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trouvaient les Espagnols, et où régnait le despote Christophe, expliquent assez cette grande disproportion entre l'étendue du territoire et le nombre des habitans. Une observation de M. Granville permet déjà d'apprécier une partie des résultats qu'on doit attendre du système qui domine aujourd'hui dans l'île entière, et qui est favorable en tout à la liberté et aux progrès de la civilisation. M. Granville répartit ainsi la population totale de l'île :

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Cependant, cette dernière partie ne comprend que le sixième de l'île. A quoi attribuer sa prospérité supérieure, si ce n'est à l'excellence de son gouvernement et de ses institutions? Leur influence bienfaisante et réparatrice s'étendra désormais à la population indolente de la partie espagnole, de même qu'aux malheureux sujets de Christophe, qui furent long-tems détournés par lui des occupations de l'agriculture et de l'industrie nécessaires à leur bien-être. A. J.

SOMERSETSHIRE.

EUROPE.

ILES BRITANNIQUES.

--

· Ossemens fossiles. — Une nouvelle caverne recélant des débris d'animaux autédiluviens a été découverte, près de Bauwel (Somersetshire), dans les terres de l'évêque de Bath et de Wells. On y a reconnu des os de bœuf, de plusieurs espèces de cerfs, y compris l'élan, quelques parties du squelette d'un loup et d'une très-grande espèce d'ours. Mais une découverte encore plus remarquable est celle de dents, de vertèbres, de fémur et autres parties d'un reptile gigantesque dont la forme devait approcher de celle de l'iguane des Barbades. M. MANTELL, auquel on doit cette découverte, possède un fémur qui, selon toutes les apparences, est celui d'un animal de cette espèce. D'après cette donnée, l'individu dont cet os faisait partie devait être un lézard de dix-neuf à vingt mètres de long, et dont le dos n'était pas moins élevé que celui d'un éléphant. M. Mantell' promet une description détaillée de ces faits. La science et la curiosité l'accueilleront avec le même empresse

ment.

F.

LIVERPOOL. Industrie. Construction d'une église en fer fondu. — Chaque jour l'industrie étend ses progrès par de nouvelles inventions, ou par d'ingénieuses applications de ce qu'on avait découvert autrefois. En voici quelques exemples récens et remarquables. - Depuis peu d'années l'usage du fer a pris une extension singulière, et l'on substitue maintenant ce métal au bois et à la maçonnerie dans une multitude de choses. On a fait successivement en fer des lits, des câbles de vaisseaux, des ponts, des caisses à eau, des chemins, des combles d'édifices. Voici maintenant qu'on vient de construire à Liverpool une église, dont les piliers, les plafonds, les portes, l'immense charpente des fenêtres, le pupître et les ornemens d'architecture sont en fer coulé. La longueur du vaisseau étant de cent dix-neuf pieds, et sa largeur de quarante-sept, on peut juger sur quelles grandes dimensions sont exécutés tous ces ouvrages. Il será curieux d'observer quelle sera l'intensité des phénomènes magnétiques dans cet édifice en fer, et si, dans certaines circonstances, une action galvanique n'est pas produite par la mise en œuvre d'une aussi grande masse métallique.

YORKSHIRE. Nouvel usage de la presse hydraulique - On vient de faire, dans cette province, un usage utile et extraordinaire de la presse hydraulique. Le propriétaire d'une filature établie près de Bingley, voulant en exhausser l'édifice d'un étage, sans cependant détruire le toît, a eu recours à l'emploi de ce moyen puissant. On a soulevé, par son moyen, d'environ huit pouces, chaque côté de la charpente; et cette manœuvre ayant été recommencée, lorsque les murs d'enceinte ont été exhaussés de cette hauteur, on est parvenu à élever ainsi de dix pieds un corps de logis de trente mètres de longueur, et de dix de large. Quoique la pesanteur du toit excédât cent soixante mille livres, on n'a ébranlé en rien sa solidité. Pas une tuile n'a été brisée; et l'on calcule que le profit de cette opération, comparée à celle de détruire le comble de l'édifice pour le reconstruire, est au moins des huit neuvièmes de la dépense.

