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Matth.

XXIV. 12.

15. & 16.

4.

3.

2. Petr. I.

Cet avertiffement nous eft d'autant plus nécessaire, que nous vi-
vons dans des tems déplorables, où l'iniquité abondant de toutes
parts, la charité. de plusieurs, non-feulement d'entre les fimples
fideles, mais même d'entre les Pafteurs, eft étrangement refroidie.

Rien n'est plus capable de nous faire concevoir une jufte idée de
la fainteté de notre confecration, de la fublimité du pouvoir que nous
y avons reçu, de l'importance des fonctions qu'elle nous impofe,
de confiderer l'excellence de la grace chrétienne dont J. C. nous
a rendus en quelque forte les difpenfateurs.

que

Ce don précieux que le Fils de Dieu nous a acquis par la vertu
toute-puiffante du Sacrifice qu'il a confommé pour nous fur la Croix,
non-feulement purifie nos ames des fouillures du péché, & nous rend
agréables aux yeux de Dieu; mais, felon les expreffions de l'Ecri-
ture, ce n'eft rien moins qu'un écoulement qui fe fait de l'efprit de
Ephef. IV. ce Chef adorable dans les membres de fon Corps mystique, une
participation de la nature divine, une fociété & une alliance
que l'homme juftifié contracte avec la Sainte Trinité, & par laquelle
1. Joan. 1. il eft fait enfant du Pere céleste, membre de fon Fils unique J. C.
N. S. & temple du S. Efprit. Par la grace fanctifiante le Chrétien
arraché de la puissance des ténébres, & des chaînes du fort
armé, est transféré au Royaume de Dieu & de fon Fils bien-
2. Cor. X. aimé. Il devient en J. C. une nouvelle créature, un nouvel hom-
me; il acquiert le droit à Phéritage céleste, à la vie éternelle, à
1. Cor. II. la poffeffion de ces biens ineffables que l'Ecriture n'exprime qu'en di-
l'œil n'a point vû, que l'oreille n'a point entendu,
&
que le cœur de l'homme ne conçoit pas ce que Dieu a pré-
paré à ceux qui l'aiment.

13.

22.

17.

9.

Coloff. I.

Luc. XI.

fant que

Ceft par les Sacremens qu'un fi grand bienfait eft communiqué
aux hommes. Ces facrés fymboles, qui n'ont rien d'éclatant aux
yeux de la chair, font néanmoins les canaux mystérieux par lef-
quels il plait à J. C. de nous incorporer & de nous unir à lui aussi

V

étroitement que les membres le font au chef, & les branches au fep de la vigne. C'est par eux qu'il nous fait part de la vie fpirituelle & divine qu'il reçoit lui-même de fon Pere. C'est par eux que répandant la charité dans nos cœurs, il donne à chacun de nous le dégré d'accroissement qui lui eft propre, & qu'il pourvoit à tous les Ephef. IV. befoins, foit de l'Eglife en général, foit de chaque Fidele en par

ticulier.

Le Baptême, en nous lavant de la tache originelle, & en nous affranchiffant de l'esclavage du démon, nous donne une nouvelle naissance en J. C., nous revêt de J. C. & nous approprie fes Myftères: d'enfans d'Adam, de pécheurs que nous étions par notre origine, il nous fait enfans de Dieu, fes héritiers & les cohéritiers de J. C.

La Confirmation fait croître & affermit en nous la vie Spirituelle que nous avons reçue au Baptême; & répandant en nous avec plénitude les dons du S. Efprit, elle nous donne les forces dont nous avons befoin pour combattre comme de généreux foldats contre les ennemis intérieurs & extérieurs de notre falut.

la

L'Euchariftie eft destinée à conferver, augmenter & perpétuer en nous la vie de cette grace, & en nous nourriffant de la propre chair & du propre fang de J. C. comme de la victime immolée pour rémission de nos péchés, elle nous fait vivre de lui, par lui, en lui & pour lui, de même qu'il vit de fon Pere, par fon Pere, en fon Pere & pour fon Pere.

Le Sacrement de Pénitence eft un reméde efficace préparé pour guérir les blessures de nos ames, & pour ressusciter à la vie spirituelle ceux d'entre les Fideles qui après l'avoir perdue par le péché mortel, ont recours aux Miniftres de l'Eglife avec un cœur contrit, humilié & fincerement converti.

L'Extrême-Onction répand dans l'ame des malades une douceur falutaire & vivifiante qui les foulage, les anime, les fortifie contre les attaques du démon, les prémunit contre les horreurs de la mort, &efface en eux les reftes du péché,

15. & 16.

Ephef. IV.

11. 12.

L'Eglife, par le Sacrement de l'Ordre, eft assurée de posséder jufqu'à la fin des fiécles une fucceffion non interrompue de Miniftres Hiérarchiques, qui par l'efficacité de la priere jointe à l'impofition des mains, reçoivent à la fois & le pouvoir d'exercer au nom de J. C. les différentes fonctions du Ministère, & la grace nécessaire pour s'en acquitter dignement.

Enfin le Sacrement de Mariage n'eft pas fimplement une représen tation de l'union facrée & indissoluble de J. C. avec l'Eglife fon épouse; mais par la grace qu'il répand fur la fociété légitime de Phomme & de la femme, il enrichit l'Eglife de nouveaux enfans, qui renaissant spirituellement, & recevant une éducation chrétienne, deviennent fa confolation, & fervent à la perpétuer.

