Immagini della pagina
PDF
ePub
[merged small][ocr errors][merged small]

Storia pitt., IV, 53. — Affo, Il

[ocr errors]

ARALDI (Michel), médecin et mathématicien italien, né à Modène le 10 février 1740, mort à Milan le 3 novembre 1813. Il enseigna à l'université de Modène l'anatomie et la physiologie. On a de lui, dans les Actes de la Société des sciences de Modène, plusieurs mémoires, parmi lesquels on remarque: Sur les Apogées; sur la Force et l'Influence du cœur dans la circulation du sang, etc.; sur la loi de la continuité, etc. Il a publié séparément son mémoire de l'Usage des anastomoses dans les vaisseaux des machines animales, et particulièrement dans le système de la circulation du sang, qu'il traduisit luimême en français; Modène, 1816, in-8°; et un Essai d'Errata où il oppose les unes aux autres les opinions des physiologistes modernes : Saggio di un Errata di cui sembrano bisognosi alcuni libri elementari; Milan, 1812.

:

Lombardi, Storia de la letterat., t II, p. 261. - · Éloges d'Araldi, par Rovida; Milan. 1817, in-4°, et par Rangoni, dans le t. XIX des Memoires de la Societe des sciences de Modène.

ARALDUS (Jo.-Franç.), jésuite et théologien, né à Cagli en 1522, mort le 10 mai 1599; il contribua à fonder le collége des Jésuites de Naples. Il laissa un Compendium doctrinæ christianæ.

Jöcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.

ARAM (Eugène), savant anglais, natif de Ramsgill dans le Yorkshire, mort en 1759. Fils d'un simple jardinier, il reçut d'abord au commencement l'instruction qu'il développa plus tard par lui-même. C'est ainsi qu'il étudia les mathématiques, les langues classiques, l'hébreu et le chaldéen. Il s'adonna ensuite à la botanique, puis à la poésie, qui lui réussit peu. Un incident terrible arrêta le cours de ses progrès : en 1758, lorsqu'il professait dans une maison d'éducation à Lyon, il fut arrêté comme ayant commis treize ans auparavant un assassinat sur la personne d'un cordonnier, appelé Daniel Clark. Quoique faite avec présence d'esprit par Jui-même, et puisée surtout dans un prétendu commerce illicite du cordonnier avec la femine d'Aram, sa défense ne fut pas couronnée de succès il fut exécuté à York en 1759, après avoir tenté de se suicider dans sa prison. Ce tragique événement a inspiré à M. Bulwer son roman intitulé Eugène Aram. Ce malheureux a laissé inachevé un dictionnaire comparé des langues celtique, anglaise, hébraïque, latine et grecque.

:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

ARAMONT (Gabriel de Luitz, baron D'), ambassadeur à Constantinople, mort en 1553. Chargé par Henri II de négocier une alliance de la France avec la Porte, il obtint de Soliman II l'envoi d'une flotte ottomane destinée à faire une diversion en Italie contre Charles-Quint. Ses autres missions ayant été contrariées par des intrigues de cour, il fut écarté des affaires. Il vit même confisquer ses biens, qui échurent à Diane de Poitiers. Jean Chesnau, son secrétaire, qui écrivit la Relation des voyages d'Aramont, entre dans beaucoup de détails curieux sur la Syrie et l'Égypte.

Hammer, Hist. de l'Empire Ottoman. Varillas, Hist. de Henri II. - Bayle, Dict. hist. Wicquefort, l'Ambass. et ses fonctions.

ARANA (Antoine), jésuite et biographe espagnol, né à Medina del Rio Secco en 1588, mort à Villafranca le 10 sept. 1650. Il écrivit une Vita P. Andr. Oviedi, patriarchæ Æthiopix.

Jöcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.

*ARANAS (Hyacinthe D'), carmélite et publiciste espagnol, vivait dans la première partie du dix-huitième siècle. Il devint commissaire général de son ordre et docteur en théologie. Lors de la guerre de la succession d'Espagne, il soutint les intérêts de Philippe V. Il écrivit un ouvrage intitulé El señor Philippe V es el rey de las Españas verdadero, dado per la mano de Dios torre incontractable de secundo David, perseguido victorioso; Pampelune, 1711.

Journal des savants, 1711. - Adelung, supplément à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.

