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déplorable que le malheur même dont il vient de recevoir la nouvelle. (Av. J.-C. 363.)

3. Il ne faut pas non plus passer sous silence le mot d'Anaxagore. Quand on lui apprit la mort de son fils, « Vous ne m'annoncez, dit-il, rien d'inattendu, rien de nouveau : je savais bien que je n'avais donné le jour qu'à un mortel. » Voilà les paroles que prononce une vertu nourrie des plus salutaires préceptes de la sagesse. Qui les aura retenues et utilement méditées, saura qu'on ne doit mettre des enfans au monde qu'à condition de se souvenir que la nature, en leur donnant la vie, leur impose tout à la fois la nécessité de la rendre, et que, si l'on ne saurait mourir sans avoir vécu, il est également impossible de vivre sans être destiné à mourir. (Av. J.-C. 440.)

NOTES

DU LIVRE CINQUIÈME.

1. D'un attribut même de la divinité. Je pense, comme M. Hase, que les mots ipso numine signifient la divinité même, une qualité divine, et non un dieu particulier, savoir Bacchus que l'on nomme souvent Liber en latin. De cette manière l'on mettra au premier rang la clémence au lieu de la libéralité, parce qu'en effet la première semble nous rapprocher davantage de la divinité. M. Allais propose de lire homine au lieu de numine; ce qui désignerait l'humanité. Effectivement, si l'on compare les trois vertus dont il s'agit sous le rapport de leur utilité, l'humanité me semble mériter la première place. Mais presque tous les manuscrits donnent numine.

2. Une livre d'argent. Deux livres et demie d'argent font mille sesterces; ainsi la livre fera quatre cents sesterces ou environ quatre-vingts francs. Voyez la note 53 du livre IV.

3. Le méme Scipion. Le trait que cite ici notre auteur est du premier Scipion l'Africain, aïeul adoptif du second Africain. Des savans ont substitué le mot avi à viri; mais comme les manuscrits, à l'exception d'un seul, donnent tous viri, je n'ai pas osé changer l'ancienne leçon. Il est permis de croire que Valère Maxime s'est trompé sur le nom du personnage, ce n'est pas la seule erreur qui lui soit échappée en ce genre : à la fin de ce paragraphe il qualifie Masinissa d'ami très-fidèle au peuple romain; cependant, à l'époque où ce fait s'est passé, Masinissa était ennemi mortel des Romains. Mais cette erreur est une conséquence de la première, et confirme la leçon de viri.

4. Dépouillée de trois couronnes triomphales. Il avait eu trois fois les honneurs du triomphe; pour ses succès en Afrique, en fa

veur de Sylla; pour la destruction des pirates, et pour la conquête de l'Asie sur Mithridate.

5. La pieuse victoire. L'auteur nomme ainsi cette victoire, parce que Antoine faisait alors cause commune avec Octave, qui, aux yeux d'un flatteur comme Valère Maxime, combattait pour la patrie, pour les dieux. La bataille de Philippes, ville de Macédoine, fut gagnée contre Brutus.

6. De la bouche d'un tyran. Pisistrate n'était pas un tyran dans le sens que nous donnons ordinairement à ce mot: il n'était nullement cruel (voyez l'Introd. du Voyage d'Anach., 2o part., ire sect.). Le mot tyran désignait chez les Grecs et les Romains un souverain revêtu d'un pouvoir absolu, et le plus souvent usurpé. Aux yeux d'une population, jusque-là gouvernée démocratiquement, tous les actes émanés d'un pareil pouvoir semblaient injustes de là l'odieux qu'ils attachèrent à ce mot. Il ne manquait à Pisistrate que d'être légitime. « Il faut l'avouer, dit le jeune Anacharsis, quoique, dans une monarchie, Pisistrate eût été le modèle du meilleur des rois, dans la république d'Athènes on fut en général plus frappé du vice de son usurpation que des avantages qui en résultaient pour l'état. »

7. La juste récompense de tant d'humanité. Cette juste récompense, comme on le voit ensuite, était d'être honoré par son ennemi après sa mort, et de n'être pas abandonné sans sépulture. Selon nos idées ce ne serait pas une si merveilleuse récompense; mais il faut juger ce passage d'après les opinions religieuses des païens, qui regardaient comme le plus grand des malheurs de rester sans sépulture.

8. A la hache inexorable de terribles sujets de vengeance. Valère Maxime a donné le récit de ce châtiment, l. 111, c. 8, n. 1.

9. A l'endroit même où Coriolan s'était laissé fléchir. C'était sur la voie Latine, à quatre milles de Rome, un peu plus d'une lieue. Voyez l. 1, c. 8, n. 4.

