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gènes, les Maoris, qui sont au nombre de 44.099, soit au total, une population de 534.032 habitants, ou une moyenne de deux habitants par kilomètre carré.

La population maori diminue assez rapidement. Au recensement de 1858, on comptait 55.970 aborigènes ; en 1874, il n'y en avait plus que 45.470, dont 43.358 dans l'île du Nord, et 1.932 dans l'île du Sud; en 1878, on ne comptait que 42.821 Maoris, dont 23.535 hommes et 19.286 femmes, soit une diminution de 2.649 individus en quatre ans. En 1881, la population maoris était encore de 44.099 habitants; mais ces résultats font prévoir l'extinction de la race aborigène dans un avenir peu éloigné.

Par contre, la population européenne augmente dans des proportions considérables. Au premier recensement de 1851, la colonie ne comptait que 26.707 habitants, à l'exclusion des indigènes. En 1858, la population s'élevait à 59.413 habitants, soit une augmentation de 122 0/0 en sept années. Elle atteignait 99.022 en 1861; en 1871, on comptait 256.260 habitants, et 299.514 en 1874, dont 170.981 hommes et 128.533 femmes. Aujourd'hui, elle dépasse vraisemblablement 500.000 habitants, et cette population ne fera qu'augmenter de plus en plus rapidement, car les conditions de vitalité sont beaucoup plus favorables que partout ailleurs; les naissances y sont de 40.90 et les décès de 12.11 par 1.000 habitants, tandis que dans notre pays on compte 31.90 pour les naissances et 21.80 pour les décès. Il ne faut pas non plus oublier les émigrants, qui, en 1881, étaient près de 10.000, la plupart ayant leurs frais de voyage payés par le gouvernement.

« A ce compte, un siècle après le début de sa colonisation, c'est-à-dire en 1940, fait remarquer M. de Harven, la Nouvelle-Zélande, indépendamment des indigènes, comptera au delà de 9.000.000 d'habitants. >>

Cette situation favorable de la Nouvelle-Zélande est surtout due à son climat, qui est constamment tempéré; ni chaleurs excessives en été, ni froids rigoureux en hiver. Rarement la température descend au-dessous de celle de nos journées d'avril. L'alternative des saisons n'y est pour ainsi dire sensible que par la durée plus ou moins longue des jours et des nuits et par les rafales violentes du vent qui, en hiver, souffle plus souvent en tempête sur les hauteurs et parfois dans les plaines. Les pluies n'y sont jamais persistantes, elles suffisent à maintenir à la terre sa fraîcheur, aux rivières leur courant, à l'atmosphère sa pureté et sa légèreté, aux prairies leur éternelle verdure. Aussi la flore néo-zélandaise est-elle une des plus riches de l'univers et une des plus variées qui soit. Sur plusieurs points, la végétation, par son abondance et par sa vigueur, ressemble à celle des. tropiques. Les arbres y sont plus lourds et plus compacts que ceux d'Europe

et d'Amérique, et le sol défriché, très fertile, produit abondamment toute espèce de graines et de fruits de qualité excellente.

Les prairies surtout, grâce aux pluies régulières, sont remarquablement productives. Les troupeaux, qui n'ont besoin d'abri en aucune saison, y trouvent toujours une nourriture saine et abondante. C'est là une des grandes ressources de la Nouvelle-Zélande; on y compte plus de 30.000.000 de moutons, dont la tonte donne chaque année 170.000.000 de livres de laine, et cette laine, de la qualité appelée en Angleterre cross-bred, est d'un très bon rapport. Tandis qu'en Australie il faut à chaque mouton l'espace de cinq ou six acres pour subvenir à sa nourriture, en Nouvelle-Zélande, cinq ou six moutons trouvent une abondante pâture sur un seul acre de prairies artificielles ensemencées de gazon anglais. De plus, la chair délicate de mouton néo-zélandais le rend, plus que tout autre, propre à l'alimentation. L'an dernier, cinq mille moutons tués et dépecés en Nouvelle-Zélande ont été expédiés en un chargement sur l'Angleterre et vendus sur les marchés de Londres et de Glasgow. La viande congelée est arrivée en très bon état de conservation et a été trouvée de qualité parfaite. Ce commerce d'exportation de viande fraîche tend même à se développer aujourd'hui dans de grandes proportions.

L'agriculture est une des principales causes de richessse pour ce pays. On y compte 26.298 établissements agricoles exploitant 1.837.410 hectares, dont 405.677 hectares consacrés aux céréales et 1.431.733 hectares aux prairies artificielles, la plupart achetés à raison de 2 livres l'acre. Les principales cultures sont le froment, l'orge, l'avoine, les pommes de terre, le phormium, la gomme kauri et les bois. En outre, des nombreux troupeaux de moutons, le bétail de la colonie est très important. On comptait en 1882 : 161.033 chevaux, 697.877 bêtes à cornes, 189.903 porcs, 11.211 chèvres, 361 ânes et mulets, 1.562.945 volailles.

