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VIII. Au milieu des soins importans dont on était occupé, l'élection d'un grand curion à la place de M. Émilius renouvela une vieille querelle. Les patriciens prétendaient qu'on ne devait point avoir égard à la demande de C. Mamilius Vitulus, le seul plébéien qui briguât cette dignité, parce que, jusqu'alors, elle avait été le partage exclusif des patriciens. On en appela aux tribuns, qui renvoyèrent l'affaire à la décision du sénat. Les sénateurs firent le peuple juge du différent. Par là, C. Mamilius Vitulus fut le premier plébéien que l'on nomma grand curion. Le grand-pontife, P. Licinius, obligea, malgré lui, C. Valerius Flaccus à se faire inaugurer flamine de Jupiter. C. Létorius fut créé décemvir pour offrir les sacrifices, à la place de Q. Mucius Scévola qui était mort. J'aurais volontiers passé sous silence les motifs de l'inauguration forcée du nouveau flamine, s'il n'avait fait oublier ses anciens désordres par une conduite plus régulière. Pour arracher C. Flaccus à la mollesse et à l'indolence qui corrompaient sa jeunesse, le grand-pontife, P. Licinius, l'avait engagé dans ce sacerdoce, à l'époque où ses vices l'avaient rendu odieux à L. Flaccus, son frère, et à toute sa famille. Mais lorsqu'il eut pris goût aux cérémonies sacrées, il abjura entièrement ses anciens travers, et il n'y eut personne dans

moribus patrum, suis pariter alienisque, esset. Hujus famæ consensu elatus ad justam fiduciam sui, rem intermissam per multos annos ob indignitatem flaminum priorum repetivit, ut in senatum introiret. Ingressum eum Curiam quum L. Licinius prætor inde eduxisset, tribunos plebis adpellavit flamen. Vetustum jus sacerdotii repetebat: datum id cum toga prætexta et sella curuli flaminio esse. Prætor, non exoletis vetustate annalium exemplis stare jus, sed recentissimæ cujusque consuetudinis usu, volebat: nec patrum, nec avorum memoria dialem quemquam id jus usurpasse. Tribuni, rem inertia flaminum obliteratam ipsis, non sacerdotio, damno fuisse, quum æquum censuissent, ne ipso quidem contra tendente prætore, magno adsensu patrum plebisque, flaminem in senatum introduxerunt; omnibus ita existimantibus, magis sanctitate vitæ, quam sacerdotii jure, rem eam flaminem obtinuisse. Consules prius, quam in provincias irent, duas urbanas legiones, in supplementum, quantum opus erat ceteris exercitibus militum, scripserunt. Urbanum veterem exercitum Fulvius consul C. Fulvio Flacco legato (frater hic consulis erat) in Etruriam dedit ducendum, et legiones, quæ in Etruria erant, Romam deducendas. Et Fabius consul reliquias exercitus Fulviani conquisitas (fuere autem ad tria millia trecenti triginta sex) Q. Maximum