ARANDA (Emmanuel D'), voyageur espagnol, né en 1602 (1), mort dans la dernière moitié du dixseptième siècle. Flamand de naissance, bien qu'il porte un nom castillan, Aranda est sans contredit, de tous les voyageurs du dix-septième siècle, celui qui a peint le plus naïvement les misères qu'enduraient les esclaves en Algérie. Sa relation, rare aujourd'hui, eut jadis une vogue réelle. Ce n'était nullement un voyageur vulgaire, et nous savons que, de retour de son esclavage, il occupa dans Bruges une charge honorable de la magistrature, qui lui donna entrée dans le conseil. Cette faveur du roi d'Espagne ne l'empêcha point d'é

(1) En dépit de la Biographie des frères Michaud, qui affirme que l'on ignore complètement l'époque de la naissance d'Aranda, nous garantissons l'exactitude de cette date, et nous savons qu'il poussa loin sa carrière, car l'année 1671 le trouve encore vivant.

crire en français et dans un style fort animé ses aventures en Algérie.

Ce voyageur si original, après avoir échappé aux misères de l'esclavage et à plus d'une aventure de mer, mena la vie d'un patriarche, puisqu'il eut quatorze enfants; il ne passa point sa vie en Espagne, comme le veulent certains biographes: lui-même nous avertit qu'il ne resta dans ce pays qu'une année environ, dans l'intention d'apprendre le castillan; et que ce fut en retournant dans son pays au mois d'août 1640, qu'il devint prisonnier des Algériens. Le capitaine, fort inexpérimenté, qui commandait le navire anglais sur lequel il avait pris passage à Saint-Sébastien, ne sut pas profiter des avis salutaires que lui donnait un capitaine rochellois, et se laissa prendre sans coup férir, ou même sans tenter de se défendre. Racheté de ce cruel esclavage, Aranda publia le récit de son malheureux séjour en Algérie. Si l'on s'en rapporte à la Bibliothèque Africaine de M. Ternaux-Compans, ce livre aurait paru d'abord en espagnol, puis en latin sous le titre suivant : Emmanuelis d'Aranda Historia captivitatis Algeriensis, hispanice conscripta; Hagæ Comitum, 1657, in-12. Il suffit de lire la dernière édition du voyage d'Emmanuel d'Aranda pour être convaincu que le livre ne fut pas écrit primitivement en espagnol. Nous en connaissons une édit. française de 1557, intitulée Relation de la captivité du S. Emm.d'Aranda, esclave à Alger, avec un sommaire de l'antiquité d'Alger et des relations particulières; Paris, Gervais Clousier, in-12; le livre, probablement traduit en latin, reparut plusieurs années après sous ce titre quelque peu modifié : Relation de la captivité et liberté du sieur Emmanuel d'Aranda, jadis esclave à Alger; Paris, 1665, in-12. La relation, sous cette forme définitive, fut traduite en diverses langues et réimprimée nombre de fois. La huitième édition, avec portrait de l'auteur, a reçu de notables augmentations, et donne le voyage d'Aranda en Espagne; elle parut en 1671. Faute de l'avoir consultée, beaucoup d'erreurs ont été accumulées, dans les biographies, sur l'un des voyages les plus intéressants et les plus dramatiques du dix-septième siècle. FERD. DENIS.

Delvenne, Biographie du royaume des Pays-Bas. *ARANDA (François), sculpteur espagnol, natif de Tolède, vivait au commencement du seizième siècle. Il fut un des seize sculpteurs qui travaillèrent au tabernacle de la cathédrale de Tolède en 1500.

[blocks in formation]

ARANDA (Jean), écrivain espagnol, natif de Jaën en Andalousie, vivait probablement à la fin du seizième siècle. Il n'est connu que par l'ouvrage suivant: Lugares comunes de Conceptos dichos y sentencias en diversas materias, publié à Séville en 1565, in-4°, et réimprimé à Madrid en 1613.

Antonio, Bibliotheca hispana nova, éd. 1788. - Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. - Adelung, supplé ment à Jocher.

ARANDA (dell' Sessa D'), moine et compositeur italien, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Prætorius cite avec éloge ses madrigaux. Aranda laissa dans ce genre: Madrigali a quattro voci; Venise, 1571, in-4°. C'est sans doute le recueil réimprimé à Helmstadt en 1619, in-folio, avec un madrigal anglais de Thomas Weelkes.

