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viniste, naquit à Nay en Béarn, en 1657.
Après avoir étudié à Sedan, voyagé en Hol-
lande et en Allemagne, il exerça les fonc-
tions de son ministère d'abord en France,
puis à Berlin et ensuite à Londres : de là, il
passa en Irlande, où il fut fait doyen de Kil-
jalow. Il mourut en 1727, à Sainte-Mary-le-
Bone, près de Londres, à l'âge de 70 ans.
La pureté de ses mœurs, la droiture de son
caractère et l'éloquence de ses sermons,
lai
avaient fait beaucoup d'amis dans cette ville,
parmi les grands et les gens de lettres. Il
était versé dans les langues, dans l'Ecriture
et dans les Pères. Il a rendu de grands services
à la religion par ses ouvrages. (Voy. les
Mémoires de Nicéron, tome XXXIII.) Ses
Traités de la vérité de la religion chrétienne,
en 2 vol. in-12, de la Divinité de Jésus-
Christ, in-12, et de l'art de se connaître
soi-même, formant en tout 4 vol. in-12, tra-
duits en différentes langues, écrits avec
beaucoup de force dans le raisonnement,
et d'énergie dans le style, eurent le suf-
frage des catholiques et des protestants.
L'art de se connaitre soi-même a été fondu
presque tout entier dans l'Encyclopédie,
sans qu'on ait daigné le citer, même dans
les articles qu'on en a tirés mot à mot. Sa
Vérité de la religion chrétienne réformée,
en 2 vol. in-8°, ne fut pas, également ap-
plaudie, et passa même chez les savants de
la réforme pour un ouvrage faible et une
apologie très-incomplète. Les gens sensés de
toutes les communions se moquèrent éga-
lement du Triomphe de la Providence et de la
religion dans l'ouverture des sept sceaux par
le Fils de Dieu, 1714, en 4 vol. in-12, ouvrage
plus digne d'un visionnaire ou d'un fanati-
que sectaire que d'un théologien sage. Vol-
taire prétend que cette production fit tort à
son Traité de la religion chrétienne, comme
si un homme qui démontre une chose ne
pouvait déraisonner dans une autre. Le
même Voltaire avance qu'Abbadie est mort
fou, anecdote démentie par des témoins ocu-
laires tous les hommes qui témoignent de
l'attachement à la religion chrétienne, doi-
vent, au jugement de ce cynique, passer
pour des insensés. On a encore d'Abbadie :
Un volume de Sermons, 1680, in-8°, moins
connu que son Traité sur la religion; la
Défense de la nation britannique, contre l'au-
teur de l'Avis important aux réfugiés, 1692,
in-8°. Ce livre n'est pas commun; Les carac-
tères du chrétien et du christianisme, 1685,
in-12. Abbadie avait la mémoire la plus,
heureuse. I composait ses ouvrages dans
sa tête, et ne les écrivait qu'à mesure qu'il
les faisait imprimer. Cet avantage de rete-
nir tout le plan d'une composition, nous a
privé de deux livres importants, dont l'un
était une Nouvelle manière de démontrer l'im-
mortalité de l'âme.-Un autre ABBADIE, cha-
noine de Comminges, a donné une Disser
tation touchant le temps auquel la religion
chrétienne a été établie dans les Gaules, Tou-
louse, 1703, in-12. Il soutient qu'elle y fut
prêchée avant le milieu du 11° siècle.

· ABBON, surnommé le Courbé (Abbo Cer

nuus), moine de Saint-Germain-des-Prés, fit en vers latins barbares la Relation du siége de Paris par les Normands, vers la fin du 1x siècle (l'an 896). Ce versificateur oublié, qui lui-même était normand, fut témoin de ce siége, et s'il n'est pas bon poëte, il est historien exact. Il entre dans les plus grands détails, et paraît assez impartial. Son poëme contient plus de 1200 vers dans les deux livres qu'on en a publiés. Le troisième, qui ne contient rien d'intéressant, et dont le manuscrit est imparfait, n'a jamais vu le jour. On trouve le poëme d'Abbon dans le tome II de la collection de Duchêne, et il a été réimprimé beaucoup plus correct, avec des notes, dans les Nouvelles annales de Paris, publiées par dom Toussaint Duplessis, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, en 1753, in-4°. On a encore d'Abbon une lettre dans la Bibliotheca Patrum, tome V, et des sermons dans le 9* volume du Spicilegium d'Achéry.

