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sur les Etablissemens de M. de Fellenberg à Hofwyl, en Octobre 1814.

RAPPORT sur l'Institut d'Education des Pauvres à Hofwyl, rédigé par M. Antoine RENGGER, au nom de la Commission établie pour l'inspection de l'Etablissement. Deux brochures in-8.°. A Paris, chez J. J. Paschoud, libraire, rue Mazarine, n.o 22; et à Genève, chez le même, imprimeur libraire. 1815.

La Suisse possède deux Etablissemens singulière ment remarquables, dignes l'un et l'autre de fixer les regards du philosophe qui médite sur la régénération si nécessaire des mœurs sociales, et toute l'attention des gouvernemens éclairés : je veux parler de l'Institut d'Yverdun, fondé et dirigé par M. Peslalozzi, et de l'Etablissement de M. de Fellenberg à Hofwyl. Nous avons entretenu nos lecteurs de la première de ces Institutions, dans un Article fort étendu à ce sujet, sur un Ouvrage de M. Jullien (1); et nous avons reproduit cet Artícle dans notre Lettre · sur l'Etablissement d'Education d'Yverdun, publiée ...en 1814 (2).

1.

Nous dirons peu de chose ici sur les Etablissemens célèbres d'Hofwyl, qu'un grand nombre d'écrits ont

(1) Voyez le Magasin Encyclopédique, année 1813, t. 2, p. 455-466; et t. 5, p. 198-221.

(2) Brochure de 46 pages in-8.o; chez J, J. Paschoud, aux adresses des deux Rapports ci-dessus annoncés.

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suffisamment fait connoître, et notamment la Correspondance entre M. Charles Pictet, MM. les Rédacteurs de la Bibliothéque Britannique, M. de Fellenberg lui-même, et plusieurs autres personnes, dont les lettres ont été insérées dans les cahiers de la Bibliothéque Britannique.

1

C'est une tâche bien agréable pour l'ami des hommes que celle d'occuper le public de ces utiles. institutions qui font tant d'honneur à l'humanité. Qui ne s'arrêteroit surtout avec complaisance sur le spectacle consolant de quelques philanthropes livrés avec un zèle rare et un entier dévouement aux importans et laborieux essais de quelques-unes de ces méthodes régénératrices dont la décrépitude de l'ordre social et l'excès d'une civilisation corrompue ne font que trop sentir le besoin dans la pratique de l'éducation? En lisant le premier des Rapports que nous annonçons, on ne verra pas sans une vive satis faction le noble usage que fait un grand Prince, des moyens que possède la puissance, d'encourager et de récompenser les bonnes actions et les généreuses entreprises. Voici le texte de la Lettre écrite à M. de Fellenberg par S. M. l'Empereur Alexandre; cette pièce mérite d'être citée :

MONSIEUR,

« Les travaux salutaires au genre humain dont ❝ vous vous occupez avec tant de succès depuis « nombre d'années, les résultats importans qu'ils ❝ont déja produits, et ceux que l'humanité peut « encore s'en promettre à l'avenir, ont dû nécessai-, rement fixer mon attention, et vous faire mériter

"toute mon estime. J'ai vu avec satisfaction que ❝ votre système d'Agriculture et d'Education réunis<< soit le double avantage de perfectionner en même « temps la culture et le cultivateur. Désirant vous « donner un témoignage de l'intérêt que je prends « au succès et à l'extension d'aussi nobles travaux, « je vous crée Chevalier de l'Ordre de S. Wladimir de la quatrième classe, dont je vous transmets la « décoration, et je me plais à vous assurer de ma ❝ considération pour vous. >>

«Vienne, le Novembre 1814.

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« Signe ALEXANDRE. ".

Les Etablissemens d'Hofwyl comprennent 1.o une ferme destinée à servir de modèle; 2.o une ferme expérimentale pour les essais; 3.° une fabrique d'instrumens aratoires; 4.° un atelier pour le perfectionnement des moyens mécaniques de l'agriculture; 5.° une école d'industrie pour les pauvres; 6.° un Pensionnat pour les enfans nobles; 7. un Institut. d'agriculture théorique et pratique; 8. enfin, une école normale. « Il n'est aucune de ces parties qui «ne gagne, dit le Rapporteur, par la proximité « et le concours de toutes les autres..... Les divers « établissemens d'Hofwyl forment un tout, dans <«<lequel chacun d'eux s'enrichit des ressources des « autres. Le bien s'opère à moins de frais et d'une «manière plus complète que cela ne pourroit être « sans l'avantage de secours mutuels.

« L'idée de régénérer, par l'éducation, les mœurs «et les caractères, suppose qu'on agit à la fois «sur les hautes et sur les basses classes de la so◄

ciété. Envain s'attacheroit-on à répandre chez << celles-ci les habitudes morales et les connois«sances utiles, si ceux qui doivent influer sur le «sort des peuples demeuroient indignes de cette «destination. M. de Fellenberg s'attache à les y «rendre propres par le développement complet « des facultés, par une éducation morale et reli◄ «gieuse et par une instruction qui embrasse une « grande variété d'objets, par une instruction qui soit proportionnée, non-seulement avec l'étendue «de moyens des élèves, et avec celle de leurs

relations et de leurs devoirs, mais encore avec « les lumières du siécle. Son institut est monté et « dirigé en conséquence. »

Le Rapport de M. Rengger est tout entier consacré à l'institut d'éducation des pauvres, et ce Rapport, quoique ne traitant que d'une seule branche des établissemens d'Hofwyl, n'inspire pas moins le plus haut degré d'intérêt. Dans cet institut est un homme tellement propre à la tâche dif ficile dont il s'est chargé, si généreusement dévoué, entraîné par un zèle si constant, d'un héroïsme si étonnant, qu'il est vraiment à craindre que, malgré le vif désir de M. de Fellenberg, de voir se reproduire de pareils établissemens, la chose ne soit peut-être impossible, attendu qu'il paroît bien peu vraisemblable de rencontrer à volonté des instituteurs de cette trempe. Cet homme vertueux et rare se nomme Verhli. O vous chez qui l'égoïsme a desséché le cœur, vous qui ne croyez plus à la vertu, allez à Hofwyl contempler jusqu'où peuvent aller le saint amour de l'humanité, la sublime passion du bien et le

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noble désir de concourir au bonheur de ses semblables!

Le Rapport de M. Rengger est publié au nom d'une Commission établie pour l'inspection de toutes les parties de l'Institution de M. de Fellenberg; Commission créée sur sa demande, chargée de surveiller tous les détails des établissemens, d'en constater perpétuellement la situation, d'en suivre et favoriser les progrès et l'amélioration, et surtout d'aviser aux moyens de rendre l'existence de cette Ecole et la propagation de ses principes, indépen. dantes des circonstances particulières et de la vie de son fondateur. Combien n'est-il pas à désirer qu'elle réussise à remplir l'objet de sa création.!

G. M. RAYMOND

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