Immagini della pagina
PDF
ePub

sunt: at Carthaginienses, quibus nusquam receptus erat, cum ipsis ducibus Hippocrate atque Himilcone, ad internecionem omnes perierunt. Marcellus, ut tanta vis ingruebat mali, traduxerat in urbem suos; infirmaque corpora tecta et umbræ recreaverant. Multi tamen ex romano exercitu eadem peste absumti sunt.

XXVII. Deleto terrestri punico exercitu, Siculi, qui Hippocratis milites fuerant, in haud magna oppida, ceterum et situ et munimentis tuta (tria millia alterum ab Syracusis, alterum quindecim abest), eo et commeatus e civitatibus suis comportabant, et auxilia arcessebant. Interea Bomilcar, iterum cum classe profectus Carthaginem, ita exposita fortuna sociorum, ut spem faceret, non ipsis modo salutarem opem ferri posse, sed Romanos quoque in capta quodammodo urbe capi, perpulit, ut onerarias naves quam plurimas omni copia rerum onustas secum mitterent, classemque suam augerent : igitur, centum triginta navibus longis et septingentis onerariis profectus a Carthagine, satis prosperos ventos ad trajiciendum in Siciliam habuit; sed iidem venti superare eum Pachynum prohibebant. Bomilcaris adventus, fama primo, dein præter spem mora, quum gaudium et metum in vicem Romanis Syracusanisque præbuisset; Epicydes metuens, ne, si pergerent iidem, qui tum tenebant, ab ortu solis flare per dies plures venti,

rirent tous jusqu'au dernier, avec leurs chefs Hippocrate et Himilcon. La contagion redoublait d'intensité; Marcellus fit passer ses soldats dans la ville, où l'ombre et le couvert leur procurèrent quelque soulagement. Toutefois l'armée romaine perdit aussi beaucoup de monde.

XXVII. Ainsi fut détruite l'armée de terre des Carthaginois : les Siciliens, qui avaient été soldats d'Hippocrate, se réfugièrent dans deux villes peu considérables, mais assez fortes par leur situation et par leurs retranchemens; l'une était à trois, l'autre à quinze milles de Syracuse : là, ils firent passer les vivres et les secours que leur patrie pouvait fournir. Cependant Bomilcar retourne pour la seconde fois à Carthage, où il présente la position des alliés sous un point de vue assez favorable pour faire espérer de pouvoir tout à la fois leur porter un secours efficace, et même prendre, en quelque sorte, les Romains dans la ville qu'ils avaient prise. Il détermine les Carthaginois à renvoyer, sous sa conduite, en Sicile, un grand nombre de navires de charge, avec toute espèce de provisions, et à renforcer sa flotte. Il partit donc de Carthage avec cent trente vaisseaux longs et sept cents bâtimens de transport il eut le vent assez favorable pour passer en Sicile; mais le même vent l'empêcha de doubler le cap Pachynum. D'abord le bruit de son arrivée, puis celui du retard survenu contre toute attente, firent passer tour-à-tour les Romains et les Syracusains de la frayeur à la joie. Épicyde craignant que, si les vents d'est qui régnaient alors continuaient à souffler plusieurs jours, la flotte cartha

classis punica Africam repeteret, tradita Achradina mercenariorum militum ducibus, ad Bomilcarem navigat, classem in statione versa in Africam habentem, atque timentem navale prœlium, non tam quod inpar viribus aut numero navium esset (quippe etiam plures habebat), quam quod venti aptiores romanæ, quam suæ, classi flarent, perpulit tandem, ut fortunam navalis certaminis experiri vellet. Et Marcellus, quum et siculum exercitum ex tota insula conciri videret, et cum ingenti commeatu punicam adventare, ne simul terra marique inclusus, urbe hostium urgeretur, quamquam inpar numero navium erat, prohibere aditu Syracusarum Bomilcarem constituit. Duæ classes infestæ circa promontorium Pachynum stabant, ubi prima tranquillitas maris in altum evexisset, concursuræ. Itaque, cadente jam Euro, qui per dies aliquot sævierat, prior Bomilcar movit cujus prima classis petere altum visa est, quo facilius superaret promontorium; ceterum, postquam tendere ad se romanas naves vidit, incertum qua subita territus re, Bomilcar vela in altum dedit, missisque nunciis Heracleam, qui onerarias retro in Africam repetere juberent, ipse, Siciliam prætervectus, Tarentum petit. Epicydes, Epicydes, a tanta repente destitutus spe, ne in obsidionem magna ex parte captæ urbis rediret, Agrigentum navigat, exspectaturus magis eventum, quam inde quidquam moturus.

