Immagini della pagina
PDF
ePub

d'excursions, sa santé s'altéra, et il mourut après | avoir enduré les maux les plus douloureux. Il est auteur d'un volume fort recherché aujourd'hui, et qui porte le titre suivant : Cathéchismo na lingua brasilica, composto a modo de dialogos por Padres doutos e boas linguas da companhia de Jesus e por elle acrescentado; Lisboa, por Pedro Crasbeeck, 1618, in-8°. Il a paru une seconde édition, corrigée par le P. Bartholameu de Lião, et l'ouvrage a eu les honneurs de la traduction en diverses langues de l'Amérique. Alegambe dit positivement ut nihil in genere catechistico perfectius uspiam extare censeatur. FERD. DENIS.

Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana. - - Alegambe et Ribadeneira, Bibliotheca Scriptorum soc. Jesu., etc., 1643 et 1676, in-fol.

ARAUJO DE AZEVEDO ( Antonio DE), comte da Barca, célèbre homme d'État portugais, né à Sá, aux environs de Fonte-de-Lima, le 14 mai 1784; mort à Rio-de-Janeiro le 21 juin 1817. Dès l'âge de onze ans il fut envoyé à Porto, auprès d'un oncle qui occupait un rang supérieur dans l'armée; et il apprit simultanément le français, l'anglais et l'italien. Ces études préliminaires ne lui firent pas négliger celle des langues anciennes, qu'il possédait aussi dans une rare perfection. Il alla de bonne heure à Coïmbre; mais son goût, pour les mathématiques et les sciences naturelles le ramena promptement à Porto. Le jeune Araujo possédait déjà une solide instruction, lorsque quelques hommes distingués songèrent en 1779 à établir l'Académie des sciences de Lisbonne : il concourut à sa fondation. La nécessité d'améliorer la canalisation de certains fleuves du Portugal avait frappé cet esprit essentiellement pratique; il venait de s'occuper du Lima, lorsqu'en juin 1789 son gouvernement l'envoya à la Haye en qualité de ministre plénipotentiaire. Avant de se rendre à son poste, il alla d'abord en Angleterre, où il connut particulièrement Banks et lord North; puis il vint à Paris, où il fit sa société habituelle des Montmorin, des Bailly, des Necker, etc.

Fixé à la Haye, près du foyer des grandes agitations politiques, la position du jeune diplomate devint souvent délicate, surtout en raison des relations nombreuses qu'il venait de former en France; il sut s'en tirer avec bonheur, et consacra ses loisirs à la formation d'une bibliothèque nombreuse et choisie (1). La politique incertaine suivie alors en Portugal créa bientôt de nombreux embarras à Araujo, sans parler du corps de troupes envoyé dès 1793 en Catalogne, comme auxiliaire et agissant hostile

(1) Durant sa longue carrière diplomatique, le comte da Barca ne cessa de recueillir des livres et des manuscrits précieux. Banks, entre autres, lui donna une relation roulant sur d'anciennes découvertes faites en Afrique qu'on na pu malheureusement retrouver, et dont parle le père Kitcher. C'était le manuscrit du P. Pero Paěs, jésuite qui avait fait un long séjour en Abyssinie, et que l'on prétend avoir visité les sources du Nil. Un mémoire d'Araujo, écrit spécialement sur cet ouvrage, devait être lu à l'Academie; il n'a jamais éte retrouve, non plus, dit-on, que le manuscrit de Paës.

:

ment contre la France, en dépit des traités. Les événements de 1793 vinrent compliquer la situation. Dès la conclusion de la paix de Bâle, Araujo insista de nouveau sur la nécessité pour le Portugal de garder la neutralité des hostilités flagrantes envers la France n'en eurent pas moins lieu. Ce fut alors que le. prince régent décida qu'Araujo irait à Paris négocier la paix. Les négociations s'établirent aussitôt avec le Directoire, et un traité définitif fut signé entre les deux puissances le (23 thermidor an V), 17 août 1797; mais Pinto entrava la ratification d'un acte auquel il n'avait pas eu de part; et des intrigues déplorables jetèrent bientôt Araujo dans les prisons du Temple. Mis en liberté au bout de quelques mois, il retourna à la Haye.

