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le plus célèbre est l'abbaye de Fontevrault près [ de Poitiers. « Là, dans un vallon couvert de ronces et d'épines, qu'on appelait Fontevraud ou Fontevaux (Fontis-Ebsaldum), Robert construisit deux monastères, l'un pour les femmes en l'honneur de la sainte Vierge, l'autre pour les hommes. Ce lieu lui fut donné par une veuve nommée Eremburge, et par sa fille Adélaïs Riverie. » ( Histoire littéraire de la France, loc. cit.). Le nombre des pénitents et pénitentes s'élevait à deux ou trois mille. Parmi ces dernières, les plus célèbres étaient Pétronille, veuve du seigneur de Chemillé, première abbesse de Fontevrault; Agnès, sœur de Pétronille; Ermengarde, comtesse de Bretagne, à laquelle Geoffroi de Vendôme reprocha sa vie mondaine. L'abbaye de Fontevrault fut fondée quelques mois avant ou après (les chroniqueurs ne s'accordent pas sur ce point) le concile tenu à Poitiers le 18 novembre 1100, par les cardinaux Jean et Benoît, légats du pape Pascal II: «< Mais le bienheureux Robert ne båtit alors que de pauvres cabanes (tuguriola), et un oratoire où les femmes vaquaient à la prière, pendant que les hommes travaillaient dans un lieu séparé pour subvenir à leur subsistance. Ceux qui étaient engagés dans les ordres sacrés chantaient ensemble des psaumes, et célébraient les saints mystères. Ils vivaient tous dans une union parfaite, et gardaient un exact silence; ils étaient extrêmement pauvres, et à peine étaientils à l'abri des injures de l'air. Pour conserver la mémoire de cette extrême pauvreté, le bienheureux fondateur voulut que ses enfants n'eussent dorénavant d'autre nom que celui de pauvres de Jésus-Christ, pauperes Christi. » (Histoire littéraire de la France, t. X, p. 160).

D'après les mon'toires de Marbode, évêque de Rennes, et de Geoffroi, abbé de la Trinité de Vendôme, ainsi que d'après la lettre d'un anonyme (qu'on croit être Roscelin), citée par Abailard ( Epist., XXI), le bienheureux Robert se soumit, pour vaincre la chair, à des épreuves vraiment sataniques. Ainsi, on l'accusa d'avoir partagé le lit de ses religieuses, non sans doute pour jouir d'elles, mais afin de s'habituer à résister aux plus fortes tentations. Ce fait, nié ou excusé par les uns, affirmé ou blâmé par les autres, a été l'objet des plus vives controverses parmi les théologiens des dix-septième et dixhuitième siècles (1). Le P. de la Mainferme, re

(1) Dans la lettre de Geoffroi, abbé de Vendôme, à Robert d'Arbrissel, on lit: Faminarum quasdam, ut dici. tur, nimis familiariter tecum habitare permittis, et cum ipsis etiam, et inter ipsas, noctu frequenter cubare non erubescis. Hoc si modo agis, vel aliquando egisti, novum et inauditum, sed infructuosum martyrii genus invenisti..... Mulierum quibusdam, sicut fama sparsit, et nos ante diximus, sæpe privatim loqueris, et earum accubitu novo martyrii genere cruciaris. (Recueil des lettres de l'abbé Geoffroi, publiées par le P. Sirmond en 1610, sur le manuscrit de l'abbaye de Couture.) La lettre de Marbode, évêque de Rennes, est plus explicite et contient des accusations plus graves. On y lit: Taceo de juvenculis, quas sine examine religionem professas mutata veste per diversas cellulas

ligieux de Fontevrault, a consacré un long ouvrage, Clipeus nascentis ordinis Fontebraldensis, à l'apologie de son patriarche.

