Nous n'avons à noter que deux ex.: doc. LXVI 17 cartes partides. Dans le même doc. on trouve des formes ordinaires en -as. 28. Dans ce §, nous réunissons diverses formes où une voyelle atone s'est développée d'une façon qui n'est pas conforme au castillan. Insimul se trouve sous la forme de en sembla doc. XII 19, XVII 5, LXXXIII 3, LXXXVII 26, XCIV 13, 35. M. Gessner fait mention de cette forme p. 32 en parlant de estoncia pour estonces, forme qui ne figure pas dans nos documents. L'a de ensembla est sans doute dû à l'influence des adverbes en -a contra, nunca, fuera, etc. qui ont provoqué mientra pour mientre.1 Alfierez revêt doc. IX 15 la forme de alfieras. Razon apparait comme rezon doc. XXXIX 7 et LXX 17, 41. Les mots suivants s'expliquent peut-être par une dissimilation ou par une assimilation vocalique: I. Dissimilation: Taresa L 31, osuras LXI 5, veluntad LXXXII 23. 2. Assimilation: auinideros XXV 3, ffelegresa XLII 27, Sauastian LXIV 2, defenetiua LXIX 34, Bortholote LXXVI 74, sobrodichos LXXXI 29, 45, 47, Sauastianes LXXXVI 2, 3, Bortolame LXXXIX 30, 43, 46 etc., Vallasquez CI 117. Espital, XLV 20, dépend d'une confusion de l'ospital avec lo spital. Quant à yglesa LXXVIII 10, 13 etc., l'i initial, qui est castillan, dépend probablement d'une dissimilation, puisque dans les formes léonaises où la voyelle tonique est i, l'initale reste e. Conçele LXXXI 47, Remonde LXXXVIII 29 et camarere XLV 32 paraissent être des formes étrangères. Meyrino XCI 25, XCV 31 et C 46, enfermeyria XCVII 6 montrent que l'a initial + y est traité dans la région occidentale de la même façon que l'a tonique.3 1 Cf. Menéndez Pidal, Gram. § 128, 4. 2 Voir p. 201. 3 Cf. p. 187. Notons enfin les formes suivantes: eniuersario LXVI 13, iodios XXIII 10, LXXIX 34, mogier LVI 6, ioys LXXIX 24, 32 encuria XCV 15, Orraca XCVII 2, 17. Quant au passage de e et de o initiaux à i et u sous l'influence d'un y suivant, nous en parlerons sous le verbe. Voyelles atones en hiatus. 29. En général, l'hiatus est traité en léonais comme en castillan. Il y a pourtant un certain intérêt à regarder un petit nombre de mots offrant un hiatus d'origine romane. Ce sont d'abord deux mots où il s'agit d'un hiatus entre deux voyelles de la même valeur, provenu par la disparation d'un y, mais placé à l'encontre du cas rey, ley, etc.,1 avant l'accent. Ces deux mots sont medietatem et sigillum (avec sigillare). Quant à medietatem, nos documents en offrent les formes suivantes: mjtat Groupe I Doc. VII 17; Groupe II Doc. XXVIII 12. mejtat Groupe I Doc. VII 17. meetat (meetad) Groupe I Doc. XIII 7, 10, 13, XVIII 42, 42, XXIII 21, 21, XXVI 25, XXXIX 23, XLII 15, 18, XLIX 25, 27, LVII 31, 31, 32; Groupe II Doc. XLIV 16, LXVII 22, LXXV 6, 11, 15, 25; Groupe III Doc. XIV 3, 10. meatat (meatad) Groupe I Doc. XXII 12, 13, 16 etc., LXII 18, 19, 20, LXIV 17, 30, 31, 46, 47, LXV 56, 57, LXVIII 34, 34, 50; Groupe II Doc. LXVII 17, LXIX 10, 14, 21, 24, 31, LXXVIII 8, 8, 9; Groupe III Doc. XCI, 11, XCII 5, C 23, 25. metad (metat) Groupe I Doc. XXVI 14, 15, 20, XXXIX 11, XLIX 19, 20; Groupe II Doc. LXXXVII 7, 8, 24, XC 7, 10, 13. Comme on le voit, le même document écrit quelquefois meetat et (avec contraction) metat. Au lieu de la contraction apparaît vers la fin de la période une dissimilation qui produit 1 Voir p. 223 ss. la forme meatad, qui d'ailleurs est fréquente dans l'ancien espagnol. La forme mjtat est rare, et quant à meytat, nos documents n'en offrent qu'un seul exemple. On pourra tirer du tableau précédent la conclusion qu'il n'est guère permis de juger avec M. Baist, Gr. p. 895, meytat de la même façon que rey, etc., et aussi que le t ne peut pas dépendre du y, comme le croit M. Menéndez Pidal, Gram. § 54, I, où il explique mitad par une syncope très ancienne après laquelle l'y aurait empêché le passage de t à d. Nous croyons que le mot n'est pas entièrement populaire, et nous rappelons à ce sujet qu'il en est de même de l'adjectif medio.1 Dans sigillum, sigillare, g est régulièrement tombé et les formes seello, seellar se sont développées de différentes façons: seello, seellar Groupe I Doc. XV 44, 48, (seellar), XXIX 32 (seellamos), XXXIII 48, 49, XLII 82, 85, 87, LII 12, LX 99 (scellar), 99, LXI 15 (seellada), 15, 16 (seellada), 16, LXIII 47, 51 (seellada), LXIV 56, 59, 62, LXV 66, 69, 72, 85 (seellassen), 85, LXX 44, 46; 44, 45 (seellada), LXXII 86, 88, 91; 86, 91 (sseellada), LXXIII 50, 50 (sseellada), LXXIV 48, 50; 48, 49 (sseellada); Groupe II Doc. XXVIII 42, XLIII 60 (seelar), LV 6 (seellada), LXVII 