ABBON de Fleury, ABBO Floriacensis, né au milieu du xe siècle, à Orléans, se livra avec une égale ardeur à tous les arts et å toutes les sciences, grammaire, arithmétique, poésie, rhétorique, musique, dialectique, géométrie, astronomie, théologie. Après avoir brillé dans les écoles de Paris et de Reims et à l'abbaye de Ramsay en Angleterre, il fut élu abbé du monastère de Fleury, dont il était moine. Il essuya bien des traverses de la part de quelques évêques, contre lesquels il soutenait les droits de l'ordre monastique. Ses ennemis lui attribuèrent quelques violences envers ses persécuteurs. Il écrivit, pour s'en justifier, une apologie qu'il adressa aux rois Hugues et Robert. It dédia quelque temps après aux mêmes princes, un Recueil de canons sur les devoirs des rois et ceux des sujets. Le roi Robert l'ayant envoyé à Rome pour apaiser Grégoire V, qui voulait mettre le royaume en interdit, le pape lui accorda tout ce qu'il voulut. Áb bon, de retour de ce voyage, alla travailler à la réforme de l'abbaye de la Réole, en Gascogne. Il y retourna une seconde fois quelque temps après, toujours pour le même motif. Une querelle qui s'éleva entre ses domestiques et les Gascons, lui coûta la vie. Pendant qu'il tâchait de réunir les esprils, et qu'il donnait même tort à ses domestiques, un Gascon le perça d'un coup de lance dont il mourut en 1004. Sa sainteté ayant été attestée par des miracles, on l'honora comme martyr. Sa fête est marquée au 13 novembre dans les martyrologes de France, et dans celui des bénédictins. Le Recueil de ses lettres fut publié en 1687, infolio, sur les manuscrits de Pierre Pithou à la suite du Codex canonum vetus, ainsi que quelques autres de ses ouvrages. Aimoin, son disciple, a écrit sa vie et y a inséré quelques fragments de ses écrits. On trouve le tout dans le tome VIII des Acta sanctorum ordinis Sancti Benedicti.

ABBOT (ROBERT), né en 1560 à Quilford dans le comté de Surrey, était fils d'un tisse rand. Il fut dabord élevé dans l'école de sa

ville natale, qui avait pour fondateur Edouard VI, puis dans le collége de Bailleul à Oxford, et devint, en 1597, chapelain de Jacques Ir. Robert Abbot fut nommé en 1612, à l'âge de 52 ans, à la chaire de théologie d'Oxford par ce prince qui faisait de lui le plus grand cas. En 1597, l'imprimerie royale mit au jour dans un même volume sa Démonstration sur l'Antechrist, et le Commentaire sur l'Apocalypse, par le monarque. Le soin qu'il eut de défendre dans des lectures publiques le pouvoir suprême des rois contre Bellarmin et Suarez lui valurent l'évêché de Salisbury, en 1615. Il mourut à l'âge de 57 ans, le 2 mars 1617, de la maladie de la pierre, suite de sa trop grande application à l'étude. Ses nombreux ouvrages sont aujour d'hui oubliés; on mentionne cependant encore la Défense du pouvoir souverain des rois, en latin, Londres, 1619, in-4°. Ceux qui dé sireraient en voir la liste, la trouveront dans le tome XVI des Mémoires de Nicéron. Son Miroir des subtilités papistes, sa Défense du catholicisme réformé de Guillaume Perkins contre l'anti-catholicisme bâtard de Guillau me Bishop, prêtre de séminaires, etc., prouvent qu'il affectionnait la bizarrerie des titres qu'il jugeait sans doute plus propre à aiguillonner la curiosité du public.

