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gine. Enfin, je suis persuadé que si le peu que j'ai écrit ne suffit pas pour mettre mon sentiment à couvert des attaques de M. Arnauld, un plus gros livre, qu'on lirait moins et qu'on n'entendrait pas mieux, y serait aussi fort inutile dans l'entêtement ou le dévouement où je vois certaines personnes. Mais si M. Arnauld croit avoir mieux réussi dans quelque chapitre particulier que dans tous les autres, je le prie qu'il me le marque, et je l'examinerai, je crois, de telle manière qu'on verra bien que, si je n'ai pas répondu en particulier à tous les raisonnements qu'il a faits, ce n'est pas que je manquasse de réponse, mais plutôt qu'ils n'en méritaient aucune après les choses que j'avais déjà expliquées. Je crois devoir rendre ce témoignage à la vérité, que je n'ai rien vu dans le livre de M. Arnauld, qui me donne le moindre sujet de douter des sentiments qu'il combat; et je prie ceux qui ne conçoivent pas distinctement ni mon sentiment* ni les preuves que j'en donne, de suspendre leur jugement. jusqu'à ce que, l'ayant examiné à fond et sur les principes que j'ai expliqués dans la Recherche de la Vérité et dans les Méditations chrétiennes, l'évidence leur donne droit de décider.et de juger.

DÉFENSE D'ARNAULD

CONTRE

LA RÉPONSE DE MALEBRANCHE

On a publié sous ce titre à Cologne (Bruxelles), chez Nicolas Schouten, en 1684, un volume in-12, contenant plusieurs lettres d'Arnauld à M. le marquis de Roucy, dans lesquelles il réfute les arguments que le P. Malebranche avait opposés aux siens. Nous donnons en entier la première lettre, qui sert d'introduction, et qui roule sur des points importants de métaphysique, et nous extrayons de la cinquième partie de la Défense proprement dite, un long passage qui complète la discussion relative à l'étendue intelligible. Nous avons supprimé les quatre premières parties dans lesquelles Arnauld ne réfute que des reproches personnels.

Nous nous bornons à en transcrire les titres : Première partie. -Endroits de la Réponse que l'on prétend etre faux, injurieux, téméraires ou pleins de mépris, et d'une fierté dédaigneuse, rapportés mot à mot, sans glose et sans commentaire. SECONDE Partie. – Récit fidèle et exact de tout ce qui s'est passé entre le P. Malebranche et M. Arnauld, par rapport au Traité de la Nature et de la Grâce. TROISIÈME PARTIE. Refutation de tout ce que dit l'auteur de la Réponse pour appuyer ses reproches personnels contre M. Arnauld, de chagrin, de passion, d'attache à ses opinions erronées, au préjudice de la vérité. QUATRIÈME PARTIE. Qu'il n'y a rien dans le livre des Idées qui ait pu donner sujet à l'auteur de la Réponse de traiter M. Arnauld aussi injurieusement qu'il l'a fait.

Quant à la cinquième Partie, nous n'en avons donné que la première moitié le reste a trait à quelques points d'une moindre importance, ou dont la discussion présente moins de difficultés : tels que la conformité que Malebranche veut établir entre sa doctrine et celle de saint Augustin, et son opinion sur la nécessité du témoignage des livres saints pour fonder notre croyance au monde extérieur.

LETTRE DE M. ARNAULD,

DOCTEUR DE SORBONNE,

A M. LE MARQUIS DE ROUCY,

SUR

LA RÉPONSE AU LIVRE DES IDÉES.

Je viens présentement, Monsieur, de recevoir la Réponse au livre des Idées, par le libraire qui l'a imprimée, qui me témoigne, par un billet fort civil, du 25 décembre, que je n'ai reçu que le 6 de janvier, que c'est un ouvrage de M. Malebranche, qui lui a ordonné de me le faire tenir.

Comme c'est vous, Monsieur, à qui j'ai adressé le livre auquel on répond par celui-là, la première pensée qui m'est venue, en lisant la lettre du libraire, qui me l'envoyait de la part de l'auteur, a été de vous prier d'avoir la bonté de faire à notre ami mes remercîments pour son présent. Mais dès que j'eus ouvert le livre, et que j'en eus lu les premières lignes, je vis tout d'un coup que ce n'était plus cela :

Sensi medios delapsus in hostes.
Improvisum aspris veluti qui sentibus anguem
Pressit humi nitens, trepidusque repente refugit
Attollentem iras et cærula colla tumentem.

J'aurais été satisfait si j'y avais au moins trouvé quelques marques de notre ancienne amitié. Quand elles auraient été entremêlées de quelques plaintes honnêtes, s'il avait cru

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