Le peu d'accord qu'il y avait eu dans les instructions émanées du cabinet de Lisbonne pensa devenir fatal au diplomate, quoiqu'il se fut conformé aux ordres du régent; on prétendit même le mettre en accusation, pour avoir agi auprès du Directoire sans la participation du ministre des affaires étrangères, et le seul témoignage qui pût le disculper ne se fit pas entendre. Malgré le silence du prince, qui d'un mot pouvait faire cesser ces tracasseries et qui n'osa le crète, les choses en restèrent là dans le conseil. dire, mais sans doute grâce à son influence seCe qu'il y eut de plus déplorable pour le Portugal, c'est qu'en définitive le Directoire se refusa à la ratification du traité.

Du poste de la Haye, qu'il avait occupé depuis le début de sa carrière diplomatique, Araujo passa à Berlin, après avoir visité la plus grande partie de l'Allemagne. Là, comme en France et en Hollande, il forma des relations utiles avec plusieurs savants en renom; il étudia la chimie avec Klaproth, et il lia une correspondance suivie avec le baron de Zach, qui devait lui être d'autant plus précieuse que, dès l'année 1800, il se vit rappelé en Portugal pour prendre une part plus active que jamais aux affaires de son pays, quoique ce ne fût pas d'abord d'une manière ostensible. L'horizon politique était menaçant : le Portugal redoutait une invasion prochaine. Araujo fut chargé d'une mission secrète auprès de Napoléon; mais il ne lui fut pas même possible de débarquer à Lorient, dont le port lui était formellement interdit. Le pouvoir occulte, dont il avait ressenti déjà l'influence, avait entravé encore ses opérations. Pinto, qui avait signé le traité de Badajoz, n'avait confié à Araujo sa mission que dans le but de l'éloigner du duc d'Alafoens, dont il était le conseiller le plus habile, et qui, rapproché du trône par sa naissance, vivait en hostilité avec le ministère (1).

Ce ministère, Araujo devait un jour l'occuper; mais avant de remplir un poste si épineux il

(1) Voy. la deuxième édition du voyage du duc du Châtelet en Portugal, t. II, p. 200. On sait aujourd hui que cet ouvrage a été écrit par Desoteux, baron de Cormartin. Voy. sur ce personnage Querard et Boucher de la Richarderie. Il mourut à Lyon le 19 juillet 1812.

[ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

maat skandalagratii) (ieture de 177. ;, er vau. - Isora-i de son appui, In the ue's fois que ses sujets elatent wymas be, kotjumi, qui pituren: quant or les * P* puissance des préjuges We Filipebet at berge, quaisa. Yau aldulic # sepícoefias: de idees franyo sa sassé pa at 10IBIT DE CON-Tetary au mistere en kilde el Eluaugh latûbassade de Patimpuriabrs pour 1 Espague, cetic disgrace du stata la kuid mubená sa gioire. at Cubitaire par la part qui sut cuebles dégociations dont l'indede Lidl-Unis est alors devenue Gije, apres avoir offert la mediation de l'Esgruente el a France, I decide Guaric. I'a laine cause commune avec l'aIncrique et Louis XVI, et il eut la joie de sisier car 1783 je traité de Paris, qui reconnaissalt Temancipation des Etats-Unis, abaissait Pangitterne, et effaçait presque tous les desustres de la paix de 1763.