ABBOT (GEORGE), d'abord principal du collége d'Oxford, ensuite nommé à deux évêchés, et enfin archevêque de Cantorbéry, était frère cadet du précédent; mais il ne sut pas se ménager, comme lui, les bonnes grâces du roi Jacques I. Il les perdit en s'opposant au mariage du prince de Galles avec l'infante d'Espagne. Quelques personnes, irritées de l'indulgence d'Abbot pour les non-conformistes, profitèrent de l'aversion de Jacques Ier et l'accusèrent d'irrégularité pour avoir commis un homicide par mégarde. Abbot confondit ses ennemis; mais six ans après, ils furent appuyés par le duc de Buckingham, qui haïssait l'archevêque. Abbot, suspendu des fonctions de sa primatie, se retira dans sa patrie, puis au château de Croyden, où il mourut en 1633. Nous avons de ce prélat six Questions théologiques, en latin, Oxford, 1598, in-4; des Sermons sur le prophète Jonas, in-4°; l'Histoire des massacres de la Valteline, à la fin des Actes de l'Eglise anglicane, de Jean Fox, Londres, 1631, in-folio; une Géographie, in-4°, assez bonne pour son temps; un Traité de la visibilité perpétuelle de la vraie Eglise, in-4°. Ces quatre derniers ouvrages sont en anglais. On peut voir sur Robert et George Abbot le tome XVI des Mémoires de Nicéron. George Abbot a laissé une réputation bien équivoque, même parmi les protestants. Clarendon dit que tout son christianisme consistait à avilir la papauté. Dans ce genre, plus on lui montrait de fureur, plus on lui inspirait d'estime. Il mourut, ajoute-t-il, laissant à son successeur une tâche dificile à remplir, celle de réformer une église qu'il avait remplie de ministres faibles et plus encore de ministres vils. ABBOT (George), neveu des deux récédents, mort le 4 février 1648, est l'au

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teur des ouvrages cités par Nicéron, dans le tome XVI, page 51 et 52: Paraphrase du Livre de Job, Londres, 1640, in-4°; Vindicia sabbati..., Londres, 1641, in 4; Notes courtes sur le livre des Psaumes, Londres, in-4°.

ABDAS (saint), évêque persan, vivait du temps de Théodose le Jeune, sous le règne d'Isdegerde, et de Varane V, au commencement du ve siècle; ayant fait abattre un temple de païens consacré au feu, il reçut aussitôt l'ordre de le rebâtir. Mais cet évêque n'ayant pas voulu obéir, le roi le fit mourir, renversa les églises chrétiennes, et suscita aux fidèles une horrible persécution, qui dura plus de trente ans, et alluma une grande guerre entre l'empire des Grecs et celui des Perses. Théodoret, en rapportant cet histoire, blâme l'évêque d'avoir abattu le temple; mais il le loue d'avoir souffert le martyre plutôt que de le rebâtir. Car il me semble, dit-il, que c'est la même chose d'adorer le feu ou de lui bâtir un temple.

ABDENAGO, nom chaldéen qui fut donné à Azarias, l'un des compagnons de Daniel, jetés dans une fournaise ardente, par ordre de Nabuchodonosor, dont ils n'avaient pas voulu adorer la statue, et que le vrai Dieu, dont ils n'avaient pas voulu renier le culte, conserva sans atteinte au milieu des flammes. Le nom d'Abdénago veut dire serviteur de Nago ou Négo, soleil ou étoile du matin.

ABDIAS, le quatrième des douze petits prophètes. On ne sait rien de son pays, ni de ses parents. On ignore même le temps auquel il a vécu. Quelques-uns le font contemporain d'Amos, d'Osée et d'Isaïe ; d'autres croient qu'il a écrit depuis la ruine de Jérusalem par les Chaldéens. Saint Jérôme parle de son tombeau, que sainte Paule vit à

Samarie. On n'a de ce prophète qu'un seul chapitre, qu'il a composé contre les Iduméens..