10. Sous le consulat de C. Nautius et Minucius. Valère Maxime diffère de Tite-Live dans ce récit. Selon celui-ci (111, 31) ce ne fut pas sous le consulat de Nautius et de Minucius, mais trois

ans plus tard, sous le consulat de T. Romilius et de C. Veturius, que l'on s'empressa de secourir les Tusculans contre les Èques.

11. Un bonnet sur la tête. Le bonnet était un signe d'affránchissement on le mettait sur la tête de l'esclave au moment où il recevait la liberté.

12. En combattant pour la patrie. C'est-à-dire contre Antoine, en faveur d'Octave qui l'avait fait déclarer ennemi public. La bataille où Hirtius et Pansa perdirent la vie, fut livrée près de Modène.

13. Au prix d'un sesterce. C'était la même chose qu'une adjudication gratuite. Les libitinaires demandaient à faire tous les frais gratuitement : mais comme l'adjudication ne pouvait être valable, sans un prix déterminé, elle se fit à un sesterce, pour la forme.

14. Ne fait qu'augmenter leur mérite. Les commentateurs, ici, ou se taisent ou ne donnent aucune interprétation raisonnable aux mots adjecta lege. Je n'ai pas pu réussir davantage. J'ai supposé dans le texte une correction indiquée par M. Hase et suggérée par un manuscrit qui donne laude à la place de lege. De sorte qu'en changeant seulement laude en laudi, le texte devient laudem adjecta laudi conditio auget magis; ce qui présente ce sens tout naturel : « Leur condition, jointe au mérite de leur générosité, ne fait que le rehausser, loin de le diminuer. » En conservant lege, il faut entendre ou l'adjudication, ou quelque loi qui flétrissait les libitinaires. Mais que fait l'adjudication au mérite de leur générosité ? et quelle loi avilit cette espèce de gens comme les histrions? Les savans reconnaissent qu'il n'en est aucune. Leur condition pouvait être vile dans l'opinion sans qu'une loi le déclarât. Il n'y avait guère de profession noble pour un Romain que celles de l'éloquence et des armes. Je n'ai cependant pas osé introduire cette correction dans le texte.

15. Les bienfaits de Scipion. Grande diversité de leçons dans les manuscrits de là diversité de textes. J'ai suivi celui de M. Hase : « Le royaume dont on agrandit les états de Masinissa, était celui de Syphax.

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16. D'un village obscur. Le bourg de Literne, aujourd'hui Patria, dans la Campanie.

17. A être traîné en prison. Cette condamnation ne fut pas exécutée, grâce à l'opposition du tribun Gracchus, son ennemi. Voyez VALÈRE MAXIME, IV, 1, 8; et AULU-GELLE, VII, 19.

18. Il empêcha le parricide de Tiberius Gracchus. Il y a ici une métaphore qui aurait été désagréable en notre langue. La voici il empêcha Tib. Gracchus d'étrangler la république qu'il << tenait à la gorge. » (Note de TARBOICHER.)

19. Donna la mort à Sp. Melius. Spurius Melius, chevalier romain fort riche, fit des distributions de blé au peuple pendant une disette, et acquit ainsi une grande popularité. Il fut accusé d'aspirer à la royauté. On nomma dictateur Cincinnatus, qui choisit pour maître de cavalerie C. Servilius Ahala. Celui-ci alla, par l'ordre du dictateur, trouver Melius pour l'amener devant ce magistrat : comme il refusait d'obéir, Ahala lui donna la mort (TITELIVE, IV, 13 et 14). On détruisit sa maison et l'on en fit une place que l'on nomma Æquimelium (TITE-LIVE, même livre, c. 16; Valère MaximE, VI, 3, 1).

20. Les Athéniens ne le mirent pas sur le chevalet. Lorsque Phocion fut amené devant le peuple, non pour être jugé, mais pour se voir condamner, quelques-uns voulaient qu'on lui fit subir la torture; mais son accusateur, nommé Agnonidès, répondit : Quand nous tiendrons le vil Callimédon, je suis d'avis que nous le mettions à la torture; mais à l'égard de Phocion, je ne propose rien de pareil. » ( Plutarque, Vie de Phocion.) Ainsi on le reconduisit en prison en l'accablant d'outrages, et on le fit mourir par la ciguë.

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21. Phocion. C'est par oubli, sans doute, ou par exagération que notre auteur met ici Phocion avec Aristide et Solon. Les deux derniers furent bannis de leur vivant; Phocion ne le fut qu'après sa mort, comme il vient de le dire tout-à-l'heure. Quand il fait dire ensuite collectivement à ces grands hommes que leurs cendres sont ignominieusement dispersées, c'est encore une exagération de rhéteur, bien loin de la vérité historique car Aristide mourut tranquillement à Athènes, et ses restes y furent inhumés aux frais de l'état; Cimon mourut, il est vrai, à Citium, en Chypre, mais

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