Ennemi des Romains et de la tyrannie, MONIM E. Vivez, Seigneur, vivez pour nous voir l'un et l'autre Sacrifier toujours notre bonheur au vôtre. Vivez pour triompher d'un ennemi vaincu, Pour venger... MITHRIDATE. C'en est fait, Madame, et j'ai vécu. Mon fils, songez à vous; gardez-vous de prétendre Que de tant d'ennemis vous puissiez vous défendre. Ne perdez point le temps que vous laisse leur fuite Cachez-leur pour un temps vos noms et votre vie. Allez, réservez-vous... XIPHARE S. Moi, Seigneur ! que je fuie! Que Pharnace impuni, les Romains triomphans MITHRIDATE. Non, je vous le défends. Tôt ou tard il faudra que Pharnace périsse ; Ah, Madame! unissons nos douleurs, Et par tout l'univers cherchons-lui des vengeurs. FIN. PRÉFACE DE L'AUTEUR. Il n'y a rien de plus célèbre dans les poëtes que le sacrifice d'Iphigénie ; mais ils ne s'accordent pas tous ensemble sur les plus importantes particularités de ce sacrifice. Les uns, comme Eschyle dans Agamemnon, Sophocle dans Électre, et, après eux, Lucrèce, Horace et beaucoup d'autres, veulent qu'on ait en effet répandu le sang d'Iphigénie, fille d'Agamemnon, et qu'elle soit morte en Aulide. Il ne faut que lire Lucrèce au commencement de son premier livre : Aulide quo pacto Triviaï virginis aram Et Clytemnestre dit, dans Eschyle, qu'Agamemnon, son mari, qui vient d'expirer, |