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EPISTOLA DCCI.

(ad Att., XIV, 19.)

Scrib. in Pompeiano, nonis maii, A. V. C. 709.

CICERO ATTICO SAL.

NON. mai. quum essem in Pompeiano, accepi binas a te litteras, alteras sexto die, alteras quarto. Ad superiores igitur prius. Quam mihi jucundum, opportune tibi Barnæum litteras reddidisse. Tu vero cum Cassio, ut cetera. Quam commode autem, quod id ipsum, quod me mones, quatriduo ante ad eum scripseram, exemplumque mearum litterarum ad te miseram. Sed quum Dolabellæ atioia (sic enim tu ad me scripseras) magna desperatione affectus essem; ecce tibi et Bruti, et tuæ litteræ. Ille exilium meditari. Nos autem alium portum propiorem huic ætati videbamus: in quem mallem equidem pervehi florente Bruto nostro, constitutaque re publica. Sed nunc quidem, ut scribis, non utrum vis. Assentiris enim mihi, nostram ætatem a castris, præsertim civilibus, abhorrere.

Antonius ad me tantum de Clodio rescripsit, meam lenitatem et clementiam et sibi esse gratam, et mihi voluptati magnæ fore. Sed Pansa furere videtur de Clodio, itemque de Dejotaro; et loquitur severe, si velis credere. Illud tamen non belle, ut mihi quidem videtur, quod factum Dolabellæ vehementer improbat. De coro

LETTRE DCCI.

Pompéies, 7 mai 709.

CICERON A ATTICUS.

J'AI reçu, le 7 mai, à Pompéies deux de vos lettres, l'une six jours, et l'autre quatre jours depuis sa date. Je vais commencer par répondre à la première. Je suis ravi que Barnéus vous ait remis ma lettre si à propos. Vous avez fort bien parlé à Cassius, ce qui vous est ordinaire. Heureusement, quatre jours avant que j'eusse reçu votre lettre, j'avais écrit à Cassius, comme vous le souhaitiez, et je vous avais envoyé une copie de ma lettre. Mais dans le temps que j'étais tout consterné de ce que Dolabella ne me payait point, j'ai reçu votre lettre et celle de Brutus, qui me mande qu'il pense à se bannir lui-même. Pour moi, il faut que je cherche un autre port, dont mon âge m'approche. J'aurais bien voulu, avant que d'y entrer, voir les affaires de Brutus et celles de la république en meilleur état : mais, comme vous me le dites, je n'ai point deux partis à prendre; car vous pensez comme moi, qu'à l'âge où je suis, et surtout pendant une guerre civile, il ne me convient plus de prendre les armes.

Antoine m'a seulement répondu au sujet de Clodius, qu'il me sait très-bon gré de ce que je veux bien suivre des sentimens de douceur et de modération, et que je m'en trouverai fort bien. Pour Pansa, il crie fort haut sur Clodius et sur Dejotarus, et parle d'un ton sévère propre à tromper ceux qui voudraient s'y laisser

natis quum sororis tuæ filius a patre accusatus esset, rescripsit se coronam habuisse honoris Cæsaris causa; posuisse luctus gratia: postremo, se libenter vituperationem subire, quod amaret etiam mortuum Cæsarem. Ad Dolabellam, quemadmodum tibi dicis placere, scripsi diligenter. Ego etiam ad Siccam. Tibi hoc oneris non impono. Nolo te illum iratum habere. Servii orationem agnosco: in qua plus timoris video, quam consilii. Sed quoniam perterriti omnes sumus, assentior Servio. Publilius tecum tricatus est. Huc enim Cærellia missa ab istis est legata ad me; cui facile persuasi, mihi id, quod rogaret, ne licere quidem, non modo non lubere. Antonium si videro, accurate agam de Buthroto.

