Immagini della pagina
PDF
ePub

1

M. Menéndez Pidal, Gram. §§ 54, I et 60, 2, part de la forme *plagitum, 1 qui aurait été syncopée de très bonne heure et qui aurait ainsi donné pleito. En partant de *plagitum, il est pourtant difficile d'admettre un développement pareil, si l'on considère que digitum, qui présente les mêmes conditions phonétiques, est devenu dedo. Il paraît plus probable que pleito est un mot emprunté au français où placitum avait la forme plait. (Cf. Gröber Arch. lat. Lex. IV p. 439.) Cette hypothèse explique toutes les formes. La finale, qui peut être o ou e ou qui peut manquer, n'a dans ce cas rien de surprenant, puisqu'un mot d'emprunt est adapté un peu au hasard aux habitudes de la langue qui l'adopte et présente souvent plusieurs terminaisons concurrentes. La réduction sporadique de ey à e est toute naturelle. Le c de certaines formes (plecto, etc.) doit être compris comme une graphie comparable à cocto pour coto (ex. XIII 23). La forme pleche enfin représente l'essai d'un notaire de donner une forme castillane à un mot qui lui paraissait avoir un aspect dialectal.

e fermé.

9. Le développement de e est en léonais le même qu'en castillan. Quelques cas isolés méritent pourtant une mention.

Doc. II, la préposition inter a pris la forme de vntre 1. 6 et de ontre 1. 9. Cette forme, ainsi que sa variante antre, ne paraissent pas avoir été rares dans l'anc. portugais et l'anc. galicien. M. Cornu attribue cet étrange passage à la position proclitique du mot (Gr. p. 946). Pour antre, il cite comme exemples analogues antrar du dial. de Tras-os-Montes et antruido, antroido du galicien, mais le passage à o n'est pas appuyé par d'autres exemples.

Doc. XCV 5, XCVI 7 et CI 65, on trouve la forme veiga, qui est la forme portugaise de l'esp. vega. M. Baist croit que ce mot est d'origine ibérique (Gr. 881), tandis que M. Schuchardt, Z. XXIII (1899) p. 186, le fait dériver du lat. *vica (pour vicem). M. Meyer-Lübke, Gram. I § 70, donne quelques autres exemples, où un e espagnol est en portugais remplacé par la diphtongue

1 Cf. Meyer-Lübke Gram. I §§ 523 et 531.

M. Leite de Vasconcellos, Revista lusitana VIII p. 69, croit à une influence de la part du mot ante.

2

ei (teiga, manteiga, taloiga, veiga, teima).1 On pourrait peut-être rapprocher de ces mots les formes azeymilas XCVI 11 et ceygo XLV 33, bien que ces mots au point de vue de leur origine soient différents des mots précités et entre eux.

Notons aussi les formes Domengues LXXVI 59, LXXXII 2, 37 LXXXV 52, XCIII 10, XCVII 20, et benefecio XC 27, 35, qui offrent deux exemples du traitement populaire de la voyelle i dans des mots où cette voyelle est généralement devenue ¿.2 Doc. LXXVI 13 heriedan est une forme analogique formée sur niego: negar, etc.

Pour les différentes formes de dictum, voir le chap. du verbe.

e ouvert.

10. Gessner constate, p. 5, que dans le léonais les voyelles ouvertes, et o, ne subissent pas la diphtongaison avec la même régularité qu'en castillan. Il explique ce fait par le caractère général du léonais, qui est d'après lui un dialecte intermédiaire entre le portugais et l'espagnol. M. Morel-Fatio, R. IV p. 30, confirme l'observation faite par Gessner à propos des voyelles ouvertes, mais il n'accorde à ce phénomène qu'une extension restreinte. Ces deux savants s'accordent à regarder la conservation de sans diphtongaison comme moins fréquente que celle de o. M. Menéndez Pidal, enfin, El dial. leonés, p. 17, regarde la diphtongaison de ę et de o comine un trait caractéristique du léonais aussi bien que du castillan. Le léonais moderne diphtongue en effet régulièrement les voyelles ouvertes, et il faut, d'après M. Menéndez Pidal, expliquer les formes avec ? ou non diphtongués de certains anciens textes et documents par l'influence du galicien. D'autre part, certaines formes qui montrent la voyelle diphtonguée dans des cas où en castillan elle persiste sans transformation 3, dépendent «d'une fausse correction du dialecte léonais parlé par des Galiciens», qui étaient habitués à remplacer leur et ę par ue et ie. M. Menéndez Pidal admet bien certaines différences entre le traitement des 1 Cf. Baist, Jahresbericht VI, I p. 397.