En 1104 Robert assista au concile de Beaugency, et, quelques mois après, à celui de Paris (le 2 décembre), où il engagea Bertrade à se séparer du roi Philippe, et à renoncer au monde. Cette reine se retira, en effet, à Fontevrault, où elle mourut vers 1115. Dans la même année, Robert tomba dangereusement malade; après sa guérison, il alla à Chartres apaiser quelques différends que la mort de l'évêque d'Ives avait occasionnés entre le seigneur laïque (le comte Thibault) et les chanoines, au sujet d'un successeur (1). Il vint prêcher pour la dernière fois à Orsan, monastère de son ordre, où il mourut à l'âge de soixante-dix ans. Son corps fut transporté d'Orsan à Fontevrault; son cœur resta à Orsan. En 1633, ses restes furent placés dans un magnifique tombeau en marbre fait par ordre de Louise de Bourbon, abbesse de Fontevrault.

L'institut de Fontevrault fut confirmé par une bulle de Paschal II le 26 mars 1106, à la sollicitation de Pierre, évêque de Poitiers, qui pour cela avait fait le voyage de Rome. Il fut de nouveau confirmé par une bulle de Calixte II, donnée à Marmoutiers près de Tours le 15 septembre 1119. Cet ordre était divisé en provinces, dont chacune comprenait de douze à quinze prieurés. Il subsista jusqu'à la révolution (2).

H.

Mainferme, Dissertationes in Epistolam contra RoHistoire bertum de Arbrisello; Saumur, 1682, in-8°. littéraire de la France, t. X, p. 153-170. Mabillon, Annules ordinis S.-Benedicti, t. V, p. 314, 424.

ARBUCKLE (James), poëte écossais ou irlandais, vivait dans la première moitié du dixhuitième siècle. On a de lui: Snuff (tabac en poudre ), poëme publié à Édimbourg en 1719;

Epitre au comte d'Addington, sur la mort de Joseph Addisson; Londres, même année; Glotta, poëme dédié à la marquise de Carnarvon par un étudiant de l'université de Glasgow: c'est une folle description de la Clyde; Hi bernic Letters; Londres, 1729; - des poésies

protinus inclusisti. Hujus igitur facti temeritatem miserabilis exitus probat: aliæ enim, urgente partu, fractis ergastulis elapsæ sunt, aliæ in insis ergastulis pepererunt. (P. de la Mainferme, Clipeus, t. I, p. 69.) — Bayle ajoute ici malignement: « On a comparé à Tantale l'homme qui s'aviserait d'un genre de mortification tel que celui que Ion imputa à notre Robert. » Cette comparaison ne parait pas exacte: il souffrirait la faim et la soll au voisinage du remède, mais il ne serait pas certain que le remède se retirerait à mesure qu'on voudrait le joindre.» (Bayle, Dict., t. I, p. 900, note k.)

La lettre si accablante de l'évêque Marbode disparut plus tard du manuscrit où l'avait vue le père Sirmond; suivant Ménage, cette soustraction fut faite à la prière de Jeanne de Bourbon, légitlinée de France, abbesse de Fontevrault Ménage, Histoire de Sablé, 1. III, chap. 19). (1) Les troubles de ce genre étaient alors très-fréquents: à la mort d'un évêque, les seigneurs laïques et les chapitres tenaient à faire passer chacun leur candidat; inde bellum. (2) L'habit des hommes consistait en une robe noire et un chaperon, auquel étaient fixés par devant et par derrière deux petites pièces de drap, appelées roberts. L'habit des femmes consistait en une robe blanche, un surplis blanc et une ceinture noire.

qui sont insérées dans l'Edinburgh Miscellany. Campbell, Introduction to the history of Poetry in Scotland, p. 183.

*ARBULO MARGAVETE (Pedro), peintre espagnol, mort à Brione en 1608. Il peignit dans le genre d'Alonzo Berruguet; son dessin surtout est parfait. Il travailla, de 1569 à 1574, dans l'église de la Sainte-Ascension de la Rioja en Castille, et reçut en paiement une somme de sept mille trois cent dix-sept ducats.

Bermudez, Diccionario historico.

