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l'avoir lue, s'écria : « Il me faut céder à cette enfant tous mes droits au sceptre du Parnasse.» Clotilde aima Berenger de Surville, et l'épousa en 1421. Ce dernier, forcé d'aller rejoindre Charles VII au Puy-en-Velay, ne se sépara point sans douleur de l'épouse à laquelle il venait de s'unir, et Clotilde célébra la sienne dans une héroïde datée de 1422, et qui est un modèle de sensibilité, de grâces, et d'une élégance de style bien extraordinaire pour le tems. Sa pièce intitulée les trois Plaids d'or a la plus grande ressemblance avec le joli conte de Voltaire ayant pour titre les trois Manières. Il semblerait que le poète de Ferney aurait connu le manuscrit de Clotilde; cependant les poésies de celle-ci n'ont été publiées qu'en 1802, par M. Wanderbourg, en 1 vol. in-80, précédé d'un discours très-bien écrit sur la vie et les ouvrages de Clotilde; réimpr. en 1804.

SUSANNE, fille d'Helcias et femme de Joachim, de la tribu de Juda; femme illustre et celèbre par sa chasteté. Ayant été accusée d'adultère par deux vieillards impudiques, Daniel fit reconnaître son innocence vers l'an 607 av. J. C.

SUSARION, né dans un petit bourg de l'Attique, nommé Icarie, passe pour avoir été chez les Grecs un des premiers créateurs de l'art dramatique vers l'an 580 avant J. C.

SUTTON (Samuel), né à Alfreton, m. à Londres en 1752, servit sous le duc de Marlborough et ensuite établit un café à Londres. En 1740 il inventa une méthode simple de désinfecter les vaisseaux et de les purger de tout mauvais air, par des tuyaux de communication avec le feu des cuisines. Le méd. Méad favorisa cette invention, dont l'utilité fut surpassée par celle des ventilateurs de Hales.

SUVÉE (Jos.-Ben.), peint., né à Bruges, se rendit à Paris en 1763, remporta le premier prix de peinture en 1771, et partit pour Rome en 1772. Il y fit plus. tableaux la ville d'Ypres en possède deux, une Descente du Saint Esprit, et une Adoration des Anges, que l'on place au nombre de ses meill. ouv. Recu, en 1780, membre de l'acad. de peint., il fut prof. de cette acad. Il fit paraître plusieurs grandes compositions qui eurent du succès, entr'autres, celle de la mort de l'Amiral Coligni. Il se rendit à Rome en 1801, en qualité de directeur, pour rétablir l'école dans la villa Médicis. C'est dans ce palais des beaux arts et au

milieu des élèves qu'il y avait réunis, qu'il a terminé sa carrière, en 1807.

SUZE (Henriette DE CHATILLON DE COLIGNI, connue sous le nom de la comtesse de la), née à Paris en 1618, était fille de Gaspard de Coligni, maréchal de France. Aussi aimable par son esprit que par sa figure, elle fut mariée très-jeune à Thomas Addington, seigneur écossais; elle épousa en secondes noces Gaspard de Champagne, comte de La Suze. Ce nouveau mariage fut pour elle un martyre. Elle obtint du parl. la cassation de son mariage. Sa maison fut le rendezvous des beaux esprits, qui la célébrèrent en vers et en prose. Elle m. en 1673, regardée comme une femme qui avait les faiblesses de son sexe et tous les agrémens d'un bel esprit. Elle a fait beaucoup d'élégies. Ses OEuvres parurent en 1684, en 2 v. in-12. On les a réimpr. avec plus. pièces de Pelisson et quelques autres, en 1695 et en 1725, en 5 vol. in-12.

SWAMMERDAM (Jean), cél, anatomiste, né à Amsterdam, en 1637, d'un apothicaire, m. dans le Holstein en 1680. Ses ouv. sont: Traité de la Respiration et de l'usage des Poumons, en latin, Leyde, 1738, in-4°; un autre, de fabricá Uteri muliebris, 1679, in-4°; une Histoire générale des Insectes, Utrecht, 1669, in-4°, en allemand; ibid. 1685, in-4 en franç.; Leyde, 1733, in-4°, en latin, par Henri Chrétien Henninius. Jérôme David Gaubius en a donné aussi une édit. en latin. La meilleure est celle de Leyde, 1737, 2 vol. in-fol.

