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appartiennent à la fin du XIIIe siècle ont subi une influence très forte de la part du castillan et c'est là en effet une chose naturelle. Sahagun appartient à la région orientale du domaine léonais, et le dialecte qu'on y parlait s'approche dès les plus anciens monuments beaucoup plus du castillan que celui des documents appartenant à la région centrale ou occidentale de Léon. Même des chartes du commencement du XIIIe siècle sont souvent écrites dans une langue qui montre peu les traits caractéristiques du léonais. Nous les avons pourtant fait entrer dans nos matériaux en partie comme preuves de cette ancienne influence, en partie parce qu'elles contiennent des formes qui, sans être léonaises, ne manquent pas d'un certain intérêt au point de vue de la langue.

Nous avons cru utile d'ajouter à notre collection de documents de Sahagun un petit nombre de chartes provenant d'autres monastères léonais appartenant en partie à la région centrale, en partie à la région occidentale du domaine. Ces chartes offrent en elles-mêmes un grand intérêt, et elles nous serviront

outre de termes de comparaison pour faire comprendre la nature pour ainsi dire intermédiaire du dialecte de Sahagun. Cette façon de procéder nous a paru d'autant plus légitime que quelques-unes des chartes de Sahagun proviennent d'endroits situés dans lesdites régions. N'ayant pas voulu les exclure de nos recherches, nous avons cru bien faire d'augmenter les matériaux qu'elles offrent en y ajoutant quelques autres documents montrant à peu près les mêmes caractères dialectaux. Quelques-unes des collections d'où nous avons tiré ces documents mériteraient d'être étudiées à fond, et nous espérons pouvoir un jour compléter notre étude sur les documents de Sahagun par une étude sur les documents de certains de ces autres monastères. Il va sans dire que tous les documents que nous reproduisons sont des originaux. Sous ce rapport nos matériaux satisferont aux exigences formulées par M. Morel-Fatio et que nous avons citées plus haut.

A quelques exeptions près, nos documents n'ont pas à notre connaissance été publiés jusqu'ici. Ces exceptions sont les Nos XVII, XXV et XLII de Sahagun et tous les documents provenant du monastère de San Pedro de Eslonza. Le doc. XVII a été reproduit par M. Fernández Guerra, Fuero de Arvilés p. 68, les deux autres

documents de Sahagun se retrouvent dans la Historia del real monasterio de Sahagún1 du père Escalona pp. 591 et 596, ceux de San Pedro de Eslonza dans le Cartulario del Monasterio de Eslonza, publié par D. Vicente Vignau. La reproduction de M. Fernández Guerra n'est guère fidèle et les deux autres publications précitées, n'ayant pas été faites dans un but linguistique, ne satisfont guère aux prétentions à l'exactitude minutieuse si nécessaire, lorsqu'il s'agit de textes devant servir de base à des recherches de ce genre. C'est là tout particulièrement le cas de l'ouvrage d'Escalona, qui appartient à une époque où la linguistique romane n'avait pas encore pris naissance 3.

On trouve pour certains documents des passages détachés reproduits dans l'Indice de los documentos del monasterio de Sahagún p. p. el Archivo historico nacional. Il va sans dire que nous avons tiré grand profit de cet excellent ouvrage, dont l'auteur est M. Vicente Vignau, l'éminent chef des Archives historiques.

3. Dans la reproduction de nos documents nous avons essayé de ne rien omettre qui puisse avoir quelque importance au point de vue linguistique. Les types différents de r et de s qu'emploient les scribes n'offrent qu'un intérêt paléographique et nous avons cru pouvoir nous dispenser de les reproduire. Autrement le seul changement que nous ayons introduit dans le texte, c'est l'emploi des initiales majuscules dans les véritables noms propres même lorsque l'original se sert de minuscules. Nous avons fait ce changement uniquement pour éviter au lecteur désireux de retrouver les noms propres la nécessité de parcourir le document entier. Mais nous n'avons pas étendu cet usage aux mots qui sont employés occasionnellement comme noms propres tout en gardant leur caractère de noms communs.

Les signes diacritiques, d'abréviation, etc., que, pour des

1 Madrid 1782.

2 Madrid 1885.

Plusieurs documents reproduits dans ce livre ont été utilisés par Gessner, Hanssen et d'autres encore; M. Morel-Fatio 1. c. relève tout particulièrement l'inexactitude de la reproduction du père Escalona.

4 Madrid 1874.

raisons typographiques, nous n'avons pu reproduire, se trouvent mentionnés après chaque document. On y trouve aussi les dimensions du parchemin ainsi que d'autres indications qui peuvent présenter quelque intérêt. Nous avons indiqué à l'aide de traits verticaux les lignes de l'original, et nous en avons toujours gardé les alinéas.

Quant aux abréviations, elles ont été d'une façon générale résolues, mais nous avons fait imprimer en italiques les lettres qui ne se trouvent pas dans l'original. Dans les cas où il ne résulte pas de la langue du document comment telle abréviation doit se résoudre, nous l'avons laissée sans changement. Ainsi nous n'avons jamais transcrit le signe qui correspond à la conjonction et, cette conjonction prenant souvent des formes différentes dans le même document.1 Autre exemple: les abréviations nro, uro ont été reproduites telles quelles toutes les fois qu'il ne résultait pas du contexte s'il fallait les rendre par nuestro, uuestro ou par nostro, uostro.

