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rapportant cent mille scudi. Alexandre VI vend, au prix de sept cent cinquante scudi pièce, quatre-vingts offices d'écrivains de brefs. Il y a jusqu'à des Stradiotes et des Mameluks, « adstipulatores, sine quibus nullæ possent » confici tabulæ1. »

Les bulles qui sortent de la daterie passent par les mains de plus de mille employés formant treize bureaux, où il faut porter de l'argent à proportion de ce qu'on a donné aux cent écrivains apostoliques.

« Ces bureaux, dit Jean Aymond dans son Tableau de la cour de Rome 2, sont établis sous les noms de :

>> Cent cubiculaires apostoliques, dont chaque office vaut dixsept cents écus, et rend tous les ans à chaque cubiculaire cent soixante-dix écus;

Cent écuyers apostoliques, dont chaque office vaut treize. cents écus, et rend tous les ans cent trente écus;

>> Cent chevaliers de Saint-Pierre, dont chaque office vaut quinze cents écus, et rend tous les ans cent cinquante écus; » Cent chevaliers de Saint-Paul, dont l'office vaut seize cents écus, et rend tous les ans cent soixante écus;

>> Cent chevaliers du Lys, dont chaque office vaut quatorze cents écus, et rend tous les ans cent quarante écus;

>> Cent janissaires, dont chaque office vaut dix-sept cents écus, et rend tous les ans cent soixante-dix écus;

>> Cent écrivains des brefs, dont chaque office vaut douze cents écus, et rend tous les ans cent vingt écus;

» Quatre-vingts registrateurs des bulles, dont chaque office vaut trois mille quatre cents écus, et rend trois cent quarante

1. Voy. BENKO, Hist. de la Papauté pendant les seizième et dix-septième siecles, traduction de J.-B. Haiber, 3 vol. in-8°, deuxième édition; Paris, Sagnier et Bray, 1848, t. II, liv. Iiv, p. 22.

2. Tableau de la Cour de Rome, p. 202.

écus à douze d'entre eux qui n'ont point d'autre salaire, mais les douze plus anciens ont presque la moitié davantage d'appointement, ceux-cy enregistrant les bulles après qu'elles ont passé par tous les bureaux dont nous venons de parler.

› Il y a après cela six maistres de registres qui collationnent ces bulles, dont chaque office vaut six mille écus, et rend tous les ans six cents écus.

>> Ces six maistres dépendent d'un archiviste qui garde les registres de toutes les bulles; sa charge vaut deux mille écus, et rend tous les ans trois cents écus.

Enfin il y a un sommiste et receveur qui fait expédier des extraits des bulles, auxquelles il attache le sceau de plomb en faisant payer bien cher toutes les copies qu'il en fait. Sa charge coûte trois mille écus, et rend tous les ans six cents écus sans le casuel qui vaut deux fois davantage.

» Il n'y a pas un de ces offices dont le tour du bâton ne vaille plus que les appointements dont nous avons parlé, qui sont sur le pied de dix pour cent de ce qu'ils financent pour obtenir ces charges. >

Voyons à l'œuvre ces plumitifs.

En Français veut résigner un bénéfice; il n'a pas moins de vingt-six formalités à remplir:

1° Procuration notariée passée par le résignant pour constituer un procureur qui résigne entre les mains du pape en faveur de la personne désignée;

2o Mémoire inséré dans le registre du banquier, et extrait conforme envoyé à Rome;

3° Mémoire dressé à Rome par les solliciteurs correspondants, pour retenir la date que l'on appelle petite date, à la différence de la date étendue par le dataire dans les signatures;

4 Remise du mémoire à l'officier des petites-dates ou à son substitut, dès l'arrivée du courrier, ou, le matin du jour suivant, au plus tard, pour être daté du jour précédent, auquel il est certain que le courrier ordinaire est arrivé 1;

5 Port du mémoire de la maison de l'officier des petites-dates chez le dataire qui souscrit la date;

6° La date ainsi prise, le banquier correspondant en cour de Rome dresse la supplique;

7 Remise de la supplique au référendaire qui la signe a capite;

8° Au préfet de la signature de grâce qui y met le

concessum;

9° La signature en cet état portée au premier réviseur qui revoit, corrige, augmente, diminue, et réduit la grâce aux termes de droits réglés pour la Chancellerie

du pape;

10° Initiale du nom du réviseur inscrite par lui au plus bas de la signature;

11° Date abrégée mise au dos de la signature, par le banquier en cour de Rome;

12o Remise par le banquier de la signature au substi

1. A l'égard du Courrier extraordinaire, il est nécessaire de porter ce Mémoire à l'heure même de son arrivée, pour avoir la date du même jour; et, à cet effet, afin d'y pouvoir aller la nuit aussi bien que le jour, il y a une ouverture à la porte du logis de cet officier des dates, et une cassette par derrière qui ferme à clé, dans laquelle on jette le Mémoire de la date qui doit être retenue. » (Traité sommaire de l'usage et pratique de la Cour de Rome, etc., p. 101.)

tut de l'officier des petites-dates, lequel vérifie, sur la date retenue et qui est demeurée en ses mains, si la signature contient la même matière que celle qui est dans le mémoire...

J'abrége et éclaircis de mon mieux toute cette procé dure... On n'est pas au bout, et la matière se complique. Pour l'exposé des quatorze formalités restantes, laissons parfois la parole au commentateur Castel:

<«< 13° Le substitut met de sa main au plus bas de la » feuille de la signature la date avec l'expression du » lieu où se trouve le pape pour lors. .

› S. M. M., s'il est à Sainte-Marie-Majeure, » S. P., s'il est à Saint-Pierre;

» 14° La date étant vérifiée par ce substitut, la signa»ture est portée à l'officier même des petites-dates, qui >> met au plus bas, et, au côté droit de la signature, cette » marque \ pour vérifier de la collation qui a été faite > des dates;

le

>> 15° Ensuite il porte la signature chez le dataire, > lequel, voyant la date apposée au bas d'icelle par » substitut, dont il connaît la main, fait l'extension de > ladite date au-dessus de celle qui a été mise par abrégé » par le substitut en la manière suivante et comme » il a été marqué en la susdite copie: Datum Romæ » apud Sanctam Mariam Majorem, non. Junii, anno » primo;

>> Outre laquelle extension, le sous-dataire met la » première lettre de son nom au bas et au côté droit

» de la signature, et tout joignant la dernière ligne... › que nous avons marquée... »

Viennent ensuite :

16° L'inscription en marge du mot expedita par l'officier des petites-dates;

17° La remise au second réviseur de la signature qu'il corrige, s'il y a lieu, dans les mêmes formes que l'a fait le premier;

18° Le port de la signature au registre;

19° Enregistrement par le clerc du registre, qui a soin de retenir sur un contrôle la date de cette formalité, afin que les droits revenant aux officiers du registre soient également partagés entre eux;

20° Collation par le maître du registre de la signature avec le registre;

21° Inscription au dos de la signature d'un R majuscule (Registratum);

22o En haut de cette lettre, le maître du registre met la première lettre de son nom, et au bas son surnom (sic) entier;

23o Remise de la signature à la Chancellerie, ou « au › prélat régent d'icelle, qui met de sa main au bas de » la signature, au-dessus de la date étendue et en la › partie senestre, la première lettre de son nom et le » mot de Regens en cette manière :

» J. REGS;

» 24° La signature est ensuite distribuée à l'un des > prélats de la Chancellerie; et pour marque de la dis

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