ginoise ne reprît la route de l'Afrique, laisse la garde de l'Achradine aux chefs des troupes mercenaires, et se rend par mer auprès de Bomilcar il le trouve, la proue déjà tournée vers l'Afrique, dans l'appréhension d'un combat naval, non pas qu'il fût inférieur en forces, loin de là, sa flotte était plus nombreuse, mais parce que les Romains avaient le vent plus favorable : Épicyde parvint cependant à le décider à tenter une bataille. De son côté, Marcellus, voyant que toute la Sicile mettait sur pied une armée formidable, et que la flotte africaine était sur le point d'aborder avec des convois considérables, craignit de se trouver enfermé par terre et par mer dans une ville ennemie, et, målgré l'infériorité du nombre, résolut d'empêcher Bomilcar d'entrer à Syracuse. Deux flottes ennemies bordaient le promontoire de Pachynum, prêtes à combattre, aussitôt que le calme permettrait de gagner le large. Dès que l'Eurus, qui, depuis plusieurs jours, soufflait avec violence, fut un peu tombé, Bomilcar s'ébranla le premier, et son avant-garde sembla prendre la haute mer, pour doubler plus facilement le cap: mais lorsqu'il vit la flotte romaine s'avancer contre lui, frappé de je ne sais quelle terreur subite, il fit voile vers la pleine mer, envoya des exprès à Héraclée, pour donner l'ordre aux vaisseaux de charge de retourner en Afrique, côtoya la Sicile, et gagna le port de Tarente. Épicyde, qui voyait tout à coup s'évanouir une si belle espérance, renonçant à soutenir le siège d'une ville déjà à moitié prise, se dirigea vers Agrigente, plutôt pour y attendre l'évènement, que pour tenter la moindre entreprise.

XXVIII. Quæ ubi in castra Siculorum sunt nunciata, Epicyden Syracusis excessisse, a Carthaginiensibus relictam insulam, et prope iterum Romanis traditam; legatos de conditionibus dedendæ urbis, explorata prius per conloquia voluntate eorum, qui obsidebantur, ad Marcellum mittunt. Quum haud ferme discreparet, quin, quæ ubique regum fuissent, Romanorum essent; Siculis cetera cum libertate ac legibus suis servarentur; evocatis ad conloquium his, quibus ab Epicyde creditæ res erant, «missos se simul ad Marcellum, simul ad eos ab exercitu Siculorum, aiunt, ut una omnium, qui obsiderentur, quique extra obsidionem essent, fortuna esset: neve alteri proprie sibi paciscerentur quidquam. » Recepti deinde ab iis, ut necessarios hospitesque adloquerentur, expositis, quæ pacta jam cum Marcello haberent, oblata spe salutis perpulere eos, ut secum præfectos Epicydis Polyclitum, et Philistionem, et Epicyden, cui Sindon cognomen erat, adgrederentur; interfectis iis, et multitudine ad concionem vocata, et inopiam, qua ipsi inter se fremere occulte soliti erant, conquesti, « quamquam tot mala urgerent, negarunt, fortunam accusandam esse, quod in ipsorum esset potestate, quamdiu ea paterentur. Romanis caussam obpugnandi Syracusas fuisse caritatem Syracusanorum, non odium: nam, ut occupatas res ab satellitibus Annibalis, deinde

« IndietroContinua »