BRIXTON.Moulin des prisonniers. (Voy. Rev. Enc., t. xx1, p. 592, 593 et 696, des détails sur l'introduction dans le penitentiary de NewYork, du moulin à marches ou moulin de discipline (stepping mill), le même dont il est parlé dans cet article. ) — On voit que, dans le double objet d'obtenir du travail des prisonniers, et d'éloigner d'eux les maux qui s'attachent à l'oisiveté, on a introduit récemment dans les prisons d'Angleterre l'usage d'un moulin qui sert généralement à moudre du blé, et que les détenus font agir en marchant sur les de

grés dont est garni l'extérieur d'une roue. — Voici quelques nou veaux détails sur cette invention, qui intéresse à la fois l'industrie, l'ordre public et l'humanité. Les roues, dont les dimensions semblent le plus convenables, ont de quatre à six pieds de diamètre; la hauteur des marches est de sept à huit pouces. Chaque prisonnier a pour tâche d'en monter cinquante par minute, et d'élever ainsi le poids de son propre corps à une hauteur de deux mille pieds par heure, ce qui en fait treize mille trois cent trente-trois pour une journée entière de travail. Quoique ces nombres paraissent prodigieux, ils n'expriment cependant pas autre chose, sinon que la hauteur de l'ascension est de beaucoup moins d'un demi-mille par heure, et d'environ deux milles et demi par jour. Le produit de

ce travail surpasse des deux tiers celui qu'on obtient des individus les plus péniblement employés, dans l'usage de leurs forces, pour accomplir une tâche agricole ou industrielle. - A Brixton, pendant l'été, chaque détenu élevant son propre poids à quinze mille pieds par jour, si on l'évalue à cent cinquante livres, il y a pour la journée entière une élévation de deux millions deux cent cinquante mille livres, à un pied de haut. En exprimant cet effet par dix, et en le comparant à celui qu'on obtient dans diverses espèces de travaux, on trouve les termes de comparaison ci-après:

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- Ainsi, cet emploi de la force humaine donne un plus grand produit qu'aucun autre, et l'on estime en effet qu'il produit un bénéfice de 12 pour 100 sur la dépense qu'on faisait habituellement à Brixton pour moudre le blé à bras d'hommes. Les médecins sont divisés d'opinion au sujet de l'influence qu'exerce cette sorte de travail sur la santé; et, tandis que plusieurs d'entre eux la regardent comme funeste aux prisonniers, d'autres en font un remède, qu'ils prescrivent maintenant dans les cas d'obésité, d'obstructions et d'autres maladies qui naissent souvent du défaut d'exercice. I! est à remarquer que l'idée de cette machine, dont l'usage s'étend tous les jours, est due à un mathématicien français, le célèbre Cou

lomb; et ce qui, long-tems après la mort de ce savant, vient ajouter à sa réputation, c'est que la théorie qu'il en avait établie est aujourd'hui complétement confirmée par l'expérience.