Cf. Baist Gr. 887: domingo.

8 Voir sous ? p. 207.

voyelles ouvertes en léonais et en castillan. Mais ces différences sont liées à des conditions spéciales.

Le tableau suivant montrera comment se comportent nos documents à l'égard de la diphtongaison de f. Quant aux formes normales de chaque document, nous n'en indiquons que le

nombre.

Tableau statistique.

I

Groupe I. Doc. I. 7ie; V, 2ie; VI, 3ie, alferiz 14; VII, 5ie nouenbre 13, tjne 17; VIII 3ie, Lorente 22, conuento 54; IX 7ie; X tierra 3, 5, terra 3; XI 2ie; XIII 1oie, Butello 12, Beringuela 36; XV 18ie, dont 5 f. conuiento; XVI 9ie, Perronella 41; XVIII 28 ie; XIX 7ie, conuento 16; XX, 1oie dont 2 f. conuiento; XXI 4ie; XXII ie; XXIII rie; XXIV 2 ie; XXV 1oie, pias 39 (Suppl.); XXVI 5ie; XXVII conuiento 3; XXX 7 ie dont 1 f. conuiento; XXXI 7ie dont 1 f. conuiento; XXXII 2 ie, dont 1 f. conuiento; XXXIII 9ie, offerenda 24; XXXV 2ie, xamello 9, Castella 13; XXXVI 2 ie; XXXVII conuentu 4; XXXVIII ie, conuento 3, 5, egua 32; XXXIX 2ie; XL 11ie dont 3 f. conuiento; XLI 14e dont 4 f. conuiento; XLII 6ie; XLV 4 ie, conuiento 5; XLVI 7ie; XLVIII 39ie dont 7 f. conuiento; XLIX 9ie; L 8ie; LI 2ie; LII rie, conuento 5; LIII 4ie; LIV 1ie, terra 11; LVI 7ie, neto 11, 21; LVII 17ie dont 1 f. conuiento, Lorente 5, 8, 26; LVIII 15 ie, inferno 16, tenente 22; LIX 6ie; LX 23ie dont 3 f. conuiento; LXI 9ie dont 3 f. conuiento; LXII 6ie; LXIII 8 ie, conuento 10, 43; LXIV 27 ie dont 3 f. conuiento, conuento 7, 50, mentre 25; LXV 24ie dont 6 f. conuiento; LXVI 4ie; LXVIII 21 ie; LXX 2ie, conuento 9; LXXII 30 ie dont 11 f. conuiento; offrenda 79; LXXIII 4ie, conuento 3, 34, 48, 50; LXXIV 16ie, novembre 15. Groupe II. Doc. XII 6ie, conuento 3, 44, manifesto 11; XVII 2 ie; XXVIII 5ie conuento 29; XLIII 9ie, conuento 4, 6, 7, 8, 26 etc., emelgo 96; XLIV 4ie dont 2 f. conuiento; LV 4ie, conuento 10, pendente 6; LXVII 2 ie, dezmo 18, erua 18; LXIX 2ie; conuento 3, 13, 23 etc., juramento 17; LXXI 4ie, conuento 7, 49, 53 etc.; LXXV 19ie dont 6 f. conuiento, obs! rienda 34; LXXVI 4ie, conuento 4, 70, 76, erno 33, 38, 42; LXXVII 15 ie dont 4 f conuiento, muler 4, 14, 27; LXXVIII 11e dont 2 f. conuento, ueyo 53; LXXIX 5ie, conuento 6, 11, sempre 11 (mais siempre 8), parentes

4, inferno 19, Castella 28; LXXX rie, tenente 20, 20; LXXXI 6ie, conuento 3, 5, 36 etc.; LXXXII 2 ie, conuento 5; LXXXIII 17ie; LXXXIV 5ie; LXXXV 11ie, muler 3, 17, 28, 33 conuento 16, 21, 27; LXXXVI 2ie, conuento 4, 18; LXXXVII 9ie, conuento 3, 29, erno 26, 36, Lorete 36; LXXXVIII 2 ie, 1ia, conuento 4, ben 10, inferno 14, tenente 20, mente 26; LXXXIX 5ie, 1ia, conuento 4, conuen 6, tenente 29; XC 14ie, 1ia, Dezembrio 1, connuento 3, 17, 37 etc.; XCVI 5 ie, mentre 8 (mais mientre 3); IC 2ie.

