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D'APRÈS L'ÉDITION IMPÉRIALE DE PÉTERSBOURG,
(Manuscrit de Koenigsberg)

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NOTICE

TORCER TAS

On ne peut nier que la science historique ne soit redevable aux assemblées monastiques des travaux les plus importans; cependant, depuis un demi-siècle surtout, que n'a-t-on pas dit de l'ignorance des moines? Sans avoir l'intention de m'établir ici leur panégyriste et d'excuser ce que les monastères purent offrir de blâmable, je ferai un reproche à l'époque actuelle de son aveugle injustice envers des établissemens auxquels la France est redevable de tant de belles découvertes et de précieux ouvrages. Parmi tous les prétendus littérateurs que le mot de moine ou de couvent fait rire, il en est peu qui se croient obligés de réfléchir sur l'origine des congrégations, d'en étudier l'esprit et la doctrine. On ne fouille plus dans les archives, on ne lit plus les chartes des monastères, on ne suit plus les réformes et les travaux auxquels se sont soumis les cénobites des, cloîtres en un mot, on ne sait plus dans quel but ces établissemens ont été fondés, le bien qu'ils ont produit, l'avantage qu'en a retiré la société. On a recueilli studieusement les

noms de tous les hommes corrompus que produisirent les assemblées monastiques: mais comparez-en le nombre avec celui des bienfaiteurs de l'humanité, des écrivains célèbres, des grands hommes en tout genre qui en sortirent également, et vous verrez de quel côté penchera la balance.

Il est vrai que rien dans nos livres modernes ne nous a mis sur la trace de la vérité, et, qu'à la honte de tous les écrivains qui se vouent au triste métier de calomniateurs du passé, il perce dans leur étrange et et superbe dédain pour les congrégations religieuses un défaut aussi grand d'instruction que de bonne foi. Ce n'est pas seulement dans les romans de Dulaurens et de Diderot qu'il faudrait aller chercher des notions sur les moines; il faudrait savoir qu'il existe des sources plus graves et surtout plus pures. Il faudrait se résoudre à lire la Gallia christiana et les biographies ecclésiastiques, pour avoir une idée des travaux auxquels se sont livrés les cloîtres; il faudrait ouvrir les ouvrages des Mabillon, des Bouquet, des Martenne, des Montfaucon et de tant d'autres savans religieux. Ces ouvrages, que les liseurs du jour, imbus des préjugés de la fin du xvIIIe siècle, vouent à l'oubli, mais auxquels les bons esprits reviendront toujours, donnent à la vérité d'autres leçons que la plupart des livres dont se surchargent les bibliothèques. On rencontre peu, en les lisant, les mots du vocabulaire moderne; on ne voit pas que leurs auteurs y fassent continuellement étalage d'idées libérales et de sentimens patriotiques. Ces mots si sonores et si

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