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lois conservées, la religion catholique dans toute son intégrité, et un oubli général du passé. Plusieurs sénateurs furent d'avis de rejeter avec mépris leurs demandes : mais Gustave, toujours porté à la douceur, y acquiesca, avec la restriction que les délibérations prises à Westeræs auraient leur plein effet.

que

Le grand maréchal apprit enfin les lettres qu'il avait écrites à ses fils étaient entre les mains du roi trop fier pour implorer son pardon, il prit la fuite, accompagné de l'évêque de Skara. Tous deux se mirent sous la protection du roi de Danemarck. Les autres chefs de la révolte, ne manquant pas de jeter toute la faute sur les fugitifs, saisirent cette occasion pour reparaître à la cour. Gustave, voulant donner aux fils du grand maréchal une preuve de son attachement et de sa reconnaissance pour leur fidélité, eut la bonté d'écrire à leur père, lui assurant l'oubli du passé, et un asile assuré dans ses terres, s'il voulait revenir à Stockholm. Joenson se contenta de répondre de bouche au courrier qui lui apporta la lettre du roi : « qu'il ne << desirait aucun pardon; que son plan avait

« été de renverser Gustave du trône; qu'il << y persistait et y persisterait jusqu'à la

« mort. >>

pu

Gustave,n'étant pas dans l'intention de nir les autres conjurés, voulut cependant leur donner un moyen de lui prouver leur repentir: il demanda aux sénateurs Oloffon, Thure Erichson et Bryntesson une adhésion, par écrit, aux délibérations de Westeræs. Craignant qu'une pareille adhésion ne fût envisagée comme un aveu de leur faute, ces coupables sénateurs eurent l'imprudence de se refuser aux desirs de Gustave, et d'en appeler à une assemblée des états pour y mettre leur innocence dans tout son jour.

Le roi consentit à leurs demandes avec d'autant plus d'empressement, qu'une assemblée des états était pour le moment indispensable. Ils furent convoqués à Strengnæs en 1529. Gustave y fit part lui-même des griefs qu'on lui reprochait, et répondit en particulier sur chacun d'eux: il communiqua à l'assemblée les raisons qui l'avaient déterminé à diminuer le luxe des évêques, ainsi que les revenus de l'église, et à abolir la plus grande partie des couvens. Quant au reproche qu'on lui faisait d'avoir épousé une princesse pro

testante, il dit qu'il s'était cru permis de faire un acte sur lequel les lois de l'état ne prononcaient rien.

Après la réponse du grand maréchal, il ne restait d'autre parti au roi que de remettre aux états l'examen de la conduite de ce grand eriminel: son procès fut instruit, et l'arrêt porté contre lui s'étendit aussi sur l'évêque de Skara, et les condamna tous deux à perdre la fortune, l'honneur et la vie. Bryntesson et les autres chefs de la révolte qui étaient restés tranquillement dans le royaume, ne durent plus s'attendre à être ménagés. Le premier, dans la ferme persuasion qu'il n'existait point de preuves contre lui, chercha à se justifier, jura qu'il n'avait pris aucune part à l'insurrection de Larf, et dit que, si sa conscience n'apas été tranquille, il aurait accompagné le grand maréchal et l'évêque de Skara dans leur fuite. Gustave écouta sa justification sans l'interrompre; mais quand il eut cessé de parler, il le pressa de faire l'aveu de son crime, et d'en implorer le pardon, lui promettant d'étendre cette faveur sur ses amis, Oloffon et Erichson. Ce conseil n'ayant fait aucun effet, le roi dit : « Hé bien! puisque vous re« fusez une grâce que je voulais vous accorder

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<< encore, quelle peine voulez-vous encourir si << l'on vous prouve que vous êtes coupables? Celle que prescrit la loi, répondirent-ils : << la mort. » Le roi alors leur montra leurs lettres, qui dévoilaient la trahison dont ils s'étaient rendus coupables. Frappés comme d'un coup de foudre, ils tombèrent à ses pieds mais il était trop tard; ils furent condamnés à mort, et conduits à Stockholm pour y être décapités. Les frères de Thure Erichson, cependant, firent tant auprès du roi, qu'ils obtinrent sa grâce.

Le grand maréchal et l'évêque de Skara étaient oubliés, et s'ils fussent restés tranquilles, Gustave eût peut-être renoncé à jamais au dessein de les poursuivre; mais ces misérables,qui ne respiraient que haine et vengeance, gagnèrent des scélérats, et les payèrentpour incendier les châteaux de ceux qui s'étaient montrés les plus zélés partisans du roi. Ce nouveau crime ne tarda pas à être découvert. Gustave, justement irrité, demanda que les coupables lui fussent livrés. Frédérik chercha de vaines excuses pour s'y refuser. Mais les représentations de la cour de Suède deve. nant plus sérieuses, le monarque ordonná à

Bryntesson et à l'évêque de Skara de quitter sur-le-champ ses états. Trolle fut compris dans cet ordre, et se réfugia, ainsi que les deuxpremiers, chez Albrecht, duc de Mecklenbourg, parent de Christiern, qui se fit un plaisir de les recevoir.

La pénurie où se trouvait le trésor public, la nécessité de former des établissemens, et surtout les obligations qu'on avait contractées avec Lubeck, (obligations qui, faute d'être remplies, mettaient les Lubeckois dans le cas de s'emparer de la marine suédoise) forcèrent Gustave d'avoir recours à un moyen inexcusable dans d'autres circonstances. Parmi ceux qui avaient trempé dans la dernière conjuration, plusieurs, aussi coupables que Bryntesson et Oloffon, méritaient le même sort: on leur accorda la faculté de se racheter de la peine de mort par des amendes, qui furent versées dans le trésor public. Le bourgmestre de Wadstena se trouva encore fort heureux d'y sacrifier la plus grande partie de sa fortune.

Si les besoins de l'état exigèrent de Gustave cette condescendance à l'égard des coupables, ils lui donnèrent aussi lieu de faire à la noblesse de justes réclamations sur des sommes annuelles que, depuis la guerre civile, elle Tome II. Ꮐ

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