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Seïdes dans les jeunes gens sans expériences, mais qui étaient orat. Robespierre appelait la conv. sa machine à décrets. Voulant devenir le chef d'une relig., il commença son sacerdoce en faisant établir une fête en l'honneur de l'Etre Supreme, auquel il daigna donner un brevet d'existence en le reconnaissant par un décret. Il présida cette cérémonie religieuse, qui eut lieu dans le jardin des Tuileries. Tous les memb. de la conv. avaient des habits bleus dits de roi. Robespierre, pour se distinguer de ses collègues, avait un habit bleuviolet, comme les rois de France lorsqu'ils étaient en denil. « Ce qui est digne de remarque, dit un histor., c'est que la France, gémissant sous les luttes des différens partis, applaudit un instant au coup que leur porta Robespierre, espérant être moins malheureuse sous un seul tyran. Si, content d'avoir abattu les premières têtes de la conv., il eût épargné ses autres collègues, parmi lesquels il ne se trouvait plus personne qui osât prétendre au premier rang, sa puissance eût probablement été d'une plus longue durée; mais lâche, timide et défiant, sentant sa faiblesse, et croyant la masquer à force de tyrannie, il voulut continuer à proscrire, et força ainsi, à la résistance, des conventionnels dont chaque jour quelques uns étaient envoyés à l'échafaud. La vue du danger ranima le courage des autres, et certains de leur perte, ils voulurent tenter au moins de se sauver par un coup d'audace. Ce coup fut porté le thermidor de l'an 2, c.-à-d., le 27 juillet 1794. Une coalition formée en secret et réunie dans une discussion inattendue, ôta à Robespierre et à ses deux adhérens, Couthon et Saint-Just, tout moyen de défense. Robespierre, dénoncé et décrété d'accusation dans le même instant, passa subitement de la contenance d'un souv. à celle d'un suppliant. Il fut conduit d'abord à la maison d'arrêt du Luxembourg; le concierge de la prison refusa de l'y recevoir: il se rendit à 'Hôtel-de-Ville. Un détachement des troupes de la convention y ayant pénétré, un gendarme découvrit Robespierre dans un coin obscur, et lui tira un coup de pistolet qui lui fracassa la mâchoire inférieure et le couvrit de sang. Il fut transféré au comité de salut public de la conv. Là, étendu sur une table, il souffrit sans se plaindre, sans proférer un seul mot, les interrogatoires de ses collègues, les injures de ceux qui l'entouraient, les douleurs de ses blessures et la fiovre qui le dévorait. Le lendemain

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10 thermidor (28 juillet 1794), à quatre heures du soir, on le conduisit à l'échafaud avec 22 de ses complices. Il perit a l'âge de 35 ans. On lui fit cette épitaphe :

Passant, ne pleure point son sort,

Car s'il vivait, tn serais mort.

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La réputation de Robespierre fut au dessous du médiocre à l'assemb. constit., et célèbre à l'assemb. conv., où il était parvenu à intimider les membres par un regard sinistre et inquiet. Il avait l'âme sèche et n'eut jamais d'amis. Robespierre (A. B. J.) le jeune, son frère, qui l'appelait laconiquement une bete, avait éte, ainsi que lui, élève au college de Louis-le-Grand, au moyen d'une bourse que lui avait accordée l'abbaye de SaintWaast, obtint au commenc. de la rév. la place de procureur de la commune d'Arras, et fut élu, grâce à son nom, député à la conv. Il fut l'un des Seides de son frère, envoyé successiv. proconsul aux armées, puis Nice et à Toulon. De retour à Paris, son frère lui reprocha sa mollesse à poursuivre les ennemis du bonheur du peuple. « J'ignore, dit-il, ce que vous entendez par ces mots, que vous répétez à chaque instant. Plus sensible que Vous , je ne pense pas qu'on puisse rendre le peuple heureux en le faisant égorger, Au surplus, élevé avec vous au coll., je n'ai jamais pu savoir ce que vous aviez dans l'âme; vous étiez un mauvais camarade. » Des yeux étineelans de rage furent la seule réponse de Robespierre aîné. Néanmoins le 27 juillet (9 thermidor), lorsqu'on porta le décret d'accusation contre lui, Robespierre jeune demanda à partager son sort: ce qui lui fut accordé. Ils se réfugièrent tous deux à l'Hôtel de Ville, où il s'élança par une fenêtre sur la place de Grêve; mais n'ayant fait que se casser une jambe, il fut décapité le lendemain. Il était âgé de 30 ans.

