Immagini della pagina
PDF
ePub

gré à la Société d'Utrecht d'avoir posé la question; car elle nous a valu un bon ouvrage, qui ne peut manquer de jeter un nouveau jour sur une des questions de la philosophie grecque, inépuisable mine de poétiques images et de fortes pensées.

LIVRES FRANÇAIS.

Sciences physiques et naturelles.

C. C.

300 * Dictionnaire des Sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine, l'agriculture, le commerce et les arts; par plusieurs professeurs du Jardin du Roi et des principales écoles de Paris. Tome XXXI (MI — MOLLUĠ.) Paris, 1824; Lenormand. 1 vol. in-8°. de 576 pages, et un atlas de 20 planches; prix 6 f. et 7 f. 50 c.; chaque livraison de planch. en noir, 5 fr. et 5 fr. 50 c. ; en couleur, 15 f. et 15 f. 50 c. ( Voyez Rev. Enc., tome xi, page 372; tome xii, page 652, et tome xx, page 166.)

Ce vaste répertoire des objets de la nature sur lesquels la science humaine s'exerce, est maintenant devenu un des ouvrages les plus indispensables de l'époque; aussi, un grand nombre de souscripteurs en assurent-ils depuis long-tems le succès. Nous allons jeter un coup d'œil rapide sur les t. xxvIII, XXIX, xxx et xxx1, publiés depuis notre dernière annonce. Ils renferment des articles fort étendus sur la minéralogie; plus de 150 pages sont consacrées à la connaissance des minéraux dans leur nature et leur propriété, dans leur position, dans le sein de la terre, dans leur connexion entr'eux, dans la circonstance et la succession de leur formation, dans leur rapport avec les progrès de nos connaissances et dans leur application à nos usages. L'article mines est divisé en trois parties, technique, statistique, et scientifique. Dans la première, on fait connaître les moyens de pénétrer dans l'intérieur de la terre, les travaux qu'exigent la recherche des gîtes de minerais, l'ouverture, l'exploitation, l'étayage et l'airage des mines, l'épuisement des eaux, et le transport au jour des matières extraites; la seconde partie indique les noms, les positions et les particularités les plus remarquables des principales exploitations de mines, dans la troisième, on considère les mines sous le rapport des ressources qu'elles offrent au minéralogiste, au géologue et au physicien. On sait que c'est là où la minéralogie et la géologie ont pris naissance. WERNER

était mineur, c'est dans les mines que GUETTARD et de Luc, que M. DE HUMBOLDT, dont le nom se rattache à toutes les questions importantes que présente l'histoire de notre globe, que FREISLEBEN, d'AUBUISSON, ROBERT BALD firent un grand nombre d'observations sur la température, qui s'accordent à indiquer qu'elle augmente avec la profondeur des mines. La métallurgie ou l'art d'extraire les métaux de leur minerai est traitée de manière à ne laisser rien à désirer sur la connaissance des agens chimiques que l'on emploie et des appareils et machines dont on fait usage. Les météores, ces phénomènes qui prennent naissance dans notre atmosphère et qui n'en sont en quelque sorte que des modifications, se trouvent résumés dans un article clair et concis de M. LACROIX. Sous le nom de météorite sont décrites ces masses pierreuses et métallifères qui se précipitent des régions atmosphériques à la surface de la terre, et qui sont vulgairement connues sour les noms de pierres de la lune, pierres du ciel, aérolithes ou bolides; les suppositions d'origine auxquelles elles donnent lieu y sont exposées et discutées. — Au mot méthode, M. DE JUSSIEU fait l'historique des divers systèmes de botanique, avant et depuis Tournefort jusqu'à la création de la méthode naturelle des végétaux, dont personne autre que l'illustre auteur de cette méthode ne pouvait faire l'exposition d'une manière plus claire et plus satisfaisante. L'article de botanique, qui termine le xxx volume, offre des détails instructifs et gracieux sur les metrosideros, arbrisseaux charmans de la Nouvelle-Hollande, si nombreux et si répandus maintenant dans les jardins d'Europe. M. POIRET rappelle, dans cet article, les noms célèbres des BANKS, FORSTER, SOLANDER, LABILLARDIÈRE, ROBERT BROWN, qui les premiers en ont fait la découverte et les ont ajoutés aux richesses de nos bosquets. - A l'article maronnier d'inde, outre la description botanique de ce bel arbre, originaire des pays tempérés de l'Asie, d'où il a passé à Constantinople, ensuite en Allemagne, de là en France, vers le commencement du XVIIe siècle, M. LOISeleur DESLONCHAMPS fait l'exposé critique des diverses propriétés utiles qu'on attribue à son écorce et des divers usages de son fruit. Sous le titre de marsupiaux, M. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE fait l'historique de cet ordre de mammifères dont les individus femelles sont pourvus d'une bourse sous le ventre, au fond de laquelle existe distinctement l'appareil mammaire et où les petits sont nourris. Cette bourse, qui depuis si long-tems a donné lieu à tant de dissertations, est regardée par M. Geoffroy - St.-Hilaire « comme une