SWANEFELD (Herman), peintre flam., né en 1620, mort en 1680, fut disciple de Gérard - Dow et de Claude Lorrain. Il excellait à peindre les ruines et les lieux déserts. On le vit longtems ne parcourir dans le voisinage de Rome que les endroits escarpés et solitaires; ce qui le fit surnommer le Peintre-ermite. Ses tableaux sont très-recherchés.

SWEDENBORG (Emmanuel) enthousiaste suédois, a réussi à fonder une secte; né à Stockholm en 1689, de l'év. de West-Gothie; publia l'âge de 20 ans, Ludus heliconius, sive Carmina miscellanea, et divers ouvrages sur des sujets de science et de philosophie; il sut si bien se concilier la faveur de la reine, Ulrique Eléonore, qu'elle lui donna, en 1719, des lettres de noblesse. Il fit la revue des mines, et un examen approfondi des manufact. de la Suède; et en 1733 il compléta son grand ouv. intitulé: Opera philosophica et mineralia, imprimé sous

ses yeux, partie à Dresde et partie à Leipsiek, en 3 vol. in-fol., ornés de fig. Il avait été admis dans la société des sciences d'Upsal, dans l'acad. royale de Stockholm et dans celle de Pétersbourg. Il était en correspondance avec la plupart des savans de l'Europe. Soit que son esprit fût affaibli par une trop grande application à l'étude, soit qu'il fût entraîné par sa propension à l'enthousiasme, il se crut miraculeusement appelé à révéler au monde les mystères les plas cachés. « En 1743, dit-il dans l'un de ses ouvrages, il a plu au Seigneur de se manifester à moi, et de m'apparaître personnellement pour me donner la connaissance du monde spirituel, et me mettre en relation avec les anges et les esprits; et ce pouvoir m'a été continué jusqu'à ce jour. » Depuis cet instant, sa savante plume ne fut exercée que par ses étonnantes révélations. Il publia les traités suivans: de cultu et amore Dei, Lond., 1645, in-4°; de Telluribus in mundo nostro solari, 1758; de Equo albo in Apocalypsi, 1748; de nová Hyerosolymá; de Coelo et Inferno; Sapientia evangelica de divina Providentiá, Amsterd., 1764; Vera Christiana Religio, Amst., 1771, et d'autres ouvrages de ce genre, qu'il fit imprimer en Hollande et en An gleterre, et qui ont en partie été traduits par ceux qui les admirent. Cet homme singulier m. à Londres en 1772. Swedenborg, disent les auteurs de la Biographie anglaise, était, avec la meilleure foi du monde, le plus extravagant des enthousiastes. Sa secte, qui paraît n'avoir, pen dant sa vie, fait aucun progrès, s'est maintenant établie en Angleterre sous le nom de la Nouvelle Eglise de Jérusalem, et professe une sorte de christianisme modifiée d'après l'imagination de son auteur. Il a paru, il y a 8 ans, à Copenhague, un ouvrage qui eut beaucoup de débit

c'est une Vie de l'assesseur Swedenborg: elle est enrichie de plusieurs fragmens de ses écrits, et d'une analyse de Son système. On y voit que Swedenborg, il y a plus de 50 ans, avait déjà publié des considérations sur le crâne humain, qui sont aujourd'hui renouvelées par le

docteur Gall.

SWEERTS (Emmanuel), né à Sevenbergen, près de Bréda, cultiva un grand nombre de fleurs et de plantes étrangères, fit dessiner ce qu'il avait de plus rare en ce genre, et en composa un recueil qu'il intitula Florilegium, Francfort, 1612, 2 vol. in-fol. ; Amst., 1647. Ce rec., formé de planches bien gravées, contient la description en

lat., allem. et franç. de ce qu'elles représentent.

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SWERT(Franc.), Swertius, né à Anvers en 1567, où il m. en 1629. Les plus connus de ses ouv. sont : Kerum Belgicarum Annales, 1620, in-fol. Athena Belgica, Anvers, 1628, in-fol.; Narrationes historicæ in Deorum, Dearumque Capita ex antiquis numismatibus, Anvers, 1602, in-4°; et dans les Antiquités grecques de Gronovius. Ces têtes sont au nombre de 59.

SWERT ou SWERTIUS (Robert), jésuite, ensuite curé à Bois-le-Duc, m. frère du précéd., né à Anvers en 1570, dans sa patrie en 1647. On a de lui: Cumulus mendaciorum Francisci Lansbergii, ministri Roterodamo-Batavi; à Anvers, ouv. en flam; De Fide hæreticis servanda, adversus Danielem Plancium, Anvers, 1611, in-8°.