Groupe III. Doc. II 2e; XIV 6ie, sempre 41; XCI 8e; XCII 3ie, zia, valente 2, pelago 6, teras 7, enffernu 15; XCIII 9e dont 3 f. conuento; XCIV 9e; XCV 10e dont 3 f. conuento; XCVII 4e; XCVIII 11е; C 7e dont dont 2 f. connuento, 1 f. auento; CI 33e dont 5 f. conuento, yera 3, ye (= est) 98, 101.

Ce tableau, dans lequel nous n'avons naturellement pas fait entrer les mots dont l'origine savante est manifeste, montre que, exception faite pour le groupe III, les formes où e n'a pas subi la diphtongaison, sont peu fréquentes dans nos documents. Quelques-uns des mots avec e qui y figurent doivent sans doute être considérés comme savants ou comme ayant subi une influence latine. Tels sont novembre VII 13, LXXIV, 15, Dezembrio XC, 1, Lorente VIII, 22, offerenda XXXIII, 24. On trouve tout particulièrement une influence latine dans certaines formules, qui, même dans des chartes espagnoles, étaient souvent écrites en latin c'est le cas du mot inferno LXXIX 19 et peut-être de tenente LXXX 20, 20. Le mot conuento se présente tantôt avec, tantôt sans diphtongue. Il faut y voir un mot savant subissant l'attraction analogique des nombreux mots où la diphtongue że était suivie de nt. Le mot renta (renda), qui conformément à son etymologie (rendita) ne se présente pas d'une façon générale avec diphtongue, a quelquefois subi la même influence. C'est ainsi que s'expliquent rienda LXXV, 34 et riendeda LXXXV, 12. - Manifesto XII, II est une forme analogique.

Passons à l'examen des mots dont l'ę n'a pas subi la diphtongaison, et qui ne sont pas susceptibles d'une explication par l'influence savante ou analogique. ou analogique. Un coup d'œil sur le tableau montrera que ces formes sont très rares dans les documents du groupe I, qu'elles sont plus fréquentes dans ceux du

groupe II, et que, dans le groupe III, elles forment la grande majorité. Dans presque tous les documents des deux premiers groupes contenant des formes sans diphtongaison, ces formes sont des exceptions, ie étant toujours la règle.

Dans le groupe I, le suffix -ellum figure sans diphtongaison XIII, 12 (Butello) et 36 (Beringuela)1 XVI 41 (Perronella) et XXXV 9 (Xamello), tous des noms propres susceptibles d'une orthographe ou même d'une prononciation conservatrice. Quant à alferis VI 14, nous avons noté ce mot arabe, parce qu'il figure souvent avec diphtongue, mais la forme non diphtonguée, qui est d'ailleurs celle qui a survécu, n'est pas caractéristique du léonais. Restent comme traces de la tendance à conserver la voyelle simple terra X 3 et LIV 11 egua XXXVIII, 32, neto LVI 11, 21, mentre LXIV 25. Notons que la plupart de ces chartes ne sont pas de Sahagun même, et qu'elles offrent encore d'autres particularités qui les distinguent des chartes de Sahagun.- La forme tjne < tenet VII 17 est probablement une faute du notaire, mais rappelle le bine (< bene) des Reyes Magos. Dans le groupe II, on observe la forme muler LXXVII 4, etc. et LXXXV 3, 17, etc., forme qui d'ailleurs est fréquente dans le groupe III. Nous croyons qu'il faut regarder ici l'ę de ce mot comme diphtongué et attribuer à une prononciation mouillée. Dans les deux chartes, l'ę est toujours diphtongué, et l'e mouillé peut facilement absorber le premier élément de la diphtongue. L'e non diphtongué est représenté par emelgo XLIII 96, pendente LV 6, dezmo LXVII, 18, erua ib. 18, juramento LXIX 17, erno LXXVI 33, 38, 42 LXXXVII 26, 36, ueyo LXXVIII 53, sempre LXXIX 11, parentes ib. 4, tenente(?) LXXX 20, 20, LXXXVIII 20, ben, ib. 10 conuen LXXXIX 6, mentre XCVI 8 (mais mientre 3) et Castella LXXIX 28. A ces formes viennent s'ajouter celles du doc. LXXVIII, qui ne diphtongue jamais, mais qui manque pourtant de plusieurs caractères occidentaux (cf. § 79).

Le groupe III enfin ne montre la diphtongaison que par exception. Le nombre considérable de formes avec e diphtongué

[ocr errors]

1 Ce nom se trouve écrit de la même façon dans quelques autres chartes, mais, remontant au suffixe -aria qui par dissimilation est devenu ela, il ne peut pas avoir grande valeur comme exemple de non diphtongué, bien que la forme Berenguela atteste une confusion avec -ęllam.

« IndietroContinua »