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ET DE TRADUCTIONS DE QUELQUES-UNES DES ŒUVRES MORALES

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DU

PARIS

ERNEST THORIN, ÉDITEUR

LIBRAIRE DES ÉCOLES FRANÇAISES D'ATHÈNES ET DE ROME

COLLÉGE DE FRANCE ET DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
7, RUE DE MÉDICIS, 7

1877

Tous droits réservés

858

4590 A92

Gift 4.28-06

INTRODUCTION

Limites et plan de cette étude. — Importance et histoire des manuscrits inédits. Leopardi et M. de Sinner. ·

peut juger Leopardi.

Dans quelle mesure un étranger

Quoique tant d'écrivains distingués, en France, en Italie et en Allemagne, se soient occupés de Leopardi, il nous semble que tout n'a pas été dit sur ce poète plus célèbre que connu, et même que toute son œuvre n'a pas été examinée. Il reste peut-être à étudier, dans ses poésies mêmes, son inspiration poétique, et à donner une idée de ceux de ses écrits qui demeurent inédits et ignorés. Nous allons essayer de nous acquitter de cette double tâche en recherchant quels sont les rapports de la poésie de Leopardi avec sa philosophie et en publiant, dans l'appendice de ce volume, les œuvres inédites qui peuvent faire comprendre plus complétement le penseur et le poète.

Ces deux parties de notre étude, quoique distinctes, sont unies par un lien que l'on verra sans peine : plusieurs de nos assertions, principalement pour ce qui concerne les premiers essais poétiques de Leopardi, sont justifiées ou éclairées par les écrits inédits, et l'esprit philosophique qui paraît dans l'ensemble de ces écrits, peu étendus d'ailleurs, tend à confirmer notre interprétation de la poésie léopardienne. Nous ne pouvons nier néanmoins que la plupart des lettres à M. de Sinner, sauf la lettre (déjà publiéc par Sainte-Beuve) qui contient une profession de foi, se

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MFP

raient plus à leur place dans une biographie. Si l'on voit là un manque d'unité, nous pensons qu'on nous le pardonnera à cause de l'intérêt qu'offre cette correspondance, et aussi parce que cette publication est un hommage rendu à l'un des génies les plus originaux qui se soient produits, en ce siècle-ci, dans la grande famille latine.

Notre prétention n'est donc pas d'étudier à nouveau toute l'œuvre de Leopardi. Nous négligerons le philologue, dont on a déjà parlé avec autorité, et qui d'ailleurs a laissé plutôt des ébauches et des promesses que des travaux achevés et vraiment utiles à la science. Les traductions en vers et en prose, surtout celles du grec, langue qu'il paraît avoir mieux sue que le latin, seraient sans doute intéressantes à étudier; mais, pour les apprécier, il ne suffirait pas de connaître la langue italienne, il faudrait être Italien, sous peine de ne juger sûrement que la méthode du traducteur et non les traductions mêmes. N'oublions pas toutefois que Leopardi doit beaucoup à ses études grecques; il leur doit d'abord cette morale provisoire qu'il emprunte aux stoïciens pour lutter contre la fatalité » (1), ensuite ce style transparent et rapide, si bien défini par Giordani dans la préface des Studi filologici. Son idéal était, il nous le dit lui même en grec, d'écrire avec la simplicité de Xénophon, ἀφελῶς τέ καὶ ἁπλῶς κατὰ Ξενοφῶντα (2), et en effet nous ne voyons rien, même dans la langue française, parfois si grecque en ses allures, qui rappelle le style attique autant que les Dialogues et certaines poésies. Cette raillerie subtile, qui réside non dans une phrase ni dans un trait, mais dans toute la suite d'un développement, et, ce semble, plutôt dans les idées que dans les mots, ces façons de parler impersonnelles et souvent indirectes, cette recherche de la clarté qui évite presque toutes les ellipses, même les plus ordinaires, et donne à l'idée tous ses compléments, sans que la phrase, toute longue qu'elle soit, devienne jamais lourde, car la vraie clarté exclut la pesanteur, cet accord si parfait entre

(1) Voir à l'appendice notre traduction de la préface du Manuel d'Epictète.

(2) Epistolario, t. ler, p. 105.

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