ROBILLARD (N...), fils d'un prof. à l'école d'artillerie de Metz, à l'âge de 16 ans adressa à l'acad. des sciences un Traité sur l'application de la géométrie ordinaire et des calculs différentiel et intégral, à la résolution de plusieurs problèmes, publié à Paris en 1753, in-4o, avec 30 planches; il m. à 20 ans.

I. ROBIN (Jean), botan. de Henri IV, et démonstrateur du jardin du Roi, a publié une Description du jardin des Tuileries, 1608, in- fol., c'est lui qui introduisit en France la première culture de la ketmie ou grande inauve. En 1600

il naturalisa le faux accasia en France, | Robins, parut en 1749. D'autres ont été des graines du Canada.

ROBIN (Vincent), de Dijon, méd. du roi, viv. en 1633. On a de lui: Avis sur la peste reconnue en quelques endroits de la Bourgogne, etc., Dijon, 1628, in-12; Synopis rationum Fieni et adversariorum, de tertiâ die fœtus animatione, ex quibus clarè constabit celebratam antiquitate opinionem de foetus formatione deserendam, etc., Divione, 1632, in-4°.

ROBIN (Robert), avocat de Paris, au commencement du 17 s., est anteur d'un Traité rare et recherché, sur la question de savoir si un enfant non baptisé, comme étant un monstre, était capable de succéder, Paris, 1620, in-8°.

ROBINET (Urbain), doct. de Sorb., chan. et gr.-vic. de Paris en 1758, âgé de 75 ans, était Breton. Il est le rédact. du Bréviaire de Rouen, 1736 : il publia, en 1744, Breviarium Ecclesiasticum Clero propositum.

ROBINS (Benjamin), mathématicien anglais, né à Bath en 1707, de parens quakers, vint à Londres, où il s'instruisit dans les langues modernes, et se familiarisa avec les ouvrages d'Appollonius, d'Archimède, de Fermat, d'Huyghens, de Witt, de Husius, de Jacques Gregory, du doct. Barrow, du cél. Newton, du docteur Taylor et de Cotes, et expliqua une démonstration de la dernière proposition du Traité de Newton, sur les quadratures, qui fut insérée dans les Transactions philosophiques de 1727. La même année il concourut pour le prix proposé par l'acad, des scien. de Paris, sur les lois du mouvement dans le choc des corps. Il porta ensuite son attention sur tous les arts mécaniques qui, liés aux principes mathématiques, pouvaient l'objet de vues nouvelles. Il ne se borna pas à ses travaux mathémat., il publia, en 1739, trois pamphlets sur des sujets politiques, qui le mirent dans le cas d'étre employé dans plusieurs affaires import. Ce fut en 1742 que parurent ses nouveaux Principes d'artillerie, qui a été trad. dans toutes les lang. ; il y en a trois traductions française. La rére de Le Roy; la 2o de Dupuy, prof. à Grenoble, publ. en la 3 de Lombard, prof. d'artill. à 1771; Auxonne, impr. en 1783, in-8°. En 1748 parut le Voyage autour du monde, de lord Anson, dont la rédaction, quoique portant le nom de Walter, fut bien réellement l'ouv. de Robins. Quatre édit. nombreuses furent consommées en moins d'une année; la 5, revue et corrigée par

successivement publiées. S'étant rendu aux Indes avec le titre d'ingénieur gén. de la compagnie des Indes orientales, il m. à Madras en 1751. Ses ouv. mathé matiques ont paru à Londres en 1761, 2 vol. in-8°.

ROBINSON (Robert), né à Swaffham au comté de Norfolck, m. à Birmingham en 1790, fut un cél. predic. parmi les calvinistes. Il embrassa dans la suite la secte des anabaptistes; et avant sa mort il devint socinien. On a de lui: Une Défense de la divinité de J.-C.; une Traduction en angl. des Sermons de Saurin; une Traduction, aussi en angle, de l'Essai de Claude sur la composition des Sermons.

ROBINSON (Jean), né en Angleterre en 1575, m. en 1625, membre de la soc. des séparatistes angl., établis en Holl. au commenc, du 1er s., sous le nom de Brownistes; il forma à Leyde une égl., ou assemblée nouvelle, sous le nom d'In dépendans. Il a justifié ces principes dans son Apologia pro exulibus Anglis, qui Browneista vulgò appellantur, Leyde, 1619, in-4°.

