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sent. Sedato tandem tumultu, exsequentibus sciscitando mercenariis, quæ acta cum Romanis essent, dilucere, id quod erat, cœpit; aliam suam ac perfugarum caus

sam esse.

XXX. In tempore legati a Marcello redierunt, falsa eos suspicione incitatos memorantes, nec caussam expetendæ pœnæ eorum ullam Romanis esse. Erat ex tribus Achradinæ præfectis Hispanus, Mericus nomine; ad eum inter comites legatorum de industria unus ex Hispanorum auxiliaribus est missus : qui, sine arbitris Mericum nactus, primum, quo in statu reliquisset Hispaniam (et nuper inde venerat), exponit. «Omnia romanis ibi obtineri armis; posse eum, si operæ pretium faciat, principem popularium esse, seu militare cum Romanis, seu in patriam reverti libeat. Contra, si malle obsideri pergat, quam spem esse terra marique clauso?» Motus his Mericus, quum legatos ad Marcellum mitti placuisset, fratrem inter eos mittit: qui, per eumdem illum Hispanum secretus ab aliis ad Marcellum deductus, quum fidem accepisset, composuissetque agendæ rei ordinem, Achradinam redit. Tum Mericus, ut ab suspicione proditionis averteret omnium animos, negat « sibi placere legatos commeare ultro citroque, neque recipiendum quemquam, neque mittendum : et, quo intentius custo

dans, trois pour l'Achradine, et trois pour l'Ile. Lorsque le tumulte est enfin apaisé, les mercenaires, en s'informant des conditions auxquelles on a traité avec les Romains, reconnaissent clairement la vérité, et voient que leur cause est tout autre que celle des transfuges.

XXX. Dans ce moment, les députés envoyés à Marcellus revinrent à Syracuse, et leur assurèrent que leurs soupçons étaient mal fondés, et que les Romains n'avaient aucun motif d'exercer contre eux des vengeances. Parmi les trois officiers qui commandaient dans l'Achradine, se trouvait un Espagnol, appelé Mericus: au cortège de l'ambassade on adjoignit à dessein un soldat espagnol, tout récemment arrivé de sa patrie. Cet émissaire, trouvant Mericus sans témoins, commença par lui exposer la situation où il avait laissé l'Espagne. « Là, dit-il, tout est occupé par les armes romaines : Mericus peut, en leur rendant un signalé service, obtenir le premier rang parmi ses concitoyens, soit qu'il veuille servir dans l'armée des Romains, ou retourner dans sa patrie. Si, au contraire, il s'obstine à soutenir un siège. quel espoir lui reste-t-il, lorsqu'il est investi par terre et par mer? » Mericus, touché de ces considérations, fit porter son frère au nombre des députés que l'on convint d'envoyer à Marcellus le même Espagnol lui ménagea une audience secrète du général, dont il reçut la parole; et, le plan une fois bien arrêté, il revint dans l'Achradine. Alors Mericus, afin d'écarter tout soupçon d'intelligence avec les Romains, assure « que toutes ces allées et venues d'ambassadeurs lui déplaisent fort; il ne faut plus ni recevoir, ni envoyer personne; et, pour plus de sûreté, il est urgent de diviser les postes prin