[ocr errors]

vraie poche d'incubation s'étendant peu à peu, et acquérant de plus en plus du volume, comme il arrive de faire à tout autre domicile à fœtus. » Cette bourse, quoique extérieure et entièrement formée par la peau et son panicule charnu, peut bien être considérée, pour donner l'idée et la mesure de sa fonction, comme un second utérus et le plus important des deux, suivant l'expression du docteur Barton, qui fait en Amérique sur le Didelphe de Virginie des observations précieuses et d'un grand poids. Il faut suivre avec attention M. Geoffroy Saint-Hilaire dans le développement des considérations anatomiques que comporte cet article, pour se faire une idée précise des métamorphoses et des métastases des produits génitaux dans les animaux à bourse, Un article bien important, très-étendu, puisqu'il occupe les deux tiers d'un volume, et qui est dû à M. DESMAREST dont on connaît la studieuse et laborieuse persévérance, est celui de malacostracées, synonyme de crustacées. On trouve sous ce titre un traité complet des animaux marins dépourvus de sang, dont l'enveloppe extérieure, beaucoup moins solide que le têt des mollusques à coquille, l'est bien davantage que la peau des mollusques nus. M. Desmarest a saisi l'occasion de ce nom très-général pour rédiger un grand article d'ensemble dans lequel tous les caractères importaus des animaux de cette classe, tels que les crabes, les écrevisses, les pagures, les crevettes, les squilles, cloportes, monocles, binocles, etc., sont exposés avec développement, ainsi que les différens détails de leur organisation et les particularités de leurs diverses fonctions. Ce traité renferme à peu près tout ce qui devait être répandu sur l'histoire des crustacées dans plus de 200 articles isolés. Nous terminerons cet examen du plus complet et du plus utile des Dictionnaires qui ait encore paru, par quelques observations sur l'article matière verte, que l'on doit à M. BORY DE S.-VINCENT. On appelle ainsi une teinte verte, agréable à l'œil, qui revêt la paroi des vases humides ou pleins d'eau exposés quelque tems à l'influence des fluides atmosphériques; elle porta long-tems le nom de PRIESTLEY, savant physicien anglais · qui la signala le premier. SENEBIER et INGENHOUSZ l'examinèrent après Priestley; Ingenhousz reconnut cette matière verte pour des molécules animées, des sortes de petits animaux qu'il appela improprement insectes. M. Bory de S.-Vincent la considère comme une molécule végétale qui, se développant dans toute la nature, partout où la lumière agit sur l'eau, sature la matière muqueuse, et en fait le plus simple des végétaux. Suivant cet ingénieux et in