ROBINSON (Briano), méd. angl. vers l'an 1720, publia dans sa langue maternelle, un Traité de l'économie animale, trad. en italien, Sieme, 1757 et 1765.

ROBINSON (Nicolas), méd. angl. On a de lui: Tractatus de Arenulis et Calculo, ejusque causis, symptomatibus et curâ, Londini, 1721.

ROBINSON (Jean), prof. de physiq. à Edimbourg, m. en 1805, publia en 1797, un livre intit. Preuves d'une conspiration, dans lequel il développe les causes de la révolution en France; Les Elémens de la philosophie mécanique, et quelques articles dans l'Encyclopédie britannique.

ROBINSON (mistriss Marie DERBY), qui ont été recueillies en 2 vol. et huit cél. comédienne angl., publia des poésies romans, parmi lesquels on distingue : Vancenza, la Veuve, Angelina et Hubert de Sevrac. Elle a aussi écrit les Mémoires de sa vie, qui ont été trad. en fr., ainsi que la plupart de ses ouvr. Elle m. en 1800.

ROBOAM, roi de Juda, succéda à Salomon, son père, l'an 975, av. J. C., et après un règne orageux il m. l'an 958 après avoir régné 17 ans, laissant le royaume à Abia, l'un de ses fils.

ROBORTELLO (François), né en

1516 à Udine dans le Frioul, enseigna la rhétorique et la philosophie morale à Lncques, Pise, à Bologne et à Padoue, où il m. en 1567. Il tira de la poussière d'une bibliothèque le m.ss. du Traité du sublime de Longin, et le publia à Bâle en 1554. On a de lui: Traité d'Histoire, 1543, in-8°; des Commentaires sur plus. poètes grecs et lat.; De vita et victu populi Romani sub imperatoribus, 1559, in-fol.; un gr. nombre d'autres Ecrits.

ROCCA (Ange), relig. ermite de St.Aug., né en 1545 à Rocca-Contrata dans Ja Marche d'Ancône, m. à Rome en 1620, fut chargé par le pape Sixte V de veiller à l'impression de la Bible, des Conciles et des Pères qu'il faisait faire dans l'imprimerie apostolique. Ses différens ouv. parurent à Rome, 1719, 2 vol. in-fol. Les littér. font quelques cas de la Bibliotheca vaticana illustrata de cet aut.; son Thesaurus pontificiarium antiquitatum, necnon rituum ac cæremoniarum, Rome, 1645, 2 vol. in-fol, est un rec. curieux. On estime son traité De Campanis, Rome, 1612, in-4o.

ROCCA (Jean-Ant.), philos. et math., né à Reggio en 1607, où il m. en 1659, est connu par sa démonstration de la Fusée parabolique.

ROCCABERTI (Jean-Thomas de), né vers 1624, à Péselade dans la Cata

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277 commandant en chef de la province de Picardie. En 1789 il alla commander en Alsace, agitée par des troubles populaires, et y rétablit la tranquillité. En 1790, nommé command. de l'armée du nord il rétablit toutes les fortifications de cette frontière, et forma à Dunkerque, à Maubeuge et à Sedan trois camps retranchés qui furent respectés par l'ennemi. Louis XVI l'eleva alors au grade de maréchal de France. En 1804, Buonaparte le nomma membre de la légion d'honneur : il m dans sa terre natale en 1804.

ROCHE (Etienne de la), publia en 1538, un Traité d'arithmétique et de géométrie, avec des Tables pour en faciliter l'usage.

ROCHE (Jean de la), orat. et cél prédic., né dans le dioc. de Nantes, m.. dans cette ville en 1711, à 55 ans. Il a laissé un Avent, un Carême et des Mystères, 6 vol. in-12; et 2 vol. in-12 de Panegyriques.

ROCHE (Ant.-Mart.), orat., né dans le dioc. de Meaux, m. en 1755, à 50 ansOn a de lui un Traité de la nature de l'Ame et de l'origine de ses connaissances, contre le système de Locke et de ses partisans, Paris, 1759, 2 volumes in-12.

