Ces nymphes se plaisent aussi Ne se peuvent d'Amour défendre, Qui veut être joyeux, le soit: Ce paquet qui vient par derrière, Midas s'avance après ceux-là; Queste Ninfe hanno anco caro, Chi vuol' esser lieto, sia: Di doman non c'è certezza. E di carne e d'anni pieno. Chi vuol' esser lieto, sia: Di doman non c'è certezza. Mida vien dopo costoro; Ciò che tocca, oro diventa; A quoi sert-il d'avoir trésor, Que chacun ouvre les oreilles, Dames, jeunes petits amants, A che giova aver tesoro, Chi a sete tuttavia? Chi vuol' esser lieto, sia: Di doman non c'è certezza. Di doman nessun si paschi; Donne e giovanetti amanti, Ni fatigue, ni douleur; Qu'il en soit ce qu'il doit être. Qui le veut sera content : Non fatica, non dolore, Di doman non c'è certezza. Quant'è bella giovinezza, Che si fugge tuttavia (LORENZO DE' MEDICI, Canti carnascialeschi : Trionfo di Bacco e d'Arianna.) CHAPITRE XXII. CRISE POLITIQUE ET MILITAIRE. Tandis que la pensée de la Renaissance se développait comme la variation d'un thème unique incessamment nuancé, mais qui toujours maintient, à travers les combinaisons de l'harmoniste, le dessin mélodique, la ligne maîtresse, souveraine et aperçue, pendant que, sous le patronage de son chef, la pléiade platonicienne des sages, des écrivains, des artistes, suivait sa voie éclatante, l'Italie subit une crise politique, militaire et religieuse, dont les péripéties intéressent notre histoire spéciale, car elles exercèrent une action décisive sur la profonde élaboration d'idées, sur le riche épanouissement esthétique, analysés dans ces études. Au point de vue politique, le quinzième siècle se caractérise par la formation des grandes puissances occidentales, française, autrichienne, espagnole, britannique. Par rapport au développement italien, qui doit seul nous occuper, on peut négliger cette dernière, encore bien éloignée, malgré ses progrès, d'entrer en partage de la prépondérance disputée entre les deux autres. En face de la rivalité de celles-ci, la division de l'Italie en royaumes, en seigneuries, en républiques, subsiste, comme une proie continuellement convoitée ou conquise par la maison d'Autriche ou par la dynastie des Valois. Celle-ci a pour elle l'unité d'un agrégat politique enfin réalisée par les souverains de l'Ile-de-France au profit de leur suzeraineté. Le premier des pairs français est devenu le vrai et puissant monarque de la portion la plus considérable de l'ancienne Gaule, d'abord par l'extinction des grands vassaux, puis par la suppression des apanages des princes de la maison royale, au profit desquels les Valois régnants avaient imprudemment ressuscité la féodalité. Cette révolution venait de s'achever par Louis XI. et compactes du pays que, par droit d'héritage, elle possédait au nord, au centre, au sud de l'Europe, l'élection continue de son chef à la dignité alors unique d'Empereur, c'est-à-dire, en vertu de la fiction qui relia le Saint-Empire constitué par Charlemagne au véritable empire romain fondé par Auguste, une prééminence sur tous les États de la chrétienté reconnue par le droit international et par l'autorité de l'Église. C'est ainsi que sera possible, dans une certaine mesure, le rétablissement en faveur de Charles-Quint de la domination européenne exercée par le fils de Pépin le Bref. -- Mais, dans l'une et dans l'autre maison, Autriche |