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circonstances plus heureuses, aurait peut-être joui d'un meilleur sort. Né dans la fange, élevé au milieu des forêts et des chevaux, il eut cependant l'art de se conduire avec une intelligence marquée sur le nouveau théâtre où la fortune l'avait placé, et d'y paraître digne du rang qu'on lui supposait. Ce jeune hommemontra toujours de la constance, du courage, de la présence d'esprit, et une force de caractère qui lui méritèrent la confiance, l'amour et l'estime de ceux qui servirent sa cause la gloire seule d'avoir été pendant long-tems le rival heureux de Gustave lui donne des droits à la célébrité, et son exemple nous fait voir, d'une manière terrible, le peu d'intervalle qu'il y a en révolution du trône à l'échafaud.

FIN DU LIVRE HUITIÈME.

ARGUMENT.

Le calme rétabli en Suède. Affaires de religion. Etat des églises catholiques dans ce royaume. Couronnement du roi à Upsal. Cartel extraordinaire.

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Démarches

du Danemarck pour aplanir ses difficultés avec la Suède. Traité fait à Lodeso entre ces deux puissances.

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Voyage d'un dominicain suédois en

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tion publique en Suède. Moyens employés pour hâter les progrès des lumières. Correspondance de Gustave avec

Luther et Mélanchton. Nouveaux soulèvemens dans la Gothie occidentale et la Smalande, sous la conduite du grand maréchal de la cour Jonson et de Haraldi, évêque de Skara. Déposition de Gustave par les révoltés.

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Le sénateur Eryntesson nommé roi par eux, et présenté au peuple à Larf. Déclaration contradictoire et inattendue du peuple. Fin de la révolte. Aveuglement et sécurité des conjurés. Fuite en Danemarck du grand maréchal et de l'évêque de Skara. 'Assemblée des états Jugement des eonjurés.

à Strengnæs.

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Renouvellement des droits féodaux. Demande et enlèvement des cloches. Tumulte à Westeras. Nouveau soulèvement

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dans la Dalecarlie. Son peu de durée. . Zèle du roi pour augmenter l'agriculture, le commerce et l'industrie nationale. Traité de commerce avec la Hollande et les PaysBas.

JAMAIS Gustave, depuis son avènement au trône, n'avait encore joui d'un calme si long: il en profita pour mettre de l'ordre dans toutes

les parties de l'administration, et particulièrement dans celles de l'église. Le siège d'Upsal était vacant : les évêques de Strengnæs, Skara et Abo n'étaient pas sacrés, et le peuple tenait infiniment à cette cérémonie. Jusque là le pape, ou un de ses représentans, avait pu y présider tout commerce avec la cour de Rome étant depuis long-tems interrompu, et les Suédois, ( pour me servir de l'expression du vatican) devenus hérétiques, et par conséquent séparés de la communion catholique, on ne pouvait ni se hasarder à demander une exception à la règle, ni se flatter de l'obtenir. L'évêque de Westeræs avait, à la vérité, reçu le pallium du pape lui-même: mais sans une commission formelle du souverain pontife il eût regardé comme un crime de donner la consécration à un autre évêque. Le roi leva ces scrupules par un ordre absolu, auquel le prélat obéit sans résistance.

L'exercice public de la religion offrait un singulier spectacle : peu affermis sur les articles de foi, les hommes, même les plus instruits de la nation, avaient peine à comprendre toutes les finesses et tous les détours de la théologie. Quoique l'on eût déjà adopté la simplicité du culte luthérien, les temples

offraient encore aux yeux le faste imposant des cérémonies du culte catholique. La différence d'opinions était surtout sensible dans les provinces: les prêtres célibataires, pleins de haine pour ceux qui étaient mariés, frémissaient d'horreur quand ils les voyaient célébrer le sacrifice de la messe, et quand ils entendaient, dans les baptêmes, mariages et enterremens, adresser en même tems à Dieu des prières catholiques et luthériennes, comme si toutes les manières d'invoquer l'Etre suprême n'étaient pas également bonnes. Le peuple ne voyait qu'avec peine la suppression del'eau dans le sacrement de baptême, et celle de l'huile dans celui de l'extrême-onction. Quoique la nouvelle doctrine anéantît l'existence du purgatoire, ceux qui l'avaient adopté croyaient encore à ce lieu de peines, et faisaient constamment des prières pour le repos des ames de leurs parens et de leurs amis ; les femmes surtout, naturellement plus sensibles et plus constantes dans leur tendresse, ne voulaient pas perdre le consolant espoir d'être encore utiles, après leur mort, à ceux qu'elles avaient chéris pendant leur vie : toute l'éloquence des ministres luthériens fut avec elles en défaut. En un mot, le peuple, qui

ne pense et n'agit jamais par lui-même, et qui s'en rapporte plus volontiers à ce qui frappe ses sens, tenait fortement à ces vaines cérémonies, dont les plus inintelligibles, par une contradiction ordinaire à l'espèce humaine, paraissent toujours les plus belles et les plus saintes.

La grande vénération qu'on avait généra lement pour la célébration de la messe empêcha Gustave de la supprimer. Les nouveaux réglemens portaient qu'on la dirait en langue suédoise: aussitôt que le peuple comprit les prières qu'elle renfermait, elle lui devint insupportable; cela donna même naissance à quelques troubles : afin de parer à cet inconvénient, le roi ordonna qu'elle serait indifféremment célébrée en langue suédoise ou latine, suivant la volonté des ecclésiastiques. Ce moyen, dont il avait bien prévu le succès, remplit son but presque tous les prêtres, jaloux de lui faire leur cour, se décidèrent pour la langue suédoise, de façon que le peuple, rassuré par la liberté accordée aux ministres du culte, s'accoutuma peu à peu à cette innovation.

On fixa enfin au mois de janvier 1528 le couronnement qu'on attendait depuis si long

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