* ARBUTHNOT OU ARBUTHNET (Alexandre), imprimeur écossais, mort le 1er septembre 1585. On l'a souvent confondu avec le poëte du même nom. Il fut un des premiers qui exécutèrent en Écosse des ouvrages imprimés. On lui doit la première Bible écossaise,, qu'il a lui-même annoncée de la manière suivante: Rinted in Edenbargh Be Alexander Arbuthnet, Rinter to the Kingis maiestic, Lwelling at ye Kirk of feild, 1579. En 1582 Arbuthnot donna, pour la première fois, une belle édition in-ful. de la Rerum Scoticarum Historia de Buchanan. Un autre ouvrage sorti de ses presses est un poëme, sans titre, qui commence ainsi : Heir endis the feist part of the buke of the most noble and vailzeand conquerous Alexander the Great: C'est ici que finit la première partie du livre du noble et vaillant conquérant Alexandre le Grand.

Calderwood, History of the Church of Scotland ms. Advocate's Library, V, 6, 7, 108; VIII, 27.

ARBUTHNOT ( Alexandre ), théologien écossais, et défenseur zélé de la réforme, né en 1538, mort en 1583. Au milieu des troubles de l'Église, il charma ses heures de loisir par des poésies qui ne sont pas sans mérite. Deux siècles et demi avant Legouvé, il a chanté les femmes dans un petit poëme didactique ( The praises of women). Dans une élégie assez chaleureuse il s'est répandu sur les malheurs du savant pauvre (The miseries of a poor Scholar). Le modèle d'un pareil tableau n'a manqué à aucun temps ni à aucun pays. Il s'attira la disgrâce de Jacques VI par la publication de son Histoire d'Écosse. On a de lui: Orationes de origine et dignitate juris; Edimb., in-4°, 1572.

Irving, Lives of the Scotch poets, II, 169-180. M. Cric, Life of Melville, t. I, p. 114. Mackensie, Lives of Scotch Iriters, III, 186-194.

ARBUTHNOT (Jean), médecin et littérateur écossais, né à Arbuthnot vers 1675, mort à Londres en 1735. Il étudia la médecine à l'université d'Aberdeen, et s'établit à Londres, où il devint en 1704 l'un des médecins de la reine Anne. Ami de Swift et de Pope, il forma, de concert avec eux, le projet d'écrire une satire sur les connaissances humaines; mais ce dessein fut interrompu par la mort de la reine Anne: il n'en a paru qu'un fragment sous le titre de Memoirs of Martinus Scriblerus. Ce fut sans doute par une conformité de vues, par un mépris égal pour la pauvre nature humaine, qu'Arbuthmot s'était lié

avec Swift. La plupart de ses fragments satiriques sont publiés dans les œuvres mêmes de Swift. Arbuthnot est aussi l'auteur d'un John Bull, ouvrage rempli d'allusions contemporaines, et de peu d'intérêt pour des lecteurs du dix-neuvième siècle (traduit en français, par l'abbé Vellys; Paris, 1755, in-12). · Dans ses ouvrages de mathématiques et de médecine, Arbuthnot a déployé beaucoup de savoir; son mérite cependant ne le protégea point après la mort de sa bienfaitrice, la reine Anne. Profondément affligé, il avait fait un voyage en France pour se distraire; de retour dans sa patrie, il ne se retrouva plus en place comme médecin de la cour. Maladif, il passa les dernières années de sa vie à la campagne, près de Hampstead, et revint mourir à Londres. Arbuthnot était d'une constitution si délicate, que Swift disait de lui plaisamment : « C'est un homme propre à tout, excepté à marcher. » Les ouvrages scientifiques d'Arbuthnot ont pour titre : An Examination of Dr. Woodward's account of the Deluge, 1697; Tables of Grecian, Roman and Jewish measures, Weights and Coins, etc.; London, 1705, in-8° ouvrage traduit en latin par Don. König; Utrecht, 1756; Essay of the nature and choice of aliments, 1731; Essay on the Effects of air on humain bodies, 1733, traduit en français, ainsi que le précédent, par Boyer de Prébandier; · An argument for divine Providence, drawn from equal number of births of both sexes, dans les Transactions philosophiques. (Voyez la liste complète des écrits d'Arbuthnot dans Watt, Bibliotheca Brit.) Biographical Dictionary. Swift, Letters. - Popeth, Letters. Watt, Bibl. Brit. * ARC (Philippe-Auguste de SAINTE-FOIX, chevalier D'), littérateur français, fils naturel du comte de Toulouse, mort en 1779 à Tulle, où il vivait dans l'exil et néanmoins dans les plaisirs. Il laissa d'assez nombreux ouvrages: Histoire du commerce et de la navigation des anciens et des modernes; Paris, 1758 deux volumes seulement en sont imprimés; Histoire géné

