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rem verti aut viam dandam iis esse, et minore conatu, quam condensam aciem rupissent, in castra inrupturos; aut conficiendos sub vallo esse. Nec magni certaminis rem fore paucos esse, et ab suis interclusos: et quæ, dum paveat Romanus, interrupta acies videatur, eam, si se utrimque in hostem vertat, ancipiti pugna medios circumventuram. » Navius ubi hæc imperatoris dicta accepit, secundi hastati signum ademtum signifero in hostes infert; jacturum in medios eos minitans, ni se propere sequantur milites, et partem capessant pugnæ. Ingens corpus erat, et arma honestabant; et sublatum alte signum converterat ad spectaculum cives hostesque; ceterum, postquam jam ad signa pervenerat Hispanorum, tum undique in eum tragulæ conjectæ, et prope tota in unum acies versa : sed neque hostium multitudo, neque telorum vis arcere inpetum ejus viri potuerunt.

VI. Et M. Atilius legatus, primi principis ex eadem legione signum inferri in cohortem Hispanorum coegit. Et, qui castris præerant, L. Porcius Licinus et T. Popillius legati pro vallo acriter propugnant, elephantosque transgredientes in ipso vallo conficiunt; quorum corporibus quum obpleta esset fossa, velut aggere aut ponte injecto, transitum hostibus dedit. Ibi per stragem jacentium elephantorum atrox edita cædes. Altera in

les exterminer dans les retranchemens mêmes. La chose n'était pas si difficile; ces Espagnols étaient en petit nombre, et séparés des leurs ; et cette même légion, qui, pour avoir pris l'alarme, paraissait coupée, n'avait qu'à faire face des deux côtés, pour envelopper à son tour et pour massacrer les ennemis. » A ces mots du général, Navius enlève au porte-enseigne le drapeau de la seconde compagnie des hastats, et menace de le lancer dans les rangs opposés, si les soldats ne se hâtent de le suivre et de prendre part au combat. Navius était d'une taille avantageuse que relevait encore l'éclat de ses armes; et le drapeau, qu'il tenait élevé, avait attiré sur lui les regards des Romains et des ennemis. Aussi, dès qu'il fut parvenu jusqu'à la première ligne des Espagnols, on fit pleuvoir sur sa tête une grêle de traits, et la cohorte presque entière réunit ses efforts contre lui seul; mais ni la multitude des adversaires, ni la nuée de flèches qu'on lui lança, ne put arrêter l'impétueux élan de ce guerrier.

VI. En ce moment, M. Atilius, lieutenant de la même légion, oblige l'enseigne de la première compagnie à porter son étendard au milieu de la cohorte espagnole. De leur côté, les gardiens du camp, les lieutenans L. Porcius Licinus et T. Popillius, défendent avec vigueur les retranchemens, et tuent les éléphans aux portes mêmes que ces animaux essayaient de franchir. Leur masse énorme, en comblant le fossé, forma une sorte de pont, qui donna passage aux ennemis : là, sur leurs cadavres mêmes se livra une bataille sanglante. Dans l'autre partie

parte castrorum jam inpulsi erant Campani punicumque præsidium, et sub ipsa porta Capuæ, quæ Vulturnum fert, pugnabatur : neque tam armati inrumpentibus Romanis resistebant, quam quod porta, ballistis scorpionibusque instructa, missilibus procul hostes arcebat; et subpressit inpetum Romanorum vulnus imperatoris Ap. Claudii : cui, suos ante prima signa adhortanti, sub lævo humero summum pectus gæso ictum est. Magna tamen vis hostium ante portam est cæsa: ceteri trepidi in urbem compulsi. Et Annibal, postquam cohortis Hispanorum stragem vidit, summaque vi castra hostium defendi, omissa obpugnatione, recipere signa, et convertere agmen peditum, objecto a tergo equitatu, ne hostis instaret, cœpit. Legionum ardor ingens ad hostem insequendum fuit : sed Flaccus receptui cani jussit; satis ad utrumque profectum ratus, ut et Campani, quam haud multum in Annibale præsidii esset, et ipse Annibal sentiret. Cæsa, eo die, qui hujus pugnæ auctores sunt, octo millia hominum de Annibalis exercitu, tria ex Campanis tradunt: signaque Carthaginiensibus quindecim ademta, duodeviginti Campanis. Apud alios nequaquam tantam molem pugnæ inveni, plusque pavoris, quam certaminis, fuisse : quum inopinato in castra romana Numidæ Hispanique cum elephantis inrupissent; elephanti, per media castra vadentes, stra