ABDIAS, intendant de la maison d'Achab, roi d'Israël, du temps du prophète Elie, se conserva pur et saus tache au milieu d'une cour impie et corrompue. Lorsque Jézabel poursuivait les prophètes du Seigneur, pour les faire mourir, Abdias en sauva cent, qu'il cacha dans deux cavernes, où il les nourrissait de pain et d'eau. Quelques-uns le confondent avec le prophète. Il y a encore eu d'autres Abdias: 1° un intendant des finances de David; 2° un des généraux d'armée du même roi; 3° un lévite qui rétablit le temple sous le règne de Josias

ABDIAS de Babylone, auteur supposé d'une histoire du combat des apôtres: Historia certaminis apostolici. Il nous dit, dans sa préface, qu'il avait vu Jésus-Christ; qu'il était du nombre des soixante-douze disciples; qu'il suivit en Perse saint Simon et saint Jude, qui l'ordonnèrent premier évêque de Babylone. Mais en même temps il cite Hégésippe, qui n'a vécu que 30 ans après l'ascension de Jésus-Christ, et veut nous faire accroire qu'ayant écrit lui-même en hébreu, son ouvrage a été traduit en grec par un nommé Eutrope, son disciple, el du grec en latin par Jules Africain, qui vivait en 221.

Ces contradictions démontrent que le prétendu Abdias est un imposteur. Wolfgang Lazius, qui déterra le manuscrit de cet ouvrage dans le monastère d'Ossak, en Carinthie, le fit imprimer à Bâle en 1551, comme un monument précieux. Il y en a eu plusieurs autres éditions, sans que cette histoire ait acquis plus d'autorité.

ABDISSI, patriarche de Muzar, dans l'Assyrie orientale, vint baiser les pieds du pape Pie IV, qui l'honora du pallium en 1562. Ce savant prélat promit de faire observer dans les pays de sa juridiction, les décisions du concile de Trente qui avait approuvé sa profession de foi. De retour dans son pays, il convertit plusieurs nestoriens. Abraham Ecchellensis a donné son Catalogue des écrivains chaldéens, Rome, 1653, et depuis à Mayence, 1655, in-8°

ABDON, douzième juge du peuple d'Israël, successeur d'Ahialon, gouverna pendant huit ans. Il laissa 40 fils et 30 petits-fils, qui l'accompagnaient toujours, montés sur 70 ânes ou ânons. Il mourut l'an 1148 avant JésusChrist. Il y a eu trois autres Abdon, dont l'un, fils de Micha, fut envoyé par le roi Josias à la prophétesse Holda, pour lui demander son avis sur le livre de la loi, qui avait été trouvé dans le temple.

« recevras-tu pas la récompense? Si tu fais << mal, ton péché s'élèvera contre toi. » Cependant Abel reçoit pour toute récompense de sa piété, une mort violente et prématurée. Dieu à donc accompli sa promesse dans une autre vie. Selon saint Paul, Abel, par sa foi, a offert à Dieu de meilleurs sacrifices que Cain; par là, il a mérité le nom de Juste (Matth. xxII, 35). « Dieu lui-même, dit cet

apôtre, a rendu témoignage à ses offran«des, et par cette foi, il parle après sa « mort.» Fide plurimam hostiam Abel, quam Cain, obtulit Deo; per quam testimonium con-secutus est esse justus, testimonium perhibente muneribus ejus Deo; et per illam defunctus adhuc loquitur (Hebr. x1, 4). Quelle a pu être la foi d'Abel, sinon une ferme croyance à la vie future? Le témoignage que Dieu lui a rendu serait illusoire, si la piété d'Abel était frustrée de toute récompense. L'indulgence avec laquelle Dieu traite Caïn après son crime serait un nouveau sujet de scandale. L'Eglise cite souvent le sacrifice d'Abel comme le modèle d'un sacrifice saint, pur, désintéressé, et d'agréable odeur, particulièrement dans le canon de la messe : Sicut accepta habere dignatus es munera pueri justi Abel. Gessner à fait un poëme allemand sur la mort d'Abel. Il a été traduit plusieurs fois en français, en prose et en vers. Legouvé a donné sur ce même sujet une tragédie en trois actes.