Nous avons classé nos documents d'après les monastères d'où ils proviennent en suivant dans chaque groupe l'ordre chronologique. Pour chaque document nous indiquons la date, le numéro qu'il occupe dans la collection d'où il est tiré, ainsi que sa qualité de particular (P) ou d' ecclesiástico (E). Pour les documents de Sahagun, nous renvoyons en outre au catalogue de M. Vignau, en citant le numéro de l'article de ce catalogue qui correspond au document en question, ainsi que le numéro de la page où se trouve cet article. Pour les documents d'Eslonza, nous renvoyons à la page du Cartulario précité, où le document se trouve reproduit.

4. Dans l'étude suivante, nous diviserons les chartes qui seront l'objet de nos recherches en trois groupes. C'est le premier de ces groupes que nous étudierons plus particulièrement. Il embrasse les chartes de Sahagun et peut être caractérisé comme le groupe oriental, tandis que le second groupe représente la région centrale, et le troisième, la partie occidentale du léonais, où la langue approchait fort du galicien.

Tous les documents du groupe I proviennent de Sahagun,

1 Voir p. 197.

mais, comme nous l'avons déjà dit, quelques-uns des documents provenant de Sahagun appartiennent aux groupes II et III. D'autre part, un certain nombre des documents de Sahagun appartenant au groupe I n'ont pas été rédigés à Sahagun même, mais à des endroits plus ou moins éloignés de ce centre. Si néanmoins nous les avons rangés dans le même groupe que les chartes écrites à Sahagun, c'est que leur langue porte d'une façon générale les mêmes caractères. Nous aurons l'occasion d'en relever les différences dans le chapitre où nous résumons les traits qui caractérisent aussi bien chacun des trois groupes principaux que les différents documents qui appartiennent à chacun de ces groupes.

Nous donnerons ici la liste de tous les documents, avec l'indication de la provenance de chaque charte et des renseignements sur la situation géographique du lieu de provenance, empruntés pour la plupart au dictionnaire géographique qui termine le catalogue de M. Vignau, et au grand Diccionario geográfico-estadístico-histórico de España y sus posesiones de Ultramar de M. PASCUAL MADOz.

Notons que la provenance de certains documents ne peut être déterminée d'une façon certaine, la localité où ils ont été écrits n'étant généralement pas indiquée et ne pouvant pas toujours être déduite du texte. Dans ces cas nous avons attribué la charte à l'endroit qui nous a paru considération prise des indications du texte le plus probable, en marquant toujours par un point d'interrogation que notre localisation est hypothétique. Cette localisation est certainement dans une certaine mesure arbitraire, mais ne souffrira guère d'inexactitudes assez grandes pour pouvoir porter préjudice à la dívision principale que nous avons établie. Ces inexactitudes sont en tout cas rendues moins sensibles par notre chap. III, qui permettra de comparer l'ensemble des traits dialectaux de chaque charte avec les autres.

5. Tableau géographique des documents.
Groupe I.

Doc. I, V, VI, VII, X, XI, XV, XVI, XIX, XX, XXI, XXIII,
XXIV, XXV(?), XXVI, XXVII, XXXI, XXXII, XXXIV (?),

XXXV (?), XXXVII(?), XL, XLI, XLII, XLIX, L, LI,
LIII, LVII, LX, LXI, LXII, LXIV, LXV LXXII, LXXIII,
LXXIV Sahagun.

Doc. III Feres (?) Cette ville s'appelle dans les registres du monastère Feles ou Feres de Toro, maintenant Villaeles. Prov. de Palencia (II 1.), partido judiciario de Saldaña (2 l.).1

Doc. VIII, XXXVIII(?) Villanueva de San Mancio. Prov. de Valladolid (81.), part. jud. de Medina de Rioseco (1 1.) Doc. IX, XXX(?), XXXIX Piasca. Prov. de Santander, part. jud. de Potes, ayuntamiento de Cabezón de Liébana, Doc. XIII(?) San Felices de Ceya à présent Saelices. Prov. de Valladolid, part. jud. de Villalón, situé sur la rive gauche de la Cea.

Doc. XVIII(?) Pedradiello. «En los registros del monasterio hay un pueblo que se titula Pedradelo, que el texto dice que estaba junto al camino de Palencia. ¿Será Pedredo, en la prov. de León, part. jud. de Astorga?» Vignau, Indice p. 664. Il parait pourtant plus probable que l'endroit dont il s'agit dans ce document était situé en Palencia près de Carrion.

Doc. XXII, XXXIII Nogar, à présent Nogal de las Huertas, prov. de Palencia (8 1.), part. jud. de Carrión de los Condes (11.). Situé sur le Carrión.

Doc. XXIX Villa Garcia. Prov. de Valladolid (2 1.), part. jud. de Medina de Rioseco (21.), situé sur la rive gauche du Seguillo.

Doc. XXXVI, XLVI, XLVII, LIV, LVIII (cf. § 77) Galliguiel los. Galleguillos est situé dans la prov. de Léon (91.) part. jud. de Sahagun (1 1.), sur la rive gauche de la Cea. Doc. XLV Juara, maintenant Juara de Cea, prov. de Léon, part. jud. de Sahagun.

Doc. XLVIII, LXIII, LXVIII Mayorga, à présent Mayorga de Campos, prov. de Valladolid (13 1.), part. jud. de Villalón (3 1.), sur la rive gauche de la Cea.

1 situé à 11 lieues de Palencia et à 2 lieues de Saldaña.

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