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Saint-Lazare et de Saint-Maurice. Rainaldi fut, eu égard à sa courte existence, peut-être l'artiste le plus riche et le plus considéré de son temps. Il était admis dans toutes les maisons des grands avec lesquels il traitait avec familiarité. Il aimait le faste et le grand monde, où sa conversation spirituelle et son humeur agréable lui préparaient toujours un bon accueil. Il mourut à la fleur de son âge, en 1641, lorsqu'il avait à peine atteint sa 30° année.

Quoi qu'il en soit de cette lutte singulière, et de son effet plus extraordinaire encore, s'il mérite qu'on y ajoute foi, il est certain que Guillaume Rainolds, d'abord protestant, et qui même avait été ministre dans cette communion, se fit catholique et abjura à Rome l'hérésie à laquelle il avait été attaché. Venu en France après son retour d'Italie, il professa à Reims l'Ecriture sainte et l'hébreu dans le collége des Anglais. De plusieurs ouvrages qu'il a laissés, RAINOLDS (Guillaume et nous citerons : I un traité De sacrá Jean), deux frères anglais, que de Scripturá. II Un autre De ecclesiá. singulières circonstances portent à III Colloquium inter Rainoldum et réunir dans un même article, étaient | Gentilem. IV Des Sermons sur les nés tous deux à Pinhoë dans le De- psaumes 17, 47 et 48. V Orationes vonshire, savoir, Guillaume en duodecim. VI Explanatio prophe1539, et Jean en 1549. Elevés, tarum Aggæi et Obadice. VII Caldit-on, séparément et hors de leur vino turcismus, id est calvinisticæ pays, Jean le fut dans la religion perfidiæ cum mahumetaná collatio, catholique, et Guillaume dans les et dilucida utriusque sectæ confu¬ principes de la réformation. S'étant tatio, avec Guillaume Gifford, Anun jour rencontrés, et fàchés de se vers, 1596, et Cologne, 1603. trouver de croyance différente, ils Rainolds n'eut pas le temps d'achever cherchèrent mutuellement à se faire ce livre, élant mort à Anvers le 24 changer de sentimens, et disputant août 1594, mais Gifford y mit la avec force, chacun en faveur du culte dernière main et le publia. Le proauquel il appartenait, ils usèrent de testantisme y était violemment attaraisons si convaincantes, ou qui paru-qué. L'ouvrage ne fut pas sans rérent telles à celui à l'égard duquel on ponse: Sutlivius, ministre protesles employait, que le protestant réso-testant, y en opposa un autre sous lut de se faire catholique, et le catho- ce titre De Turco-papismo, hoc lique protestant; dessein qu'ils effec-est de turcarum et papistarum adtuèrent l'un et l'autre. C'est ce que versus Christi ecclesiam et fidem, rapporte sans doute, d'après des conjuratione, eorumque in reliautorités, Bayle, qui pourtant doute gione et moribus consensione et du fait, dont le bruit s'était assez ac-similitudine liber unus. De part crédité pour que l'anecdote devînt et d'autre la modération ne fut le sujet d'une épigramme latine point observée, et les injures se

I Voici cette épigramme rapportée par le docteur Heylin, qui fait aussi mention de co fait singulier :

Bella inter geminos plus quàm civilia fratres ›
Traxerat ambiguus religionis apex:
Ille reformalæ fidei quo partibus instat,
Ille reformandam denegat esscffidem.
Propositis causæ rationibus, alter utrinquè

:

Concurrêre pares et cecidêre pares.
Quod fuit in votis, fratrem capit alter utrinque,
Quod fuit in fatis, perdit uterque fidem.
Captivi gemini, sine captivante fuerunt,
Ét victor victi transfuga castra petit,
Quod genus hoc pugnæ est, ubi victus gaudet
uterque,

Et tamen alteruter se superasse dolet!

