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Sarma, pour l'instruction de ses élèves; les lundi, mercredi, et vendredi, à deux heures et demie.

Langue et Littérature grecques. M. GAIL, Membre de l'Institut, expliquera d'abord Homère, les mardi, jeudi et samedi, à neuf heures.

Langue ét Philosophie grecques.-M. THUROT expliquera le Gorgias de Platon et les premiers Livres de l'Odyssée d'Homère, les mardi, jeudi et samedi, à trois heures.

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Eloquence latine, M. GUEROULT expliquera le Plaidoyer de Cicéron, pour Sextius; il verra ensuite l'invective du même orateur contre Vatinius, les lundi, mercredi et vendredi, à onze heures.

Poésie latine. M. Tissor, Professeur, expliquera les Satyres, les Epitres d'Horace, et des morceaux de Lucrèce, de Juvénal, de Lucain et de Clau dien, les lundi, mercredi et vendredi, à une heure. Littérature française. M. ANDRIEUX, Membre de l'Institut, donnera des Principes généraux de Littérature, appuyés d'exemples pris particulièrement dans les écrivains classiques français, les mardi, jeudi et vendredi, à trois heures.

THÉATRES.

THEATRE FRANÇAIS.

Démétrius, tragédie en cinq actes, jouée le 31 Octobre.

Ce n'est ni Démétrius-Poliorcete, ni Démétrius Nicanor, le Cynique, que l'auteur a mis sur la scène. C'est sans doute le héros dont parle Justin dans son trente-septième livre, et que Thomas Corneille a nommé Ariarate dans sa Laodice. Métastase avoit abordé le même sujet sous le nom de Démétrius-Soter, et c'est ce même Roi de Syrie qui fut envoyé à Rome en ôtage et qui s'en évada miraculeusement pour venir reconquérir son trône, que M. DELRIEU reproduit aujourd'hui sur la scène. Démétrius-Soter, dans l'histoire, trouve

sa

couronne usurpée par son oncle; et Métastase parle de cet usurpateur; le tragique moderne sub stitue à ce traître une traîtresse. Laodice a fait empoisonner son époux Seleucus, Roi de Syrie, par Héliodore, son ministre, et elle a livré, comme ôtage aux Romains, Démétrius, fils de ce prince et fruit d'un premier lit. Laodice a cra par ce moyen régner, et laisser la couronne d'Arménie et celle de Syrie à Antiochus, son propre fils. Elle ne pense donc plus qu'à s'unir à Stratonice, qu'elle ne sait pas être l'épouse secrète de

Démétrius, auquel Séleucus l'avoit destinée. Je

yeux, dit Laodice,

Je veux qu'Antiochus soit son plus ferme appui ;
Il combattra pour moi, je régnerai pour lui.

Ce partage a fait rire le parterre.

Stratonice, jusqu'alors captive, recouvre la liberté, sous la condition d'épouser Antiochus. Mais cet Antiochus, digne d'une meilleure mère, promet soudain de servir la cause de Démétrius, son frère, et de sa belle-sœur. Laodice, qui n'en persiste pas moins dans ses projets, prétend que, si Stratonice veut rester fidèle à Démétrius

Sa main les unira dans la nuit éternella.

Héliodore, qui s'étoit chargé d'empoisonner autrefois le Roi, vient annoncer le trépas de Démétrius; et ce nouveau crime, qui a été ordonné par la Reine, passe pour être l'ouvrage des Romains. Cette nouvelle accable le vertueux Antiochus, qui jure

De ne point recueillir le fruit d'un tel forfait.

Jusqu'ici on trouve un peu de tout. Métastase et Thomas Corneille, sont mis à contribution; c'est maintenant au tour de Piron.

Démétrius, échappé aux coups des assassins et sous le nom de Pharasmin, prince sarmate, exilé par le feu Roi, vient lui-même annoncer sa mort, et déclarer que c'est lui qui a donné à Démétrius le fatal breuvage. Vingt ans d'absence ont rendu

le prince méconnoissable aux yeux de ses ennemis, et même à ceux de sa femme: et, comme la Reine ne le reconnoît pas, il lui fait le récit de la fin tragique de Démétrius de la même manière que le roi de Suède apprend à l'usurpateur de son trône comment il a tué Gustave.

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Laodice ordonne à Démétrius d'annoncer la nou.velle de cette mort à Stratonice, qui ne peut croire les Romains coupables d'un tel crime. Générosité feinte de la part de Laodice; elle offre encore à la princesse la couronne et son fils: nouveau refus de Stratonice. Mais le peuple et l'armée se soulèvent, le bruit du retour de Démétrius s'est répandu par les soins d'un ami qui ne l'a jamais quitté, et tout fait craindre une révolte sanglante. Laodice charge spécialement PharasminDémétrius, d'aller combattre les mutins.

Avant de partir, Démétrius, reconnu de Stratonice, lui dévoile ses projets; mais Laodice reçoit l'avis secret de Rome que Démétrius respire en"core, et elle ordonne aussitôt le supplice du prince -sarmate qui l'a trompée par une fausse nouvelle; l'armée marche vers le palais; Démétrius, traduit devant le conseil des Mages, est reconnu et proclamé Roi. Il pardonne à Laodice; et la Reine se poiguarde elle-même,

Elle rend à l'état l'héritier légitime;

Enfin la vertu règne où commandoit le crime.

Ces deux vers ont été vivement applaudis, ainsi que celui-ci :

Il faut peser un sceptre avant de le porter.

Nous avons déja indiqué quelques ressemblances avec des ouvrages connus. Passons aux autres défauts que l'on reproche à la pièce nouvelle. Le rôle qui a paru généralement le moins bien fait, c'est celui de Démétrius. Comment un prince lé gitime, qui est si miraculeusement sorti des fers des Romains, vient-il s'amuser à prendre un faux nom, et à perdre, dans une cour où il sait n'être point en sûreté, un temps bien précieux? Comment un prince, dont on vante la noblesse, la bravoure, et la loyauté surtout, peut-il se résoudre à dissimuler longtemps avec une belle-mère, sa plus mortelle ennemie, et vient-il bassement lui faire des protestations de fidélité, indignes du caractère d'un héros. C'est en vain, lorsqu'il est seul au second acte, qu'en parlant de la Reine, il dit au Ciel :

Tu mis pour la frapper la foudre dans mes mains.

Qu'attend-il donc pour frapper? Si Antenor, l'ami qui lui est dévoué, soulève de peuple et l'armée, pourquoi Démétrius ne se met-il pas à la tête de ses partisans? Il se reprend ensuite, et ajoute :

Quoi! jusqu'à l'artifice il faut que je descende?
La justice le veut.

Il est singulier que la justice veuille qu'un héros descende jusqu'à l'artifice que le droit le plus sacré enfin lui commande de prendre le nom d'un Sarmate, d'un traître. Le principal personnage est donc dans une position fausse, de là ces longs et

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