[ocr errors]
[ocr errors]

La réputation que de si beaux services avaient value au comte d'Aranda ne tarda pas à le raImener au ministere; et il y succeda en effet au comte de Florida-Blanca en 1792. Mais l'habile Charles III n'était plus, et la cour frivole de Charles IV n'était guère le séjour d'un ministre réformateur. A peine avait-il eu le temps d'annoncer ses intentions, que la reine Marie-Louise, Emmanuel Godoy, son favori, et tous les courtisans, se coalisèrent contre lui. On l'accusait surtout d'être resté fidele aux idées françaises, malgré tous les excès de notre révolution; il tomba donc pour faire place à Godoy; et, non content d'avoir renversé avec lui tout espoir de réformes, l'on profita de son opposition à la guerre contre la France pour l'exiler loin de la cour. Retiré en Aragon, il y mourut bientôt, avee le regret de voir tous ses desseins abandonnés, toutes ses appréhensions réalisées, et sa patrie plus abaissée qu'elle ne l'était avant lui. A. BOUCHOT. Masdeu, Historia de España; Madrid, 1788 - Rossew Saint-Hilaire, Histoire d'Espagne. Weiss, His

1

kowe de l'ispaone, arpins Philippe II jusqu'à l'aveneWIFT DLE DOITDON : ↑ VC.. Saek, Paris. — Lavallée, l'Es paprēē, uans l'inwers pittoresque; Paris, 2 vol. in-8°. ARANDA DE DUERO (Antoine), voyageur espezno, de tordre des Franciscains, mort en 155. br. 1530, des motifs de piété lui firent entreprendre de voyage de la terre sainte, où il séjourna bendant plusieurs années. A son retour, i devint confesseur de la reine Marie de Hongrie et d Jeanne e Portugal, filles de Charles V. Ennui devir préfet de son ordre pour la province de Castilts. On a de lui: Verdadera Informacion, de ic Tierra sainta, segun la disposiCIO: QU? er e ano de mil y quinientos y

treynta e pagre A. de Aranda, etc.; Tolède, 1545:1-4" : c'est une description de l'état de la Palestine en 153; or trouve, dans la seconde parte de Touvrage, datee de Beyrout en 1531, une description de Samarie; Loores del dignissimo Lugar de monte Calvario; Alcala, 1551,

:- Tratado de las siete Palabras que se teen en el Evangelio haber dicho Nuestra Señora; Alcala, 1557, in-8°.

Wadding. Annales Minorum, continuées par d'Ancone, XIX. 28. — Antomo Labiaoth, hispana nova, 1788.

ARANDAS Gaspard,, bijoutier espagnol, nati de Tarragone, vivait à la fin du dix-septième siècle. Il executa avec distinction quelques travaux pour la cathedrale de Tarragone.

Bermudez Diccionario historico.

ARANTIUS, ARANZIO OU ARANZI (JulesCesar,, célèbre medecin italien, né à Bologne en 1530. mort en 1589. Il étudia l'anatomie, d'abord sous son oncle Barthélemy Maggi, puis sous Vesale, et prit le grade de docteur à l'université de Bologne, où il professa, depuis 1556 jusqu'à sa mort, l'anatomie et la médecine. Ses ouvrages, peu nombreux et assez rares, sont du plus haut interêt; ils ont pour titre : De humano fortu opusculum; Rome ou Bologne, 1564, in-8°; Venise, 1571, in-4° Laurent Scholz, élève d'Arantius, en publia une nouvelle edition, augmentée des résultats anatomiques qu'il avait obtenus par la dissection des femmes à différentes époques de leur grossesse; Bâle, 1579, in-12, édition la plus commune; De tumoribus secundum locos affectos; Venise, 1581, in-4°; — Observationum anatomicarum Liber; Venise, 1587, in-4°, réimprimé plusieurs fois avec l'ouvrage précédent; - In Hippocratis librum de vulneribus capitis, Commentarius brevis; Lyon, 1580, in-8°, et 1639, in-12; opuscule rédigé par Claude Porralius, qui avait suivi très-assidument les leçons d'Arantius; - Consilium de Tumoribus articulorum, opuscule inséré dans Scholz, Consiliorum medicinalium Liber, no 296.