[merged small][merged small][ocr errors]

Fétis, Biographie universelle des Musiciens. ARANDA (don Pedro-Pablo Abaraca y Bolea, comte D' ), diplomate et homme d'État espagnol, né le 18 décembre 1718, mort en 1799. Issu d'une famille noble du royaume d'Aragon, le comte d'Aranda prit d'abord du service dans l'armée de Philippe V. Mais, bien qu'il y montrât d'excellentes dispositions, il semblait plutôt né pour la diplomatie et le gouvernement. Charles III le pensa du moins, et le chargea d'aller représenter l'Espagne à la cour du roi de Pologne Auguste III. C'était un poste de confiance à une époque où le sort de la république polonaise devenait de plus en plus incertain entre les ambitions coalisées de l'Autriche, de la Prusse et de la Russie. D'Aranda y demeura sept ans. Puis il reçut la capitainerie générale de Valence, où il déploya des qualités inconnues d'administrateur; et enfin la présidence du conseil de Castille à la suite d'une émeute redoutable qui éclata à Madrid en 1765, et dont la prompte répression fut surtout due à son énergie.

Imbu des idées nouvelles dont notre pays avait donné le signal et qui commençaient à régénérer toute l'Europe, en attendant qu'elles régénérassent aussi la France, l'avénement d'Aranda était tout une révolution. A peine est-il ministre, que nous voyons en effet une foule d'abus détruits, la police reconstituée, le droit d'asile restreint, les ordres monastiques obligés à une vie plus régulière, la puissance de l'inquisition diminuée, l'agriculture et l'industrie énergiquement favorisées, la banque de SaintCharles réformée, l'armée réorganisée, la marine renaissante, etc., etc. Jamais, depuis l'avénement des Bourbons, Jamais même depuis Phi

[ocr errors]

lippe II, la monarchie espagnole n'avait obéi à une direction plus habile. Elle se relevait à vue d'œil de la profonde décadence où l'avaient plongée deux siècles de fanatisme, d'ineptie et de folle ambition.

De toutes les entreprises d'Aranda la plus hardie fut l'expulsion des jésuites en 1767. Tant que subsistait en Espagne cette toutepuissante société, ce beau pays ne pouvait renaître qu'à demi. La supprimer, c'était émanciper et séculariser le gouvernement espagnol. Les nombreuses réformes qui signalèrent les années suivantes ne sont-elles pas la meilleure justification de cette grande mesure? Heureuse l'Espagne, si le conseil d'Aranda eut longtemps présidé à ses destinées! mais en vain Voltaire l'encourageait-il (lettre de 1771); en vain Charles III lui-même l'assurait-il de son appui, lui répétant bien des fois que ses sujets étaient comme des enfants qui pleurent quand on les nettoie telle était la puissance des préjugés nationaux et telle l'influence du clergé, qui haïssait dans Aranda le représentant des idées françaises, qu'on ne lui laissa pas le loisir de compléter son œuvre. On l'écarta du ministère en 1773, et il reçut en échange l'ambassade de Paris. Regrettable pour l'Espagne, cette disgrâce du comte d'Aranda ne nuisit nullement à sa gloire. Il l'accrut au contraire par la part qu'il sut prendre aux célèbres négociations dont l'indépendance des États-Unis était alors devenue l'objet. Après avoir offert la médiation de l'Espagne entre l'Angleterre et la France, il décida Charles III à faire cause commune avec l'Amérique et Louis XVI, et il eut la joie de signer en 1783 le traité de Paris, qui reconnaissait l'émancipation des États-Unis, abaissait l'Angleterre, et effaçait presque tous les désastres de la paix de 1763.

La réputation que de si beaux services avaient value au comte d'Aranda ne tarda pas à le ramener au ministère; et il y succéda en effet au comte de Florida-Blanca en 1792. Mais l'habile Charles III n'était plus, et la cour frivole de Charles IV n'était guère le séjour d'un ministre réformateur. A peine avait-il eu le temps d'annoncer ses intentions, que la reine Marie-Louise, Emmanuel Godoy, son favori, et tous les courtisans, se coalisèrent contre lui. On l'accusait surtout d'être resté fidèle aux idées françaises, malgré tous les excès de notre révolution; il tomba donc pour faire place à Godoy; et, non content d'avoir renversé avec lui tout espoir de réformes, l'on profita de son opposition à la guerre contre la France pour l'exiler loin de la cour. Retiré en Aragon, il y mourut bientôt, avec le regret de voir tous ses desseins abandonnés, toutes ses appréhensions réalisées, et sa patrie plus abaissée qu'elle ne l'était avant lui. А. Воѵснот.