RAI mêlèrent aux raisons. VIII De justá treprise demandait du travail et christianæ reipublica in reges im-beaucoup de recherches; cela ne le pios et hæreticos auctoritate jus- rebuta pas. Il n'épargna ni peitissimáque catholicorum ad Hen-nes, ni frais, ni voyages. Il parricum Navarræum et quemcumque courut les diverses provinces belhæreticum, à regno Galliæ repel-giques, visita les églises et les molendum, confoederatione, Anvers, nastères, fouilla leurs archives et les 1592, in-8; diatribe séditieuse dé- autres dépôts publics, et en tira une diée au duc de Mayenne, dont le foule de renseignemens qui serbut était de rendre Henri III et virent de matériaux à un grand Henri IV odieux, et de faire préva- nombre d'ouvrages, dont les princiloir la ligue. Quelques-uns ont at-paux sont: 1 Auctarium ad natales tribué ce livre à Guillaume Rose, sanctorum belgii Joannis Molani, évêque de Senlis, d'autres à Gif-Douai, 1726, in-8. 11 Hierogazoford, à Jean Boucher, curé de Saint-philacium belgicum, Douai, 1628, Benoît, à un jésuite, etc.; mais il in-8. L'auteur y traite des reliques paraît constant qu'il est de Guil-conservées dans les Pays-Bas. III laume Rainolds, lequel dit lui-même Peristromata sanctorum, Douai, l'avoir entrepris à la prière du duc et du cardinal de Guise, depuis tués à Blois. L'opinion de Bayle est aussi qu'il faut le donner à l'auteur du Calvino-turcismus. Quant à Jean Rainolds, frère puîné de Guillaume, élevé dans l'université d'Oxford, il y avait ensuite professé la théologie. En 1598, il était devenu doyen de Lincoln, bénéfice qu'il résigna pour prendre la présidence du collège de Corpus Christi. Il avait travaillé à la version de la bible en anglais, et à la critique des livres sacrés regar-mit en latin,VII Coenobiarchia Crisdés comme apocryphes par les pro piniensis, Douai, 1642, in-4. C'est testans. Il est auteur d'un grand l'histoire de la vie des abbés du monombre de livres de controverse nastère de Crépin, abbaye de l'orcontre l'église romaine, notamment dre de Saint-Benoît en Hainaut. d'un traité intitulé: De Idololatria VIII Vita sancti Landelini, abbatis ecclesiæ romanæ. Il mourut en et fundatoris Crispiniensis. Saint 1607, âgé de 58 ans. On dit qu'il Landelin vivait au 8e siècle, et fonda penchait vers le puritanisme. l'abbaye de Lobes et celle de Crépin. Ce dernier ouvrage est son histoire. IX Vita sancti Ayberti, Crispiniensis ascetæ et reclusi. Raiss donna en outre une nouvelle édition avec corrections et augmentations du livre intitulé Cœnobiarchia Ogniacensis Francisci Mosschi, Douai, 1636. Il mou

RAISS (Arnould), chanoine de l'église de Saint-Pierre à Douai, et savant agiographe, était né dans cette ville. Il forma le dessein de recueillir et de publier tout ce qui pouvait avoir rapport aux saints des Pays-Bas, au culte dont on les honorait et à leurs reliques. Cette en-

1630, in-8. IV Origines cartusiarum belgii, Douai, 1632, in-4. V Belgica christiana, Douai, 1634, in 4; c'est l'histoire des évêques et prélats des provinces flamandes, dans le genre de Gallia christiana. VI Vita beatæ Mariæ Raggiæ, Douai, 1621, in-8. Cette sainte fille, née dans l'île de Chio, était du tiers ordre de Saint-Dominique. Sa vie avait été écrite en espagnol par Jean-Pierre de Sarragosse, et depuis traduite en français. Raiss la