ROCHE (Jacq.-Fontaine de la), curé logne, se fit dominic. et devint provin-le-Comte dans la Vendée en 1688, m. dans le dioc. de Tours, né à Fontenaicial d'Aragon, archevêque de Valence et gr.-inquisit. de la foi; il fut aussi deux fois vice-roi de Valence. On a de lui: De Romani pontificis auctoritate, 3 volumes in-fol.; Bibliotheca pontificia, Rome, 1700 et années suiv., 21 vol. in-fol. Le parl. de Paris en défendit le débit en France : il m. en 1699.

ROCHAMBEAU (Jean-Baptiste-Donatien de VIMEUR de), né en 1725, entra de bonne heure au service, où il se signala par sa tactique militaire et son courage, et devint colonel à 22 ans du régiment de la Marche, infanterie, il le commanda à la bat. de Laufeld, et il recut deux blessures graves. Brigadier d'infant. et chev. de St.-Louis, il fit le siége de Mahon sous le maréchal de Richelieu. En 1780, nommé lieut.gén. pour commander l'armée auxiliaire qu'on envoyait dans l'Amérique septentrionale, il débarque avec 5,000 hommes à Rhod-Island, prend une position respectable et sauve la marine; il rejoint le gén. Washington devant New-York, contribue à la reddition de cette ville et de celle de Glocester,ctc. A son retour en France il fut nommé, par le roi, Tome III.

en 1761, eut, depuis 1731, la principale part aux feuilles qui paraissaient toutes les semaines sous le titre de Nouvelles ecclésiastiques.

ROCHE (J.-Bapt. de la), doct. de Sorb. et prédicat. du roi, m. sur la fin du 18 s., a publ. le Panégyrique de Ste. Geneviève; des Remarques sur les Pensées de La Rochefoucauld, et sur les Quatrains de Pibrac et de Matthieu; une Edit. des Psaumes de David; des OEuvres mêlées, 1733, in-12; Année dominicale, 8 vol. in-12; Lettres littéraires sur divers sujets, 2 vol. in-12; Cosmographie pratique, in-12; Mémoires historiques et curieux, 3 volum. in-12; Entretiens sur l'orthogr. frane., 1778, in-8°, etc., etc.

ROCHE (Sophie GUTTERMANN de la), née à Kaufbeuren en 1731, cultiva avec succès les sciences et les arts, et apprit les langues franç., angl. et ital. Ayant épousé M. de La Roche, chancel. et conseill. d'état de l'élect. de Trèves elle, en devint veuve en 1789. On a d'elle son Sternheim et ses Lettres de Rosalie A Spice eile publ. sa Pomone. Ses Sai

rées de Melusine furent son dernier ouvr. Elle m. à Offenbach en 1807.

ROCHEBLOND (Charles HOTMAN, dit la), bourgeois de Paris, fut l'auteur de la faction connue sous le nom des seize, parce qu'ils avaient distribué à seize d'entre eux les seize quartiers de Paris. Elle se forma en 1589 pendant la ligue. Le but de cette association sédicieuse était de s'opposer aux desseins du roi Henri III, lequel favorisait, disaiton, les huguenots, et d'empêcher que le roi de Navarre ne succédât à la couronne de France.

ROCHEBRUNE, poète agréable, et aut. de plus. Chansons, m. vers 1732, a fait les paroles de la Cantate d'Orphée.

IV. ROCHECHOUART (FrançoiseAthenaïs de), fut d'abord connue sous le nom de mademoiselle de TonnayCharente. Sa beauté la rendit encore moins célèbre que le caractère de son esprit plaisant, agréable et naturel. Elle fut mariée au marquis de Montespan qui lui sacrifia des partis considérables, et ne fit qu'une ingrate. La duchesse de La Vallière, maîtresse de Louis XIV, l'admit dans sa société, et le roi ne la regarda d'abord que comme une aimable étourdie. Bientôt il en fat vivement épris, et elle devint sa maîtresse. La marquise de Montespan régna avec empire. Elle aima le roi par accès, et encore plus l'argent. Ses fantaisies engagèrent ce prince dans des dépenses excessives et inutiles. Elle domina longtems sur le coeur de ce monarque; mais son humeur impérieuse et bizarre l'en chassa peu à peu. Mad. de Montespan avait supplanté la Vallière, et fut supplantée à son tour, d'abord par la duch. de Fontanges, et puis par fa marq. de Maintenon. Louis XIV lui ordonna de quitter la cour vers 1680; et elle m. en 1707, à 66 ans, à Bourbon, où elle était allée prendre les bains.