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sous ce maître. Quant à Jacques Arcadelt, il fut un des plus savants musiciens de son siècle. En 1536 il devint directeur des enfants de chœur de Saint-Pierre du Vatican, à Rome. En 1540 il fut admis au college des chanteurs attachés à la chapelle pontificale; de 1544 à 1549, il eut l'emploi de camerlingue de cette chapelle; enfin il entra, à ce que l'on croit, vers 1555, au service du cardinal de Lorraine, duc de Guise, ce qui l'amena à Paris, où on pense qu'il mourut.

Il a composé trois livres de messes, à trois, quatre, cinq et sept voix; Paris, Adrien Leroy, 1557, réimprim. en partie en 1583, in-4°;Il primo libro de' madrigali a più voci; Venise, 1538; Il secundo libro de' madrigali ; Venise, Antoine Gardane, 1539: au jugement de Pitoni, Arcadelt excella dans le genre madrigalesque. Selon toute apparence, il composa deux autres livres de madrigaux : le catalogue de la bibliothèque musicale de Jean IV indique, sans date de nom et de lieu, un cinquième livre; l'Excellence des chansons musicales; Lyon, 1572; Chansons françaises à plusieurs parties; Lyon, 1586; d'autres chansons françaises dans le recueil de Duchemin et Leroy, notamment dans le Dixième livre de chansons à quatre parties, composées par plusieurs auteurs, Paris, 1552, in-4°, de Nicolas Duchemin, et dans l'ouvrage intitulé Adriani Wigliar Cypriani de Rore, Archadelt et Johannis Gero, cantiones trium vocum, aliaque madrigalia trisona diversorum auctorum; Venise, 1565, in-4°.

Lichtenthal, Biografiu di musica, t. III. Forkel, Aligem- Litter. der Musik. - Foppens, Biblioth. Belgica. -Burney, History of Music, t. III. - Baini, Vita di Palestrina. Fétis, Biograph. univers. des Musiciens. ARCADIO (Jean-François), médecin piémontais, né à Bistagno dans le Montferrat vers le milieu du seizième siècle, mort vers 1620. II recommanda avec force l'emploi de la saignée comme le moyen le plus efficace de combattre la pleurésie dès son origine, dans un traité intitulé de Secanda vena in pleuritide; Asti, 1609. Ce système fut attaqué par le médecin Hercule Roseo dans un écrit intitulé: de Secanda vena Antilogia. Arcadio y répliqua, en 1610, par son Discorso sopra l'Antilogia del Roseo. Arcadio traite de la méthode de Sanctorius dans Parafrasi sopra la medicina Santoriana; Parme, 1618, in-12. La bibliothèque de Turin conserve deux ouvrages inédits de ce médecin : l'un sur l'antimoine, l'autre sur l'inclination naturelle de l'homme pour les arts et les sciences.

ARCADIO (Alexandre), médecin piémontais dans le dix-septième siècle, publia un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels on remarque : Plettro d'Apollo; Tortone, 1628, in-12; — Contemplazioni medicinali sopra il contagio; Tortona, 1632, in-12; Triturationes supra tres libros Prognosticorum Hippocratis; Mondane pazzie; Tortone, 1654, in-12; -- Contemplazioni astrologiche.

le

Bonino, Biografia medica Piemontese.