ABDON (saint), Persan, vint à Rome avec saint Sennen son compatriote, où tous deux confessèrent la foi, et furent mis à mort en 250, durant la persécution de Décius. Les chrétiens enlevèrent leurs corps, et les dédicateur du roi, né à Paris en 1527, entra

posèrent dans la maison d'un sous-diacre, nommé Quirin. Sous le règne de Constantin le Grand, les reliques de ces saints furent transportées dans le cimetière des Pontiens, ainsi appelé de ceux qui l'avaient fait bâtir. On l'appelait encore ad ursum pileatum, de quelque signe qu'on y voyait. li prit ensuite le nom des deux saints martyrs. Il était auprès du Tibre, sur le chemin du Porto, et à peu de distance de Rome. On y voit encore sur un ancien morceau de sculpture, les noms et les figures de nos saints, ayant sur la tête une couronne et un bonnet persan. Saint Abdon et saint Sennen sont nommés dans l'ancien calendrier de Libère, et dans plusieurs martyrologes. Leurs Actes qui sout modernes, méritent peu de croyance, comme l'a démontré le cardinal Noris.

ABEL, second fils de nos premiers parents, offrait à Dieu les premiers nés de ses troupeaux; Caïn, son frère, jaloux de ce que ses offrandes n'étaient pas aussi agréables au ciel, le tua l'an 3874 avant J.-C. (Gen. iv. 5, 6). Les rêveries que les rabbins ont écrites sur la conduite d'Abel ne méritent aucune attention. Le récit simple et naïf de l'Ecriture donne lieu à plusieurs réflexions. 1o Le sort des deux frères dut faire sentir à nos premiers parents les suites horribles de leur péché, l'excès des misères auxquelles était condamnée leur postérité. 2o La destinée d'Abel démontre que les récompenses de la vertu ne sont pas de ce monde. Dieu avait dit à Cain, pendant qu'il méditait son crime: « Si tu fais bien, n'en

ABELLI (ANTOINE), abbé de Livry et pré

fort jeune dans l'ordre des Frères-prêcheurs, et devint vicaire général de sa congrégation. Il avait prêché avec tant de succès dans plusieurs églises du royaume, que la reine Catherine de Médicis le choisit pour directeur de sa conscience. On a de lui: La manière de bien prier, avec la vertu et efficace de l'oraison, Paris, 165, in-8°; Sermon sur les lamentations du saint prophète Hiérémie, Paris, 1582, in-8°; Lettre du frère Antoine Abelli à la royne Catherine de Médicis, 1564, in-8°. Le Père Lelong, dans sa Bibliothèque sacrée, tome II, page 591, dit qu'il mourut en 1589; mais on ne peut admettre cette date, puisque la soumission de la Sorbonne, dont Abelli faisait partie, n'a eu lieu qu'en 1594. Les Pères Quétif et Echard, qui lui donnent de grands éloges, n'ont pu découvrir l'époque de sa mort. Grégoire n'a fait aucune mention d'Abelli dans son Histoire des confesseurs des rois et des princes.

ABELLI (LOUIS), grand vicaire de Bayonne, curé de Paris, et ensuite évêque de Rodez, naquit dans le Vexin français, en 1604. Il se démit, en 1667, de son évêché, trois ans après sa nomination, pour vivre en solitaire dans la maison de Saint-Lazare, à Paris. Il y mourut en 1691, après avoir publié plusieurs ouvrages. Les principaux sont : Medulla theologica, in-12, qui lui a fait donner, par Boileau, le titre de moelleux Abelli (Lutrin, ch. II), ce qui n'empêche pas que l'ouvrage ne soit bon. La Vie de saint Vincent de Paul, in-4°. Il se déclare ouvertement contre les disciples de l'évêque d'Ypres, et surtoul