[blocks in formation]

toire de l'Espagne depuis Philippe II jusqu'à l'avenement des Bourbons; 2 vol. in-8, Paris. Lavallée, l'Espagne, dans l'Univers pittoresque; Paris, 2 vol. in-8°. ARANDA DE DUERO (Antoine), voyageur espagnol, de l'ordre des Franciscains, mort en treprendre le voyage de la terre sainte, où il sé1555. En 1530, des motifs de piété lui firent enjourna pendant plusieurs années. A son retour, il devint confesseur de la reine Marie de Hongrie et de Jeanne de Portugal, filles de Charles V. Enfin, il devint préfet de son ordre pour la province de Castille. On a de lui: Verdadera Informacion de la Tierra Sainta, segun la disposicion que en el ano de mil y quinientos y treynta el padre A. de Aranda, etc.; Tolède, 1545; in-4° : c'est une description de l'état de la Palestine en 1530; on trouve, dans la seconde partie de l'ouvrage, datée de Beyrout en 1531, une description de Samarie; Loores del dignissimo Lugar del montè Calvario; Alcala, 1551, in-4°; - Tratado de las siete Palabras que se leen en el Evangelio haber dicho Nuestra Señora; Alcala, 1557, in-8°.

Wadding, Annales Minorum, continuées par d'Ancone, XIX, 28. Antonio, Piblioth. hispana novu, 1788.

ARANDAS (Gaspard), bijoutier espagnol, natif de Tarragone, vivait à la fin du dix-septième siècle. Il exécuta avec distinction quelques travaux pour la cathédrale de Tarragone.

Bermudez, Diccionario historico.

ARANTIUS, ARANZIO OU ARANZI (JulesCésar), célèbre médecin italien, né à Bologne en 1530, mort en 1589. Il étudia l'anatomie, d'abord sous son oncle Barthélemy Maggi, puis sous Vesale, et prit le grade de docteur à l'université de Bologne, où il professa, depuis 1556 jusqu'à sa mort, l'anatomie et la médecine. Ses ouvrages, peu nombreux et assez rares, sont du plus haut intérêt; ils ont pour titre: De humano fætu opusculum; Rome ou Bologne, 1564, in-8°; Venise, 1571, in-4° : Laurent Scholz, élève d'Arantius, en publia une nouvelle édition, augmentée des résultats anatomiques qu'il avait obtenus par la dissection des femmes à différentes époques de leur grossesse; Bâle, 1579, in-12, édition la plus commune; De tumoribus secundum locos affectos; Venise, 1581, in-4°; · Observationum anatomicarum Liber; Venise, 1587, in-4°, réimprimé plusieurs fois avec l'ouvrage précédent; In Hippocratis librum de vulneribus capitis, Commentarius brevis; Lyon, 1580, in-8°, et 1639, in-12; opuscule rédigé par Claude Porralius, qui avait suivi très-assidûment les leçons d'Arantius; Consilium de Tumoribus articulorum, opuscule inséré dans Scholz, Consiliorum medicinalium Liber, no 296.

[ocr errors]
[ocr errors]

Arantius a le premier fait connaître la véritable structure du fœtus et du placenta, qu'il appelle jecur uteri. « Le fortus, dit-il, est fixé par des vaisseaux au placenta, comme le végétal est fixé au sol par des racines. » Ce célèbre anatomiste, le meilleur élève de Vesale, a encore le premier

décrit avec exactitude certaines parties du cerveau (les ventricules), et un grand nombre de muscles (l'extenseur propre de l'index, l'obturateur externe, le coraco-brachial, le constricteur du vagin, les muscles du bras, de la langue, de l'ail, etc.). Les petites masses fibreuses qu'on remarque sur les valvules de l'aorte et de l'artère pulmonaire, qu'il a aussi fait connaître, portent encore aujourd'hui le nom de corps d'Aurantius (corpora Aurantii). H.

