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§ 290.

Entre les plus célèbres péripatéticiens de l'Italie on distingue Pierre Pomponat (1) de Mantoue. L'attachement qu'il professait pour les doctrines d'Aristote ne l'empêcha pas d'apercevoir par lui-même une foule d'idées neuves, de discerner les côtés faibles du système aristotélique et de provoquer des recherches plus approfondies, par une discussion pleine de force et de sagacité sur divers sujets particuliers, tels que : l'immortalité de l'âme, la liberté, le destin, la providence et les enchantemens; on, en d'autres termes, la question de savoir si les phénomènes merveilleux de la nature sont dûs à l'influence des esprits, comme le prétendaient les platoniciens, ou à celle des astres. Ayant avancé que, suivant Aristote,

(1) Né en 1462, mort en 1525 ou 1530.

Petri Pomponatii opera de naturalium effectuum admirandorum causis seu de incantationibus liber. Item de fato, libero arbitrio, prædestinatione, providentia Dei, libb. v, in quibus difficillima capita et quæstiones theologicæ et philosophicæ ex sana orthodoxæ fidei doctrina explicantur et multis raris historiis passim illustrantur per auctorem, qui se in omnibus canonicæ scripturæ sanctorumque Doctorum judicio submittit. Basil. Ven. 1525-1556-1567, in-fol.

Ejusd. Tractatus de immortalitate animæ. Bonon. 1516. Et aut. ann La dern. édit. pub!. par Chph. Gottfr. Bardili contient une notice sur la vie de Pomponat. Voyez encore: Jo. Gfr. Olcarii Diss. de Petro Pomponatio. Jen. 1709, in-4.

il n'y a point de preuve qui démontre l'immortalité de l'âme, Pomponat s'attira une querelle violente et dangereuse dans laquelle il se défendit par la distinction entre la foi positive et la science naturelle. De son école sortirent plusieurs excellens esprits, tels que Simon Porta ou Portius (1), Paul Jove (2), Jules Cæs. Scaliger (3), qui devint aussi l'adversaire de Cardan (4), le cardinal Gasparo Contarini, et Augustin Niphus (5); ces deux derniers prirent part à la querelle suscitée à Pomponat et rappelée cidessus; l'espagnol Jean Genesius Sepulveda (6), enfin le paradoxal et libre penseur Lucilio Vanini (7), brûlé à Toulouse en 1619. Outre Pomponat, qui fut le chef des alexandristes péripatéticiens, celte.

'(1) Sim. Porta mourut en 1555.

(2) Paolo Giovio, né à Como en 1483, mort en 1552. (3) Della Scala, né à Rippa en 1484, mort en 155g. (4) Dans ses Exercitationes de subtilitate.

(5) Né en 1473, mort en 1546.— Libri vi, de intellectu et dæmonibus. Ven. 1492, in-fol. Et: Opera philos. Ven. 1559, vi voll. in-fol. Opusc. moralia et politica. Paris, 1645, in-4.

(6) Né en 1491, mort en 1572.

(7) Lucilio, ou Jules-César Vanini, était né à Naples en 1586.

Amphitheatrum æternæ providentiæ, etc. Ludg. 1615,

in-8.

De admirandis naturæ, arcanis, etc., libb. IV. Paris, 1616, in-8.

Vie et malheurs, caractère et opinion de Lucilio Vanini, athée du xvi1° siècle, etc., par W. D. F. Leipz. 1800, in-8 (all.).

secte compta encore d'autres savans distingués non sortis de son école, savoir: Nicolas Leonicus dit Thomæus (1), Jacques Zabarella (2) qui s'écarta sur quelques points d'Aristote, Cæsar Cremonini (3) et François Piccolomini, etc. Du côté des averroistes, après Alexandre Achillini de Bologne (4), qu'on appelait le second Aristote, Marc-Antoine Zimara (5) de San Pietro dans l'état de Naples, et le fameux aristotélicien André Cesalpini (6), on ne rencontre que des noms moins célèbres. Cesalpini fit de l'averroisme un panthéisme formel, en représentant Dieu non comme la cause, mais comme le fond même du monde, comine la substance des choses, et l'intelligence active universelle comme formant une seule

(1) Né à Venise en 1457, mort en 1533.