contre l'abbé de Saint-Cyran. M. Collet en a donné une plus étendue en 2 vol. in-12; mais celle d'Abelli, aujourd'hui très-rare, lui est bien supérieure par le ton simple, touchant et onctueux, que l'auteur a su y répandre. On s'occupait de la réimprimer. La tradition de l'Eglise, touchant le culte de la sainte Vierge, 1652, in-8°. Les ministres calvinistes l'ont souvent citée contre Bossuet, à cause de certaines expressions exagérées et inexactes qui semblaient justifier les reproches faits aux catholiques. Des Méditations en 2 vol. in-12, très-répandues. Enfin quelques autres ouvrages également propres à nourrir la piété. L'auteur était un homme rempli de toutes les vertus sacerdotales et pastorales (Voy. Mémoires de Nicéron, tome XLI). ABEN-HEZRA, ou ABEN-ESDRA (ABRAHAM-BEN-MEIR), célèbre rabbin espagnol, que les Juifs ont surnommé le Sage, le Grand et l'Admirable, titre qu'il ne justifie pas toujours par ses écrits. Il naquit à Tolède, en 1119. Philosophe, astronome, médecin, poëte, cabaliste, commentateur, il embrassa tous les genres, et réussit dans plusieurs. On a de lui beaucoup d'ouvrages, parmi lesquels on distingue ses Commentaires. Le premier, il renonça aux allégories si familières aux docteurs de sa nation, et s'attacha au sens grammatical des mots et à l'explication litté rale du texte. C'est lui aussi qui le premier osa soutenir que les Hébreux n'avaient pas traversé la mer Rouge par un miracle, mais que Moïse avait profité d'une basse marée pour traverser le golfe à son extrémité. Cette opinion fausse et erronée ne fit pas fortune, et elle est si opposée aux paroles du texte que nous n'en dirions rien, si les protestants modernes n'accréditaient cette opinion hardie, et toutes celles qui expliquent les miracles de l'Ecriture sainte par des raisons naturelles. Voyez Lettres de quelques Juifs, etc., par l'abbé Guénée. Son livre intitulé Jésud-Mora, est fort rare. C'est une exhortation à l'étude du Talmud, dont peu de gens profiteront. On a encore de lui Elegantiæ grammaticæ, Venise, 1546, in-8°, et quelques autres ouvrages sur la médecine, l'astronomie et la morale, dont le catalogue se trouve dans Bartholomio, avec une notice sur sa vie. Il mourut à Rhodes vers l'an 1195, à l'âge d'environ soixantequinze ans.

ABEZAN, né de la tribu de Juda, dixième juge d'Israël, qui succéda à Jephté. Après sept ans de gouvernement il mourut à Bethléem, laissant trente fils, trente filles, et autant de belles-filles et de gendres.

ABGARE, nom que plusieurs rois d'Edesse ont porté. Le plus connu est celui qui écrivit, dit-on, à Jésus-Christ, et auquel ce divin législateur envoya son portrait avec une lettre; mais on n'ajoute pas beaucoup de foi à ces faits, qu'on croit communément avoir été imaginés dans des temps posté rieurs. La lettre d'Abgare, avec la réponse qu'on attribue à Jésus-Christ, se trouvent dans Eusèbe. Tillemont, et d'autres savants, les regardent comme véritables; mais outre

que le sentiment commun est que JésusChrist n'a rien écrit, il est certain que cette lettre, loin d'être distinguée, comme elle aurait dû l'être, dès les premiers temps de l'Eglise, a été rejetée et mise au rang des apocryphes par un coucile de Rome, sous le pape Gélase en 494. Voy. Tillemont, Dupin, Alexandre et le Dictionnaire de Calmet, édit. Migne.

roi

ABIA, fils et successeur de Roboam, de Juda, aussi pervers que son père. Il vainquit Jeroboam, roi d'Israël, dans une bataille fort sanglante. Il mourut l'an 955 avant Jésus-Christ, laissant 22 fils et 16 filles. Voy. dans le chap. 14 du 3 liv. des Rois, la prédiction terrible que fit un prophète au sujet d'un autre Abia, fils de Jéroboam.

ABIA, chef de la huitième des 24 classes des prêtres juifs, suivant la division qui en fut faite par David. Zacharie, père de saint Jean-Baptiste, était de la classe d'Abia.

ABIATHAR, grand prêtre des Juifs, échappa à la vengeance de Saül, qui fit massacrer son père Achimélech, et lui succéda dans la grande sacrificature. Mais ayant voulu dans la suite mettre Adonias sur le trône de David, Salomon l'en priva, et le relégua à Arathath, vers l'an 1014 avant Jésus-Christ. Ce fut ainsi que Dieu accomplit ce qu'il avait fait prédire à Héli, plus de cent ans auparavant, qu'il ôterait à sa maison la souveraine sacri→ ficature, pour la transporter dans une autre.