fatigable naturaliste, la matière verte serait la matière végétative, les glomérules qui garnissent les tubes des conferves seraient de la même. matière; c'est cette matière végétative qui, suivant M. Bory de S.-Vincent, colorerait en vert les animalcules microscopiques (vibrions ou navicules) que M. Gaillon a reconnus pour cause de la coloration des huîtres; les huîtres, suivant M. Bory, pourraient peut-être se colorer en vert par cette matière, sans la participation même des navicules de M. GAILLON. (Voy. Rev. Enc. avril, 1824, T. XXII, p. 5, 12.) Mais M. GAILLON oppose à cette hypothèse des expériences qui démontrent que d'autres espèces d'animalcules teints en vert, n'ont pu avoir sur la coloration de l'huître la même influence que le vibrion naviculaire ( navicule) décrit par lui en 1820 (Rev. Enc., t. 1x p. 399 et p. 402 ) et qui, depuis cette époque, précède, comme on l'a observé, et produit deux fois par an la coloration des huîtres dans les lieux où il se développe ; quant aux glomérules de matière végétative verte dont M. Bory suppose les navicules huîtrières de M. Gaillon saturées, ce dernier s'est assuré que ces glomérules qu'il a observées au microscope et dont il a suivi le développement, étaient le frai reproducteur de ces animalcules miscroscopiques. Quant à la nature de la matière verte dite de Priestley, elle serait, suivant les observations de M. Gaillon, des corpuscules microscopiques animés, susceptibles de s'agréger en filament. Ces animalcules, dans leur premier état, seraient hyalins ou transparens; ils se revêtiraient d'une teinte verte par une action générale et chimique de la nature à laquelle serait assujétie, suivant M. Gaillon, la molécule animale comme la molécule végétale. Cette teinte ne se manifesterait par aucune granulation ou glomérulation, même au plus fort grossissement du microscope; elle paraîtrait sur l'une et l'autre molécule ou glomérule, comme une tache d'huile paraît à la vue simple sur le papier. D'après ces objections, il est facile de voir que la nature de la matière verte est encore un sujet de controverse, et que les observations de M. Bory, d'ailleurs fort curieuses et fort importantes, n'ont point encore entièrement fixé toute incertitude à cet égard. B. G.

301.-* Histoire Naturelle du genre humain. Nouvelle édition, augmentée et entièrement refondue, avec figures; par J.-J. VIRRY, D.-M. de la Faculté de Paris, membre de l'Académie royale de Médecine, etc. Paris, 1824; Crochard. 3 volumes in -8°, T. xxiv. — Décembre 1824. 47

avec to planches, en noir 20 fr.; fig. color. 22 fr.; et franc de port, 26 fr.

L'auteur de cet ouvrage s'est imposé la tâche de considérer l'espèce humaine dans toutes ses races et ses variétés sur le globe; il établit plusieurs souches principales, auxquelles il rattache les différens peuples; il traite d'abord de l'homme, sous le rapport de sa constitution physique et des attributs qui le distinguent des animaux par son organisation. Il examine les influences des climats, des nourritures et autres causes qui modifient les corps et qui le soumettent à diverses maladies. Enfin, il s'occupe de l'homme sous le rapport moral, et passe en revue les lois, les différentes formes de gouvernemens, le langage, les religions, les habitudes particulières aux différens peuples. Son ouvrage est terminé par des recherches sur les animaux les plus voisins de l'espèce humaine et sur leurs mœurs. On trouvera beaucoup de faits curieux dans cet ouvrage qui se recommande par l'érudition et par le style. Z302. * Recherches sur les ossemens fossiles, où l'on rétablit les caractères de plusieurs animaux dont les révolutions du globe ont détruit les espèces; par M. le baron G. CUVIER, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Nouvelle édition, entièrement refondue et considérablement augmentée T. V, deuxième partie, contenant les ossemens de reptiles et le résumé général. Paris et Amsterdam, 1824; Dufour et d'Ocagne. 1 vol. in-4o, grand-raisin, cartonné, de 537 pages et 33 planches; prix, pour les souscripteurs 40 francs, et pour les non-souscripteurs 50 francs.-Ce volume termine l'ouvrage, dont le prix est de 330 francs.

303. Observations sur le banc de Grignou, sur le calcaire renfermant des restes de végétaux, et sur les couches supérieures de cette localité; par M. J.-J.-N. HUOT. Paris, 1824. Brochure in-8° de 12 pages, extraite des Annales des sciences naturelles. N'a point été mis en

vente.

Les Annales des sciences naturelles, dont nous avons dejà plusieurs fois rendu compte (voy. Rev. Enc., t. xx111, p. 472) sont une nouvelle preuve du zèle et des lumières de cette jeunesse française qui ne répond à des injures, à des calomnies, que par les services nombreux qu'elle s'efforce de rendre aux arts, aux sciences et à l'industrie. Les sciences naturelles n'avaient point de journal qui leur fût exclusivement consacré, où l'on pût rencontrer les découvertes de tous les instans, où, chaque mois, on pût consigner ces faits curieux, ees observations, ces descriptions partielles qui contribuent si ac

« IndietroContinua »