G.-A. Brambilla, Storia delle Scoperte, fatte dagli uomini illustri Italiani.

ARATOR ou ARATORE, počte italien, né en Ligurie, secrétaire et intendant des finances d'Athalaric, né en l'an 490, mort vers 556 ou 560. Il fut aussi sous-diacre de l'église de Rome. Avant d'embrasser l'état ecclésiastique il avait exercé sa verve poétique sur des sujets profanes; mais depuis il ne chanta plus que des sujets sacrés, et mit en vers latins les Actes des Apôtres, qu'il présenta au pape Vigile en 544. Le pape en ordonna la lecture publique dans l'église Saint-Pierre aux Liens. Ce poëme se trouve avec quelques autres dans le recueil d'Alde; Venise, 1502, in-4°; Strasbourg, 1507, et dans la Bibliothèque des Pères; Paris, 1575, 1589; Cologne, 1618, etc. Il y a une lettre d'Arator à Parthénius, dans laquelle il engage celui-ci à faire publier son poëme en France. Cette lettre se trouve dans Sirmond, à la fin de son édition d'Ennodius. Labbe attribue à Arator un manuscrit intitulé De oblatione et recitatione versuum.

Argellati, Biblioth. scriptorum Mediolanensium. Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. Tiraboschi, Storia della letteratura Italiana. Sirmond, édition d'Ennodius. Labbe, Nova Biblioth., manuscrit.

ARATUS de Sicyone, chef de la ligue achéenne, né vers l'an 271, mort en l'an 213 avant J.-C. Son père Clinias ayant été tué dans un mouvement populaire, Aratus, àgé alors de sept ans, fut élevé à Argos chez des citoyens amis de sa famille. Durant son adolescence il fut exercé à la gymnastique, qui était la première base de l'éducation chez les anciens. Cette forte instruction fit bientôt place à des soins d'une nature plus élevée. Comme la plupart des villes du Péloponnèse, Sicyone avait son tyran. Protégé par Antigone Gonatas, Aratus résolut de délivrer sa patrie. Secondé par quelques-uns de ses concitoyens, il mit le feu au palais de Nicoclès, l'homme qui opprimait Sicyone, et le contraignit à prendre la fuite. Les citoyens bannis par Nicoclès n'ayant pu recouvrer leurs biens sur ceux qui les avaient acquis, le libérateur de Sicyone indemnisa ces nouveaux propriétaires avec le produit des tableaux des peintres célèbres qu'il vendit à un prince amateur des arts, à Ptolémée Philadelphe.

A cette époque, les Achéens avaient formé cette confédération célèbre composée de treize villes, et devenue le dernier boulevard de la liberté de la Grèce, menacée alors par la Macédoine et par Rome. Aratus y fit entrer les Sicyoniens, se rendit en Égypte pour engager Ptolémée à s'y joindre,

ce qu'il obtint; il fut lui-même placé à la tête de la ligue en 255 av. J.-C., et deux ans après il fut réélu. L'Acrocorinthe était alors aux mains du roi de Macédoine, qui du haut de cette position semblait dominer la Grèce entière. Aratus voit le danger, et prend la résolution de faire disparaître la cause : il engage, pour payer l'homme qui le doit introduire au pied de la place, sa vaisselle et jusqu'aux joyaux de sa femme; et, l'an 244 avant J.-C., il fait quitter la citadelle au roi de Macédoine. Les combats malheureux de Lycæum, de Mégalopolis et d'Hécatombæum près de Dyme, détruisirent les forces et les espérances des Achéens. Sparte reprit sa prépondérance. Aratus réclama alors d'Antigone le secours qu'il avait promis, et le fit nommer par son influence général de la ligue. Aratus tenta vainement de rendre la liberté à Argos, où il avait été élevé. Après la bataille de Sellasie, où Antigone mit fin pour toujours au pouvoir de Sparte, Aratus fut nommé général de la ligue pour la dix-septième fois. L'union de la Grèce paraissait assurée, lorsqu'il eut le malheur de répondre aux avances que lui fit pour l'attirer à sa cour Philippe II, neveu et successeur d'Antigone, imprudence qu'il paya, dit-on, de sa vie. Irrité sans doute du mécontentement d'Aratus à la vue des relations de Philippe avec la femme du fils du général achéen, le monarque déloyal lui fit administrer un poison lent, dont l'effet était certain. Un esclave le vit un jour cracher du sang, et lui en témoigna son inquiétude : C'est le prix, lui dit-il, de l'amitié de Philippe. Aratus mourut honoré et regretté de ses concitoyens, et fut enterré dans Sicyone même, distinction que l'on n'accordait qu'aux héros. Il avait écrit une Histoire des Achéens, que Polybe cite avec éloge. Plutarque, Aratus, Cléomènes. Polybe, II, IV,

VII, VIII.

