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Persécuté le cruel Tibère, par

Empoisonné par le traître Pison,

Il ne lui restait plus, pour dernière misère,

Que d'être chanté par

Pradon.

VI.

Sur le Sésostris de Longepierre (a).

Ce fameux conquérant, ce vaillant Sésostris,
Qui jadis en Égypte, au gré des destinées,
Véquit de si longues années,
N'a vécu qu'un jour à Paris.

VII.

Sur la Judith de Boyer (b).

'A sa Judith, Boyer, par aventure, Etait assis près d'un riche caissier (c).

(a) Tragédie jouée en 1695, et non impriméc.

(b) Cette pièce fut jouée en 1695, et fit beaucoup pleurer aux premières représentations; mais l'auteur l'ayant fait imprimer, elle fut sifflée et ne reparut plus.

(c) La Touanne, trésorier de l'extraordinaire des guerres.

Bien aise était, car le bon financier
S'attendrissait et pleurait sans mesure.
Bon gré vous sais, lui dit le vieux rimeur;
Le beau vous touche, et ne seriez d'humeur
A vous saisir pour une baliverne.

Lors le richard, en larmoyant, lui dit :
Je pleurs, hélas! pour ce pauvre Holoferne
Si méchamment mis à mort

par

Judith.

IMPROMPTU

Fait dans la chambre de l'abbé Boileau, docteur de Sorbonne.

Contre Jansénius j'ai la plume à la main;

Je suis prêt à signer tout ce qu'on me demande.
Qu'il soit hérétique ou romain,

Je veux conserver ma prébende.

VERS

Sur l'assemblée des évêques, convoquée à Paris par ordre du Roi.

Un ordre, hier venu de Saint-Germain,

Veut qu'on s'assemble: on s'assemble demain.
Notre archevêque et cinquante-deux autres
Successeurs des apôtres,

S'y trouveront. Or, de savoir quel cas
S'y traitera, c'est encore un mystère.
C'est seulement chose très-claire,
Que nous avons cinquante-deux prélats
Qui ne résident pas.

Autres sur les complimens qui furent faits au Roi, à l'occasion de sa convalescence (a).

Grand Dieu, conserve-nous ce Roi victorieux
Que tu viens de rendre à nos larmes;
Fais durer à jamais des jours si précieux:
Que ce soient là nos dernières alarmes.
Empêche d'aller jusqu'à lui

Le noir chagrin, le dangereux ennui,
Toute langueur, toute fièvre ennemie,
Et les vers de l'académie.

Autres

pour le portrait de M. Arnauld.

Sublime en ses écrits, doux et simple de cœur,
Puisant la vérité jusqu'en son origine,

(a) Après l'opération qu'il subit en 1686.

De tous ses longs combats Arnauld sortit vainqueur,
Et soutint de la foi l'antiquité divine.
De la grâce il perça les mystères obscurs ;
Aux humbles pénitens traça des chemins sûrs;
Rappela le pécheur au joug de l'évangile.

Dieu fut l'unique objet de ses désirs constans ;
L'Église n'eut jamais, même en ses premiers temps,
De plus zélé vengeur, ni d'enfant plus docile.

Épitaphe de M. Arnauld.

Haï des uns, chéri des autres,
Estimé de tout l'univers,

Et plus digne de vivre au siècle des apôtres

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Arnauld vient de finir sa carrière pénible.

Les mœurs n'eurent jamais de plus grave censeur
L'erreur d'ennemi plus terrible,

L'Église de plus ferme et plus grand défenseur.

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CHANSON (a).

Sur l'air : Adieu donc, dame Françoise.

ADIEU,

ville peu courtoise,

Où je crus être admiré :
Aspar est désespéré.

Le poulailler de Pontoise
Me doit remener demain
Voir ma famille bourgeoise,
Me doit remener demain,
Un bâton blanc à la main.

Mon aventure est étrange!
On m'adorait à Rouen.
Dans le Mercure galant
J'avais plus d'esprit qu'un ange.
Cependant je pars demain,
Sans argent et sans louange,
Cependant je pars demain,
Un bâton blanc à la main.

(a) Ces deux couplets, qui parurent lors de la chute de l'Aspar de Fontenelle, furent attribués dans le temps à Racine, et cette opinion s'est conservée jusqu'à nos jours.

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