Du sang infortuné de notre premier roi. D'un infâme trépas l'instrument exécrable. Quel jour mêlé d'horreur vient effrayer mon âme! UNE ISRA ÉLITE. Vérité que j'implore, achève de descendre! SCÈNE V. ESTHER, AMAN, LEC HOE U R. AMAN, à Esther. D'un juste étonnement je demeure frappé. ESTHER. Va, traître, laisse-moi. Les Juifs n'attendent rien d'un méchant tel Misérable, le Dieu vengeur de l'innocence, Tout prêt à te juger, tient déja sa balance. que toi. Tremble: :son jour approche, et ton règne est passé. AMAN. Oui, ce Dieu, je l'avoue, est un Dieu redoutable. Mais veut-il que l'on garde une haine implacable? C'en est fait ; mon orgueil est forcé de plier; L'inexorable Aman est réduit à prier. (Il se jette à ses pieds.) Par le salut des Juifs, par ces pieds que j'embrasse, Par ce sage vieillard, l'honneur de votre race, Daignez d'un Roi terrible apaiser le courroux; Sauvez Aman, qui tremble à vos sacrés genoux. SCÈNE VI. ASSUÉRUS, ESTHER, AMAN, ÉLISE, LE CHOEUR, GARDES. ASSUÉRU S. Quoi! le traître sur vous porte ses mains hardies! que devant sa porte, au lieu de Mardochée, Apaisant, par sa mort, et la terre et les cieux, De mes peuples vengés il repaisse les yeux. (Aman est emmené par les gardes. ) SCÈNE VII. ASSUÉRUS, MARDOCHÉE, ESTHER, ÉLISE, LE CHOEUR. ASSUÉRUS, s'adressant à Mardochée. Mortel chéri du ciel, mon salut et ma joie, Je romps le joug funeste où les Juifs sont soumis; A l'égal des Persans je veux qu'on les honore, Et que tout tremble au nom du Dieu qu'Esther adore. Rebâtissez son temple, et peuplez vos cités. Que vos heureux enfans, dans leurs solennités, Consacrent de ce jour le triomphe et la gloire, Et qu'à jamais mon nom vive dans leur mémoire, SCÈNE VIII. ASSUÉRUS, ESTHER,MARDOCHÉE, ASAPH, ÉLISE, LE CHOeur. Que veut Asaph ? ASSUÉRUS. ASAPH. Seigneur, le traître est expiré, Par le peuple en fureur à moitié déchiré. MARDOCHÉE. Roi, qu'à jamais le ciel prenne soin de vos jours! Oui, je t'entends. Allons, par des ordres contraires, ESTHER. O Dieu! par quelle route inconnue aux mortels, |