(2) Né à Padoue en 1532, mort en 1589.- De inventione primi motoris. Fcf. 1618, in-4. Opp. philosophica ed. J. J. Havenreuter, Fcf. 1623, in-4.

(3) Cesare Cremonini, né à Centi, dans le duché de Modène, en 1552, mort en 1630.

Cæs. Cremonini liber de Pædia Aristotelis.

Diatyposis

universæ naturalis Aristotelicæ philosophiæ. - Illustres contemplationes de anima. — Tractatus tres de sensibus externis, de internis et de facultate appetitiva.

(4) Alessandro Achillini, mort en 1512.

(5) Mort en 1532.

(6) Né à Arezzo en 1509, mort en 1603.

Andreæ Cesalpini Quæstion. peripateticæ. Libb. v. Venet; 1571, in-fol. Dæmonum investigatio peripatetica. Ven. 1593;

et même substance avec les âmes des hommes et des animaux. Il maintenait l'immortalité sur ce motif que la conscience est inséparable de la pensée. Il admettait aussi l'existence des démons.

S 291.

Peripatèticiens en Allemagne.

Voy. la dissertat. de Elswich citée au S 243. A. H. C. Heeren, Quelques mots sur les suites de la réformation par rapport à la philosophie. Dans la Réformationsalmanach de Kayser, 1819, p. 114. suiv.

Bien que Luther et Mélanchthon (1), au commencement de la réformation, eussent conçu un préjugé défavorable contre la philosophie d'Aristote, par le même mouvement qui leur avait fait rejeter la scho-lastique, tous deux cependant finirent par renoncer à cette prévention, et Mélanchthon, en particulier, ne se contenta pas de reconnaître l'indispensable nécessité d'une philosophie pour la théologie, mais encore il recommanda celle d'Aristote par-dessus toutes les autres, sans se borner à la dialectique (2). Une

(1) Né à Bretten en 1497, mort en 1560.

1537,

(2) Melanchthonis Oratio de vita Aristotelis habita a. t. 11 declamatt., p. 381 sq., et t. I, p. 351 sqq. Dialectica, Viteb. 1554. Initia doctrinae physicae 1547; epitome philosophiæ moralis, Viteb. 1589; de anima 1540, in-8. Ethicæ doctrinæ elementa, Viteb 1550. Ces divers ouvrages, réimprimés

seule fois depuis la guerre fut déclarée à la philosophie (vers 1621) par Dan. Hoffmann, professeur de théologie à Helmstaedt, et ses deux disciples, J. Angelus Werdenhagen et Venceslas Schilling (1). La philosophie d'Aristote, prise à sa source même, dégagée des subtilités scholastiques qui furent, il est vrai, bientôt remplacées par d'autres, dût à l'autorité de Mélanchthon la faveur qu'elle obtint dans les universités protestantes, et on y voit paraître une foule d'abrégés et de commentaires sur Aristote, qui eurent du moins l'avantage de tenir en haleine les études rationnelles. Ici se présente, par exemple, Joachim Camerarius, mort à Leipsik en 1574. Ainsi se rétablit la domination d'Aristote, pour subsister jusque vers le milieu du xvii siècle. Le crédit que lui donnèrent l'esprit du temps et le suffrage d'un grand nombre d'hommes, alors célèbres, fut à peine ébranlé par quelques esprits indépendans qui osèrent s'écarter un peu des doctrines du maître, tels que Nicolas Taurellus (2), adversaire de Cesalpin.

plusieurs fois, et réunis dans ses Opp. ed. Caspar Peucer. Viteb. 1562, IV voll. in-fol.

(1) Dan. Hofmann, Qui sit veræ ac sobriæ philosophiæ in theologia usus? Helmst. 1581. Voyez Corn. Martini scriptum de statibus controversis, etc. Helmstadii agitatis inter Dan. Hofmannum et quatuor philosophos. Lips. 1620, in-12.

(2) Né à Mümpelgard en 1547, mort en 1606.

Nic Taurelli Philosophiæ triumphus. Basil, 1573, in-8. Alpes coesa (contre Cesalpin). Fcof. 1597, in-8. Discus

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