Arantius a le premier fait connaître la véritable structure du fœtus et du placenta, qu'il appelle! jecur uteri. « Le fo-tus, dit-il, est fixé par des vaisseaux au placenta, comme le vegetal est fixé au sol par des racines. » Ce célèbre anatomiste, le meilleur élève de Vesale, a encore le premier

[ocr errors]

décrit avec exactitude certaines parties du cerveau (les ventricules), et un grand nombre de muscles (l'extenseur propre de l'index, l'obturateur externe, le coraco-brachial, le constricteur du vagin, les muscles du bras, de la langue, de l'œil, etc.). Les petites masses fibreuses qu'on remarque sur les valvules de l'aorte et de l'artère pulmonaire, qu'il a aussi fait connaître, portent encore aujourd'hui le nom de corps d'Aurantius (corpora Aurantii). H.

G.-A. Brambilla, Storia delle Scoperte, fatte dagli uomini illustri Italiani.

ARATOR OU ARATORE, počte italien, né en Ligurie, secrétaire et intendant des finances d'Athalaric, né en l'an 490, mort vers 556 ou 560. Il fut aussi sous-diacre de l'église de Rome. Avant d'embrasser l'état ecclésiastique il avait exercé sa verve poétique sur des sujets profanes; mais depuis il ne chanta plus que des sujets sacrés, et mit en vers latins les Actes des Apôtres, qu'il présenta au pape Vigile en 544. Le pape en ordonna la lecture publique dans l'église Saint-Pierre aux Liens. Ce poëme se trouve avec quelques autres dans le recueil d'Alde; Venise, 1502, in-4°; Strasbourg, 1507, et dans la Bibliothèque des Pères; Paris, 1575, 1589; Cologne, 1618, etc. Il y a une lettre d'Arator à Parthénius, dans laquelle il engage celui-ci à faire publier son poëme en France. Cette lettre se trouve dans Sirmond, à la fin de son édition d'Ennodius. Labbe attribue à Arator un manuscrit intitulé De oblatione et recitatione versuum.

Argellati, Biblioth. scriptorum Mediolanensium. Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. Tiraboschi, Storia della letteratura Italiana. - Sirmond, édition d'Ennodius. Labbe, Nova Biblioth., manuscrit. ARATUS de Sicyone, chef de la ligue achéenne, né vers l'an 271, mort en l'an 213 avant J.-C. Son père Clinias ayant été tué dans un mouvement populaire, Aratus, àgé alors de sept ans, fut élevé à Argos chez des citoyens amis de sa famille. Durant son adolescence il fut exercé à la gymnastique, qui était la première base de l'éducation chez les anciens. Cette forte instruction fit bientôt place à des soins d'une nature plus élevée. Comme la plupart des villes du Péloponnèse, Sicyone avait son tyran. Protégé par Antigone Gonatas, Aratus résolut de délivrer sa patrie. Secondé par quelques-uns de ses concitoyens, il mit le feu au palais de Nicoclès, l'homme qui opprimait Sicyone, et le contraignit à prendre la fuite. Les citoyens bannis par Nicoclès n'ayant pu recouvrer leurs biens sur ceux qui les avaient acquis, le libérateur de Sicyone indemnisa ces nouveaux propriétaires avec le produit des tableaux des peintres célèbres qu'il vendit à un prince amateur des arts, à Ptolémée Philadelphe.

A cette époque, les Achéens avaient formé cette confédération célèbre composée de treize villes, et devenue le dernier boulevard de la liberté de la Grèce, menacée alors par la Macédoine et par Rome. Aratus y fit entrer les Sicyoniens, se rendit en Égypte pour engager Ptolémée à s'y joindre,

