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mains, sans négliger leurs autres affaires, s'occupaient aussi de la citadelle de Tarente, et de la garnison qui s'y trouvait assiégée. Le lieutenant C. Servilius, que le préteur P. Cornelius avait, sur l'ordre du sénat, envoyé acheter des blés en Étrurie, pénétra, avec quelques vaisseaux chargés, dans le port de Tarente, au milieu des gardes ennemies. Ce secours ranima l'espoir des assiégés; naguère on les pressait de se rendre ; à leur tour, ils engageaient, ils exhortaient l'ennemi à rentrer dans le parti des Romains. Et la garnison se trouvait suffisante pour défendre la citadelle, lorsqu'elle eut reçu les troupes tirées de Métapont. Mais aussi les Métapontins, délivrés de la crainte qui les retenait, sc donnèrent à Annibal. Les peuples qui habitaient cette côte et ceux de Thurium firent de même. La défection de ces derniers eut, il est vrai, pour motif celle de Tarente et de Métapont, parce qu'ils étaient, comme ces deux cités, originaires de l'Achaïe, et que des liens d'affinité les unissaient à elles; mais ce qui les entraîna surtout, ce fut le ressentiment qu'ils portaient aux Romains, à cause du massacre récent de leurs ôtages. Les amis et les parens des victimes envoyèrent lettres et courriers à Hannon et à Magon, qui étaient à proximité dans le Bruttium, pour les prévenir que, s'ils voulaient approcher avec leur armée, la ville serait remise en leur pouvoir. M. Atinius commandait à Thurium avec une faible garnison; on pensait l'attirer facilement à un combat hasardé, par la confiance que lui inspirait, non pas ses soldats, alors en fort petit nombre, mais la jeunesse de Thurium, qu'il avait distribuée en centuries, et armée pour l'employer dans l'occasion. Les généraux carthaginois, après un partage de leurs troupes, entrent sur le territoire de

Hanno cum peditum agmine, infestis signis ire ad urbem pergit. Mago cum equitatu, tectus collibus, ad tegendas insidias obpositis, subsistit. Atinius, peditum tantum agmine per exploratores comperto, in aciem copias educit, et fraudis intestinæ, et hostium insidiarum ignarus. Pedestre prælium fuit persegne, paucis in prima acie pugnantibus Romanis; Thurinis exspectantibus magis, quam adjuvantibus, eventum : et Carthaginiensium acies de industria pedem referebat, ut ad terga collis ab equite suo insessi hostem incautum pertraheret. Quo ubi ventum est, coorti cum clamore equites, prope inconditam Thurinorum turbam, nec satis fido animo, unde pugnabat, stantem, extemplo in fugam averterunt. Romani, quamquam circumventos hinc pedes, hinc eques urgebat, tamen aliquamdiu pugnam traxere; postremo et ipsi terga vertunt, atque ad urbem fugiunt. Ibi proditores conglobati, quum popularium agmen patentibus portis accepissent, ubi Romanos fusos ad urbem ferri viderunt, conclamant, «< instare Pœnum, permixtosque et hostes urbem invasuros, ni propere portas claudant. » Ita exclusos Romanos præbuere hosti ad cædem. Atinius tamen cum paucis receptus. Seditio inde paullisper tenuit; quum alii urbem tuendam, inde alii cedendum fortunæ, et tradendam urbem victoribus censerent; ceterum, ut plerumque, fortuna et consilia mala vicerunt : Atinio