ARATUS, fils du chef de la ligue Achéenne, vivait dans la première moitié du troisième siècle avant l'ère chrétienne. Les Achéens ayant été défaits à Hécatombée, le jeune Aratus fut chargé d'obtenir d'Antigone Doson des troupes auxiliaires. Il eut aussi le commandement des Achéens en l'an 219, mais ne sut déployer aucune vigueur. On a lu dans Plutarque l'affront que Philippe II, après avoir empoisonné le père, fit au fils en déshonorant sa femme. Plutarque reproduit aussi la scène scandaleuse qui s'ensuivit entre le roi et le mari outragé.

Il paraît qu'il y avait eu entre Philippe et le jeune Aratus une de ces liaisons trop fréquentes dans l'antiquité païenne. C'est encore Plutarque qui nous fournit des détails sur la mort du fils de l'illustre chef de la ligue Achéenne : « Le roi Philippe, est-il dit dans la Vie d'Aratus, lui fit donner aussi de ces poisons qui, sans être mortels, font perdre la raison et jettent dans la démence. Son esprit en fut tellement altéré, qu'il n'entreprenait que des choses horribles et ne se portait qu'à commettre des actions infâmes, qu'à satisfaire les passions les plus honteuses et les

plus funestes: aussi, quoiqu'il fût encore à la fleur de l'âge, la mort fut moins un malheur pour lui qu'un affranchissement de ses maux et une véritable liberté. »

Plutarque, Vie d'Aratus.— Polybe, II, 81. — Tite-Live, XXVII, 31.

ARATUS, poëte et astronome gree, natif de Soli, de Pompeïopolis ou Tarse, vivait vers l'an 270 avant J.-C. Il eut pour maître Denys l'Héracléote. Ayant accompagné ce philosophe à la cour d'Antigone Gonatas, roi de Macédoine, il gagna les bonnes grâces de ce prince, et passa auprès de lui le reste de ses jours. A la demande d'Antigone, il mit en vers deux ouvrages d'Eudoxe de Cnide, intitulés : Miroir, Ενοπο Tpov, et Phénomènes, Þαivóμeva, et en fit un seul poëme, sous le titre de : Pavóμɛva xai Aloonuɛia, des Phénomènes et des Signes (de Dis ou Jupiter), c'est-à-dire du cours et de l'influence des astres; le premier a 732 vers, le second 422. Ce poëme, dont la versification est soignée et enrichie d'heureux épisodes, quoiqu'il soit peut-être trop méthodique, a fait l'admiration des anciens. Le commencement du poëme annonce que toute chose dépend de Jupiter, et contient ce passage, Τοῦ γὰρ καὶ γένος ἐσμέν, cité par saint Paul, compatriote d'Aratus, dans son discours aux Athéniens (Act., XVII, 28). Les Atoonuaia offrent quelques rapports avec Hésiode, et ont été imités en quelques endroits par Virgile. Les habitants de Soli élevèrent à leur compatriote un monument célèbre, dit-on, parce qu'il brisait les pierres que l'on y jetait. Méla parle ainsi de ce phénomène : Juxta in parvo tumulo Arati poetæ monumentum, ideo referendum quia, ignotum quam ob causam, jacta in id saxa dissiliant (Méla, lib. I, c. 11). C'est encore à Aratus que se réfère saint Paul traduit devant l'Aréopage.