Il n'y a dans l'ordre Spirituel aucune espece de befoin général ou particulier, auquel la fagesse du Sauveur n'ait fuffisamment pourvû par l'inflitution de ce petit nombre de Sacremens, auffi merveilleux par les effets qu'ils produifent dans les ames bien difpofées, qu'ils font fimples dans leur appareil.

Qu'y a-t-il donc de plus digne de la reconnoissance, de la vénération & de l'empressement des Fideles, que ces fources falutaires qui font toujours ouvertes dans l'Eglife pour ceux qui viennent y puifer avec une humble foi? Par la même raison, qu'y a-t-il de plus augufte que le caractere Sacerdotal & la qualité de Pafteur, qui rendent ceux qui en font honorés, les difpenfateurs de ces Mystères facrés, & les coopérateurs de Dieu dans le grand ouvrage de la fanctification des hommes ?

Nous fommes, M. T. C. F. du nombre de ceux que Dieu, par un choix tout gratuit de fa part, a élevés à cette éminente dignité, &qu'il a revêtus des glorieux titres de Pasteurs & de Docteurs, pour travailler dans l'unité du même Esprit à la perfection des Saints, aux fonctions du Ministère Evangelique, à l'édification du corps mystique de J. C.

S. Leon. Serm. 1. de

Si donc S. Leon emploie les termes les plus énergiques pour faire concevoir au commun des Chrétiens la grandeur de leur dignité, & Nat. Dom. pour leur inspirer de l'horreur de tout ce qui pourroit les faire dégénérer de la noblesse de leur feconde naiffance, qui leur donne Dieu pour Pere, & J. C. pour Chef; jugez, M. C. F. quelle idée nous devons nous former de l'excellence du ministère dont nous sommes chargés, & des fonctions qui nous font confiées. Si les fimples fideles, inftruits par nos leçons, ne doivent s'approcher des Sacremens qu'avec des difpofitions faintes, quelles doivent être les nôtres, nous qui non- -feulement participons à ces mêmes Sacremens, mais qui fommes chargés de les difpenfer, & que J. C. le Pontife des biens futurs, le Pontife faint, innocent, fans tache, féparé des pé- Heb. VII. cheurs, & élevé au-deffus des cieux, daigne s'affocier, en qualité de fes Lieutenans, pour concourir à l'important ouvrage qui eft le fruit & la fin de tous fes Myftères ?

Plus les Sacremens font faints en eux-mêmes & dans leurs effets, plus il est nécessaire de les adminiftrer d'une maniere digne de Dieu & de l'Eglife, au nom de qui nous les adminiftrons. C'est pourquoi les Evêques ont toujours cru qu'un des objets les plus essentiels de leur charge, étoit de veiller fur l'adminiftration des Sacremens, d'en bannir ce qui pourroit reffentir la fuperftition ou l'esprit de nouveauté, & d'y faire obferver foigneufement tout ce qui nous a été tranfmis par la Tradition des Apôtres, ou des hommes Apoftoliques.

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Dans les premiers tems du Chriftianifme, la crainte d'expofer nos Myftères à la rifée ou à la profanation des Idolâtres, a porté l'Eglife à ne les pas divulguer : elle s'abftenoit même d'en donner connoiffance aux Catéchumenes; il n'y avoit que les initiés, c'est-ddire, les fideles aggrégés à l'Eglife par le Baptême, pour qui cette tendre mere n'eut rien de caché. Les prieres & les cérémonies ufttées dans l'adminiftration des Sacremens fe confervoient donc alors

11.

26.

Heb. IX.

par Tradition dans la mémoire des Evêques, qui pour l'ordinaire s'acquittoient eux-mêmes de cette portion du ministère, & dans celle des Prêtres, qui au défaut & fous l'autorité des Evêques, étoient chargés de l'exercer.

Mais le nombre des Miniftres s'étant accru dans la fuite, à proportion de ce que le peuple Chrétien fe multiplioit; comme il étoit à craindre que par l'ignorance ou la négligence de quelques Prêtres,, ou même par un goût de nouveauté, il ne s'introduisît des erreurs, des fuperftitions ou des abus dans la maniere d'adminiftrer les Sacremens, l'Eglife ne fut pas plûtôt en liberté, & foutenue de la protection des Empereurs, qu'on commença à rédiger par écrit la forme des prieres publiques, & particulierement de celles dont on fe fervoit dans la célébration des Sacremens. Nous en trouvons des exemples dans le Livre des Conftitutions appellées Apoftoliques, & dans les anciens Sacramentaires connus fous les noms de faint Leon, de Gelafe, de faint Gregoire le Grand, & d'autres faints Evêques.

Les Cérémonies qui fe pratiquent dans l'adminiftration des Sacremens ne font pas toutes de la même importance, de la même antiquité, ni de la même univerfalité. Il y en a qui font effentielles pour la validité des Sacremens; il y en a d'autres qui n'y font pas effentielles, & qui ont été établies, plûtôt ou plutard, pour en rendre la celébration plus folemnelle, plus fignificative, plus propre à inftruire les fideles & à exciter leur piété.

A l'égard de ce qui eft effentiel pour la validité des Sacremens, il ne peut jamais varier; il est le même par-tout & dans tous les tems. Telles font, dans le Baptême, l'ablution qui fe fait avec de Peau naturelle, & l'invocation diftincte des trois Perfonnes de la Trinité; & dans l'Euchariftie les paroles confecratoires que J. C. a proférées en inflituant ce Sacrement adorable, & qu'il a ordonné à fes Miniftres de proférer en mémoire de lui, toutes les fois qu'ils offriroient les faints Mystères.

Pour

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