Immagini della pagina
PDF
ePub

suadé qu'une fois introduits dans la citadelle, ils pourraient facilement détruire l'armée romaine, enfermée entre des murailles. Marcellus, dans l'impossibilité de réduire Euryale par capitulation ou par force, alla camper entre Neapolis et Tycha, deux parties de Syracuse, aussi grandes que des villes même : il craignait, en pénétrant dans des quartiers plus peuplés, qu'il lui fût trop difficile de retenir le soldat avide de butin. Là se rendirent des députés de Neapolis et de Tycha, portant des bandelettes et des rameaux d'olivier, pour le supplier de leur épargner le carnage et l'incendie. Marcellus soumit à la délibération leur prière, plutôt que leur demande, et, d'après l'avis unanime du conseil, fit publier, << avec la défense d'exercer aucune violence sur les personnes libres, l'abandon de tout le reste à la discrétion du soldat. » Il adossa son camp à des maisons qui lui servirent de remparts; il plaça des corpsde-garde et des sentinelles aux portes qui donnaient sur les places publiques, de peur que l'ennemi ne profitât de la dispersion des troupes, pour l'attaquer. Ensuite, à un premier signal, les soldats se répandent çà et là, brisent les portes des maisons, sèment partout le tumulte et la terreur, et pourtant épargnent la vie des habitans : le pillage ne cesse, que lorsqu'ils ont enlevé toutes les richesses accumulées dans Syracuse par une longue prospérité. Cependant Philodème, qui n'avait plus aucune espérance de secours, obtint de se rendre en toute sûreté vers Épicyde, évacua le fort, et le livra aux Romains. Tandis que l'attention générale se portait vers la partie de la ville dont la prise excitait tant d'alarmes, Bomilcar, à la faveur de la tempête qui ne permettait pas à la flotte romaine de rester à l'ancre

in altum dedit, quinque et quinquaginta navibus Epicydæ et Syracusanis relictis

edoctisque Carthaginien

sibus, in quanto res syracusana discrimine esset, cum centum navibus, post paucos dies, redit, multis (ut fama est) donis ex Hieronis gaza ab Epicyde donatus.

XXVI. Marcellus, Euryalo recepto præsidioque addito, una cura erat liber, ne qua ab tergo vis hostium in arcem accepta inclusos inpeditosque mœnibus suos turbaret. Achradinam inde, trinis castris per idonea dispositis loca, spe ad inopiam omnium rerum inclusos redacturum, circumsedit. Quum, per aliquot dies, quietæ stationes utrimque fuissent, repente adventus Hippocratis et Himilconis, ut ultro undique obpugnarentur Romani, fecit: nam et Hippocrates, castris ad magnum portum communitis, signoque iis dato, qui Achradinam tenebant, castra vetera Romanorum adortus est, quibus Crispinus præerat; et Epicydes eruptionem in stationes Marcelli fecit et classis punica litori, quod inter urbem et castra romana erat, adpulsa est; ne quid præsidii Crispino submitti a Marcello posset. Tumultum tamen majorem hostes præbuerunt, quam certamen; nam et Crispinus Hippocratem non repulit tantum munimentis, sed insecutus etiam est trepide fugientem: et Epicyden Marcellus in urbem compulit; satisque jam etiam in

:

dans la rade, s'échappa, la nuit, du port de Syracuse, avec trente-cinq vaisseaux, en laissa cinquante-cinq à Épicyde et aux Syracusains, et cingla sans obstacle vers Carthage, où il apporta la nouvelle du péril extrême où se trouvait Syracuse : il revint, peu de jours après, avec cent navires, et reçut, dit-on, d'Épicyde, à titre de présent, des sommes considérables tirées du trésor d'Hiéron.

