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AVIS

DU LIBRAIRE-ÉDITEUR.

LA première édition du Traité du choix des livres, par M. PEIGNOT, avoit paru en 1817, 1 vol. in-8° de xx-295 pages. Quoique ce ne fût qu'un simple essai, comme le prouve le peu d'étendue du volume, cette édition fut épuisée sur-le-champ. Nous comptions en donner une seconde en 1818, quand l'auteur nous fit observer qu'il étoit peutêtre à propos de différer, parce que, la librairie française et les presses de la capitale commençant alors à prendre une activité extraordinaire, l'émulation alloit sans doute produire de nouvelles éditions des meilleurs ouvrages tant anciens que modernes, qui, grâce aux progrès de l'art et du goût typographique, au zèle et aux lumières des écrivains-éditeurs, pourroient, sous tous les rapports, être dignes de l'attention des vrais amateurs; il fallut donc attendre, pour pouvoir mentionner ces éditions dans le nouveau choix des livres, si elles justifioient les espérances qu'on avoit conçues, d'après l'impulsion générale donnée à cette branche de commerce. Les conjectures de M. Peignot s'étant vérifiées pendant les quatre dernières années qui viennent de s'écouler, il a entièrement refondu son premier travail, lui a donné beaucoup plus de développement dans la partie littéraire, dans les notices, et les recherches en tous genres, mais surtout dans la partie bibliographique, où tout ce que les presses françaíses ont dernièrement produit de plus beau et de moilleur se trouve détaillé, sans que les bonnes éditions anté

rieures aient été négligées. Aussi, au lieu d'un volume de 300 pages que formoit la première édition, son ouvrage absolument neuf en présente deux de près de 1000 pages. Nous avons pris sur nous d'ajouter au frontispice le titre de MANUEL DU BIBLIOPHILE " et nous nous y sommes décidé tant par la nature de ce travail important que par la définition du mot BIBLIOPHILE, que nous avons trouvée ainsi exposée dans le Dictionnaire raisonné de bibliologie, tom. I, pag. 52: « BIBLIOPHILE. Cette dénomina«tion convient à toute personne qui aime les livres; le << bibliographe et le bibliomane paroissent y avoir le « même droit; cependant je crois qu'il convient mieux « à l'amateur qui ne recherche les livres ni par état ni « par passion, mais qui, dirigé par le seul désir de « s'instruire, aime et se procure les bons et les beaux ά ouvrages qu'il croit les plus propres à former une col<«<lection intéressante par le nombre et la variété des articles. La vraie philosophie guidée par le goût doit toujours déterminer le choix du bibliophile dans ses acquisitions. Entasser des livres sans discernement <<< n'est pas prouver qu'on les aime. Ce n'est donc pas ce« lui qui a le plus de livres, mais celui qui possède les «<< meilleurs, qui mérite le titre de bibliophile. Si la pas«sion du bibliomane est précieuse pour le commerce de « la librairie, le goût du bibliophile l'est bien davantage pour le progrès des lettres, des sciences et des arts, «<< parce que ne s'attachant qu'aux bons ouvrages, il rend << nécessairement les auteurs plus circonspects, plus dif« ficiles et plus soigneux dans leurs productions. Il nous « semble donc que le titre de bibliophile ne doit appar« tenir qu'à celui qui aime les livres comme on doit les < aimer, et non à celui qui a la manie de vouloir tout

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« envahir, ou dont la passion s'égare dans des recher«ches d'ouvrages, rares à la vérité, mais la plupart du « temps inutiles, et qu'un aveugle caprice fait parfois «centupler de valeur, »

D'après cette définition, nous pensons qu'en ajoutant au frontispice du Traité du choix des livres ces mots, MANUEL DU BIBLIOPHILE, nous faisons une chose d'autant plus juste et d'autant plus exacte, qu'il n'est question dans l'ouvrage, que des productions les plus estimées des hommes de bien et des gens de goût, et par conséquent les plus dignes d'entrer dans le cabinet d'un amateur qui n'a à cœur qu'une instruction aussi variée que solide, un délassement aussi agréable que licite.

et

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