigné de M. Desmoulins, est sans contredit l'un des plûs extraordinaires du règne animal; mais, ce qu'il y a de bien remarquable,

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ce sont les traits de ressemblance qu'il offre avec l'ordre des rongeurs, l'un des plus restreints pour la taille parmi les mammifères. Cette analogie fait trouver moins étonnante la comparaison que les traditions des Sibériens, des Chinois et des Mantchous établissent entre le rat, la souris ou la taupe et les animaux gigantesques, ennemis de la lumière, qu'ils appellent Mammouth, Tien-Schu et FinSchu, et qui paraissent avoir été une espèce d'éléphans dont il ne reste plus que des débris fossiles. — M. Audouin donne au mot entomologie un sens plus étendu qu'on ne le fait ordinairement. Selon lui, l'entomologie doit comprendre l'histoire naturelle de tous les animaux articulés, c'est-à-dire des annelides, des crustacés, des arachnides et des insectes. L'auteur aurait voulu présenter un tableau bien coordonné de tout ce qu'on sait de général sur l'organisation, les fonctions, les mœurs et la classification de ces animaux. Malheureusement, « la physiologie des animaux articulés ne présente encore qu'un très-petit nombre de faits; l'anatomie est plus riche en observations, et les mœurs sont dans quelques espèces assez bien connues; mais on ne peut encore tirer de tout cela qu'un petit nombre de règles générales. » La classification, pour laquelle il ne faut qu'un examen attentif des caractères extérieurs, a fait seule de rapides progrès, et constitue entièrement la science dont elle ne devrait être qu'une partie. Dans un article essentiellement général, M. Audouin n'a donc pu s'occuper que de l'histoire de la classification depuis Aristote jusqu'à nos jours, en renvoyant aux articles qui traitent des classes tout ce qui intéresse l'organisation et les habitudes. Il a joint à son travail deux tableaux, où les animaux articulés sont divisés en quatre classes: les annelides, subdivisés d'après la méthode de Savigny; les crustacés, les arachnides et les insectes subdivisés d'après la méthode de Latreille, que l'auteur a suivie scrupuleusement. M. Lamouroux s'est chargé de l'histoire des éponges, de ce genre de polypiers flexibles, sur la nature singulière duquel les naturalistes anciens et modernes ont formé un si grand nombre d'hypothèses. L'auteur de l'article les réduit à trois principales. La première considère la substance gélatineuse de l'éponge comme l'animal lui-même dont la forme est subordonnée à la masse fibreuse qui lui sert de squelette; la seconde en diffère, en ce qu'elle admet la présence de polypes dans la substance gélatineuse; la dernière, que M. Lamouroux rejette entièrement, regarde les éponges comme une masse entièrement animée. -M. Bory de SaintVincent, qui s'est chargé spécialement de l'histoire des poissons, a

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traité avec détail du genre esoce dont le type est le brochet. La plupart des faits que l'auteur de l'article rapporte pour faire connaître les habitudes de cet animal vorace sont très-curieux, et luj ont fourni l'occasion de prouver la fausseté de plusieurs traditions conservées par une ignorance crédule. Le même naturaliste a consacré un article à l'exposition des différens systèmes imaginés jusqu'à ce jour pour la classification des reptiles, dont l'étude constitue cette partie de l'histoire naturelle, nommée erpétologie. En adoptant le travail de M. G. Cuvier, dans lequel M. Bory a fait entrer plusieurs genres fondés par d'autres erpétologistes, ce savant a composé un tableau analytique à l'aide duquel on pourra recourir aux articles du Dictionnaire où sont traités les différens genres. Le nombre de ces genres qui, du tems de Linné, était de dix, est porté à cinquante-trois dans le tableau de M. Bory.- La fécondation. des plantes a fourni à M. A. Richard le sujet d'un article fort remarquable. J'en tirerai un fait par lequel je terminerai cette annonce. Ce fait est relatif à la vallisneria spiralis, qui croît en abondance dans les canaux et les ruisseaux des environs d'Arles et de Beaucaire. Cette plante est attachée au fond de l'eau et entière, ment submergée. Les fleurs femelles, portées sur des pédoncules longues de deux ou trois pieds et roulées en spirales, se présentent à la surface de l'eau pour s'épanouir. Les fleurs måles sont renfermées plusieurs ensemble dans une enveloppe membraneuse portée sur une tige d'à peu près un pouce de longueur. A l'époque de la fécondation, ces fleurs déchirent l'enveloppe, se détachent de leur support et viennent à la surface s'épanouir et féconder les fleurs femelles. Bientôt, celles-ci, par le retrait des spirales qui les supportent, redescendent au-dessous de l'eau où les fruits parviennent à une maturité parfaite.