ROCHE-FLAVIN (Bernard de la), né l'an 1552 à St.-Cernin en Rouergue, prem. présid. au parl. de Toulouse, puis conseill. d'état, m. en 1527. On a de lui: Un grand Traité des Parlemens, 1617, in-fol.; Un recueil des arrêts notables du parlement de Toulouse, 1720, in-4°, etc.

ROCHEFORT (Guill. de), de l'acad. des inscript. et b.-lett., né à Lyon en 1731. Le roi lui permit de donner à l'imprim. royale une fort belle édit. de sa traduct. de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère, en 1781, in-4°. Rochefort composa trois trag, Ulysse, Antigone et Electre. Sa

coméd. des Deux Frères, donnée au théâtre fr., n'y réussit point. Ses ouvr. en prose sont: Une Refutation du Système de la Nature, in-12; Histoire critique des opinions des Anciens sur le bonheur, 178, in-8°.; la Traduction complète du Théâtre de Sophocle.; div. Mémoires dans ceux de l'acad. des belleslettres. Il m. en 1788.

I. ROCHEFOUCAULD (François comte de la), fut chamb. des rois Charles VIII et Louis XII. Il tint, en 1494, Franç. Ier sur les fonts baptism. Ce prince le fit, par la suite, son chamb. ordin., et érigea, en 1515, la baronnie de la Rochefoucauld en comté. Le comte de la Rochefoucauld m. en 1517. C'est depuis lui que tous les aînés de sa famille ont pris le nom de françois.

son

ROCHEFOUCAULD (Franç. de la), né en 1558, de Charles 1er du nom, com te de Randan et de Fulvie Pic de la Mirande, fut pourvu de bonne heure de div. bénéfic.; de l'abb. de Tournus; de la maîtrise de la chap. du roi, et à son retour de Rome, en 1585, de l'évêché de Clermont; il ne négligea rien pour faire soulever l'Auvergne contre le roi Henri III, bienfaiteur. Henri IV, quelques années après, abjura le protestantisme, et fut absous par le pape. L'év. de Clermont, privé d'appui et de motifs de désobéissance, se soumit, et composa un ouv. sur l'autorité spirituelle des papes, garda le silence sur le temporel. Ayant donné, tête baissée, ainsi que son frère Alexandre, dans les fourberies de Marthe Brossier, prétendue possédée, un arrêt du parlem., du 24 mars 1599, enjoignit aux deux frères de faire cesser cette farce

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scandaleuse sous peine de voir leur temporel saisi. Franc. de la Rochefoucauld se soumit à l'arrêt: mais son frère Alexandre risqua, avec plus de courage, son temporel, et conduisit Marthe Brossier à Rome. Le roi, pour récompenser la soumission de son frère l'év., le fit élever, en 1607, à la dignité de card., et échangea son évêché de Clermont contre celui de Senlis. En 1618, il fut pourvu de la charge de gr.-aumon. de France; en 1619, de l'abb. de Ste.-Génev.; en 1622, il fut commis pour la réforme des abbayes de France. Cette réforme l'occupa le reste de sa vie, qu'il termina dans son abb. de Ste. Genev., en 1645, âgé de 88 ans. Franc. de la Rochefoucauld fut un des plus zélés défenseurs de l'infaillibilité du pape, et des autres maximes ultramontaines. Le jés. Pierre Bouvier a écrit sa Vie en lat., et le père La Mo

rinière, en franç. On a de ce card. des Statuts synodaux, pour l'ég. de Clermont, publiés en franç. en 1599; autres Statuts synodaux pour l'ég. de Senlis, en lat., imp. à Paris en 1621. Raison pour le désaveu fait par les évêques de ce royaume d'un livret publié avec ce titre Jugemens des cardinaux, archevêques, etc. De l'autorité de l'Eglise en ce qui concerne la foi et la religion, Paris, 1603 et 1604, in-12.

V. ROCHEFOUCAULD (Frane. VI, duc de la), prince de Marsillac, fils de Franç. Ier, duc de La Rochefoucauld, né en 1603, m. en 1630, se siguala, en div. occasions, par son courage, par sa prudence et par son esprit. Il joua sur-tout un très-grand rôle dans les guerres de la fronde. Il a donné : Des Mémoires de La régence d'Anne d'Autriche, Amst., ( Trévoux), 1713, 2 vol. in-12. C'est un tableau fidèle de ces tems orageux, peint par un peintre qui avait été lui-même acteur. Des Réflexions et des Maximes, reimpr. in-12 et in-18. Memoires de M. D. L. R., Cologne, 1662, in-12.