* ARCADIUS, d'Antioche, grammairien grec, qui paraît avoir vécu au commencement du troisième siècle avant l'ère chrétienne. Suidas mentionne quelques ouvrages d'Arcadius: un traité Περὶ ὀρθογραφίας ; un autre, Περὶ συντάξεως τῶν τοῦ λόγου μερῶν, et un Ὀνομαστικόν. Le seul écrit qui soit parvenu jusqu'à nous, c'est un traité des Accents, Пlepi róvwv, découvert par Villoison parmi les manuscrits de la Bibliothèque nationale, et publié dans ses Epist. Vinar.; et par Barker; Leipz., 1820. Ce n'est que l'abrégé de l'ouvrage d'Hérodien intitulé Kafoλtx poo wòía, dédié à Marc-Aurèle. Villoison, Epist. Vinarienses. Barker, ed. d'Arcad.; Leipz. Dindorf, Gramm. græc., t. I, 1823. Schoell, Hist. de la litt. grecq., V, 33.

ARCADIUS ('Apxáôtos), empereur d'Orient, né en 383 en Espagne, mort le 1er mai 408 de J.-C. Il était fils aîné de Théodose le Grand et de Flaccilla. Son père surveilla lui-même l'éducation de ses fils Arcadius et Honorius, qui eurent pour précepteurs le célèbre orateur Thémistius et le prêtre Arsène, recommandé par le pape Damase. Arcadius fut proclamé César à l'âge de sept ans. On raconte que Théodose, voyant un jour son fils, assis sur un trône et revêtu des insignes de César, recevoir une leçon d'Arsène qui se tenait debout et la tête découverte, lui reprocha cette inconvenance, et ordonna que l'élève se tînt, au contraire, debout et la tête découverte en présence de son maître, qui resterait assis.

Arcadius fut de bonne heure associé à l'administration des affaires, surtout celles de la religion. En 395, peu de mois avant sa mort, Théodose partagea l'empire entre ses deux ils: Arcadius eut l'Orient, et Honorius l'Occident. On ignore les motifs politiques de ce partage. Arcadius gouverna sous la tutelle de Rufin, préfet du prétoire, et Honorius sous celle de Stilicon. Rufin nous est dépeint par les chroniqueurs comme un homme méchant, ambitieux et cupide. II voulut marier sa fille au jeune empereur. Tout était déjà prêt pour la cérémonie nuptiale, lorsque l'eunuque Eutrope, qui était au courant de l'intrigue, lui annonça qu'Arcadius venait de donner sa main à la belle Eudoxie, fille du Franc Bauto, un des généraux de l'armée impériale. Rufin fut tué quelque temps après par des émissaires de Stilicon, qui prétendait à la tutelle des deux empereurs. Eutrope remplaça en 395 Rufin, et obtint, le premier des eunuques, les honneurs du consulat. Il ne tarda pas à se brouiller avec son rival Stilicon, et, pour faire une diversion, il engagea Alaric à envahir l'Italie. C'est sur le conseil d'Eutrope qu'Arcadius ordonna, par un édit, que toute offense envers un fonctionnaire civil ou militaire fût punie comme un crime de lèse-majesté. Cet édit n'est qu'une extension de la lex Julia majestatis, l'une des lois les plus tyranniques du code romain (Cod. Just. ad legem Jul. maj. IX, édit.).

En décembre 397. Tribigildus, chef goth établi

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en Phrygie, se révolta contre Arcadius, et fit des progrès si rapides, que le faible empereur dut accepter toute proposition d'accommodement. Tribigildus demanda la tête d'Eutrope commegarantie de la foi de l'empereur. Saint Chrysostome fit de vains efforts pour sauver Eutrope, qui avait toujours protégé l'Église orthodoxe : le ministre eunuque, détesté de l'impératrice Eudoxie, fut exilé en Chypre et mis à mort en 399. Les Goths, soumis à Tribigildus, obtinrent alors, par l'intermédiaire de Gainas, général goth d'Arcadius, la permission de passer le Bosphore, et de professer librement l'arianisme. Ce fut alors que l'éloquence de saint Chrysostome ameuta contre les Goths le peuple de Constantinople : les uns furent massacrés, et les autres parvinrent à peine à s'échapper avec Gainas.

des plaies, il se servait d'un emplâtre fait avec la térébenthine, la gomme élémi, de l'axonge, etc., qui porte encore aujourd'hui le nom de baume d'Arcæus.