Thurium Hannon, en tête de l'infanterie, s'avance, enseignes déployées, vers la ville; Magon, avec la cavalerie, se place derrière des coteaux propres à couvrir une embuscade. Atinius, informé par ses espions de la marche de l'infanterie seulement, sort en ordre de bataille, sans soupçonner ni un complot au dedans, ni un piège au dehors: le combat d'infanterie ne fut qu'une escarmouche légère, parce que la première ligne ne se composait que de quelques Romains; les Thuriniens attendaient plutôt qu'ils ne favorisaient l'évènement; d'ailleurs, les Carthaginois lâchaient pied à dessein d'attirer un ennemi sans défiance au delà des collines qui masquaient leurs cavaliers. Dès qu'il s'y trouve engagé, la cavalerie pousse de grands cris, et se précipite sur les Thuriniens, Cette troupe, à la fois indisciplinée et peu fidèle au parti qu'elle servait, est bientôt mise en fuite les Romains, bien qu'enveloppés, d'un côté, par l'infanterie, et harcelés, de l'autre, par les cavaliers, soutiennent quelque temps le choc; enfin, ils tournent le dos eux-mêmes, et s'enfuient vers la ville. Les conjurés, altroupés aux portes, les laissent ouvertes d'abord, pour favoriser la retraite de leurs concitoyens; mais, lorsqu'ils voient les Romains, en déroute, s'y jeter précipitamment, ils s'écrient que « les Carthaginois sont à la poursuite des fuyards, et vont entrer pêle-mêle avec eux dans la ville, si l'on ne ferme promptement les portes. >> Ainsi livrés aux Carthaginois, les Romains furent massacrés : toutefois, Atinius rentra dans la ville avec un petit nombre de ses soldats. La mésintelligence divisa quelque temps encore les esprits : les uns voulaient se défendre, les autres céder au destin, et livrer la place aux vainqueurs. Enfin, selon l'ordinaire, la fortune et la trahison

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cum suis ad mare ac naves deducto, magis quia ipsi, ob imperium in se mite ac justum, consultum volebant, quam respectu Romanorum, Carthaginienses in urbem accipiunt. Consules a Benevento in campanum agrum legiones ducunt, non ad frumenta modo, quæ jam in herbis erant, conrumpenda, sed ad Capuam obpugnandam; nobilem se consulatum tam opulentæ urbis excidio rati facturos, simul et ingens flagitium imperio demturos, quod urbi tam propinquæ tertium annum inpunita defectio esset. Ceterum, ne Beneventum sine præsidio esset, et ut ad subita belli, si Annibal (quod facturum haud dubitabant) ad opem ferendam sociis Capuam venisset, equites vim sustinere possent, Ti. Gracchum ex Lucanis cum equitatu ac levi armatura Beneventum venire jubent legionibus stativisque ad obtinendas res in Lucanis aliquem præficeret.

XVI. Graccho, priusquam ex Lucanis moveret, sacrificanti triste prodigium factum est; ad exta, sacrificio perpetrato, angues duo ex occulto adlapsi, edere jecur, conspectique repente ex oculis abierunt ; id quum aruspicum monitu sacrificium instauraretur, atque intentius exta reservarentur, iterum ac tertium venisse tradunt, libatoque jecinore, intactos angues abiisse. Quum aruspices, ad imperatorem id pertinere prodigium, præmonuissent, et ab occultis cavendum hominibus consultis

l'emportèrent Atinius fut conduit au rivage avec sa troupe; on le fit embarquer, plutôt par reconnaissance de la douceur et de l'équité de son gouvernement, que par égard pour les Romains: ensuite Thurium ouvrit ses portes aux Carthaginois. Les consuls passent de Bénévent sur le territoire de Capoue, à la fois pour détruire les blés déjà en herbe, et pour assiéger la ville. Ils se flattaient d'illustrer leur consulat par la ruine d'une cité si opulente, et d'effacer la honte et l'opprobre de l'empire qui, depuis trois ans, laissait impunie la défection d'un état si voisin de Rome. Cependant, pour que Bénévent ne restât pas sans garnison, et qu'en sans garnison, et qu'en cas de surprise de la part d'Annibal, qui viendrait sans doute au secours de ses alliés, un corps de cavalerie pût lui tenir tête, Ti. Gracchus reçut l'ordre de quitter la Lucanie pour se rendre à Bénévent avec sa cavalerie et des troupes légères, et de mettre quelqu'un à la tête des légions cantonnées en Lucanie, afin de contenir le pays dans le devoir.

XVI. Gracchus, avant de quitter le pays des Lucaniens, fit un sacrifice qui fut pour lui d'un triste présage: à la fin de la cérémonie, deux serpens, sortis furtivement d'une demeure souterraine, vinrent ronger le foie des victimes, puis disparurent tout à coup aux regards étonnés. D'après le conseil des aruspices, le sacrifice fut recommencé : mais, malgré tout le soin avec lequel on mit à part les entrailles, les reptiles vinrent, à deux reprises, goûter encore le foie, et s'éloignèrent sains et saufs. Les aruspices déclarèrent que ce prodige regardait le général, et cherchèrent à le prémunir contre les com

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