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duodeviginti millibus hominum, duo millia haud amplius evaserint; castris hostes potiti sunt.

XXII. Hæ clades, super aliam alia, Romam quum essent nunciatæ, ingens quidem et luctus et pavor civitatem cepit; sed tamen, quia consules, ubi summa rerum esset, ad id locorum prospere rem gererent, minus his cladibus commovebantur. Legatos ad consules mittunt C. Lætorium, M. Metilium, qui nunciarent, ut reliquias duorum exercituum cum cura conligerent; darentque operam, ne per metum ac desperationem hosti se dederent (id quod post cannensem accidisset cladem), et ut desertores de exercitu volonum conquirerent. Idem negotii P. Cornelio datum, cui et delectus mandatus erat : isque per fora conciliabulaque edixit, ut conquisitio volonum fieret, iique ad signa reducerentur. Hæc omnia intentissima cura acta. Ap. Claudius consul, D. Junio ad ostium Vulturni, M. Aurelio Cotta Puteolis præposito, qui, ut quæque naves ex Etruria ac Sardinia accessissent, extemplo in castra mitterent frumentum; ipse ad Capuam regressus, Q. Fulvium collegam invenit Casilini, omnia inde portantem molientemque ad obpugnandam Capuam. Tum ambo circumsederunt urbem, et Claudium Neronem prætorem ab Suessula ex Claudianis castris exciverunt. Is quoque, modico ibi præsidio ad tenendum locum relicto, ceteris omnibus copiis ad Capuam descendit : ita

ment massacré, que, de dix-huit mille hommes, deux mille à peine parvinrent à s'échapper : les Africains restèrent maîtres du camp.

XXII. La nouvelle de ces défaites survenues coup sur coup répandit dans Rome le deuil et l'épouvante. Cependant les succès des consuls, dont les opérations avaient bien plus d'importance, rendaient moins vif le sentiment de ces malheurs. On députe vers ces généraux C. Létorius et M. Metilius, pour les engager à recueillir les débris des deux armées, et à faire en sorte que la crainte et le désespoir ne fussent pas pour les fuyards des motifs de se donner à l'ennemi (ce qui était arrivé après la funeste journée de Cannes) : les consuls auraient aussi à rechercher les déserteurs de l'armée des volons; on donna la même mission à P. Cornelius, déjà chargé de faire des levées. Il fit donc publier, dans les places et dans les marchés, l'ordre d'aller à la recherche des volons, et de les ramener sous leurs drapeaux. Toutes ces mesures furent prises avec la plus scrupuleuse exactitude. Le consul Ap. Claudius, après avoir préposé D. Junius à l'embouchure du Vulturne, et M. Aurelius Cotta à Pouzzoles, pour faire passer aussitôt dans le camp tous les blés qui viendraient, par mer, de la Sardaigne ou de l'Étrurie, retourna lui-même vers Capoue, et trouva, à Casilinum, son collègue, Q. Fulvius, occupé des transports et des constructions nécessaires pour le siège. Alors les deux consuls investirent la place, et rappelèrent le préteur Claudius Néron, qui occupait, à Suessula, l'ancien camp de Marcellus. Néron laissa peu de troupes pour garder cette position, et se dirigea vers Capoue avec toutes ses forces. Ainsi les tentes de trois généraux s'élevèrent sous les murs de