ce qu'il obtint; il fut lui-même placé à la tête de la ligue en 255 av. J.-C., et deux ans après il fut réélu. L'Acrocorinthe était alors aux mains du roi de Macédoine, qui du haut de cette position semblait dominer la Grèce entière. Aratus voit le danger, et prend la résolution de faire disparaître la cause: il engage, pour payer l'homme qui le doit introduire au pied de la place, sa vaisselle et jusqu'aux joyaux de sa femme; et, l'an 244 avant J.-C., il fait quitter la citadelle au roi de Macédoine. Les combats malheureux de Lycæum, de Mégalopolis et d'Hécatombæum près de Dyme, détruisirent les forces et les espérances des Achéens. Sparte reprit sa prépondérance. Aratus réclama alors d'Antigone le secours qu'il avait promis, et le fit nommer par son influence général de la ligue. Aratus tenta vainement de rendre la liberté à Argos, où il avait été élevé. Après la bataille de Sellasie, où Antigone mit fin pour toujours au pouvoir de Sparte, Aratus fut nommé général de la ligue pour la dix-septième fois. L'union de la Grèce paraissait assurée, lorsqu'il eut le malheur de répondre aux avances que lui fit pour l'attirer à sa cour Philippe II, neveu et successeur d'Antigone, imprudence qu'il paya, dit-on, de sa vie. Irrité sans doute du mécontentement d'Aratus à la vue des relations de Philippe avec la femme du fils du général achéen, le monarque déloyal lui fit administrer un poison lent, dont l'effet était certain. Un esclave le vit un jour cracher du sang, et lui en témoigna son inquiétude : C'est le prix, lui dit-il, de l'amitié de Philippe. Aratus mourut honoré et regretté de ses concitoyens, et fut enterré dans Sicyone même, distinction que l'on n'accordait qu'aux héros. Il avait écrit une Histoire des Achéens, que Polybe cite avec éloge. Plutarque, Aratus, Cléomènes. Polybe, II, IV,

VII, VIII.

ARATUS, fils du chef de la ligue Achéenne, vivait dans la première moitié du troisième siècle avant l'ère chrétienne. Les Achéens ayant été défaits à Hécatombée, le jeune Aratus fut chargé d'obtenir d'Antigone Doson des troupes auxiliaires. Il eut aussi le commandement des Achéens en l'an 219, mais ne sut déployer aucune vigueur. On a lu dans Plutarque l'affront que Philippe II, après avoir empoisonné le père, fit au fils en déshonorant sa femme. Plutarque reproduit aussi la scène scandaleuse qui s'ensuivit entre le roi et le mari outragé.

Il paraît qu'il y avait eu entre Philippe et le jeune Aratus une de ces liaisons trop fréquentes dans l'antiquité païenne. C'est encore Plutarque qui nous fournit des détails sur la mort du fils de l'illustre chef de la ligue Achéenne : « Le roi Philippe, est-il dit dans la Vie d'Aratus, lui fit donner aussi de ces poisons qui, sans être mortels, font perdre la raison et jettent dans la démence. Son esprit en fut tellement altéré, qu'il n'entreprenait que des choses horribles et ne se portait qu'à commettre des actions infâmes, qu'à satisfaire les passions les plus honteuses et les

plus funestes: aussi, quoiqu'il fût encore à la fleur de l'âge, la mort fut moins un malheur pour lui qu'un affranchissement de ses maux et une véritable liberté. »>

Plutarque, Vie d'Aratus.- Polybe, II, 81.- Tite-Live, XXVII, 31.

ARATUS, poëte et astronome grec, natif de Soli, de Pompeiopolis ou Tarse, vivait vers l'an 270 avant J.-C. Il eut pour maître Denys l'Héracléote. Ayant accompagné ce philosophe à la cour d'Antigone Gonatas, roi de Macédoine, il gagna les bonnes grâces de ce prince, et passa auprès de lui le reste de ses jours. A la demande d'Antigone, il mit en vers deux ouvrages d'Eudoxe de Cnide, intitulés : Miroir, ΕνοπTpov, et Phénomènes, Paivóμeva, et en fit un seul poëme, sous le titre de : Paivóμɛva xai Aloonuεia, des Phénomènes et des Signes (de Dis ou Jupiter), c'est-à-dire du cours et de l'influence des astres; le premier a 732 vers, le second 422. Ce poëme, dont la versification est soignée et enrichie d'heureux épisodes, quoiqu'il soit peut-être trop méthodique, a fait l'admiration des anciens. Le commencement du poëme annonce que toute chose dépend de Jupiter, et contient ce passage, Τοῦ γὰρ καὶ γένος ἐσμέν, cité par saint Paul, compatriote d'Aratus, dans son discours aux Athéniens (Act., XVII, 28). Les Atoanusia offrent quelques rapports avec Hésiode, et ont été imités en quelques endroits par Virgile. Les habitants de Soli élevèrent à leur compatriote un monument célèbre, dit-on, parce qu'il brisait les pierres que l'on y jetait. Méla parle ainsi de ce phénomène : Juxta in parvo tumulo Arati poetæ monumentum, ideo referendum quia, ignotum quam ob causam, jacta in id saxa dissiliant (Méla, lib. I, c. 11). C'est encore à Aratus que se réfère saint Paul traduit devant l'Aréopage.