Ouvrages d'Arcæus, préface.

-

son

ARCANO (Mauro ou Giovanni D'), poëte italien, né vers l'an 1490, mort en 1536. Jeune encore, il vint à Bologne, puis à Rome, où il fut employé successivement chez le duc d'Amalfi, le cardinal Grimani, le dataire Giberti et le cardinal Cesarini l'Ancien. Il suivit ce prélat dans ses voyages, se lia avec les personnages importants du temps, avec le Berni en particulier, et se livra bientôt avec ardeur à la culture de la poésie. Le genre burlesque lui réussit. L'Académie des Vignerons (Vignaccioli), dont le membre le plus influent était le Berni, l'admit dans son sein. Ses Capitoli sont empreints d'une certaine verve satirique, quoique un peu déréglée. Toutefois il s'attaque assez hardiment aux ridicules de son temps. Les moines, les poëtes, les femmes, donnent tour à tour l'essor imagination. Mais souvent il manque de goût : témoin son éloge de la fève, adressé à Madonna Flaminia : il fait à ce sujet des plaisanteries équivoques, et beaucoup trop transparentes. Cependant il eut le courage de s'exprimer sans ménagement sur l'Arétin. Dans un éloge consacré à démontrer que le mensonge peut avoir son utilité, il s'appuie sur l'exemple du poëte d'Arezzo. « Que celui, dit-il, qui veut être vraiment poëte, s'éloigne du vrai comme le pilote prévoyant s'éloigne des écueils. L'Arétin, grâce à Dieu, est sain et sauf; mais on lui a noblement balafré le visage, et l'une de ses mains a moins de doigts que de coups... » (Ginguené, Hist. litt.) On comprend au surplus son peu de sympathie pour l'Arétin.

Depuis la mort d'Eutrope, l'impératrice Eudoxie régna en souveraine absolue. Elle provoqua l'exil de saint Chrysostome, qui mourut en 407 à Comana. Arcadius mourut un an après, et eut pour successeur Théodose II, qu'Eudoxie eut, dit-on, d'un certain Jean. Arcadius était un homme faible au physique comme au moral; il était grêle, laid de figure; les courtisans même ne trouvaient à louer en lui que sa belle écriture. Il était cependant fort attaché à l'Église orthodoxe, et avait promulgué des édits sévères contre les hérétiques. C'est à Arcadius que commence la série des empereurs qui régnèrent à Constantinople jusqu'à la prise de cette ville par les Turcs en 1453.

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H.

Zosime. - Cédrène Socrate. Théophane. - Sozomène. Théodoret. Saint Jean Chrysost., 51.

*ARCADIUS, surnommé Thaumastorita, évêque de Constance dans l'île de Chypre, vivait au huitième siècle. Il écrivit une vie de Siméon Stylite le jeune, dont on trouve des extraits dans les Actes du second concile de Nicée. On lui attribue quelques autres œuvres manuscrites.

Fabric., Bibl. græc., XI. - Cave, Diss. de script. incert. Act., p. 4.