Les ressources minérales ne le cèdent à aucune contrée de l'univers. On y trouve en grande quantité l'or, l'argent, le cuivre, le fer, l'étain, le plomb, le zinc, l'antimoine, le manganèse, le soufre, l'ardoise, le marbre, de nombreuses et excellentes pierres à ouvrer et à bâtir, à chaux et à ciment, de l'huile minérale et enfin, en gisements inépuisables et de qualité supérieure, la houille, qui, agent moteur de toutes les iudustries, prime toutes les autres richesses minérales. En 1881, cinq houillères exploitées dans l'Auckland avaient fourni 90.734 tonnes de charbon, représentant une valeur de 2.550.000 francs produite par 209 houilleurs. En 1882, on comptait 104 mines de charbon, dont 5 dans l'île du Nord et 99 dans l'île du Sud, ayant extrait 337.200 tonnes de charbon. En 1882, la quantité d'or

recueillie s'élevait à 8.800 kil., représentant une valeur de 29.380.000 francs, tandis que l'on exportait 10.228 kilogrammes d'argent, représentant 2.301.670 francs. Les autres minerais abondent également en Nouvelle Zélande, et, comme suite à la houille ou tout au moins comme produit dérivant de celle-ci, il convient de mentionner les sources d'huile de pétrole, dont la présence a été reconnue en divers points de la colonie. Toutes ces richesses ont fait faire des progrès considérables à la prospérité commerciale de ce pays.

L'Australie importe actuellement d'Angleterre une valeur en marchandises équivalant à 3 liv. st. par habitant, tandis que les Etats-Unis n'en prennent que pour 12 shillings, la France pour 9 shillings et l'Allemagne pour 8. Cette quotité est plus considérable encore si l'on fait le compte séparé des importations de la Nouvelle Zélande; celles-ci s'élevaient, en 1881, à près de 112 millions de francs pour une population de 500.000 âmes, soit 224 francs par habitant. Pour donner une idée de la richesse publique dans ce pays, il suffira de constater que, pendant les douze dernières années, l'augmentation de ses ressources dépasse cinq fois celle de son passif. Cependant la dette publique s'est fortement accrue, et, dans le budget, les dépenses ont souvent dépassé les recettes, par suite des dépenses faites pour les travaux publics et surtout pour l'établissement d'un vaste réseau de chemins de fer.

Au 31 mars 1880, le réseau ferré de la Nouvelle Zélande comprenait 1.880 kilom. de chemins de fer ouverts au trafic. Sur ce nombre, l'île du Sud en possédait 1.300 kilom. répartis en diverses lignes, dont les principales sont (1) la ligne de Chrischurch à Dunedin, 370 kilom.; Dunedin à Invercargill, 224 kilom.; Invercargill à Kingston, 140 kilom. A la même date, il y avait dans l'île du Nord, 580 kilom. de chemins de fer ouverts au trafic, dont les lignes principales sont : Auckland à Te-Awamatu, 160 kilom.; Napier à Makatoka, 113 kilom.; Wellington à Greystone, 85 kilom.; Wanganui à Foxton, 138 kilom. Le matériel roulant comprenait 61 locomotives, 121 voitures et 1.254 wagons. Il y a encore de nombreuses lignes ou branches de chemins de fer en projet ou en construction. Le parlement en a sanctionné pour une longueur de 1.916 kilom. En outre, un vaste réseau de routes et de canaux ainsi que de nombreux services de paquebots assurent les communications dans toutes les parties de la colonie et avec l'Australie.

La longueur des lignes télégraphiques est de 6.240 kilom., et il y a un

(1) Revue maritime et coloniale.

câble sous-marin entre la Nouvelle Galles du Sud (Australie) et l'île du Nord.

Les principaux articles importés sont : le bétail vivant, la cordonnerie, le charbon, les vêtements, les étoffes de coton, de laine, les draps, la mercerie, les soieries, toiles et bonneterie, le fer brut et manufacturé, le matériel de chemins de fer, la quincaillerie et la coutellerie, l'ale et la bière, le sucre brut et raffiné, le thé, les eaux-de-vie et spiritueux, les vins, la papeterie et la librairie, le tabac et les cigares. A l'exportation, nous voyons P'or, le lin (phormium), le froment, l'orge, l'avoine, la gomme kauri, les viandes conservées, les pommes de terre, le suif, les bois de construction de toute espèce, la laine, etc.