Aratus a été traduit en vers latins par Cicéron, Germanicus et Rufus-Festus Aviénus. Nous n'avons de la traduction de Cicéron que de faibles fragments; il nous reste la traduction ou imitation des Phénomènes (des sept cent vingt-un premiers vers) par Germanicus, ainsi que le commencement de la seconde partie et la version d'Aviénus. Indépendamment des articles que Suidas et Eudoxie ont consacrés à Aratus, il existe trois vies anonymes de ce poëte. On a reproché à Aratus de ne pas avoir possédé assez de connaissances astronomiques; ce qui n'a pas empêché un grand nombre de mathématiciens de se joindre aux grammairiens pour commenter son poëme. Il nous reste quatre de ces Commentaires, l'un d'Hipparque de Nicée, l'autre intitulé Introduction, par Achille Tatius. Enfin il y a des scholics grecques sur l'ouvrage d'Aratus; ces notes, qu'on a mal à propos attribuées à Théon, se trouvent réunies à la dissertation qu'un mécanicien de la fin du sixième siècle, nommé Léontius, a écrite sur la Construction d'une Sphère d'après Aratus, llɛpì

-

[ocr errors]

κατασκευῆς Ἀρατείας σφαίρας. Alde l'Ancien publia, pour la première fois, Aratus avec les autres astronomes; Venise, 1499, in-fol. Une édition grecque-latine, soignée par Philippe Melanchthon, parut à Wittemberg, 1521, in-8°. Aratus a été ensuite souvent réimprimé : 1o à la suite de Denys le Périégète et avec d'autres mathématiciens, avec des notes de Jacques Céporinus; Båle, 1547; 2o à la suite d'Hygin et de quelques autres écrivains; Bâle, 1535, 1549, 1570, in-fol., par les soins de Jacques Mattzer; et à Lyon, 1608, in-8°; 3o à la suite de Proclus et d'autres écrivains, édition de Marc Hopper; Bâle, 1547, 1561 et 1585, in-8"; 4° dans les collections astronomiques de Jacques Ziegler, de Henri Estienne, de Jacques Commelin et de Lec tius; 5o seul ou en tête d'autres ouvrages; Paris, 1540, in-4°, par Joach. Perizonius. Cette édition fut contrefaite la même année, à Bâle, in-12, par Henri Petri; — 6o dans la belle édition donnée par Morel à Paris, 1559, en 2 vol. in-4° : le texte est dans le premier volume, et les traductions dans le second; Leyde, 1600, in-4°, par les soins de Hugo Grotius;— Oxford, 1672, in-8°, par Jean Fell: cette édition renferme un texte corrigé d'après les manuscrits de la bibliothèque Bodléienne; elle a été réimprimée à Oxford, 1801, in-8°; J.-Th. Buhle en a donné le texte revu avec les trois traductions latines, 1793-1801, 2 vol. in-8°; Francfort-sur-le-Mein, 1817, in-8°, par F.-Ch. Matthiæ, texte critique ; Paris, 1823, in-4°, par l'abbé Halma, avec une traduction française et les Scholies de Théon, les Catastérismes d'Eratosthène, et la Sphère de Léontinus. Buttman et Bekker en ont donné chacun une édition à Berlin, l'une en 1826, l'autre en 1829; la dernière édition a été donnée par M. Dübner dans la Bibl. græco-lat. de A. F. Didot ( Poetæ didactici), avec quelques améliorations d'après les manuscrits. La première Vie anonyme d'Aratus a été publiée par Pierre Vettori (Victorius), et par Denys Petau dans son Uranologium; Paris, 1630, in-fol. Les anciens Commentaires ont été mis au jour par Pierre Vettori, Florence, 1567, in-fol., chez Giunta, avec la Vie d'Aratus. Quintilien, Inst. or., X, 1, 55. Méla, lib. 1, c. 13. Schaubach, Gesch. de Griech Astr., p. 215. Delambre, Histoire de l'Astronomie ancienne. Le P. Petau, l'Uranologium. Macrobe, Saturn., V, 50. - Fabricius, Bibliotheca græca, vol. 4. - Hoffmann, Lexicon Bibliographicum. Schoell, Histoire de la Litterature grecque, t. III, p. 137.