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rut à Douai le 6 septembre 1644. | fuser sans injustice. Parmi les proRALPH (James), historien et tecteurs utiles qu'il s'était faits, il poëte anglais, vit le jour, à ce que comptait le prince de Galles, sur la l'on croit, dans l'Amérique septen-bienveillance duquel il pouvait fonder trionale; mais on ignore encore les plus belles espérances; mais ce quels furent ses parens et l'année prince mourut au moment où il alde sa naissance. Il paraît cependant lait les voir se réaliser. Accablé de qu'il appartenait à une famille pauvre chagrin, il mourut dans la même et obscure, et qu'il ne dut qu'à ses année de 1762. talens la considération dont il jouit. RAMBALDI (Jean-François), Il fut d'abord maître d'école à Phi- poëte latin, né à Vérone vers 1520. ladelphie; mais cet état ne conve-Il avait de vastes connaissances et nant guère ni à son activité natu-un talent particulier pour la poésie relle, ni à son génie, il vint s'établir latine; mais une imagination trop à Londres au commencement du vive et trop féconde nuisit souvent règne de George II. Ralph, quoi-à ses succès. Il écrivit la plupart du que étranger dans cette ville im-temps sur des sujets scientifiques, et mense, sut bientôt y trouver des parmi ses nombreux ouvrages on amis puissans qui l'aidèrent dans ses cite: I Phisiologicorum libri duo. premiers essais. Le premier ouvrage II Meteorologicorum libri duo. III qu'il publia est un poëme intitulé De sensibus libri duo. IV De unila Nuit, qui eut peu de succès : verso. V De bond fortuná, etc. On Pope en fait mention dans sa Dun-ignore l'époque de sa mort. ciade, mais ce n'est pas pour en RAMBAUD DE VACHÈRES, faire l'éloge. Il donna ensuite quel- troubadour provençal, un des plus ques pièces de théâtre qui ne réus- célèbres du 13° siècle, naquit d'une sirent point. Ralph passe pour un famille honnête du pays d'Orange. fort médiocre poëte, mais il fut plus Ses talens poétiques lui donnèrent heureux comme prosateur. Il écrivit accès auprès du prince Guillaume dans plusieurs journaux, et ses ar- de Baux, son seigneur naturel, dont ticles furent goûtés du public: ses il se captiva la bienveillauce. Il eut pamphlets politiques, qui eurent un autre puissant protecteur dans aussi un grand succès, sont encore le marquis de Montferrat, et en la plupart regardés comme des chefs- 1204 il le suivit à la Terre sainte. d'oeuvre dans leur genre par le Le marquis l'avait créé chevalier, style, par la justesse de sa critique, et après avoir conquis Salonique et la finesse des aperçus. Ralph em- sur les Turks, il en donna le gou ploya mieux et plus honorablement vernement à Rambaud. Le poëte ses talens dans son excellente His-chanta cette croisade dans un petit toire d'Angleterre, qui a juste-poëme dont les vers respirent l'arment établi sa réputation. Le règne deur guerrière du temps et l'endes Stuarts surtout est comparable thousiasme de la gloire. Ses autres à ce qu'ont produit de mieux les pièces les plus connues sont des plus célèbres historiens modernes. sirventes, et un poëme intitulé la L'ordre, le style, les réflexions sont Caros, qu'il avait composé en dignes des éloges que ses contem- éloge de Beatrix, sœur du marquis porains lui ont prodigué, et qu'on dont il était épris, dit-on, d'une ne saurait même à présent lui re- passion inutile.

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RAMBERT (Gabriel de Saint-),

RAMEL (G. L.), maréchal de camp, membre de la Légion-d'Hon

surtout son supplice. Lors du régime naquit à Pontarlier vers 1620. de la terreur, il chercha, dit-on, était issu d'une famille noble, et à délivrer sa province du joug tyentra dans sa première jeunesse, en rannique de ses oppresseurs. Surqualité de page, auprès du marquis veillé depuis long-temps, il fut enfin de Leganès, grand d'Espagne, et arrêté, et après avoir langui quelgouverneur du Milanais. II quitta que temps dans les prisons, on le ce seigneur quelque temps après; conduisit à Paris, où le tribunal répour entrer comme intendant chez volutionnaire le condamna à mort le duc d'Orscholt, prince d'Arem- comme conspirateur; il fut exéberg. On ne connaît pas d'ailleurs des cuté le 7 mai 1794. Son frère, détails bien intéressans sur la vie Jean-Louis Rameau, monta aussi sur de cet écrivain, et on croit unique-l'échafaud, le même jour, et pour ment qu'il était un admirateur en- le même motif. Ancien seigneur de thousiaste de Descartes, à en juger Cosne, il y remplissait alors les par le titre de l'ouvrage suivant, écrit fonctions de juge de paix, et avait d'un assez bon style, Conformité son frère pour assesseur. des principes de Moise dans la création du monde avec les principes de la philosophie de Des-neur, naquit en 1745, suivit la cartes, Utrecht, 1717, in-12. La carrière des armes, et entra au serconformité de ces principes n'y pa- vice à l'âge de quinze ans. Après raît pas assez bien établie, et on avoir passé par tous les grades, il peut considérer ce livre comme un obtint, en 1791, celui d'adjudant effort de l'imagination préoccupée général. Cinq ans après il fut nommé de l'auteur. Rambert mourut vers commandant des grenadiers de la 1700. garde du corps législatif. 11 fut RAMEAU (Jean-François), impliqué dans la conjuration de naquit à Cosne, en 1755, Il suivit Brottier et Laville heurnois : selon le barreau, et était avocat à l'époque lui, il n'y prit part que pour les de la révolution, dont il embrassa dénoncer, et suivant l'assertion des d'abord les principes. Il fut nommé accusés, de bon accord et sincèreadministrateur, et puis vice-prési-ment. Quoi qu'il en soit, Augereau dent de l'administration de la Nièvre. était de ce dernier avis, lorsqu'il Ce département le nomma, en sep-lui arracha les épaulettes devant tembre 1791, député à l'assemblée le corps législatif. Il parvint néanlégislative, où il ne se fit guère moins à se justifier, et à obtenir un remarquer. Après la session, il revint dans sa province et fut nommé assesseur du juge de paix à Cosne. Rameau était naturellement modéré dans ses opinions; il avait fait paraître ces sentimens lors de son séjour à Paris, et qu'il ne dissimulait pas quand il fut de retour dans sa province. Il osa blàmer le pouvoir croissant des jacobins, le procès scandaleux du roi, et déplora

