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cette représentation de mystère par une procession symbolique. Mais ce cortège symbolique tenait des mystères, parce qu'il représentait également, à l'aide d'ambulantes décorations et de figurants vêtus à cet effet, les actes de la vie des saints et les faits de l'histoire sacrée.

La procession de la Saint-Jean, la plus imposante des pieuses manifestations qui édifiaient le populaire en l'amusant, mérite d'être décrite en détail.

Avant que les cavalcades carnavalesques offrissent un nouvel élément au goût des Florentins pour les spectacles, ces pompes religieuses répondirent à des exigences esthétiques vivement ressenties par ces populations impressionnables.

La place Saint-Jean était couverte d'un immense velarium de toile bleu céleste, semé de fleurs de lys jaunes, et ornée au milieu de grands écussons portant les armes du Peuple et de la Commune, et celles du capitaine du

enfant d'environ douze ans ; et, avec la tige de fer élevée d'une brasse et demie, il se ceignait de telle sorte qu'il n'aurait pu tomber, quand même il l'aurait voulu. Ces jeunes gars qui, en tout, étaient douze, étant disposés, comme on a dit, sur ces appuis, et vêtus en anges avec ailes dorées et chapeaux d'écheveaux d'or, se prenaient, quand il était temps, par la main l'un l'autre et, remuant les bras, semblaient danser, surtout la demi-boule tournant toujours et se mouvant, dans laquelle, sur la tête des anges, étaient trois cercles ou guirlandes de lumières disposées en certaines petites lampes qui ne pouvaient verser; lesquelles lumières, vues de terre, semblaient étoiles, et les consoles, étant couvertes de coton, paraissaient des nuages, etc., etc... Donc, ces engins ainsi construits, et beaucoup d'autres, furent imaginés par Philippe, bien que quelques-uns affirment qu'ils avaient été inventés longtemps avant lui. »

Pour le progrès des arts mécaniques, si développés au Moyen-Age par les Albert le Grand, les Roger Bacon, se rappeler la description du coffre à automates dont parle Ficin dans son traité de l'Immortalité des âmes.

parti guelfe. D'autres draperies, historiées de peintures diverses et des écus des magistratures et des Arts, tapissaient les loges du pourtour: il y avait aussi figurés les lions qui étaient sur un des blasons de la cité.

Je fais grâce du mécanisme (scrupuleusement inventorié par Vasari) où, — du milieu des floques de coton imitant les nuages, un Christ, une Madone ou un saint Jean se montraient ceints d'astres et de séraphins.

Puis venaient à pied, à cheval, les comparses costumés selon l'histoire représentée. On voyait des figures de saints, qu'un homme caché faisait avancer, ou qu'on portait ostensiblement, et des martyrs livrés à différents supplices, traversés d'épées, de lances, ou ayant dans la gorge des poignards. Cecca avait fait ces glaives et ces stylets, dont la lame, rentrant au manche, paraissait s'enfoncer dans les mannequins. Il y avait, sur des échasses de cinq à six mètres de haut, des hommes « dans leur forme naturelle », représentant des esprits. Montés aussi sur des échasses, dansaient des individus couverts de longues robes, avec des masques de géants et de géantes, entre eux notre ami Morgante, armé du battant de cloche.

(

Francesco Cionacci, dans ses Osservazioni sopra le rime sacre del magnifico Lorenzo de' Medici, compte soixante et onze rappresentazioni ou feste sacrées données jusqu'au San Giovanni e Paolo', auxquelles, sur le

1. Liste de ces fètes: 1. Dell' Abataccio; - 2. d'Abramo e d'Isac;

rapport de Vasari, il faut en ajouter trois', plus six autres citées par Léon Allacci dans sa Drammaturgia2.

