Nos superbes vainqueurs, insultant à nos larmes, Le saint que tu promets, Non, non, Pour moi, que tu retiens parmi ces infidèles, 120 Commande en me voyant que son courroux s'apaise, Et prête à mes discours un charme qui lui plaise. Les orages, les vents, les cieux te sont soumis : Tourne enfin sa fureur contre nos ennemis. SCÈNE V. Toute cette scène est chantée. LE CHOE U R. UNE ISRA ÉLITE seule. Pleurons et gémissons, mes fidèles compagnes; Tout Israël périt. Pleurez, mes tristes yeux : TOUT LE CHOEUR. O mortelles alarmes! etc. UNE AUTRE ISRAELITE. N'était-ce pas assez qu'un vainqueur odieux TOUT LE CHOE U R. O mortelles alarmes! LA MÊME ISRAÉLITE. Faibles agneaux, livrés à des loups furieux, Nos soupirs sont nos seules armes. TOUT LE CHOEUR. O mortelles alarmes ! UNE ISTRA ÉLITE. Arrachons, déchirons tous ces vains ornemens Qui parent notre tête. UNE AUTRE. Revêtons-nous d'habillemens Conformes à l'horrible fête Que l'impie Aman nous apprête. TOUT LE CHOEUR. Arrachons, déchirons tous ces vains ornemens UNE ISRAELITE, seule. Quel carnage de toutes parts! On égorge à-la-fois les enfans, les vieillards, Et la sœur et le frère, Et la fille et la mère, Le fils dans les bras de son père. Que de corps entassés! que de membres épars, Grand Dieu, tes saints sont la pâture Des tigres et des léopards! UNE DES PLUS JEUNES ISRAELITES. Par quel crime ai-je pu mériter mon malheur ? Je tomberai comme une fleur Qui n'a vu qu'une aurore. Par quel crime ai-je pu mériter mon malheur ? UNE AUTRE. Des offenses d'autrui malheureuses victimes, TOUT LE CHOEUR. Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats. il ne souffrira pas Non, non, Qu'on égorge ainsi l'innocence. UNE ISRAELITE, seule. Hé quoi! dirait l'impiété, Où donc est-il ce Dieu si redouté, Dont Israël nous vantait la puissance? UNE AUTRE. Ce Dieu jaloux, ce Dieu victorieux, N'obéissent point à vos dieux. UNE AUTRE. Il renverse l'audacieux. UNE AUTRE. Il prend l'humble sous sa défense. Le Dieu TOUT LE CHOEUR. que nous servons est le Dieu des combats; Non, non, il ne souffrira pas Qu'on égorge ainsi l'innocence. DEUX ISRA ÉLITES. O Dieu, que la gloire couronne ; Qui voles sur l'aile des vents, Et dont le trône et porté par les anges! DEUX AUTRES DES PLUS JEUNES. Dieu, qui veux bien que de simples enfans Avec eux chantent tes louanges! TOUT LE CHOEUR. Tu vois nos pressans dangers: Donne à ton nom la victoire. UNE ISRAELITE seule. Arme-toi: viens nous défendre. Descends, tel qu'autrefois la mer te vit descendre. Que les méchans apprennent aujourd'hui A craindre ta colère. |