décret portant qu'il avait bien mérité de la patrie. Par maladresse ou par imprudence, il se vanta ensuite d'être également odieux aux royalistes et aux anarchistes. Peu de temps après, il s'attacha au parti clichien, y joua un certain rôle, et fut en conséquence compris dans la proscription du 18 fructidor. Cependant, dans cette journée, il ne ft aucun effort pour contenir ses sol

dats, qui l'abandonnèrent, et se Gusman, tragédie en 3 actes, Barlaissa désarmer sans opposer la moin-celone, 1780, in-8. VI Pelage dre résistance. Il fut transporté à tragédie en 3 actes, Madrid, 1784. Cayenne, ainsi que d'autres proscrits, Ces deux pièces obtinrent du succès. et Pichegru avec lequel il put Il y a une autre tragédie du nom de s'évader du lieu de son exil. De Pelage, par M. Quintana. VII Le retour en France, il ne figura pas Triomphe de la Vérité, poëme fort dans le procès de ce général, et bien écrit, et plein de verve. Le vécut comme ignoré jusqu'en 1806, style surtout a mérité l'éloge des qu'il fut employé comme adjudant littérateurs espagnols. en chef de l'état-major dans l'armée

RAMOS PAREJA, et non PEde Portugal. En 1814, on éleva REIRA ( Barthélemi ), réformateur au grade de maréchal de camp. de la musique, naquit à Salamanque L'année suivante, il commandait à vers 1535. Il était aussi habile dans Toulouse, et, vers la fin de 1815, la théorie que dans la pratique de il y fut assassiné dans une émeute populaire.

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cet art. Nicolas V ayant fondé à Bologue la chaire de musique, il RAMOS (don Henri), militaire appela, en 1582, Pareja pour l'ocet écrivain espagnol, né à Alicante cuper. Malgré les nombreux paren 1738. Il entra d'abord dans l'ar- tisans de Guido-Aretino, il eut le tillerie et ensuite dans la garde courage de démontrer à l'Italie la royale espagnole, où il parvint au fausseté du système de celui-ci, et grade de capitaine, avec le titre de les erreurs qui en étaient et en colonel, et puis de brigadier, ou devaient être la conséquence. Il pugénéral de brigade. Il servit avec blia, pour le prouver, son Traité distinction dans les guerres d'Alger de la musique, Bologne, 159..., (1772), de Gibraltar (1780), et qui, après avoir été vivement comcontre la république française (1793). battu par les guidistes, fut généra→ Son instruction n'était pas moindre lement adopté, d'abord en Italie, et que sa bravoure, et il cultiva avec ensuite dans toute l'Europe. Pareja un égal succès les sciences exactes a composé plusieurs savans moret la poésie, Il était surtout très-ceaux comme des motets des versé dans la géométrie, et plaçait psaumes, des cantiques, etc., qui cette science au premier rang des se conservent encore à Bologne: le connaissances humaines. Il mourut célèbre P. Martini en fit acquisition à Madrid en 1801, Ses talens et la d'une grande partie qui se trouvent bonté de son caractère le firent gé-à la bibliothèque musicale du counéralement regretter. Parmi ses nom-vent de Saint-François, à Bologne. breux ouvrages, nous citerons les Pareja mourut dans cette ville vers plus connus comme: 1 Elémens 1610. sur l'instruction et la discipline de RAMPINELLI ( D. Ramiro ), l'infanterie, Madrid, 1776, in-8. mathématicien renommé, naquit à II Elémens de géométrie à l'usage Brescia en 1697. Il entra dans la des gardes royales, ibid., 1787, congrégation des PP. du Montin-4. III Instructions pour les Olivet, et son talent dans les maélèves d'artillerie, ibid., 1788. IV thématiques l'appela successivement Eloge de Bayan, marquis de aux chaires de Padoue, de Bologne Santa-Cruz, Madrid, 1780. V de Paris et de Milan. Les bons III. SUPPL.

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