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FRAGMENS

DE LA

GRANDE HISTOIRE DE SALLUSTE.

AVERTISSEMENT.

SUR LES FRAGMENS DE SALLUSTE.

ON On sait que Salluste, outre l'Histoire de la Conquête de la Numidie, celle de la Conjuration de Catilina, et ses deux Discours adressés à César sur le gouvernement de la république, avait, dans ses derniers jours, composé l'Histoire d'une partie du VIIe siècle de Rome, et la Description du Pont-Euxin'. Ces deux ouvrages

'Le poète Rufus Festus Avienus, dans son poëme intitulé Ora maritima, cite en ces termes la Description du Pont-Euxin, par Salluste :

Interrogasti, si tenes, Mæotici

Situs quis esset æquoris: Sallustium
Noram id dedisse, dicta et ejus omnibus
Præjudicatæ auctoritatis ducier

Non abnuebam. Ad ejus igitur inclytam
Descriptionem (qua locorum formulam
Imaginemque, expressor efficax stili
Et veritatis, pæne inobtutus dedit

Lepore linguæ) multa rerum junximus.

ont

Divers grammairiens, entre autres Nonius Marcellus, p. 524, éd. Paris, au mot Proximum, Servius, sur l'Én,. liv. 111, v. 533, également cité cet ouvrage. Toutefois le président De Brosses et

sont perdus, mais il en reste des fragmens. Le premier contenait, en cinq ou six livres adressés à Lucullus, fils du vainqueur de Mithridate, un récit des Évènemens civils et militaires arrivés dans la république romaine depuis le consulat de Lépide et de Catulus, époque de la mort de Sylla, jusqu'au moment où le pouvoir que la loi Manilia conférait à Pompée, remettait de nouveau la république sous la dictature d'un seul homme. Res populi romani, M. Lepido, Q. Catulo, coss., ac deinde militiæ et domi gestas composui, disait Salluste au début de son ouvrage. Cet intervalle ne comprenait pas plus de quatorze années, de l'an de Rome 675 à l'an 688. Mais, comme l'historien remontait jusqu'au commencement des démêlés de Marius et de Sylla, c'està-dire jusque vers l'époque où s'était terminée la guerre de Jugurtha, l'an 650, et qu'il ne s'arrêtait que vers le temps de la conjuration de Catilina, on peut dire que le corps entier de ses Histoires, y compris la Guerre de

plusieurs critiques ont pensé que Salluste n'avait parlé de la mer Noire qu'incidemment, lorsque, dans le quatrième livre de son Histoire, il traitait de la guerre de Mithridate. Mais il n'est pas probable qu'une simple digression de ce genre ait pu être citée et désignée à plusieurs reprises et par divers écrivains, sous un titre particulier. Il faut donc croire, avec M. Schoell et d'autres savans allemands, que la description de la mer Noire formait un ouvrage géographique particulier, dont nous avons à regretter la perte.

1

Fragment tiré de Pompeius Messalinus: de Numeris et pedibus orat., et de Priscianus, Instit. grammaticæ, lib. xv, c. 3.

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