A. M-T.

169.- * Cours complet et simplifié d'agriculture et d'économie rurale et domestique; par M. Louis DUBOIS, membre de plusieurs Sociétés savantes. 3 livraison, composée du t. II, contenant les herbages, les prés, les bestiaux, la laiterie, etc., les animaux domestiques, les abeilles et les vers à soie, etc. Paris, 1824; Raynal. L'ouvrage entier formera 6 vol. in-12, chacun de 300 à 400 pages, et du prix de 3 fr. 50 c., et par la poste 4 fr. 25 c. (Voy. Rev. Enc., t. xxIII, 164-166 et 408.)

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170. De la meilleure méthode pour opérer économiquement la fermentation vineuse; mémoire présenté à la Société royale des sciences,

belles-lettres et arts d'Orléans; par M. le baron de MOROGUES, Paris, 1824; Mme Huzard. In-8° de 79 pages; prix 1 fr. 50 c. et 1 fr. 75 c.

Ce mémoire est inséré dans les Annales de la Société d'Orléans: mais il était nécessaire de l'imprimer séparément; car la place qui lui convient le mieux est celle d'un Manuel oenologique. Si les préceptes de l'auteur étaient généralement connus et suivis, les vins de France éprouveraient une amélioration notable. Le perfectionnement de l'art œnologique est un bienfait de la chimie. On a beau vanter l'expérience du cultivateur, et déclamer contre l'inatilité des théories, des sciences de laboratoire : là où tout est routine, il n'y a point d'expérience, même en politique, où l'on confond trop souvent ces deux choses inconciliables, erreur dont la mauvaise foi sait faire son profit. M. de Morogues n'a pas la prétention de rien dire de nouveau ; mais, ce qui vaut beaucoup mieux, il ne dit rien qu'il n'ait vérifié soigneusement. On peut en juger par l'attention scrupuleuse et persévérante qu'il a mise dans l'examen de l'appareil Gervais cet appareil le séduisit d'abord, parce qu'on y trouve une application ingénieuse des théories chimiques. Une première épreuve infructeuse ne dissipa point l'illusion; mais une seconde encore plus soignée, et dont le résultat ne fut pas plus satisfaisant, contraignit l'agronome-chimiste à condamuer cet appareil dont les rares partisans entreprennent encore de tems en tems de soutenir le crédit, aux dépens de ceux qui voudront en faire l'acquisition et l'emploi. En démontrant la nécessité d'entretenir dans la masse fermentante une température de 12 degrés au moins, l'auteur cite un fait digne d'être remarqué : dans l'aunée froide de 1740, des vignerons du Languedoc furent condamnés par les justices locales, comme ayant frelaté leurs vins, parce qu'ils avaient réchauffé leurs caves en y versant du moût houillant. Aujourd'hui, ce procédé est recommandé dans tous les cas semblables. Ces décisions de l'ignorance ont quelquefois des suites beaucoup plus graves. Avant que l'observation eût fait découvrir le mystère des combustions spontanées, on avait vu, à Reims, une cour de justice envoyer à l'échafaud le mari d'une femme sur laquelle le phénomène de ces combustions s'était manifesté. En France, où le ridicule est une puissance morale, les magistrats devraient avoir soin de ne pas s'exposer à cette redoutable censure, en mettant quelquefois à découvert une ignorance peu excusable: ne pas prendre, par exemple, un calcul algébrique pour une correspondance mystérieuse écrite en chiffres, comme dans

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