En 1878, le commerce général de la colonie se chiffrait comme suit :
Importation 8.755.663 livres sterling
Exportation 6.015.900

Le Royaume-Uni entre pour les 5/8 dans ce commerce.

Le tonnage total des bâtiments entrés et sortis en douane, pendant l'année 1878, a été de 884.983 tonneaux, dont 765.158 sous pavillon anglais et 119.825 sous pavillon étranger.

Le gouvernement de cette riche colonie anglaise est autonome depuis 1853, c'est-à-dire qu'il s'administre à sa guise pour autant que les lois édictées ne soient pas contraires à l'esprit de la Constitution anglaise. Le pouvoir exécutif est représenté par un gouverneur nommé par la Couronne d'Angleterre et par ses ministres, dont la nomination lui appartient et qui seuls sont responsables devant le pays. Le pouvoir législatif s'exerce par deux Chambres la Chambre-Haute, composée de 45 membres, dont 2 maoris, dont les membres inamovibles sont nommés par la Couronne, et la Chambre-Basse ou Chambre des députés composée de 95 membres, dont 4 maoris, élus par tous les hommes âgés de vingt et un ans, ayant un an de résidence dans la colonie ou par quiconque, six mois avant le décret d'une élection, s'est rendu acquéreur d'un immeuble d'au moins 500 francs.

La représentation nationale dispose seule des deniers publics, et seule possède le pouvoir de légiférer et de modifier la Constitution du pays sous le veto de la Couronne, qui veille à ce que les lois votées ne soient pas contraires à l'esprit de la Constitution anglaise.

Puis viennent les conseils provinciaux, les conseils municipaux et des corps spéciaux, tels que conseil des ponts et chaussées, conseil de salubrité publique, etc., également issus de l'élection populaire.

Le montant de la dette publique de la Nouvelle-Zélande est très élevé, à cause des travaux publics destinés à mettre en valeur les ressources natu

relles du pays. Cette dette est de 694.775.354 fr., soit par habitant 1.484 fr. alors qu'en Angleterre c'est 602,40 fr. et en Belgique 234,30 fr.

De 1870 à 1882 les crédits pour travaux publics se sont élevés à 478.954.334 fr., soit une moyenne de quarante millions de francs par an. Il est vrai que les recettes budgétaires permettent de faire face aisément à cette situation. Elles se sont élevées en 1882 à 98.924.528 fr. En déduisant 38.048.383 fr. pour les intérêts de la dette publique, il est resté en 1882 un solde disponible de 60.876.145 fr. pour faire face aux dépenses budgétaires.

L'Etat n'intervient absolument pour rien dans les frais des cultes. Les diverses communions ont à pourvoir chacune à l'établissement des sanctuaires et à l'entretien de leurs desservants. Chaque district provincial a ses tribunaux civils et criminels. Wellington, la capitale, possède, en outre, une Cour suprême et d'appel siégeant tous les ans.

Le gouvernement néo-zélandais a organisé l'enseignement public sur des bases larges, solides et rationnelles. L'instruction primaire est complètement gratuite et séculière. L'enseignement religieux est rigoureusement exclu des cours; il est seulement autorisé en dehors des heures de classe et à des conditions déterminées. L'enseignement moyen possède de nombreux établissements pour les deux sexes dans toutes les localités de quelque importance et répondant à toutes les exigences d'une société éminemment progressiste. L'enseignement supérieur possède deux Universités, celle d'Auckland, dans l'île du Nord, et celle de Dunedin, dans l'île du Sud qui délivrent les mêmes diplômes que les universités d'Oxford. Les écoles primaires et moyennes, privées et de l'Etat comptent ensemble 84.592 élèves. Tel est le nombre des inscriptions.

Aussi le développement intellectuel est-il très grand en Nouvelle-Zélande, où l'on aime surtout à écrire, si l'on en juge par les statistisques de la poste qui donnent par habitant et par an 52,16 lettres, 1,78 carte postale et 24,99 journaux. C'est un chiffre bien supérieur à ceux des pays d'Europe.

C'est aussi la poste qui est chargée de l'encaissement de l'épargne publique, et, en proportion de la population, les clients des caisses d'épargne sont là-bas près de quatre fois plus nombreux qu'en Belgique.

Concurremment avec les compagnies particulières, l'Etat pratique les assurances sur la vie, et comme l'assurance et la caisse d'épargne se facilitent la besogne, quiconque est inscrit de part et d'autre demande, une fois pour toutes, le virement régulier de la somme due à l'assurance. On comptait en 1882, chez les compagnies et chez l'Etat, 24.000 assurés pour une somme de 207.300.000 fr.

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