ABIATHAR, fils d'Ophni et petit-fils d'Héli, grand prêtre, succéda à son aïeul dans cette dignité avec Achitob, fils de Phinées. L'exercice de la grande sacrificature leur fut attribué alternativement d'année en année ; mais la judicature fut confiée à Samuel, prophète et prêtre de la tribu de Lévi.

ABICHT (JEAN-GEORGES), orientaliste et théologien luthérien, né en 1672 à Konigssée, dans la principauté de Schwartzbourg, mort en 1740 à Wittenberg, où il remplissait les fonctions de professeur et de pasteur, a beaucoup écrit sur la langue et les antiquités hébraïques. Sa dispute avec Francke sur l'usage des accents a jeté quelque jour sur cette matière obscure. Il a aussi écrit avec succès contre l'harmonie préétablie de Leibnitz. Michel Ranft a donné la liste des ouvrages d'Abicht dans ses Vies des théologiens saxons, tome I, et on la retrouve dans les Acta histor. eccles., tome V, page 289. La plupart de ses dissertations ont été insérées dans le Trésor d'Ikénius.

ABIGAIL, femme du pays de Juda, eut pour premier mari, Nabal, homme d'une avarice extrême. David fit demander à Nabal quelques rafraîchissements qu'il refusa avec dureté. Ce prince irrité allait se venger de ce refus, lorsque Abigaïl lui apporta des vivres pour calmer sa colère. David fut si touché de sa libéralité, de sa beauté et de ses grâces, qu'il l'épousa après la mort de Nabal, l'an 1060 avant Jésus-Christ.

ABIMÉLECH (en hébreu Père-Roij, roi de Gérare, contemporain d'Abraham, fit enlever Sara, que ce patriarche faisait passer pour sa sœur et qui l'était en effet, puis

qu'elle était née du même père, sans avoir eu la même mère. Mais Abraham, dans la crainte qu'on ne la lui prît ou qu'on ne le tuât à cause d'elle, ne disait pas que c'était sa femme. Dieu menaça de la mort Abimélech qui rendit aussitôt Sara et lui fit de grands présents. Il s'excusa sur l'ignorance où il était qu'elle fût la femme d'Abraham. Il fit avec ce patriarche une alliance avantageuse; le lieu où elle fut jurée s'appela Ber-Sabée ou le Puits du serment. Cette conduite de la part d'Abimélech prouve combien le lien conjugal était respecté dans ces temps simples, qu'une philosophie corrompue ose regarder comme barbares. Cette observation devient plus sensible encore sous Abimélech son fils. Isaac ayant également appelé Rébecca sa sœur, selon l'usage des Hébreux qui appelaient sœurs leurs cousines (Voy. SARA), le roi ayant découvert que c'était son épouse, lui en fit des reproches, dans la crainte que quelqu'un de ses sujets ne se rendit coupable d'un grand crime: Induxeras super nos grande peccatum; et il ordonna, sous peine de la vie, de respecter l'épouse de l'étranger: Præcepitque omni populo dicens : Qui tetigerit uxorem hominis hujus morietur. Gen. xxvi. Dans la suite, jaloux de la prospérité d'Isaac, il le chassa: mais voyant que Dieu était avec ce patriar che, il renouvela l'alliance qu'avait jurée son père.

ABIMÉLECH, its naturel de Gédéon, après la mort de son père, massacra soixante et dix de ses frères: Joathan, le plus jeune, échappa seul au carnage. Abimélech usurpa la domination sur les Sichimites; la cruauté qu'il avait exercée contre ses frères, il l'exerça contre ses nouveaux sujets qui, trois ans après, se révoltèrent contre lui et le chassèrent. Abimélech les vainquit, prit leur ville, et la détruisit de fond en comble. De là, il alla mettre le siége devant Thèbes, qui était à trois lieues de Sichem : il y fut blessé à mort par un éclat de meule de moulin qu'une femme lui jeta du haut d'une tour. Abimélech, honteux de mourir de la main d'une femme, se fit ôter la vie par son écuyer, l'an 1235 avant Jésus-Christ. Son successeur dans la judicature d'Israël fut Thola.