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diæ serventur, opportuna loca dividenda præfectis esse, ut suæ quisque partis tutandæ reus sit.» Omnes adsensi sunt partibus dividundis : ipsi regio evenit ab Arethusa fonte usque ad ostium magni portus : id ut scirent Romani, fecit. Itaque Marcellus nocte navem onerariam cum armatis remulco quadriremis trahi ad Achradinam jussit, exponique milites regione portæ, quæ prope fontem Arethusam est. Hoc quum quarta vigilia factum esset, expositosque milites porta, ut convenerat, recepisset Mericus; luce prima Marcellus omnibus copiis monia Achradinæ adgreditur : ita ut non eos solum, qui Achradinam tenebant, in se converteret, sed ab Naso etiam agmina armatorum concurrerent, relictis stationibus suis, ad vim et inpetum Romanorum arcendum. In hoc tumultu, actuariæ naves, instructæ jam ante circumvectæque, ad Nasum armatos exponunt, qui, inproviso adorti semiplenas stationes et adapertas fores portæ, qua paullo ante excurrerant armati, haud magno certamine Nasum cepere, desertam trepidatione et fuga custodum; neque ullis minus præsidii aut pertinaciæ ad manendum, quam transfugis, fuit : quia, ne suis quidem satis credentes se, medio certamine effugerunt. Marcellus, ut captam esse Nasum didicit, et Achradinæ regionem unam teneri, Mericumque cum præsidio suis adjunctum, receptui cecinit, ne

cipaux entre les commandans, afin que chacun soit responsable de celui dont on lui aura confié la défense. »> Chacun approuva la proposition; et, dans le partage, le sort fit échoir à Mericus la garde du quartier qui s'étendait de la fontaine Aréthuse à l'entrée du grand port il eut soin d'en avertir les Romains. Alors Marcellus fit remorquer, la nuit, par une quadrirème, un vaisseau de charge rempli d'hommes armés, jusqu'à la hauteur de l'Achradine; les soldats avaient ordre de débarquer en face de la porte voisine de la fontaine Aréthuse. Ce mouvement s'effectua vers la quatrième veille; Mericus introduisit les Romains, comme il était convenu. Au point du jour, Marcellus attaque l'Achradine avec toutes ses troupes, de manière à attirer de son côté et ceux qui occupaient cette place, et la garnison même de l'Ile qui se voyait forcée de quitter son poste, pour repousser le choc impétueux de l'armée romaine. Au milieu de ce tumulte, des bâtimens de transport, tout équipés d'avance, font le tour de l'Ile, et y débarquent des hommes armés, qui trouvent les corps-de-garde dégarnis et les portes ouvertes, par où étaient sortis ceux qui avaient couru au secours de l'Achradine; ils s'emparent donc, presque sans coup férir, de l'Ile, que le désordre et la fuite de ses gardes ont laissée déserte. Personne n'opposa moins de courage et de résistance que les transfuges; ils se défiaient de leurs compagnons mêmes aussi ils prirent la fuite au milieu du combat. Marcellus, à la nouvelle que l'Ile était prise, qu'une partie de l'Achradine était en son pouvoir, et que Mericus, avec sa garnison, s'était joint aux Romains, fit sonner la retraite, pour empêcher le pillage du trésor royal, que

regiæ opes, quarum fama major, quam res, erat, diri

perentur.

XXXI. Subpresso inpetu militum, et iis, qui in Achradina erant, transfugis spatium locusque fugæ datus est; et Syracusani, tandem liberi metu, portis Achradinæ apertis, oratores ad Marcellum mittunt, nihil petentes aliud quam incolumitatem sibi liberisque suis. Marcellus, consilio advocato, et adhibitis etiam Syracusanis, qui per seditiones pulsi ab domo intra præsidia romana erant, respondit : « Non plura, per annos quinquaginta, benefacta Hieronis, quam paucis his annis maleficia eorum, qui Syracusas tenuerint, erga populum romanum esse; sed pleraque eorum, quo debuerint, recidisse; foederumque ruptorum ipsos ab se graviores multo, quam populus romanus voluerit, pœnas exegisse. Se quidem tertium annum circumsedere Syracusas : non ut populus romanus servam civitatem haberet, sed ne transfugarum duces captam et obpressam tenerent. Quid potuerint Syracusani facere, exemplo vel eos Syracusanorum esse, qui intra præsidia romana fuerint, vel hispanum ducem Mericum, qui præsidium tradiderit, vel ipsorum Syracusanorum postremo, serum quidem, sed forte consilium. Omnium sibi laborum periculorumque, circa mœnia syracusana terra marique tam diu exhaustorum, nequaquam tantum fructum esse,

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