Arcano ne manqua pas d'appliquer sa théorie du mensonge aux femmes. Il se demande ce qu'elles feraient sans ce péché mortel. Cela le conduit à faire l'histoire du mensonge dans tous les pays et dans tous les temps; enfin il arrive à Rome: « Là, dit-il, la terre, le ciel et l'eau, les murs, les pierres, tout retentit de mensonges... c'est par là qu'on gagne ses procès, qu'on parvient aux honneurs et à la fortune. Tel est maintenant noble, qui était, il y a peu de temps, charcutier, aubergiste, ou qui criait dans les rues le bouilli et le rôti chaud. Je vois habillé de drap et de riches étoffes qui n'habillait autrefois que les mules... et que le peuple appelle messire Jean ou messire Pierre. >>

*ARCEUS ou de Arce (François), célèbre chirurgien, surnommé l'Ambroise Paré de l'Espagne, né à Fresno en 1494, mort vers 1575. Il pratiqua son art avec beaucoup de succès dans plusieurs villes de l'Espagne. A Lérin, il recevait un tribut annuel comme médecin de district, et siégeait au tribunal de l'inquisition. Ce fut probablement en qualité de membre de l'inquisition qu'il invita, en 1573, le bénédictin Arias Montanus à venir prêcher à Lérin, et qu'il le logea chez lui pendant quatre mois. Arias profita de ce séjour pour étudier la médecine, et engager son maître, alors octogénaire, à publier les résultats de sa longue expérience. Arcæus fit alors paraître De recta curandorum vulnerum curatione, et de febrium curandarum ratione, avec une préface d'Arias Montanus et des notes d'Alvarus Nonnius; Anvers, 1574, in-8°; Amsterdam, 1658, in-12. On trouve, à la fin, un chapitre De morbo gallico. Dans le traitement

ACE

Tal che già fu pizzicaruolo, o oste Or è gentile, e tal, che già poch' anni Gridava calde alesse, e calde arroste E veggio. Vestir drappi e richi panni Tal che vesti le mule, ed esser detto Dal volgo messer Pietro e messer Gianni. On voit assez par ces extraits quelle était la manière d'Arcano: si elle ne le met pas au premier rang, elle lui donne néanmoins une place à part parmi ses contemporains. Il mourut à

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quarante-six ans (1), à la suite d'une chute qu'il avait faite à la chasse, peu de jours après le Berni.

Les vingt et un Capitoli d'Arcano se trouvent dans les poëmes du Berni.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. Tiraboschi, Storia della Letteratura italiana, VII, 1207. — Ginguené, Hist. de la Litterature italienne. — Crescimbeni, Istoria della volgar Poesiu.

ARCASIO (Giovanni-Francisco), professeur de droit romain à l'ancienne université de Turin, né le 23 janvier 1712 à Bisagno, mort le 25 novembre 1791. Il étudia à l'université de Turin,

y cultiva avec une égale ardeur la jurisprudence et les langues classiques. Reçu avocat en 1733, il fut appelé, par le roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III, à la chaire de professeur de droit civil à Turin, et il remplit ces fonctions presque sans interruption jusqu'à sa mort.

On a de lui Commentaria juris civilis; Turin, 1782 et 1784, 8 vol. in-8°. C'est un excellent résumé des cours d'Arcasio sur le droit romain.

Bibliotheca oltremontana. Vernazza de Freney.

Eloge d'Arcasio, par

ARCE (don Caledonio DE), sculpteur espagnol, né à Burgos en 1739, mort en 1795. C'était un élève de Grégoire Barambio, et il devint lui-même membre de l'Académie de SanFernando à Madrid, puis, en 1788, sculpteur de la chambre du roi Charles IV, dont il exécuta une statue équestre en marbre, reproduite depuis par le graveur Salvador Carmona. On a du sculpteur Arce un ouvrage intitulé Conversaciones sobre la escultura.

Bermudez, Diccionario historico, etc. - Nagler, Neues Allgemeines Künstler-Lexicon.

*ARCE (Joseph DE), sculpteur espagnol du dix-septième siècle. Il exécuta en 1657, pour la cathédrale de Séville, huit statues de pierre représentant les quatre évangélistes et les quatre docteurs. On voit de lui, dans la même ville, quelques autres travaux exécutés d'après les principes de Juan Martinez Montañès.

Bermudez, Diccionario historico, etc.