Venio ad recentiores litteras; quamquam de Servio jam rescripsi. Me facere magnam päiv Dolabellæ. Mihi me hercule ita videtur, non potuisset major tali re, talique tempore. Sed tamen, quidquid ei tribuo, tribuo ex tuis litteris. Tibi vero assentior, majorem pa ejus. fore, si mihi, quod debuit, dissolverit. Brutus velim sit Asturæ. Quod autem laudas me, quod nihil ante de profectione constituam, quam, ista quo evasura sint, videro muto sententiam. Neque quidquam tamen ante, quam te videro. Atticam meam gratias mihi agere de matre gaudeo: cui quidem ego totam villam, cellamque tradidi; eamque cogitabam v idus videre. Tu Atticæ salutem dices. Nos Piliam diligenter tuebimur.

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prendre mais ce qui me paraît de mauvais augure, c'est qu'il désapprouve ce qu'a fait Dolabella. Mon frère ayant fait des reproches à notre neveu, sur ce qu'il a porté une couronne aux Parilia, il lui dit dans sa réponse, qu'il a porté une couronne en l'honneur de César, et qu'il l'a quittée pour marquer sa douleur; qu'au reste il était ravi qu'on lui reprochât qu'il aimait César, même après sa mort. J'ai écrit à Dolabella une lettre très-forte, comme vous me le conseillez; j'ai écrit aussi à Sicca. Je ne vous charge point de cette affaire, de peur que Dolabella ne vous en sache mauvais gré. Je trouve dans le discours de Servius plus de peur que de prudence; mais la peur est devenue si générale, que je suis de son avis. Publilius a chicané avec vous : ils m'ont député Cérellia, mais je lui ai fait aisément concevoir que je ne pouvais pas faire ce qu'elle me demandait; et que d'ailleurs je ne le voulais pas. Si je vois Antoine, je lui recommanderai fort l'affaire de Buthrote.

Je viens à votre dernière lettre; je vous ai déjà répondu au sujet de ce que vous a dit Servius, que je trouve l'action de Dolabella fort belle : je suis toujours du même avis; il me paraît qu'il ne pouvait, dans une pareille conjoncture, rien faire qui lui fît plus d'honneur. Cependant, si je l'élève si haut, c'est sur ce que vous m'en avez écrit vous-même; je suis néanmoins de votre avis cette action sera beaucoup plus belle, lorsqu'il m'aura payé ce qu'il me doit. Je souhaite que Brutus vienne à Asture. Vous approuvez que je ne détermine rien sur mon voyage, jusqu'à ce que j'aie vu comment les affaires tourneront je change d'avis, ce sera plutôt jusqu'à ce que je vous aie vu. Je suis fort content des remercîmens que notre chère Attica me fait

EPISTOLA DCCII.

(ad Att., XIV, 18.)

Scrib. in Pompeiano, a. d. vir id. maii, A. V. C. 709.

CICERO ATTICO SAL.

SÆPIUS me jam agitas, quod rem gestam Dolabellæ nimis in cœlum videar efferre. Ego autem, quamquam sane probo factum, tamen ut tanto opere laudarem, adductus sum tuis et unis et alteris litteris. Sed totum te a se abalienavit Dolabella, ea de causa qua me quoque sibi inimicissimum reddidit. O hominem pudentem! kal. jan. debuit; adhuc non solvit, præsertim quum se maximo ære alieno Faberii manu liberarit, et opem ab eo petierit. Licet enim jocari, ne me valde conturbatum putes. Atque ego ad eum vIII idus litteras dederam bene mane: eodem autem die duas litteras vesperi acceperam in Pompeiano, sane celeriter, tertio abs te die. Sed, ut ad te eo ipso die scripseram, satis aculeatas ad Dolabellam litteras dedi; quæ si nihil profecerint, puto fore, ut me præsentem non sustineat. Albianum te confecisse arbitror. De Patulciano nomine, quod mihi suppeditatus es, gratissimum est, et simile tuorum omnium. Sed ego Erotem, ad ista expedienda factum, mihi videbar reliquisse; cujus non sine magna culpa vacillarunt. Sed

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