SWIFT (Jonathan), surnommé le Rabelais d'Angleterre, né à Dublin en 1667, d'une bonne famille; sa mère était parente de la femme du chev. Temple. Swift prit ses grades à Oxford, où Temple fournissait aux frais de son éduc. Il m. en 1745. Il a laissé un gr. nombre d'écrits vers et eu prose, recueillis à Londres, en 1762, 9 vol in-8°. L'ouvrage le plus long et le plus estimé qu'il ait fait en vers, est un poëme, intit.: Cadenus et Vanessa. C'est l'histoire de ses amours, ou pour femme qui l'aima. Ses ouv. en prose les mieux dire, de son indifférence pour une plus connus sont : les Voyages de Gulliver à Lilliput à Brogdingnac, à Laput, etc., 2 vol. in-12, trad. en fr. par l'abbé des Fontaines; le Conte du Tonneau, assez mal traduit en fr. par Van-Effen. On trouverait un portrait bien plus étendu du Rabelais d'Angledans les Lettres Historiques et Philologiques du comte d'Orreri, sur la vie et les Ouvrages de Swift, pour servir de supplément au spectateur moderne de Steele, 1753, in-12; livre trad. de l'anglais par Lacombe d'Avignon. Quelques critiques sont étonnés que Vol

terre,

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taire l'ait mis au dessus de notre Ra

belais; ils prétendent qu'il est plus sec, et qu'il n'en a pas la naïveté originale. Toutes les OEuvres de Swift ont été recueillies à Londres, 1755, 22 v. in-8°.

1783, à Worcester, a publié aussi quelSwift (Dean), son parent, m. en ques ouv., entr'autres un Essai sur la vie et les écrits de Jonathan Swift.

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curieux, intit. Recherches sur la nature et sur le lieu du feu de l'enfer, 1714, in-8°. On donna après la m. de l'aut., en 1727, une 2e édit. avec un appendix, et Bion l'a trad. en fr., Amst., 1727, in-8°. Swindeu a donné encore quelques autres ouv. peu connus en Fr.

SWINTON (Jean), né en 1703, m. en 1777, fut d'abord chap. de la factorerie angl. à l ivourne, et ensuite archiv. de l'univ. d'Oxford. C'est l'un des aut. de l'Hist. universelle publié en Angl. Il a donné, en outre, un gr. nombre de Dissertations sur l'hist. et les antiquités de sa patrie.

tacha à revoir et à corriger les anc. ant. grecs et latins que Wechel et Commelin mettaient au jour. On loue la correction des édit. auxquelles il a travaillé. Il eut grande part au Tresor de la lang, grecq. de Henri Etienne. On a de lui des Poesies grecques et quelques autres ouvrages dans lesquels on remarque beaucoup d'érudition et de jugement. On estime surtout sa Grammaire grecque et son Etymologicon magnum, 1594, in-fol.

SYLLA (Lucius - Cornelius), fam. consul et dictateur rom., de l'anc. fam. des Scipions, naquit, dit Salluste, dans un tems où le peu de mérite de son SWIST (Job), ministre de Benning-père et de quelques-uns de ces ancêtres

ton, état de Vermont, né en 1743 au Sandwich, Massachussets; il se chargea en 1804, d'une mission dans le nord du Vermont, et m. dans ce voyage, à Enosburg, même année. On a pub., après sa mort, un vol. de ses Sermons, 1805.

SYDENHAM (Thomas), l'un des plus cél. méd. de l'Angl., né en 1624, à Windford-Eagle, dans le comté de Dorset, d'un gentilh. de cette prov., entra en 1642 à l'univ. d'Oxford pour

terminer ses études. La guerre civile ayant éclaté cette même année, Sydenham, que ses opinions attachaient au parti républic., ne voulut pas prendre les armes comme les autres étudians pour la défense du roi, et quitta Oxford où Charles Ier entretenait une garnison. Il vint à Londres, y fit la connaissance du doct. Th. Cox, méd. cél. De retour à Oxford, lorsque la garnison de cette ville se fut rendue au parl., il s'y fit recevoir bachelier en 1648, exerça son art à Londres avec le succès le plus éclatant, depuis 1661 jusqu'à sa mort qui arriva en 1689. Ses ouvrages, recueillis sous le titre d'Opera medica, Genève, 1716, 2 vol. in-4°, sont généralement estimés. Son Traité de la Goutte jouit d'une réputation particulière. Sa Praxis medica, imprimé séparément à Léipsick, 1695, 2 vol. in-8°, et trad. en fr. par Sault, 1774, in-8°, est pareillement

estimée.