du camp, les Campaniens et la garnison carthaginoise étaient déjà repoussés, et l'on combattait près de la porte même de Capoue, qui donne sur le Vulturne; les Romains n'eussent pas éprouvé une grande résistance, sans les balistes et les scorpions placés sur la muraille, et qui, portant fort loin, écartaient les assaillans. D'ailleurs la fougue des Romains fut ralentie par la blessure du général Ap. Claudius : à l'instant où il combattait à la tête des siens, où il les animait de ses exhortations, il fut atteint d'un javelot à la poitrine, au dessous de l'épaule gauche. Cependant beaucoup d'ennemis furent taillés en pièces devant la porte; les autres furent chassés en désordre jusque dans la ville. Annibal, qui avait vu le massacre de la cohorte espagnole, et l'intrépide défense du camp romain, renonça à son entreprise, et fit retirer ses fantassins sous la protection de sa cavalerie, qu'il mit à l'arrière-garde, pour empêcher l'ennemi de les harceler. Les légions brûlaient du désir de poursuivre les Carthaginois; mais Flaccus fit sonner la retraite, content du double succès qu'il venait d'obtenir, celui de prouver aux Campaniens qu'Annibal leur serait d'un faible secours, et de convaincre Annibal lui-même de cette vérité. Les historiens qui ont parlé de cette bataille, disent qu'Annibal y perdit huit mille hommes, et les Campaniens trois mille; qu'on enleva quinze étendards aux Africains, et dix-huit aux Campaniens. D'autres auteurs ne donnent pas tant d'importance à cette action, et assurent qu'il y eut plus de terreur que de carnage. Les Espagnols et les Numides, ajoutent-ils, vinrent fondre tout à coup sur le camp romain avec leurs éléphans; alors ces animaux, se ruant çà et là, renversèrent les tentes avec fracas, et mirent en fuite les bêtes

gem tabernaculorum ingenti sonitu ac fugam abrumpentium vincula jumentorum facerent; fraudem quoque super tumultum adjectam, inmissis ab Annibale, qui (habuit aliquot) gnari latinæ linguæ, juberent, consulum verbis, quoniam amissa castra essent, pro se quemque militum in proximos montes fugere sed eam celeriter cognitam fraudem, obpressamque magna cæde hostium; elephantos igni e castris exactos. Hoc ultimum (utcumque initum finitumque est) ante deditionem Capuæ prœlium fuit. Medixtuticus, qui summus magistratus apud Campanos est, eo anno, Seppius Lesius erat, loco obscuro tenuique fortuna ortus. Matrem ejus quondam, pro pupillo eo procurantem familiare ostentum, quum respondisset aruspex, summum quod esset imperium Capuæ, perventurum ad eum puerum, nihil ad eam spem agnoscentem, dixisse ferunt, «Næ tu perditas res Campanorum narras, ubi summus honos ad filium meum perveniet!» Ea ludificatio veri et ipsa in verum vertit; nam quum fame ferroque urgerentur, nec spes ulla superesset, iis, qui nati in spem honorum erant, honores detrectantibus; Lesius, querendo desertam ac proditam a primoribus Capuam, summum magistratum ultimus omnium Campanorum cepit.

VII. Ceterum Annibal, ut nec hostes elici amplius ad pugnam vidit, nec per castra eorum perrumpi ad

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