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LE CHOEUR chante.

Dieu, notre Dieu, sans doute, a versé dans son cœur
Cet esprit de douceur.

LA MÊME ISRAELITE chante.
Tel qu'un ruisseau docile

,

Obéit à la main qui détourne son cours
Et laissant de ses eaux partager le secours,
Va rendre tout un champ fertile;
Dieu, de nos volontés arbitre souverain,
Le cœur des rois est ainsi dans ta main.
ÉLISE.

Ah! que je crains, mes sœurs,

les funestes nuages

Qui de ce prince obscurcissent les yeux! Comme il est aveuglé du culte de ses dieux ! UNE DES ISRAELITES.

Il n'atteste jamais que leurs noms odieux.

UNE AUTRE.

Aux feux inanimés dont se parent les cieux
Il rend de profanes hommages.

UNE AUTRE.

Tout son palais est plein de leurs images.

LE CHOEUR chante.

Malheureux! vous quittez le maître des humains,
Pour adorer l'ouvrage de vos mains!

UNE DES ISRAELITES chante.

Dieu d'Israël, dissipe enfin cette ombre.

Des larmes de tes saints quand seras-tu touché ?

Quand sera le voile arraché,

Qui sur tout l'univers jette une nuit si sombre?

Dieu d'Israël, dissipe enfin cette ombre.
Jusqu'à quand seras-tu caché?

UNE DES PLUS JEUNES ISRA ÉLITES. Parlons plus bas, mes sœurs. Ciel! si quelque infidèle, Écoutant nos discours, nous allait déceler ?

ÉLISE.

Quoi! fille d'Abraham, une crainte mortelle
Semble déjà vous faire chanceler?

Hé! si l'impie Aman dans sa main homicide,
Faisant luire à vos yeux un glaive menacant,
A blasphemer le nom du Tout-Puissant
Voulait forcer votre bouche timide!

UNE AUTRE ISRAELITE.

Peut-être Assuérus, frémissant de courroux,

Si nous ne courbons les

genoux Devant une muette idole,

Commandera qu'on nous immole.

Chère sœur, que choisirez-vous ?

LA JEUNE ISRAELITE.

Moi, je pourrais trahir le Dieu que j'aime !
J'adorerais un dieu sans force et sans vertu,
Reste d'un tronc par les vents abattu,
Qui ne peut se sauver lui-même !

LE CHOEUR chante.

Dieux impuissans, dieux sourds, tous ceux qui vous implorent

Ne seront jamais entendus.

Que les démons, et ceux qui les adorent,
Soient à jamais détruits et confondus.

UNE DES ISRAELITES chante.
et tout ce que je suis,

Que ma bouche et mon cœur,

Rendent honneur au Dieu qui m'a donné la vie.

Dans les craintes, dans les ennuis,

En ses bontés mon âme se confie.

Veut-il par mon trépas que je le glorifie ?

Que ma bouche et mon cœur, et tout ce que je suis, Rendent honneur au Dieu qui m'a donné la vie. ÉLISE.

Je n'admirai jamais la gloire de l'impie.

UNE AUTRE ISRAELITE.

Au bonheur du méchant qu'un autre porte envie. ÉLISE.

Tous ses jours paraissent charmans:

L'or éclate en ses vêtemens.

Son orgueil est sans borne, ainsi

que sa richesse:

Jamais l'air n'est troublé de ses gémissemens:

Il s'endort, il s'éveille au son des instrumens,
Son cœur nage dans la mollesse.

UNE AUTRE ISRAELITE.

Pour comble de prospérité,

Il espère revivre en sa postérité;

Et d'enfans à sa table une riante troupe

Semble boire avec lui la joie à pleine coupe. (Tout le reste est chanté. )

LE CH OE U R.

Heureux, dit-on, le peuple florissant, Sur qui ces biens coulent en abondance! Plus heureux le peuple innocent, Qui dans le Dieu du ciel a mis sa confiance ! UNE ISRA ÉLITE, seule.

Pour contenter ses frivoles désirs, L'homme insensé vainement se consume: Il trouve l'amertume

Au milieu des plaisirs.

UNE AUTRE, seule.

Le bonheur de l'impie est toujours agité; Il erre à la merci de sa propre inconstance. Ne cherchons la félicité

Que dans la paix de l'innocence.

LA MÊME, avec une autre. O douce paix!

O lumière éternelle!

Beauté toujours nouvelle !

Heureux le cœur épris de tes attraits!

O douce paix!

O lumière éternelle !

Heureux le cœur qui ne te perd jamais!

LE CHOEUR.

O douce paix !

O lumière éternelle !

Beauté toujours nouvelle !

O douce paix !

Heureux le cœur qui ne te perd jamais!
LA MÊME, seule.

Nulle paix pour l'impie ; il la cherche, elle fuit;
Et le calme en son cœur ne trouve point de place.
Le glaive au dehors le poursuit ;
Le remords au dedans le glace.

UNE AUTRE.

La gloire des méchans en un moment s'éteint;
L'affreux tombeau pour jamais les dévore.
Il n'en est pas ainsi de celui qui te craint;
Il renaîtra, mon Dieu, plus brillant que l'aurore.

LE CHOE UR.

O douce paix !

Heureux le cœur qui ne te perd jamais!
ÉLISE, sans chanter.

Mes sœurs, j'entends du bruit dans la chambre prochaine.
On nous appelle; allons rejoindre notre Reine.

FIN DU SECOND ACTE.

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