EST-CE ESTHER, ÉLISE. ESTHER. ST-CE toi, chère Élise? O jour trois fois heureux Que béni soit le ciel qui te rend à mes vœux ! Toi qui de Benjamin, comme moi, descendue, Fus de mes premiers ans la compagne assidue, Et qui, d'un même joug souffrant l'oppression, M'aidais à soupirer les malheurs de Sion. Combien ce temps encore est cher à ma mémoire ! Mais toi, de ton Esther ignorais-tu la gloire ! Depuis plus de six mois que je te fais chercher, Au bruit de votre mort, justement éplorée, la fin; Et de mes tristes jours n'attendais que Quand tout-à-coup, Madame, un prophète divin: ESTHER. Peut-être on t'a conté la fameuse disgrâce |