le

Aratus a été traduit en vers latins par Cicéron, Germanicus et Rufus-Festus Aviénus. Nous n'avons de la traduction de Cicéron que de faibles fragments; il nous reste la traduction ou imitation des Phénomènes (des sept cent vingt-un ainsi que premiers vers) par Germanicus, commencement de la seconde partie et la version d'Aviénus. Indépendamment des articles que Suidas et Eudoxie ont consacrés à Aratus, il existe trois vies anonymes de ce poëte. On a reproché à Aratus de ne pas avoir possédé assez de connaissances astronomiques; ce qui n'a pas empêché un grand nombre de mathématiciens de se joindre aux grammairiens pour commenter son poëme. Il nous reste quatre de ces Commentaires, l'un d'Hipparque de Nicée, l'autre intitulé Introduction, par Achille Tatius. Enfin il y a des scholies grecques sur l'ouvrage d'Aratus; ces notes, qu'on a mal à propos attribuées à Théon, se trouvent réunies à la dissertation qu'un mécanicien de la fin du sixième siècle, nommé Léontius, a écrite sur la Construction d'une Sphère d'après Aratus, Ilɛpì

[ocr errors]

κατασκευῆς Ἀρατείας σφαίρας. Alde l'Ancien publia, pour la première fois, Aratus avec les autres astronomes; Venise, 1499, in-fol. Une édition grecque-latine, soignée par Philippe Melanchthon, parut à Wittemberg, 1521, in-8°. Aratus a été ensuite souvent réimprimé : 1° à la suite de Denys le Périégète et avec d'autres mathématiciens, avec des notes de Jacques Céporinus; Båle, 1547; 2° à la suite d'Hygin et de quelques autres écrivains; Bâle, 1535, 1549, 1570, in-fol., par les soins de Jacques Mattzer; et à Lyon, 1608, in-8°; 3o à la suite de Proclus et d'autres écrivains, édition de Marc Hopper; Bâle, 1547, 1561 et 1585, in-8"; 4° dans les collections astronomiques de Jacques Ziegler, de Henri Estienne, de Jacques Commelin et de Lectius; 5o seul ou en tête d'autres ouvrages; Paris, 1540, in-4°, par Joach. Perizonius. Cette édition fut contrefaite la même année, à Bâle, in-12, par Henri Petri; - 6° dans la belle édition donnée par Morel à Paris, 1559, en 2 vol. in-4° : le texte est dans le premier volume, et les traductions dans le second; - Leyde, 1600, in-4°, par les soins de Hugo Grotius;- Oxford, 1672, in-8°, par Jean Fell: cette édition renferme un texte corrigé d'après les manuscrits de la bibliothèque Bodléienne; elle a été réimprimée à Oxford, 1801, in-8°; J.-Th. Buhle en a donné le texte revu avec les trois traductions latines, 1793-1801, 2 vol. in-8°; Francfort-sur-le-Mein, 1817, in-8°, par F.-Ch. Matthiæ, texte critique ; - Paris, 1823, in-4°, par l'abbé Halma, avec une traduction française et les Scholies de Théon, les Catastérismes d'Eratosthène, et la Sphère de Léontinus. Buttman et Bekker en ont donné chacun une édition à Berlin, l'une en 1826, l'autre en 1829; la dernière édition a été donnée par M. Dübner dans la Bibl. græco-lat. de A. F. Didot ( Poetæ didactici ), avec quelques améliorations d'après les manuscrits. La première Vie anonyme d'Aratus a été publiée par Pierre Vettori (Victorius), et par Denys Petau dans son Uranologium; Paris, 1630, in-fol. Les anciens Commentaires ont été mis au jour par Pierre Vettori, Florence, 1567, in-fol., chez Giunta, avec la Vie d'Aratus. Quintilien, Inst. or., X, I, 55. Méla, lib. I, c. 13. Schaubach, Gesch. de Griech Astr., p. 215. Delambre, Histoire de l'Astronomie ancienne. Le P. Petau, l'Uranologium. - Macrobe, Saturn., V, 50. Fabricius, Bibliotheca græca, vol. 4. Hoffmann, Lexicon Bibliographicum. Schoell, Histoire de la Litterature grecque, t. III, p. 137.

--

ARAUJO (le père Antonio), lexicographe portugais, né aux Açores (île de Saint-Miguel) en 1566, mort en 1632. Il fut reçu de bonne heure chez les jésuites de Bahia, et quitta bientôt la capitale du Brésil pour entrer dans les forêts. Toute sa vie se passa pour ainsi dire dans la solitude parmi les Indiens Tupinambas, Tupinaes et Tupiniquins. Ce fut peut-être le missionnaire de ce siècle qui connut le mieux la langue des sauvages qu'on tentait alors de soumettre au christianisme: au bout de neuf ans

« IndietroContinua »