ROCHEFOUCAULD (Franc., duc de la), fils aîné du précéd., 7e du nom, prince de Marsillac, gr.-veneur de France, gr.-maître de la garde-robe du roi, chev. de ses ordres, né en 1634, et m. en 1714. Louis XIV aimait son esprit et estimait sa probité. L'Histoire cite de lui plus. taits qui font honneur à son esprit et à

son cœur.

VII. ROCHEFOUCAULD (Fréder.Jér. DE ROYE, de la), fils de Franc. de Roye de La Rochefoucauld, second du nom, licut.-gen. et comm. de la gend. de France, fut élevé à l'év. de Bourges en 1729; élucoadjuteur de l'abb. de Cluni en 1738, il en devint abb. titulaire et card. en 1747. Il fut envoyé l'année suiv, en qualité d'ambass. à Rome. Le roi le nomma à l'ab. de St.-Vandrille en 1755, et le chargea en même tems du ministère de la feuille des bénéf. Son esprit de modération le fit choisir pour présider aux assemblées du clergé de 1750 et 1755. Louis XV l'éleva, en 1755, à la place de son gr.-aumônier. Il m. en 1757.

ROCHEFOUCAULD (Alex. -Nic.de Ja), marq. de Surgères, né en 1709, m. en 1760, prit le parti des armes. On a de lui, Une coméd. intit.: Ecole du monde; Un abrégé de Cassandre, roman ennuyeux qu'il a trouvé l'art de rendre agréable, 3 vol. in-12; Un abrégé de Pharumond, 4 vol. in-12. On a publié, en 1804, OEuvres de La Rochefoucauld, contenant ses Traités sur la

guerre, sur les gouvernemens, sur la morale, etc.

ROCHEFOUCAULD (L.-Alex. duc de la) et de la Roche-Guyon, pair de France, memb. de l'assembl. des notab. en 1787, et ensuite député de la noblesse de Paris aux états-gén. en 1789, fut un des buit prem. memb. de la nobl. qui se réunirent au tiers-état. Le 27 juin, 1789, il demanda que l'on s'occupat de la question de la liberté des noirs. Le 30 octob. il pressa le prononcé du décret sur les biens du clergé. Il vota l'abolition des ordres relig., et fit adopter la proposi tion de dom Gerle, tendante à déclarer nationale la relig. cathol. En 1791, il fit un rapport sur les travaux des comités de contributions, et entretint souvent l'assembl. de cette matière, sur laquelle il fit rendre un grand nombre de décrets et réclama aussi la liberté indéfinie de la presse. Après la session, il devint memb. et présid. du départ. de Paris. En nov. 1791, il signa l'arrêté du départ., par lequel le roi était prié d'apposer son véto au décret rendu contre les prêtres, et ensuite celui du 6 juillet 1792, qui suspendait de leurs fonctions Pétion et Manuel, maire et procur. de la comm. de Paris. Il fut alors tellement poursuivi par les sections et les sociétés populaires de la capitale, qu'il se vit contraint de donner sa démission. Ayant voulu se rendre aux eaux de Forges, il fut massacré à coups de pierres à Gisors, le 14 septembre âge de 83 ans.

ROCHEFOUCAULD ( duc de la ), archev. de Rouen, command. des ordres du roi, abbé de Cluny et de Fécamp, né en 1713 dans le dioc. de Mende, fut d'abord év. d'Alby, card. en 1778, et député du clergé du bailliage de Rouen aux états-génér. en 1789. Il s'y prononça fortement contre les principes de la révol.. A la suite de l'insurrection du 14 juillet, il se réunit aux travaux de l'assemblée pour défendre les droits de la nation. Il fut ensuite un des signataires de la protestation du 1er septembre 1791, contre les innovations faites par l'assembl. nationale en matière de religion. Après la session, il se retira en Allem., et in. à Munster en 1799.

ROCHE-GUILHEM (Mule de la) m. au commenc. du 18e s., a publié : Aventures grenadines; Arioviste, rom. héroïque; Histoire des Favorites, dernières OEuvres de Mule de la RocheGuilhem.

ROCHE-JACQUELIN (le comte de la), né à St-Aubin de Beaubigué, près

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