SYDENHAM (Floyer), né en 1-10, se rendit cél. dans la connaissance de la langue grecque. Il a traduit les œuvres de Platon. Il m. en prison pour dettes, en 1788. Le triste sort de Sydenham a donné lieu en Angl. à une fondation en faveur des gens de lettres réduits à la dernière indigence.

SYLBURG (Frédéric), né en 1546 près de Marpurg dans le landgraviat de Hesse, m. à Heidelberg en 1596. Il s'at

avait

effacé le lustre de la branpresque che dont il était. Quoiqu'il eût reçu une excellente éducation, sa jeunesse fut très-déréglée. Il aima le théâtre, le vin, les femmes. Cette dernière passion ne lui fut pas inutile; car il s'éleva par la faveur de Nicopolis, riche courtisane, qui le fit son héritier. Ce legs, joint aux grandes richesses que lui laissa sa bellemère, le mit en état de figurer parmi les chevaliers romains. Il fit ses premières armes en Afrique, vers l'an 107 avant J. C., sous Marius, qui l'employa en différ. rencontres. Il l'envoya contre les

Marses, nouvel essaim de Germains. Sylla n'employa contre eux que l'éloquence: il leur persuada d'embrasser le parti de Rome. Cette nouvelle gloire acquise par Sylla fit peut-être éclater dèslors la jalousie de Marius. Il est certain du moins qu'ils se séparèrent, et que Sylla servait dès l'année suivante sous le consul Catullus, qui fut donné pour collègue à Marius dans son cinquième consulat, l'an 101 av. J. C. Cependant Sylla battit les Samnites en campagne,

et les forca deux fois en différens tems.

Il mit lui-même le prix à ses victoires, demanda la préture et l'obtint. Strabon, père de Pompée, prétendait que Sylla avait acheté cette dignité, et le lui reprocha un jour que celui-ci le menaçait d'user contre lui du pouvoir de sa charge. Sylla, après avoir passé à Rome la première année de sa preture, fut chargé du gouvernement de la province d'Asie, et il eut la glorieuse commission de remettre sur le trône de Cappadoce Ariobarzane, élu roi par la nation du consentement des Romains. Le roi de Pont, le fameux Mithridate-Eupator, avait fait périr par des assassinats ou par des empoisonnemens tous les princes de la famille royale de Cappadoce, et avait mis sur le trône un de ses fiis, sons la tutelle de Gordius, l'un des seigneurs de

sa cour. Ce fut ce Gordius que Sylla eut à combattre. Une seule bat. décida l'affaire. Ses exploits lui valurent le consulat l'an 88 av. J. C. Le command. de l'armée contre Mithridate lui fut donné l'année d'après. Marius, dévoré par l'envie et l'ambition, fit ôter le command. an nouv. gén. Sylla marche alors à Rome à la tête de ses légions, se rend maître de la républ., fait mourir Sulpicius qui était l'aut. de la loi portée contre lui, et oblige Marius à sortir de Rome. Après qu'il eut mis le calme dans sa patrie et qu'il se fut vengé de ses ennemis, il passa dans la Grèce l'an 86 av. J. C., et résolut de prendre Athènes et le Pyrée tout à la fois. Athènes fut prise d'assaut et livrée au pillage. Le vainqueur, prêt à la raser, se rappela la gloire de ses anciens héros, « et pardonna, dit-il, aux vivans en considération des morts. » Archelaüs, l'un des meilleurs généraux de Mithridate, fut contraint d'abandonner le Pyrée; on y mit le feu. Deux victoires complètes remportées ensuites par Sylla, l'une à Cheronée, l'autre Orchomène, ruinèrent toutes les espérances de l'ennemi. Il avait été près de perdre la seconde bataille; ses troupes fuyaient; il accourut, descendit de cheval, saisit une enseigne, et affrontant le danger: « Il m'est glorieux de mourir ici, s'écria -t-il ; Vous autres, si l'on vous demande où vous avez abandonné votre général, vous répondrez à Orchomène. » Ce reproche ranima les Romains. Tandis qu'il faisait triompher la républ. dans la Grèce, on rasait sa maison à Rome on confisquait ses biens, et on le déclarait ennemi de la patrie. Sylla, laissant à Murena le commandement dans l'Asie, reprit avec son armée le chemin de Rome. Il fut joint dans la Campanie par plusieurs personnages qui avaient été proscrits; et à leur exemple Cneïus Pompeius, connu depuis sous le nom de Grand-Pompée, vint le trouver avec trois légions dans la Marche d'Ancône. Il battit ensuite le jeune Marius, le força de s'enfermer dans Préneste, où il l'assiégea sur le champ. Il marcha vers Rome avec un détachement; il y entra sans opposition, et borna sa vengeance à faire vendre publiquement les biens de ceux qui avaient pris la fuite. Il retourna devant Préneste et s'en rendit maître. La ville fut livrée au pillage; et peu de Romains du parti de Marius échappèrent à la cruauté du vainqueur. Sylla ayant ainsi dompté tous ses ennemis, entra dans Rome à la tête de ses troupes, et prit