*

ARAUJO (le père Antonio), lexicographe portugais, né aux Açores (île de Saint-Miguel) en 1566, mort en 1632. Il fut reçu de bonne heure chez les jésuites de Bahia, et quitta bientôt la capitale du Brésil pour entrer dans les forêts. Toute sa vie se passa pour ainsi dire dans la solitude parmi les Indiens Tupinambas, Tupinaes et Tupiniquins. Ce fut peut-être le missionnaire de ce siècle qui connut le mieux la langue des sauvages qu'on tentait alors de soumettre au christianisme: au bout de neuf ans

d'excursions, sa santé s'altéra, et il mourut après avoir enduré les maux les plus douloureux. Il est auteur d'un volume fort recherché aujourd'hui, et qui porte le titre suivant: Cathéchismo na lingua brasilica, composto a modo de dialogos por Padres doutos e boas linguas da companhia de Jesus e por elle acrescentado; Lisboa, por Pedro Crasbeeck, 1618, in-8°. Il a paru une seconde édition, corrigée par le P. Bartholameu de Lião, et l'ouvrage a eu les honneurs de la traduction en diverses langues de l'Amérique. Alegambe dit positivement ut nihil in genere catechistico perfectius uspiam extare censeatur. FERD. DENIS.

Alegambe

Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana. et Ribadeneira, Bibliotheca Scriptorum soc. Jesu., etc., 1643 et 1676, in-fol.

ARAUJO DE AZEVEDO ( Antonio DE), comte da Barca, célèbre homme d'État portugais, né à Sá, aux environs de Fonte-de-Lima, le 14 mai 1784; mort à Rio-de-Janeiro le 21 juin 1817. Dès l'âge de onze ans il fut envoyé à Porto, auprès d'un oncle qui occupait un rang supérieur dans l'armée; et il apprit simultanément le français, l'anglais et l'italien. Ces études préliminaires ne lui firent pas négliger celle des langues anciennes, qu'il possédait aussi dans une rare perfection. Il alla de bonne heure à Coïmbre; mais son goût. pour les mathématiques et les sciences naturelles le ramena promptement à Porto. Le jeune Araujo possédait déjà une solide instruction, lorsque quelques hommes distingués songèrent en 1779 à établir l'Académie des sciences de Lisbonne : il concourut à sa fondation. La nécessité d'améliorer la canalisation de certains fleuves du Portugal avait frappé cet esprit essentiellement pratique; il venait de s'occuper du Lima, lorsqu'en juin 1789 son gouvernement l'envoya à la Haye en qualité de ministre plénipotentiaire. Avant de se rendre à son poste, il alla d'abord en Angleterre, où il connut particulièrement Banks et lord North; puis il vint à Paris, où il fit sa société habituelle des Montmorin, des Bailly, des Necker, etc.