ABIRAM, fils aîné d'Hiel de Béthel. Josué ayant détruit la ville de Jéricho, prononça une malédiction contre celui qui la rétablirait. Hiel de Béthel ayant entrepris, environ 137 ans après, de rétablir Jéricho, perdit Abiram, son premier-né, lorsqu'il jeta les fondements de cette ville, et Ségub, le dernier de ses enfants, lorsqu'il en posait les portes.

ABIRON, petit-fils de Phallu, fils de Ruben, conspira contre Moïse et Aaron, avec Coré et Dathan. Mais leur révolte et leurs murmures furent sévèrement punis; car s'étant présentés avec leur encensoir devant l'autel, la terre s'ouvrit, et les dévora tout vivants, avec 250 de leurs complices, l'an 1489 avant Jésus-Christ.

ABISAG, jeune Sunamite, que David s'associa dans sa vieillesse, mais avec laquelle

il vécut dans la continence. Après la mort de ce roi, Adonias demanda cette vierge en mariage, s'imaginant par là se frayer un chemin au trône; mais Salomon, démêlant ses vues, fit mourir. Saint Jérôme, s'altachant au sens allégorique des saintes lettres, a vu dans Abisag, jeune, belle et chaste, une image de la sagesse, qui devient la seule et fidèle compagne de la vieillesse de l'homme juste, après que tous les avantages de la nature l'ont abandonné sa beauté incomparable, la douceur de ses entretiens, ses chastes embrassements fortifient et rani. ment son âme, et empêchent qu'elle ne se ressente du froid et de la faiblesse du corps.

ABISAI, fils de Sarvia, sœur de David, fut un de ces héros qui se rendirent recommandables sous le règne de ce prince, par leur valeur et par leur attachement à sa personne. Il tua trois cents hommes, mit en fuite plusieurs milliers d'Iduméens, et massacra un géant philistin armé d'une lance dont le fer pesait 300 sicles.

ABIU, fils du grand prêtre Aaron et d'Elizabeth, fut consumé avec son frère Nadab, parce qu'il avait offert de l'encens avec un feu étranger, au lieu d'en prendre sur l'autel des holocaustes. Cet événement arriva pendant l'octave de la consécration d'Aaron et de ses fils, et de la dédicace du Tabernacle, l'an du monde 2514, avant Jésus-Christ 1490. Plusieurs commentateurs, dit dom Calmet, croient que Nadab et Abiu s'étaient laissé prendre de vin, et que c'est ce qui leur fit oublier de prendre du feu sacré dans leurs encensoirs. On fonde cette conjecture sur la défense que Dieu fait aux prêtres, immédiatement après, de boire du vin tout le temps qu'ils seront occupés au service du temple. Voyez, du reste, dans l'article ABIU du Dictionnaire de la Bible, de dom Calmet, édité par M. l'abbé Migne, les judicieuses observations dont M. l'abbé James l'a fait suivre.

ABLE ou ABEL (THOMAS), chapelain de Catherine, femme de Henri VIII, roi d'Angleterre, homme pieux et zélé catholique, fut étranglé, éventré et écartelé à Smithfield, le 30 juillet 1540, pour avoir soutenu que Henri ne pouvait se faire reconnaître chef de l'église anglicane. Son traité, De non dissolvendo Henrici et Catharinæ matrimonio avait déjà irrité ce prince contre lui.

ABNER, fils de Ner, général des armées de Saül, servit ce prince avec une fidélité inviolable. Après la mort de Saül, il fit donner la couronne à Isboseth son fils. Quelque mécontentement l'engagea ensuite à se ranger du parti de David, qui lui témoigna beaucoup d'amitié; Joab, jaloux de sa fayeur, et voulant d'ailleurs venger la mort de son frère Asaël, le tira à part, et le tua lâchement. David cruellement affligé de cette perte, lui fit dresser un magnifique tombeau, et l'honora d'une épitaphe, l'an 1048 avant Jésus-Christ.

ABNER, rabbin converti, né à Burgos vers l'an 1270, fut professeur de médecine à Valladolid, et embrassa le christianisme dans

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