XXVI. Marcellus, maître du fort Euryale, y mit garnison, et n'eut plus à redouter que les ennemis, introduits dans la citadelle, vinssent surprendre ses soldats par derrière, et les attaquer dans l'enceinte de murailles qui les pressait, qui les enfermait sur tous les points. Ensuite il investit l'Achradine, au moyen de trois camps placés dans des positions favorables; il espérait réduire les assiégés par une disette absolue. Pendant quelques jours, on se tint en repos, de part et d'autre; mais l'arrivée d'Hippocrate et d'Himilcon fit prendre l'offensive aux ennemis, et les Romains furent assaillis de tous côtés. Hippocrate était venu camper près du grand port; de là, donnant le signal à la garnison qui occupait l'Achradine, il attaqua l'ancien camp des Romains, où commandait Crispinus, pendant qu'Epicyde faisait une sortie contre les postes avancés de Marcellus, et que la flotte carthaginoise s'approchait du rivage, entre la ville et le camp romain, pour empêcher Marcellus d'envoyer aucun secours à son lieutenant. Cependant l'alarme fut plus vive que le combat : en effet, Crispinus ne repoussa pas seulement l'attaque d'Hippocrate, il le mit en déroute, il le poursuivit dans sa fuite; et Marcellus refoula Épicyde dans la ville : enfin, le résultat de cette attaque semblait l'avoir mis,

posterum videbatur provisum, ne quid ab repentinis eorum excursionibus periculi foret. Adcessit et pestilentia, commune malum, quod facile utrorumque animos averteret a belli consiliis : nam tempore autumni, et locis natura gravibus, multo tamen magis extra urbem, quam in urbe, intoleranda vis æstus per utraque castra omnium ferme corpora movit. Et primo, temporis ac loci vitio et ægri erant, et moriebantur : postea curatio ipsa et contactus ægrorum vulgabat morbos; ut aut neglecti desertique, qui incidissent, morerentur, aut adsidentes curantesque eadem vi morbi repletos secum traherent quotidianaque funera et mors ob oculos esset, et undique dies noctesque ploratus audirentur. Postremo ita adsuetudine mali efferaverant animos, ut non modo lacrymis justoque comploratu prosequerentur mortuos, sed ne efferrent quidem, aut sepelirent, jacerentque strata exanima corpora in conspectu similem mortem exspectantium; mortuique ægros, ægri validos, quum metu, tum tabe ac pestifero odore corporum, conficerent; et, ut ferro potius morerentur, quidam invadebant soli hostium stationes. Multo tamen vis major pestis Pœnorum castra, quam romana (diu circumsedendo Syracusas, cœlo aquisque adsuerant magis), adfecerat. Ex hostium exercitu Siculi, ut primum videre ex gravitate loci vulgari morbos, in suas quisque propinquas urbes dilapsi

pour l'avenir, à l'abri d'une excursion soudaine. A tous les maux de la guerre vint se joindre encore un fléau destructeur, qui promena ses ravages sur les deux partis, et les força de suspendre les hostilités. Les chaleurs de l'automne, l'insalubrité du pays, avaient, dans les deux camps, mais plus encore au dehors qu'au dedans de la ville, causé une épidémie presque générale. D'abord l'intempérie de la saison et le mauvais air amenaient des maladies qui devenaient mortelles bientôt les soins même donnés aux malades et leur contact propagèrent la contagion ; il fallait, ou les laisser périr faute de secours et d'appui, ou respirer près d'eux un air pestilentiel, funeste récompense des soins qu'on leur prodiguait. C'étaient, à chaque instant, des morts, des funérailles; le jour, la nuit, des pleurs, des gémissemens. Enfin l'habitude du mal avait rendu tellement insensible, que, non-seulement on cessa de payer aux morts un juste tribut de larmes et de douleur, mais qu'on négligea même de les enlever, de les ensevelir : la terre était jonchée de cadavres épars, sous les yeux de malades qui attendaient le même sort; la crainte, l'odeur fétide des morts et des mourans, achevaient ceux qui étaient atteints du fléau, et infectaient ceux qu'il avait épargnés. Pour mourir au moins sous le tranchant du glaive, quelques-uns allaient seuls attaquer les postes ennemis. Cependant la peste exerça plus de ravages dans le camp des Carthaginois que dans celui des Romains, que trois ans de siège avaient acclimatés. Les Siciliens, qui servaient dans l'armée africaine, voyant que le mal provenait de l'insalubrité des lieux, se retirèrent dans leurs villes assez voisines de Syracuse: mais les Carthaginois, qui n'avaient point d'autre refuge, pé

« IndietroContinua »