Fixé à la Haye, près du foyer des grandes agitations politiques, la position du jeune diplomate devint souvent délicate, surtout en raison des relations nombreuses qu'il venait de former en France; il sut s'en tirer avec bonheur, et consacra ses loisirs à la formation d'une bibliothèque nombreuse et choisie (1). La politique incertaine suivie alors en Portugal créa bientôt de nombreux embarras à Araujo, sans parler du corps de troupes envoyé dès 1793 en Catalogne, comme auxiliaire et agissant hostile

(1) Durant sa longue carrière diplomatique, le comte da Barca ne cessa de recueillir des livres et des manuscrits précieux, Banks, entre autres, lui donna une relation roulant sur d'anciennes découvertes faites en Afrique qu'on na pu malheureusement retrouver, et dont parle le père Kircher. C'était le manuscrit du P. Pero Paës, jésuite qui avait fait un long séjour en Abyssinie, et que l'on prétend avoir visité les sources du Nil. Un mémoire d'Araujo, écrit spécialement sur cet ouvrage, devait être lu à l'Academie; il n'a jamais éte retrouve, non plus, dit-on, que le manuscrit de Paës.

ment contre la France, en dépit des traités. Les événements de 1793 vinrent compliquer la situation. Dès la conclusion de la paix de Bâle, Araujo insista de nouveau sur la nécessité pour le Portugal de garder la neutralité : des hostilités flagrantes envers la France n'en eurent pas moins lieu. Ce fut alors que le. prince régent décida qu'Araujo irait à Paris négocier la paix. Les négociations s'établirent aussitôt avec le Directoire, et un traité définitif fut signé entre les deux puissances le (23 thermidor an V), 17 août 1797; mais Pinto entrava la ratification d'un acte auquel il n'avait pas eu de part; et des intrigues déplorables jetèrent bientôt Araujo dans les prisons du Temple. Mis en liberté au bout de quelques mois, il retourna à la Haye.

Le peu d'accord qu'il y avait eu dans les instructions émanées du cabinet de Lisbonne pensa devenir fatal au diplomate, quoiqu'il se fùt conformé aux ordres du régent; on prétendit même le mettre en accusation, pour avoir agi auprès du Directoire sans la participation du ministre des affaires étrangères, et le seul témoignage qui pût le disculper ne se fit pas entendre. Malgré le silence du prince, qui d'un mot pouvait faire cesser ces tracasseries et qui n'osa le crète, les choses en restèrent là dans le conseil. dire, mais sans doute grâce à son influence seCe qu'il y eut de plus déplorable pour le Portugal, c'est qu'en définitive le Directoire se refusa à la ratification du traité.

Du poste de la Haye, qu'il avait occupé depuis le début de sa carrière diplomatique, Araujo passa à Berlin, après avoir visité la plus grande partie de l'Allemagne. Là, comme en France et en Hollande, il forma des relations utiles avec plusieurs savants en renom; il étudia la chimie avec Klaproth, et il lia une correspondance suivie avec le baron de Zach, qui devait lui être d'autant plus précieuse que, dès l'année 1800, il se vit rappelé en Portugal pour prendre une part plus active que jamais aux affaires de son pays, quoique ce ne fût pas d'abord d'une manière ostensible. L'horizon politique était menaçant : le Portugal redoutait une invasion prochaine. Araujo fut chargé d'une mission secrète auprès de Napoléon; mais il ne lui fut pas même possible de débarquer à Lorient, dont le port lui était formellement interdit. Le pouvoir occulte, dont il avait ressenti déjà l'influence, avait entravé encore ses opérations. Pinto, qui avait signé le traité de Badajoz, n'avait confié à Araujo sa mission que dans le but de l'éloigner du duc d'Alafoens, dont il était le conseiller le plus habile, et qui, rapproché du trône par sa naissance, vivait en hostilité avec le ministère (1).

Ce ministère, Araujo devait un jour l'occuper; mais avant de remplir un poste si épineux il

(1) Voy. la deuxième édition du voyage du duc du Châtelet en Portugal, t. II, p. 200. On sait aujourd hui que cet ouvrage a été écrit par Desoteux, baron de Cormartin. Voy. sur ce personnage Querard et Boucher de la Richarderie. Il mourut à Lyon le 19 juillet 1812.

« IndietroContinua »