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solennellement le nom d'Heureux, Félix. Le reste de sa vie ne fut plus qu'un tissu d'injustices et de cruautés. Il fit massacrer, dans le cirque de Rome, six ou sept mille prisonniers de guerre auxquels il avait promis la vie. Tous les jours on affichait les noms de ceux qu'il avait dévoués à la mort. Rome et toutes les prov. d'Italie furent remplies de meurtres et de carnage. On récompensait l'esclave qui apportait la tête de son maître, le fils qui présentait celle de son père. Catilina se distingua dans cette boucherie: après avoir tué son frère, il se chargea du supplice de M. Marius Gratianus, auquel il fit arracher les yeux, couper les mains et la langue, briser les os des cuisses, et dont il trancha ensuite lui même la tête. On fait monter à 4,700 le nombre de ceux qui périrent par cette proscription. Le barbare Sylla s'étant fait déclarer dictateur perpétuel, parut dans la place avec le plus terrible appareil, établit de nouvelles lois, en abrogea d'anciennes, et changea selon son gré la forme du gouv. Quelque tems après il renouvela la paix avec Mithridate, donne le titre de Grand à Pompée, puis se dépouilla de la dictature. Un jeune homme ayant eu la hardiesse de l'accabler d'injūres, comme il descendait de la tribune aux harangues, il se contenta de dire à ses amis qui l'environnaient : « Voilà un jeune homme qui empêchera qu'un autre qui se trouvera dans une place semblable à la mienne ne songe à la quitter. » Il se retira ensuite dans une maison de campagne à Pouzzole, où il se plongea dans les plus infâmes débauches et m. d'une maladie pédiculaire l'an 78 av. J. C., âgé de 60 ans. Cet homme si courageux ajoutait foi aux devins, aux astrologues et aux songes. Il écrivait dans ses Mémoires, deux jours av. sa mort, qu'il venait d'être averti en songe qu'il allait rejoindre incessamment son épouse Métella. Ce fut lui qui, à la prise d'Athènes, recouvra les livres d'Aristote.

SYLVA (le comte DONAT), né à Milan en 1690, où il étudia chez les jés. et chez les PP. Somasques à Rome. De retour à Milan, il se livra à l'étude de l'histoire; exécuta, de concert avec le comte Charles Archinti, l'histoire générale, projetée par l'immortel Muratori. On lui doit des matériaux qu'il communiqua au P. Beretta pour la Dissertation sur la géographie italienne moderne, et des Réflexions sur la bulle de Paschal Ier. Il était profondément instruit sur la botanique, l'astronomie, la mécanique, la médecine et l'anat. Il m. en 1779.

SYLVAIN (Myth.), dieu des forêts. On le représente un rameau de cyprès à la main, monument de ses amours et de ses regrets pour la nymphe Cyparis, ou, selon d'autres, pour un jeune homme de son nom qu'Apollon changea en cyprès.

SYLVESTER (Joshua), traducteur anglais des poésies de Dubartas, né en Angleterre en 1563, m. à Middelbourg en Hollande, en 1618. Il traduisit encore les quatrains de Pibrac et plus, autres poésies françaises, ainsi que quelques ouvr. de Fracastor. Il publia une Satire contre l'usage du tabac, dans la vue de se rendre agréable à Jacques Ier qui en avait une grande aversion.