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3. di Santa Agata, vergine e martire; 4. di Santa Agnesa, vergine e martire; 5. d'Agnolo Ebreo; 6. dell' Agnol Raffaello e di Tobia; 7. di Sant' Alessio; -8. dell' Anima; -9. dell' Annunziazione di Nostra Donna; 10. di Sant' Antonio, abbate; -11. di Santa Appollonia, vergine e martire; 12. di Santa Barbara, vergine e martire; 13. di Barlaam e Josafat; - 14. di Biagio Contadino; 15. di Santa Caterina, vergine e martire; 16. di Santa Caterina da Siena; 17. di Santa Colomba, vergine e martire; 18. della Conversione di Santa Maria Maddalena; 19. di Costantino Imperatore, di San Silvestro Papa, e di Santa Elena; 20. di Santa Cristina, vergine e martire; 21. de' Diecimila martiri; - 22. della Distruzion di Saul, e del pianto di David; — 23. di Santa Domitilla, vergine e martire; - 24. di Santa Dorotea, vergine e martire; - 25. di Santa Eufrasia; - 26. di Santa Eufrosina; 27. di Sant' Eustachio, martire; - 28. di Santa Felicità Ebrea; - 29. del Figliuol Prodigo; - 30. di San Francesco, quando converti que' tre Ladroni; 31. di Nostro Signore Gesù Cristo, quando disputò nel tempio;· 32. di San Giorgio, martire; -33. di San Giovanni Battista, quando andò nel deserto; 34. di San Giovanni Decollato; 35. di San Giovanni e Paolo; 36. di San Grisante e Daria; 37. di Santa Guglielma; 38. di Sant' Ignazio, vescovo e martire; - 39. di Josef figliuolo di Jacob; -40. di Sant' Ippolito, martire; - 41. di Judit Ebrea; 42. di Lazzero ricco e Lazzero povero; 43. di San Lorenzo, martire; 44. di Santa Margherita, vergine e martire; - 45. d'un Miracolo del corpo di Cristo; 46. di Nabucdonosor; — 47. della Natività di Cristo; - 48. di Sant' Onofrio; 49. di Santa Orsola, vergine e martire; 50. d'Ottaviano Imperadore; 51. di San Panunzio; 52. della Passione di Nostro Sig. Gesù Cristo;-53. del Pianto delle Marie; - 54. della Purificazione di Nostra Donna; 55. de' due Pellegrini di San Jacopo di Galizia; 56. de' tre Pellegrini di San Jacopo di Galizia; — 57. del Re Superbo; 58. della Reina Ester; 59. della Resurrezione di Nostro Signore; 60. di Rosana; - 61. di San Rossore, martire; 62. di Sansone; 63. della Sentenza del Re Salam; 64. dello Spirito Santo; 65. di Stella; - 66. di Teofilo che si dette al Diavolo; - 67. di Santa Teodora, vergine e martire; - 68. di San Tommaso Apostolo; -69. di San Valentino e Santa Giuliana; — 70. di San Venanzio, martire; 71. di Santa Uliva.

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1. Di San Bartolommeo, ovvero di San Baccio; dell' Ascensione del Signore ;

dell' Assunzione di Nostra Donna.

2. Di Messer Carnasciale, di Madonna Quaresima; · di San Francesco

En tout quatre-vingts pièces, dont on a les titres

catalogués.

Les noms des auteurs de ces drames sont ignorés, sauf les suivants :

La Santa Guglielma, par Madonna Antonia, femme de Bernard Pulci;

Le San Rossore, martire, par Bastiano Brunelleschi ; La Santa Eufrasia, le Sant' Onofrio, le San Tommaso Apostolo, le San Venanzio, martire, par Messer Castellano de' Castellani;

La Santa Colomba, par le Disioso Insipido de Sienne; Les Diecimila martiri, par l'abbé Domenico;

Abramo ed Isac et San Giovanni nel Deserto, par Feo Belcari (dans cette dernière pièce, les seize premières stances après l'Annonciation sont de Tommaso Benci); Sansone, par Alessandro Rosselli;

Et Barlaam e Josafat, de Socci Perrettano.

Enfin Laurent de Médicis composa l'œuvre que nous allons analyser, car elle peut servir de spécimen pour ce genre de littérature: La Rappresentazione di San Giovanni e Paolo.

Avant d'assister à cette représentation, faisons connaissance avec les acteurs de la pièce. Ils appartenaient à la compagnie de Saint-Jean-l'Évangéliste, instituée comme toutes les autres confréries dévotes dans un

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(diversa dalla di sopra); — di San Giovangualberto; di Santa Lucia, vergine e martire; di Santa Maria Maddalena e d'un suo stupendo miracolo; di Susanna.

double but l'enseignement chrétien, la moralisation religieuse. A cet effet, elles se divisaient en compagnie de doctrine et en compagnie de discipline. La première compagnie était formée d'adolescents d'au moins douze ans, et de jeunes gens dont les doyens avaient vingt ans au plus. Passé cet âge, ils étaient admis dans la compagnie de discipline, ainsi nommée des flagellations que s'imposaient ses membres. « On les appelait Battuti disciplinanti, et aussi Scopatori (porte-verges), à cause de l'usage qu'ils faisaient des verges pour se fouetter'. » Les Doctrinants se rassemblaient le jour, et les Disciplinants la nuit, dans une salle commune aux deux catégories d'associés; outre la discipline active et passive, à laquelle les battuti se livraient, ils avaient un but d'instruction mutuelle, surtout dans les compagnies de doctrine. Des confrères,-généralement les plus âgés, -y faisaient montre d'éloquence, exerçant par cette voie une sérieuse influence intellectuelle et morale. C'était une sorte de prédication laïque et libre, dont il nous reste de curieux documents.

Il y eut là comme une sorte de protestantisme spontané et pratique trop peu remarqué. L'Église, d'abord inattentive ou complice, finit par étouffer ce germe de prêtrise universelle. En déshabituant le fidèle de toute initiative dans l'œuvre du Salut, en se contentant de sa

1. Osservazioni di Francesco Cionacci sopra le rime sacre del Magnifico Lorenzo de' Medici, etc., dans l'édition des œuvres poétiques de celui-ci ; Bergame, 1767.

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