*ARCE, peintre espagnol, natif de Séville, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il peignit en 1581 des vitraux, pour la cathédrale de Burgos.

Bermudez, Diccionario historico.

ARCÈRE ( Louis-Étienne), historien français, prêtre de l'Oratoire, né à Marseille en 1698, mort en 1782. Il professa les humanités avec distinction, et eut de nombreux succès académiques. En 1743 il devint secrétaire perpétuel de la Société royale d'agriculture de la Rochelle, et enfin supérieur de son ordre. Il légua à la Bibliothèque royale de Paris le manuscrit d'un dictionnaire ture, latin et français, résultat des Voyages d'Antoine Arcère, son oncle; et à la bibliothèque de Marseille, ses propres manuscrits.

(1) Et non à trente-cinq ans, comme il est dit dans la Biographie de Michaud.

NOUV. BIOGR. UNIVERS. -T. III.

On a de lui: Histoire de la Rochelle et de l'Aunis, 2 vol., 1756-57, entreprise d'abord en collaboration avec le P. Jaillot; après la mort de ce dernier, l'ouvrage fut continué par d'Arcère, qui se livra à de nombreuses recherches. C'est un bon livre, plein de faits, et qui valut à son auteur une pension et le titre de correspondant de l'Académie des inscriptions et belleslettres; - Éloge historique du P. Jaillot, 1750; - l'Etat de l'agriculture des Romains depuis le commencement de la république jusqu'au siècle de J.-César; Paris, 1777, ouvrage composé à soixante-seize ans, et qui eut l'accessit du prix proposé par l'Académie des - Journal historique au sujet inscriptions; de la tentative de la flotte anglaise sur les côtes du pays d'Aunis en 1757, in-4°; Mémoire sur la nécessité de diminuer le nombre des fêtes, 1763; - Mémoire sur la nécessité de diminuer le nombre et de changer le système des maisons religieuses, 1755; Mémoire apologétique de la révolution de Corse en 1760.

Quérard, la France littéraire.

ARCESILAS ('Apxɛσíλaos), nom commun à plusieurs rois de Cyrène.

ARCESILAUS 1er, roi de Cyrène, vivait vers la fin du sixième siècle avant J.-C. (de 599 à 583); il succéda à son père Battus, fondateur du royaume, et régna seize ans. Voy. BATTUS.

ARCESILAUS II, roi de Cyrène, vivait au septième siècle avant l'ère chrétienne. Il succéda à son père en l'an 622, si l'on s'en rapporte aux calculs d'Ussérius. Il fit la guerre aux Libyens, qu'il défit, et mourut empoisonné ou étranglé par son frère, selon Hérodote, ou par un ami perfide, selon Plutarque.

Hérodote, IV, 160.— Plut., de Virtut. Mul.-Étienne de Byzance, sub voc. Báρxn, p. 211. Polyen, Strateg., VIII, 41.

ARCESILAUS III, roi de Cyrène, mort vers l'an 514 avant l'ère chrétienne. Il succéda à Battus III, et fit des efforts pour rentrer dans les prérogatives enlevées au roi de Cyrène, son prédécesseur, par Démonax de Mantinée. Le peuple résista à ces tentatives, et Arcésilaüs, obligé de fuir devant l'insurrection, se retira à Samos et y rassembla une armée, à la tête de laquelle il rentra dans ses États. Il prit une éclatante revanche sur ses ennemis, qui presque tous s'exilèrent de Cyrène. C'était à l'époque où Cambyse venait de conquérir l'Égypte : Arcésilaüs, pour être plus solidement assis sur le trône, se mit sous la protection du conquérant. Ce moyen lui réussit mal: il dut abandonner de nouveau son royaume, dont il remit le gouvernement à sa mère Phérétine. Il trouva un refuge chez son beau-père Alazir; c'est là qu'il fut assassiné, en même temps qu'Alazir, par des Barcéens et des fugitifs de Cyrène. Phérétine, mère d'Arcésilaüs, aidée par une armée égyptienne, vengea la mort des deux victimes.

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