toute la ville qui fût plus considéré, plus estimé des principaux sénateurs, de ses parens et de ses concitoyens. Animé par la noble confiance que lui inspirait cette approbation universelle, il réclama un droit tombé en désuétude par le peu de mérite de ses prédécesseurs, celui d'entrer dans le sénat. Il y vint en effet; mais le préteur, L. Licinius, l'en fit sortir : alors il en appela aux tribuns. Il redemanda un privilège autrefois attaché à ce sacerdoce, et qui était accordé au flamine, avec la robe prétexte et la chaise curule. Le préteur soutenait qu'un tel droit devait être fondé, non pas sur des exemples perdus dans la poussière des annales, mais sur les coutumes, sur les usages les plus récens: du temps de leurs pères, de leurs aïeux même, aucun prêtre de Jupiter ne s'était arrogé cette prérogative. Les tribuns pensèrent, avec raison, que l'insouciance des prêtres avait pu leur être nuisible, sans pour cela nuire au sacerdoce: le tribun ne persista pas dans son opposition, et Flaccus fut admis, avec le consentement unanime du sénat et du peuple. Tout le monde jugea qu'il avait obtenu cette faveur, plutôt par la pureté de ses mœurs, qu'à cause de son titre de flamine. Les consuls, avant de partir pour leurs départemens, levèrent deux légions urbaines, pour compléter, au besoin, les autres armées. Le consul Fulvius chargea le lieutenant C. Fulvius Flaccus, son frère, de conduire en Étrurie l'ancienne armée urbaine, et de ramener à Rome les légions d'Étrurie. Le consul Fabius donna ordre à Q. Maximus, son fils, de faire passer en Sicile au proconsul M. Valerius, les débris de l'armée de Fulvius, qui se montaient environ à trois mille trois cent trente-six hommes, et de recevoir de lui deux légions et trente quinquérèmes. Ces rappels

filium ducere in Siciliam ad M. Valerium proconsulem jussit, atque ab eo duas legiones et triginta quinqueremes accipere. Nihil hæ eductæ ex insula legiones minuerunt nec viribus, nec specie, ejus provinciæ præsidium; nam quum, præter egregie suppletas duas veteres legiones, transfugarum etiam Numidarum equitum peditumque magnam vim haberet, Siculos quoque, qui in exercitu Epicydis aut Pœnorum fuerant, belli peritos viros, milites scripsit. Ea externa auxilia quum singulis romanis legionibus adjunxisset, duorum speciem exercituum servavit : altero L. Cincium partem insulæ, qua regnum Hieronis fuerat, tueri jussit; altero ipse ceteram insulam tuebatur, divisam quondam romani punicique imperii finibus; classe quoque navium septuaginta partita, ut omni ambitu litorum præsidia oræ maritimæ essent. Ipse cum Mutinis equitatu provinciam peragrabat, ut viseret agros, cultaque ab incultis notaret, et perinde dominos laudaret castigaretque. Ita tantum ea cura frumenti provenit, ut et Romam mitteret, et Catanam conveheret, unde exercitui, qui ad Tarentum æstiva acturus esset, posset præberi.

IX. Ceterum transportati milites in Siciliam (et erant major pars latini nominis sociorumque) prope magni motus caussa fuere: adeo ex parvis sæpe magnarum momenta rerum pendent! Fremitus enim inter Latinos so

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ne diminuèrent ni en réalité, ni même en apparence, la garnison de cette province; car, outre deux vieilles légions mises au grand complet, et une grande quantité de transfuges numides, cavaliers et fantassins, Valerius avait enrôlé tous les Siciliens aguerris qui avaient servi avec Épicyde, ou dans les armées carthaginoises. Ces auxiliaires, incorporés aux légions romaines, lui donnèrent deux corps d'armée il confia l'un à L. Cincius pour garder la partie de l'île qui avait composé les états d'Hiéron; lui-même, à la tête de l'autre, défendit le reste de la province, divisée naguère entre les Romains et les Carthaginois. Il partagea également sa flotte de soixantedix vaisseaux, de manière à embrasser tous les points de l'île, et à protéger toutes les côtes. Pour lui, il parcourait la Sicile avec la cavalerie de Mutine, inspectait les campagnes, remarquait les terres en friche, celles qui étaient bien cultivées, et distribuait ensuite aux propriétaires ou l'éloge ou le blâme. Ces soins lui procurèrent assez de blés pour en approvisionner Rome, et en faire voiturer à Catane, d'où l'on pouvait les diriger sur l'armée qui devait passer l'été devant Tarente.

IX. Au reste, l'envoi en Sicile des soldats, pour la plupart alliés du nom latin, faillit causer un soulèvement dangereux : tant il est vrai que les motifs les plus légers entraînent souvent les plus grandes conséquences! Des murmures éclatèrent dans les assemblées des

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