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tout temps le mur inexpugnable de la chrétienté, n'ayant oncques, selon le témoignage même de Agathias, auteur grec, dévoyé de la religion catholique et orthodoxe. »

Il est aisé de juger par là pourquoi le Ciel fait éclater si visiblement sa protection sur cette noble France, «ce royaume que l'on peut appeler, disait un ancien gentilhomme français dans son Journal de Voyage, l'oeil et la perle du monde; et l'on peut avouer avec vérité qu'elle est à la chrétienté ce que la chrétienté est à l'Europe, et ce que l'Europe est à l'Asie, l'Afrique et l'Amérique; et comme la plus belle partie du monde est l'Europe, la plus belle partie de l'Europe est la France. Elle est les Indes pour les richesses, la Grèce pour les lettres, et elle-même pour les armes ; en un mot, elle est la première de la Chrétienté, soit qu'on considère sa richesse et fertilité de pays, la valeur des habitans, soit la durée de sa monarchie qui commence l'an 420 du salut, et qui depuis ce temps a toujours été gouvernée par des rois dont plusieurs se sont rendus recommandables par leur piété, sagesse, prudence et valeur, mais surtout par le zèle qu'ils ont eu pour la véritable religion, qui leur a fait entreprendre guerre contre ceux qui s'en étoient déclarés les

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ennemis. Ce même zèle les a portés à conserver et enrichir l'église romaine, et à prendre la proection des papes opprimés, qui, par un juste sentiment de reconnaissance, leur ont donné le titre glorieux de fils aînés de l'église, et la préséance sur tous les autres rois.>>

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LES DÉPARTEMENS DE LA FRANCE

CONNUS

SOUS LE NOM DE VENDÉE.

Tous les jours de nouveaux voyageurs vont chercher dans la Grèce, en Egypte, en Italie, en Palestine, les souvenirs de la religion, de la liberté, et les vestiges des peuples qui brillèrent dans l'histoire ; et on dédaigne près de soi, dans son propre pays, les restes d'un peuple admirable. Pour nous, nous n'avons pas voulu aller au loin recueillir les souvenir d'un héroïsme qui n'est plus, nous l'avons contemplé respirant encore dans notre France. Un voyage dans la Vendée est un motif de plus d'admirer et d'aimer notre patrie? Nous croyons donc que des lecteurs françois nous suivront avec plaisir dans les villes, sur les champs de bataille, dans les chaumières de ce glorieux pays. Tout ce que nous décrirons, nous l'avons vu. Tous les traits de courage ou d'humanité que nous citerons, nous les avons appris sur les lieux mêmes, toutes les paroles des paysans ou plutôt des héros ven→ déens, nous ne ferons que les répéter fidèlement.

Depuis long-temps nous désirions visiter le Bocage, la plus belle partie de la Vendée; et au mois d'octobre de l'année dernière nous partîmes avec deux compe gnons de voyage. Nous suivimes la levée de la commencée par Louis-le-Débonnaire, continuée par les comtes d'Anjou, depuis Orléans jusqu'à Saumur (1). On rencontre à chaque instant des bourgs, des hameaux, des fermes, des maisons de campagne, répandues sur les deux rives de la Loire, et ce n'est qu'à Saumur qu'on quitte la levée pour pénétrer dans la Vendée. Saumur est la première ville où l'on trouve des traces du passage des Vendéens. Ils sont venus jusque-là, conduits par MM. de Cathelineau, de la Roche-Jacquelin et Lescure, noms qui tous rappellent la gloire.

Saumur est de l'autre côté de la chaussée, au pied des collines qui bordent la rive gauche de la Loire. On traverse un grand pont pour y arriver; une partie de ce pont a été coupée par les Vendéens, et n'a pas encore été rétablie. Je m'arrêtai, j'interrogeai tous ceux que je rencontrois. Je voulois entendre parler des Vendéens dans le lieu même de leurs exploits. Il me sembloit que leur nom devoit se prononcer là d'une manière différente dans le reste de la France. Je ne me tromque pai pas, et je distinguai bien vite, à la manière dont on ine disoit, les brigands (2) sont venus jusqu'ici, l'amour

(1) C'est Louis-le-Débonnaire qui en 819 fit commencer la levée. On suivit alors les sinuosités de la Loire, et on éleva de petites digues très-étroites.

(2) Il est remarquable que ce nom de brigands ait été donné

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