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Elzevir, 1679, in-4°, et Venise, 1708, in-fol.

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SYMMAQUE, natif de Sardaine monta sur la chaire de Saint-Pierre après le pape Anastase II, en 498, et m. en 514. On a de lui onze Epitres dans le rec. de D. Constant, et div. Décrets.

SYMMAQUE (Quintus Aurelius Avianus), préfet de Rome, et consul en 391, fit éclater beaucoup de zèle pour le rétablissement du paganisme et de l'autel de la victoire. Il trouva un puissant adversaire dans Saint - Ambroise, et fut banni de Rome par l'emper. Théodosele-Grand. Il reste de lui io liv. d'Epitres, Leyde, 1653, in-12.

SYMMES (Thomas), né à Bradford SYLVIUS, ou DU BOIS (François), en 1678, premier ministre de Boxford, né à Braine-le-comte dans le Hainaut il m. en 1725. Il a pub. : Avis aux Péen 1581, chan. de Douay, où il professa cheurs qui différent, et plusieurs autres la théologie et y m. en 1649. On a de lui Sermons; Dialogue plaisant sur le des Commentaires sur la Somme de St.- chant d'église, 1723; L'intérêt des peuThomas, et d'autres ouvrages, impr. à¦ples à entretenir des ministres, 1724; Anvers, 1698, 6 vol. in-fol.

SYLVIUS (François), prof. d'éloq. et principal du coll. de Tournai à Paris, né à Levilly près d'Amiens, m. en 1530, après avoir travaillé avec zèle à bannir des colléges la barbarie, et à y introduire les b.-lett. et l'usage du bon latin. On a de lui: Progymnasmatum in artem oratoriam Francisci Sylvii Ambriani, viri eruditione rectâ et judicio acuto insignis, Centuriæ tres; ou plutôt c'est le titre que donna Alexandre Scot, nommé l'Ecossais, à l'Abrégé qu'il en fit depuis, en 1 vol. in-8°.

sur

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SYLVIUS (Lambert), ou VANDEN BOSCH, ou Du Bois, écriv. holl., né en 1610 à Dordrecht, m. en 1688, a donué un grand nombre d'ouvrages, peu estimés, en langue flamande. Les princip. sont : Théâtre des hommes illustres, etc. Amst., 1660, 2 vol. in-4°; Histoire de notre Tems, depuis 1667 jusqu'en 1687, Amst.; La vie des Héros qui se sont distingués sur la mer, in-4o, avec fig. Il a encore pub. quantité de Tragédies, Pièces de vers, etc.

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SYLVIUS (Franc. DE LE BOE), né à Hanau dans la Vétéravie, en 1614, cél. médec. à la Haye, où il m. en 1672. On a unc collection de ses Œuvres, Ámst.,

Mémoires historiques sur la bataille de verbill a publ. une Notice de sa vie. Piggwacket, 1725. Jean Brown de Ha

SYMMES (Guill.), ministre d'Andover, Massachussetts, m. en 1807, à 68 ans, après 49 de ministère. Il s'était consacré exclusivement à la théologie, Il n'a publié qu'un Sermon, 1785, et deux Discours de circonstance.

SYNCELLE (George), était syncelle de Taraise, patriarche de Constantinople, vers 792. Il a donné une Chronographie, que le P. Goar a publiée en grec et en latin, 1652, in-fol., ouvrage important pour la connaissance des dynasties d'Egypte.

SYNÉSIUS, philosophe platonicien. Il reste de lui trois Traités de philos. naturelle, avec les figures de Nicolas Flamel, Paris, 1612, in-40; et un De Somniis, impr. avec les écrits de Jamblique, autre philosophe platonicien, Venise, 1497, in-fol.

SYNÉSIUS fut disciple de la fameuse Hypacie d'Alexandrie, se fit chrétien à la sollicitation des fidèles, touchés de la régularité de ses moeurs; il était marié et avait quatre filles. Député à Constantinople en 400, il présenta son livre de la Royauté à l'empereur Arcadius; peu de tems après on l'ordonna prêtre. On l'éleva dix ans après sur le trône épiscopal de Ptolemaïde. Il n'accepta cette dignité qu'avec beaucoup de répugnance, en protestant dans une lettre à son frère, qui se trouve à l'article J.-C. dans l'Encyclopédie de Paris, in-fol. On a de lui

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