A. MOREAU DE JONNÈS.

LONDRES. Nous Société pour la suppression de la mendicité. avons déjà fait connaître cette utile Société, en rendant compte de son quatrième rapport. (Voy. Rev. Enc., première série, t. xv, p. 543.) Les cinquième et sixième rapports, lus aux dernières assemblées générales, contiennent plusieurs documens intéressans sur les travaux de la Société pendant les années 1822 et 1823. Le titre détaillé de la Société suffit pour faire comprendre son but : « Réprimer la mendicité, arrêter la contagion morale dont elle est la cause, aider l'action des lois contre les imposteurs qui spéculent sur la pitié publique, et porter un secours prompt et efficace à ceux que des malheurs soudains et imprévus jettent dans la détresse. » On n'a pas de peine à concevoir que des aumônes prodiguées sans discernement aux mendians qui se tiennent sur la voie publique, bien loin de contribuer à la suppression de la mendicité, ne font qu'encourager l'imposture et l'hypocrisie, la fainéantise et le vagabondage. Les billets ou bons que la Société distribue gratuitement à ses membres, et contre une modique rétribution à toute personne qui se présente, permettent de remplir les devoirs de la charité, sans laisser aucune crainte sur le bon emploi de ses dons. Les pauvres à qui ces bons ont été remis sont tenus de se rendre aux bureaux de la Société. Là on les interroge, et après toutes les informations nécessaires, on procure aux nécessiteux un asile et de la nourriture pour un tems déterminé. Lorsqu'ils appartiennent à une paroisse de la Grande-Bretagne, on prend des mesures pour les faire retourner dans cette paroisse, où la taxe des pauvres permet d'entretenir des maisons de travail et de secours. S'ils sont étrangers, la Société leur donne de l'ouvrage. Elle a pris des arrangemens avec des entrepreneurs qui les emploient à briser des pierres pour le service des routes entretenues d'après le nouveau système de M'Adam. (Voy. Rev. Enc., t. xx1, p. 35.) Les relations de la Société avec les magistrats et avec d'autres associations (parmi lesquelles nous citerons plus de vingtune Sociétés analogues fondées dans différentes villes d'Angleterre ), lui procurent d'abondantes ressources qui seraient au-dessus des moyens de tout particulier isolé. — En 1822, 2,235 pauvres ont été secourus; sur ce nombre, 188 étaient étrangers, et 2,047 nationaux ; parmi ces derniers se trouvaient 813 Irlandais, ou plus d'un T. XXIV. Décembre 1824.

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tiers du nombre total. En 1823, le nombre des personnes secournes ne s'est élevé qu'à 1,493, dont 434 Irlandais, ou un peu moins du tiers, et 146 étrangers. On voit que, dans ces deux années, les Irlandais sont toujours dans la même proportion que les premières années (voyez l'article indiqué ci-dessus); ce qui prouve que l'état de l'Irlaude est loin de s'améliorer. En 1822, les souscriptions ont formé une somme de 4,397 livres sterling (109,000 francs environ); en 1823, cette somme s'est élevée à 4,405 livres sterling (110,000 franes et plus). Les dépenses de chacune de ces deux années ont approché du montant des recettes. - Nous ne terminerons pas sans parler d'un nouveau comité établi dans le sein de la Société pour examiner les lettres ou demandes de secours adressées aux divers souscripteurs, et dont une grande partie ne sont souvent que des piéges tendus à la crédulité généreuse. En effet, pendant une année, sur mille huit cent quatre lettres reçues, quatre cent vingt seulement ont été reconnues dignes d'attention. A. J.

RUSSIE.

MITTAU.-Société courlandaise. —Cette Société a tenu, le 15 (27) juin 1824, sa huitième séance publique annuelle. Le secrétaire perpétuel, M. le docteur KOFHLER a lu un rapport sur l'état présent, les progrès et les différentes relations de la Société. Elle avait perdu, dans l'année, quatre de ses membres. Après lui, M. le pasteur BÜTTNER a communiqué une description géognostique des bords de la Vindan et de l'Abau, et M. le docteur LICHTENSTEIN une dissertation où il compare les paysans Lettes, sous le rapport de l'état physique, avec ceux de l'Allemagne septentrionale. Le résultat établissant pour ceux-là un développement physique plus imparfait, il fait les propositions suivantes: 1 traiter avec plus de ménagemens les femines enceintes et celles qui nourrissent un enfant; 2° former de meilleures sagesfemmes ; 3° encourager les Lettes à plus de propreté; 4° mettre et conserver les puits en bon état; 5o veiller à ce que la bière des cabarets soit de la meilleure qualité possible; 6o défendre aux femmes de sevrer leurs enfans avant six mois révolus. à moins qu'elles ne les confient à une nourrice en bonne santé ; 7° ménager dans les habitations des paysans des places séparées où la jeunesse mâle puisse coucher; 8° aider les femmes Lettes à apprendre à mieux préparer et conserver les alimens; 9° faciliter aux Lettes l'achat du sel nécessaire; 10o augmenter le nombre des étuves et les surveiller avec soin.

M. le pasteur WATSON a lu ensuite un Essai sur la mythologie des

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