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chargés, je pensois qu'elles méritoient d'être décrites.

Etant revenu à Paris, j'ai cherché à connoître ce qu'ont dit en particulier, sur les bas-reliefs de Notre-Dame, les auteurs qui ont parlé des monumens et des curiosités que renferme cette église.

J'ai lu l'Histoire de la Ville et de tout le Diocèse de Paris, par M. l'abbé Lebeuf, les Dissertations du même auteur sur l'Histoire ecclésiastique et civile de Paris. J'ai consulté les auteurs même les plus anciens; ils donnent, tout au plus, des indications très-superficielles sur les objets que j'ai cherché à connoître.

La Description historiqué des Curiosités de l'Eglise de Paris (in-12, 1763) parle à la vérité de quelques bas-reliefs qui sont du côté du cloître; mais l'auteur a négligé tous les autres: il décrit avec le plus grand détail les ornemens d'église, les tableaux et même les tombeaux et les épitaphes.

En 1768, il a été imprimé un ouvrage in-fol. intitulé: Description historique et chronologique de l'Eglise métropolitaine de Paris, etc. (1). Je n'en ai trouvé que deux

(1) Chez M. Delormel, imprimeur-libraire, rue du Foin S. Jacques.

exemplaires, l'un à la Bibliothèque du Roi, l'autre chez M. Brial, de l'Institut, ancien bénédictin de l'abbaye de Saint-Germain (1). Cet ouvrage est orné d'un grand nombre de gravures, et suivi des vies très-détaillées et des portraits des évêques de Paris et des chanoines les plus connus. Il a 494 pages sans compter les gravures. (Un second vo» lume étoit annoncé.) Je m'attendois à y trouver des détails sur tous les bas-reliefs qui appartiennent à cette église. Je citerai plus bas le peu que l'auteur en a dit.

M. Gilbert, auteur d'une Description historique des Curiosités de l'Eglise de Paris, publiée en 1811, dans le Magasin Encyclopédique, a recueilli d'immenses matériaux sur les faits et les monumens relatifs à cette église. Il pourroit en écrire l'histoire d'une manière intéressante, ce qui n'est sans doute que renvoyé à un autre temps. Les détails que j'ai cherché à connoître étoient étrangers à l'objet qu'il vouloit remplir alors.

Je commence ma description par le

(2) M. Gilbert en a vu un troisième, à Sens, chez M. Tarbé, imprimeur libraire. On voit, sur le frontispice de ce dernier exemplaire, le nom de l'auteur qui est M. Charpentier, avocat; et la date de 1757 y est marquée au lieu de celle de 1768.

grand portail qui tourne du côté de la Place.

Ce Portail est remarquable par son éléva tion et par ses trois grandes portes qui sont faites en enfoncement et ornées de quantité de figures en pierre, travaillées en relief, dont un grand nombre a rapport à l'histoire du Nouveau Testament.

Au haut de la grande porte du milieu est représenté le jugement dernier. Les Anges sonnent de la trompette. Ils sont au dessous des élus et des réprouvés, et l'on voit les tombeaux s'ouvrir. L'action n'est pas encore terminée, et l'artiste a voulu faire connoître que le dernier jugement est encore en instance. Les Anges continuent à sonner de la trompette, et les morts à ressusciter (1).

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(1) Les prédicateurs du douzième siècle, ceux même du quatorzième ont pris le plus souvent pour les sujets de leurs sermons le jugement dernier. Le texte de tous les sermons de Saint-Vincent Ferrier étoit, ecce venit finis universæ carni. Une opinion assez généralement répandue s'étoit établie en Occident, que la fin du monde arriveroit à la fin du dixième ou au commencement du onzième siécle on crut ensuite qu'elle arriveroit à la fin du treizième siécle: et à l'epoque où préchoit SaintVincent Ferrier, c'est-à-dire après le milieu du

Dans la partie la plus haute est NotreSeigneur assis sur son trône, accompagné de deux Anges, dont l'un tient la croix, et l'autre la lance et les cloux qui ont servi à sa passion. D'un côté est la Vierge à genoux, et de l'autre S. Jean l'Evangéliste. Le contour des arcades est orné de figures d'Anges, de Prophètes et de Saints. Plus bas, à la droite du spectateur, sont les réprouvés que le Démon, avec une chaîne ou une barre, conduit en Enfer. L'Enfer est représenté dans cinq compartimens qui sont à la suite; on y voit les flammes auxquelles sont livrés les damnés; ils sont plongés dans une mer de soufre et de feu; les Diables les y font entrer à coups de fourches: d'autres réprouvés sont emportés par des chevaux indomptés, ou foulés aux pieds par les Démons, ou pressés entre leurs jambes; d'autres Démons.

quatorzième siècle, on croyoit, dans les royaumes chrétiens de l'Europe, que la fin du monde auroit lieu à la fin de ce même siécle. Le jugement dernier fut représenté à ces différentes époques sur les façades des principales églises. Le même sujet fut sculpté sur un grand nombre de tombeaux. Le seul ancien mausolée qui reste à Notre-Dame, e que` l'on voit en entrant dans la nef à gauche, représente le même sujet. Il est du quinzième siècle. Tome V, Septembre 1815.

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leur donnent des coups de fouet ou de massue. Les Diables ont des têtes affreuses et des corps hideux. De l'autre côté, dans des compartimens égaux, sont les élus et les Saints; mais l'artiste a mieux réussi à rendre l'Enfer effroyable, qu'à représenter les délices du Paradis. Il est plus aisé de peindre la douleur, l'effroi et des figures effrayantes, qu'une joie douce; la beauté et la régularité des formes étoient inconnues à cette époque.

La porte étoit carrée et séparée en deux parties par un pilier. Au dessus du pilier, on voyoit sortir, de la terre ou des tombeaux, des morts de toutes les conditions. L'état de plusieurs d'entre eux étoit désigné par des casques, des mîtres et des chaperons. Ils étoient dans un vaste champ; au milieu de ce champ de mort étoit S. Michel pesant les ames dans une balance; et deux Démons, dont l'un grand et l'autre petit, vouloient faire pencher la balance; enfin, sur le pilier, étoit une grande figure de J. C. portant le livre des Evangiles, et donnant sa bénédiction, ce qui terminoit l'action,

Au lieu de cette porte carrée, M. Soufflot, architecte, chargé, en 1771, de faire une porte nouvelle pour l'entrée des Rois et des autorités, a détruit le pilier, et enlevé ce qui étoit au dessus. Il a construit une porte

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