28; 27 (seellar), LXIX 38 (seellada), LXXI 72, 75; 71 (sseellada), 74 (sseelar), LXXV 39 (seellallas), LXXIX 24, 26, LXXXI 46, 48, 49, XCVI 16 (seeleymos); Groupe III Doc. XIV 42, 44. sello Groupe I Doc. XV 44, 45, XXIII 31 (sellero), LI 42 (sellero). seyello Groupe I Doc. XV 46, 46, 48, XXIX 32, 33, XXX 42, 43, XL, 30, XLI 69, 72, 73, XLVIII 68, 69, L 79, 80, LIII 23, LVII 81, LIX 25, LXIII 47, 52; Groupe II Doc. XLIV 22, LV 6, LXXV 39. sielo (siello) Groupe II Doc. XLIII 61, 63, 64, 65, 67; LXIX 38, XCVI 16. saelo Groupe II Doc. LXXVII 59, 62. La forme la plus fréquente est seello, scellar, qui par contraction est devenue sello, sellar et par dissimilation sielo et 1 Cf. Menéndez Pidal, Gram. § 53, 3 note. saelo. La fréquence de la forme seyello et l'absence totale de seyellar, etc., ainsi que la présence de seyello et seellar dans le même doc. (XV, XXIX, LXIII; LV, LXXV) paraissent indiquer que y après une est resté plus longtemps devant la voyelle accentuée que dans les autres positions. Lorsque deux voyelles différentes se trouvent en hiatus, elles gardent généralement leur valeur respective pour former plus tard une seule syllabe au lieu de deux. Il n'y a ici qu'un mot qui nous intéresse, parce qu'il offre un développement particulier au dialecte léonais. C'est le mot regina, dont voici les formes: reyna (reina) Groupe I Doc. IX 15, XIII 37, XVIII 37, 38 XXXI 18, XXXVIII 41, XLI 76, XLII 104, XLVI 28, XLIX 47, L 69, LVI 27, LVII 56; Groupe II Doc. XII 31 LIX 17, LXXX 20, LXXXIV 26, LXXXIX 27, 29. rina Groupe I Doc. XXV 20, 21, XXXVI 19, XLVII 18, XLVIII 76, LIV 35, LVIII 18; Groupe II Doc. XLIII 69, LXXVI 68, LXXVII 17, LXXXV 37, 37, 39, 41. La forme rina est évidemment le résultat d'une contraction de reina. Elle se trouve presque exclusivement (exceptions: doc. XLIII et LXXXV) dans les documents qui rendent regem par re, mais plusieurs documents qui ont re présentent pourtant reina sans contraction. Que la forme rey empêche en général le passage de reina à rina, cela dépend probablement de ce qu'on prononçait un y devant le i en regardant le mot comme un dérivé de rey+ina. La forme rijna du Fuero Juzgo représente une étape intermédiaire entre reina et rina, l'e ayant été assimilé à l'i. Mentionnons enfin la tendance à intercaler un y qui se montre dans Migayel(es) XLVI 42, XLIX 10, 55, LXXV 27. La forme ordinarie est Migael. C. Consonnes. y intervocalique. 30. En parlant du y latin intervocalique, nous parlerons aussi de dy, vy, gy et de g devant e, i, tous des phonèmes qui sont devenus un y simple d'assez bonne heure pour suivre le développement de cette consonne. A l'intérieur du mot, g tombe devant e, i, tandis que y, dy tombent après ces voyelles. Voilà la règle que donne M. Baist, Gr. p. 899, et qu'il confirme par les exemples suivants: mear<mejere, deseo<dissidium, sello, seello< sigillum, hastio<fastidium, veo<video, peor<pejorem, vaina<vaginam, sacta<sagittam, cincuenta, cincuaenta quinquaginta, reina<reginam, leer<legere, etc. Avant ce passage, ye final était pourtant devenu y: rey, ley d'où reyes, etc. au lieu de rees. M. Menéndez Pidal, Gram. § 43, partage l'avis de M. Baist,1 mais constate que y persiste devant une voyelle postérieure: mayor, ayunar<jajunare (pour jejunare), mayo. En somme ces règles s'appliquent aussi au léonais, tel qu'il est représenté par nos documents. I importe pourtant d'examiner certains cas particuliers. M. Gessner fait remarquer, p. 16, qu'en portugais y intervocalique disparaît quelquefois dans certains cas, dont on trouve des exemples aussi en vieux léonais. C'est ainsi que le pg. a mor, vpg. moor<majorem, et que dans l'Alexandre on rencontre souvent maor, maoral et encore v. 1630d mao (<majo), v. 1197 b audar<adjutare. Nos documents prouvent qu'il y avait une forte tendance dans le léonais à faire disparaître l'y entre a et o tonique, mais ils n'offrent pas d'exemple analogue à mao. Le mot qui vient surtout en considération, c'est majorem, mais il y a aussi des dérivés de ce mot. Le tableau suivant montrera la fréquence des deux formes, celle avec et celle sans y. Formes avec Y: Groupe I Doc. VII major 18; XIII mayor 25, 39, 40; XV mayor 47; XVI maior 17, 18; XVIII mayor 3, 43, mayordomo 41; XX major 2; XXIII mayor 15; XXVII mayor 16, 16; XXXI major 20, 25, 27; XXXVI mayor 22; XXXVIII mayordomo 36, mayor 43; XLV major 3; XLVI majordomo 30; XLVII mayor 20; XLVIII Maiorga 4, 5, 13, 70, 72; XLIX mayor 51; L mayor 36, 40, foyales 41; LIII mayor 2, 7, 11, 1 Pour rey etc. voir p. 223 ss. |