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Pinifer illum etiam solâ sub rupe jacentem
Mænalus et gelidi fleverunt saxa Lycæi.
Stant et oves circùm ; nostrî nec poenitet illas: (3)
Nec te poeniteat pecoris, divine poeta !

Et formosus oves ad flumina pavit Adonis.

Venit et upilio; tardi venêre bubulci ; (4) Uvidus hiberna venit de glande Menalcas: Omnes, undè amor iste, rogant, tibi ? Venit Apollo: (5) Galle, quid insanis? inquit; tua cura Lycoris Perque nives alium perque horrida castra secuta est. Venit et agresti capitis Silvanus honore, Florentes ferulas et grandia lilia quassans. Pan deus Arcadiæ venit, quem vidimus ipsi Sanguineis ebuli baccis minioque rubentem: Ecquis erit modus? inquit; Amor non talia curat:

Tout vous eût fait connaître une douleur égale,
Et les rocs du Lycée et les pins du Ménale;
Les ronces, les lauriers y séchaient tour à tour,
Lorsqu'au pied d'un rocher Gallus mourait d'amour.
Ses brebis, en silence, autour de lui pressées,
A son morne chagrin semblaient intéressées.

Quel troupeau n'est sensible aux maux de son berger?
Toi-même, à leurs douleurs ne sois point étranger!
Que ce nom de berger, qu'un dieu prit chez Admète,
N'offense point Gallus, harmonieux poëte!

Le doux nom de berger fut celui d'Adonis,
Et l'amant de Vénus a pris soin des brebis.

Déjà, de toutes parts, la foule t'environne,
Chacun, sur tes amours, s'interroge et s'étonne ;
Les plus jeunes pasteurs s'approchent les premiers
Près deux, à pas tardifs, viennent les lourds bouviers,
Et le vieux Palémon, sur sa tête blanchie,

Rapportant, pour l'hiver, des glands chargés de pluie. La foule avec respect s'ouvre pour Apollon;

Il répétait : « Gallus, où donc est ta raison?

» Celle qui t'est si chère!... un autre l'a séduite,
» Et dans l'horreur des camps la promène à sa suite. »
A son jeune cyprès on reconnaît Sylvain.

Parmi de longs rameaux, on le voit dans sa main
Balancer de grands lis à la tige fleurie.
Bientôt, à ses côtés, vient le dieu d'Arcadie,
D'hièble et de carmin le visage enflammé:

« Eh quoi ! disait ce dieu, si tu n'es plus aimé,
» N'est-il donc à tes maux ni terme, ni remède ?
A tes pleurs insensés crois-tu que l'amour cède?

Nec lacrymis crudelis Amor, nec gramina rivis,
Nec cytiso saturantur apes, nec fronde capellæ.

Triştis at ille: Tamen cantabitis, Arcades, inquit, (6) Montibus hæc vestris : soli cantare periti

Arcades. O mihi tùm quàm molliter ossa quiescant,
Vestra meos olim si fistula dicat amores!

Atque utinàm ex vobis unus, vestrique fuissem
Aut custos gregis, aut maturæ vinitor uvæ!
Certè, sive mihi Phyllis, sive esset Amyntas,
Seu quicumque furor (quid tùm, si fuscus Amyntas?
Et nigræ violæ sunt, et vaccinia nigra),
Mecum inter salices lentâ sub vite jaceret :
Serta mihi Phyllis legeret, cantaret Amyntas.
Hic gelidi fontes, hic mollia prata, Lycori ;
Hic nemus: hic ipso tecum consumerer ævo.
Nunc insanus amor duri me Martis in armis, (7)

>> Cet enfant est cruel! l'Amour aime les pleurs,

» Comme un pré les ruisseaux, et l'abeille les fleurs. »

"

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Mais lui, plus triste encore, et n'écoutant qu'à peine :

Seuls, vous savez chanter, vous chanterez ma peine,

» Arcadiens heureux! O que, si quelques jours » Votre luth à ces monts racontait mes amours, » Gallus dans le tombeau reposerait tranquille! Que n'ai-je parmi vous, dans un modeste asile, » Ou marié la vigne, ou soigné vos troupeaux ! » L'Amour eût de ces lieux respecté le repos; » Et de fougueux transports s'il eût rempli mon âme, » Ou Phyllis, ou Daphné répondrait à ma flamme.

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Phyllis a moins d'éclat; mais une fleur des champs, >> Mais la sombre hyacinthe orne encor le printemps: Quels charmes ne remplace un cœur sans imposture! » Là, de pampres couvert, entouré de verdure

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» Là, du moins, sous l'abri de ces riants coteaux, » Ou Phyllis, ou Daphné, dans l'ombre des berceaux, » Viendrait me prodiguer des soins toujours fidèles. Phyllis irait, pour moi, cueillir des fleurs nouvelles ; » Charmé de ses accents, j'écouterais Daphné.

K

» Prés fleuris, onde pure, ô séjour fortuné!

» Rendez-moi Lycoris! Viens dans ces riches plaines! » Ici, de beaux vergers, des gazons, des fontaines; » Ici, des bois épais, et les cieux les plus doux : » C'est ici, que nos jours, loin des regards jaloux, Consumés lentement dans une douce ivresse,

» S'exhaleraient ensemble, éteints par la vieillesse.

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Quelle erreur ! faut-il donc, affrontant mille dards, » Porter mon fol amour sous les drapeaux de Mars?

Tela inter media, atque adversos detinet hostes :
Tu procul à patriâ (nec sit mihi credere tantùm !)
Alpinas, ah dura! nives et frigora Rheni

Me sine sola vides. Ah! te ne frigora lædant!
Ah! tibi ne teneras glacies secet aspera plantas !

:

Ibo; et Chalcidico quæ sunt mihi condita versu, Carmina pastoris Siculi modulabor avenâ. Certum est in silvis, inter spelæa ferarum, (8) Malle pati, tenerisque meos incidere amores Arboribus crescent illæ ; crescetis, amores. Intereà mixtis lustrabo Manala nymphis, (9) Aut acres venabor apros; non me ulla vetabunt Frigora Parthenios canibus circumdare saltus: Jam mihi per rupes videor, lucosque sonantes Ire; libet Partho torquere Cydonia cornu Spicula: tamquam hæc sint nostri medicina furoris, Aut Deus ille malis hominum mitescere discat! Jam neque hamadryades rursùm nec carmina nobis Ipsa placent; ipsæ, rursùm concedite, silvæ: (10) Non illum nostri possunt mutare labores; Nec si frigoribus mediis Hebrumque bibamus, Sithoniasque nives hiemis subeamus aquosæ ; Nec si, cùm moriens altâ liber aret in ulmo, Æthiopum versemus oves sub sidere Cancri.

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