tria prætoria circa Capuam erecta, tres et exercitus diversis partibus opus adgressi, fossa valloque circumdare urbem parant, et castella excitant modicis intervallis: multisque simul locis cum prohibentibus opera Campanis eo eventu pugnant, ut postremo portis muroque se contineret Campanus. Prius tamen, quam hæc continuarentur opera, legati ad Annibalem missi, qui quererentur, desertam ab eo Capuam, ac prope redditam Romanis obtestarenturque, ut tunc saltem opem non circumsessis modo, sed etiam circumvallatis, ferret. Consulibus litteræ a P. Cornelio prætore missæ, «Ut priusquam clauderent Capuam operibus, potestatem Campanis facerent, ut, qui eorum vellent, exirent ab Capua, suasque res secum auferrent. Liberos fore suaque omnia habituros, qui ante idus martias exissent; post eam diem, quique exissent, quique ibi mansissent, hostium futuros numero;» ea pronunciata Campanis, atque ita spreta, ut ultro dicerent contumelias, minarenturque. Annibal ab Herdonea Tarentum duxerat legiones; spe, aut vi, aut dolo, arcis tarentinæ potiundæ. Quod ubi parum processit, ad Brundisium flexit iter, prodi id oppidum ratus; ibi quoque quum frustra tereret tempus, legati campani ad eum venerunt, querentes simul, orantesque; quibus Annibal magnifice respondit, et antea solvisse obsidionem, et nunc adventum suum consules non

cette ville, et trois armées l'attaquèrent, chacune de son côté : et d'abord, on l'entoure d'un fossé et d'un retranchement; on construit des forts, de distance en distance, et les différentes sorties, tentées sur plusieurs points à la fois par les habitans, qui veulent empêcher les travaux, sont repoussées avec tant de succès, qu'enfin les assiégés sont contraints de se tenir dans l'enceinte de leurs remparts. Cependant, avant que les ouvrages fussent terminés, ils envoyèrent une ambassade à Annibal, afin de se plaindre de l'abandon où il laissait Capoue, qui se voyait, pour ainsi dire, de nouveau livrée aux Romains: on le conjurait de venir au secours de ses alliés pressés à la fois par un siège, et enfermés de tous côtés par une ligne de circonvallation. Les consuls reçurent une lettre du préteur P. Cornelius, qui les invitait, << avant l'entier investissement de la place, à permettre aux Campaniens, qui le voudraient, de sortir de Capone, avec ce qui pouvait leur appartenir la liberté et la jouissance de tous leurs biens seraient accordées à ceux qui auraient quitté la ville avant les ides de mars; quiconque, après ce terme, tenterait de sortir, ou resterait dans la place, serait traité comme ennemi. » Ces dispositions, notifiées aux Campaniens, furent repoussées avec mépris; au dédain même on ajouta les insultes et les menaces. Annibal avait marché d'Herdonée sur Tarente, dans l'espoir de s'emparer de la citadelle, par force, ou par ruse. Trompé dans son attente, il tourna vers Brindes, où il se flattait d'entrer par trahison; mais son temps n'y fut pas mieux employé. Les députés campaniens vinrent le trouver là, pour lui adresser leurs plaintes et leurs prières. Annibal leur répondit avec assurance que déjà il avait fait lever le siège de leur ville, et que, cette

laturos. Cum hac spe dimissi legati, vix regredi Capuam, jam duplici fossa valloque cinctam, potuerunt.

XXIII. Quum maxime Capua circumvallaretur, Syracusarum obpugnatio ad finem venit, præterquam vi ac virtute ducis exercitusque, intestina etiam proditione adjuta. Namque Marcellus, initio veris, incertus, utrum Agrigentum ad Himilconem et Hippocratem verteret bellum, an obsidione Syracusas premeret, quamquam nec vi capi videbat posse inexpugnabilem terrestri ac maritimo situ urbem, nec fame, quam prope liberi ab Carthagine commeatus alerent, tamen, ne quid inexpertum relinqueret, transfugas syracusanos (erant autem apud Romanos aliqui nobilissimi viri, inter defectionem ab Romanis, quia ab novis consiliis abhorrebant, pulsi) conloquiis suæ partis tentare hominum animos jussit, et fidem dare, si traditæ forent Syracusa, liberos eos ac suis legibus victuros esse. Non erat conloquii copia, quia multorum animi suspecti omnium curam oculosque converterant, ne quid falleret tale admissum. Servus unus exsulum, pro transfuga intromissus in urbem, conventis paucis, initium conloquendi de tali re fecit; deinde in piscatoria quidam navi, retibus operti, circumvectique ita ad castra romana, conlocutique cum transfugis: et idem sæpius eodem modo alii atque alii; postremo ad

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