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toire à opposer à son antagoniste. Lord Camden continua de s'opposer aux mesures adoptées contre les Américains : mais, au mois de mars 1782, le ministère ayant été renouvelé en conséquence des désastres éprouvés par les armes anglaises en Amérique, lord Camden fut nommé président au conseil, emploi qu'il conserva jusqu'à la fin de sa carrière; si l'on en excepte, cependant, le court espace de temps que dura le ministère de la coalition. Il fut un des fermes appuis de W. Pitt, contre les principes désorganisateurs des révolutionnaires français. Nommé comte, au mois de mai 1786, il mourut le 18 avril 1794. Des écrivains appellent lord Camden le grand boulevard de la loi anglaise. On lui attribue un pamphlet intitulé: Recherches sur la nature et l'effet du writ d'habeas corpus, le grand boulevard de la liberté anglaise, etc., etc. Lord Camden avait épousé une fille de Nic. Jeffreys. D-z-s. PRATT (SAMUEL - JACKSON), écrivain anglais, né à Saint-Yves, dans le comté de Huntington, le jour de Noël 1749, d'une très-bonne famille, fut élevé à Felstead, collége du comté d'Essex. Abbot Roding, manoir de cette famille, situé dans le dernier comté, est connu dans l'histoire, pour avoir été la résidence de lord Capels, et pour avoir servi quelque temps d'asile à Elisabeth, poursuivie par la jalousie de sa sœur Marie. Pratt éprouva aussi très-jeune les vicissitudes de la fortune: ses parents n'approuvèrent point une inclination sur laquelle il avait fondé des espérances d'établissement. Ces contrariétés, non-seulement lui occasionnèrent de grandes pertes d'argent en procès, mais nuisirent au développement de ses dispositions

naturelles. Cependant peu d'écrivains anglais ont plus que lui contribué à l'instruction et à l'amusement de leurs compatriotes; ses nombreux ouvrages se font remarquer par la délicatesse des sentiments et par l'éclat de l'imaginanation. Aussi plusieurs des recueils, si abondants dans la littérature anglaise, sont ornés de morceaux choisis qui lui appartiennent. Il embrassa un instant l'état ecclésiastique, et il habitait Peterborough en 1771, lorsqu'il envoya, à l'Annual register de Dodsley, une belle Élégie intitulée, les Perdrix, et trois autres petites pièces de vers qui décelaient un talent précoce. Le poème de la Sympathie, et celui des Pleurs du génie, furent très-bien accueillis : le premier eut six éditions en peu de temps; et le dernier, composé au moment de la mort de Goldsmith, a été placé en tête d'une belle édition des poésies de ce dernier, après avoir été imprimé séparément. L'Ombre de Shakspeare, poème en l'honneur de Garrick, fut souvent récité sur le théâtre; les personnages des pièces que cet acteur représentait le mieux, expriment leur douleur, dans ce poème, chacun selon son caractère. On distingua surtout le Triomphe de la bienfaisance, que Pratt composa dans l'intention de seconder le projet d'une souscription pour élever à Jean Howard une statue, que le modeste philanthrope refusa par deux lettres adressées aux souscripteurs. Dès 1774, Pratt avait quitté l'état ecclésiastique pour le théâtre; mais le peu de succès qu'il obtint dans les rôles d'Hamlet et de Philaster, quoiqu'il possédât supé rieurement le talent de déclamer, le détourna de cette carrière. Il se mit

alors à faire des livres, qu'il publia,

tantôt sous le voile de l'anonyme, tantôt sous le nom de Courtney Melmoth, et composa en même temps des pièces dramatiques. Il tira aussi parti de son talent pour la déclamation, en donnant des séances publiques en Angleterre, en Ecosse et en Irlande. Dans une de ces tournées, il se fixa quelque temps, vers 1782, à Bath, où il devint associé d'un libraire. Enfin, il voyagea sur le continent, pour y recueillir des observations et les publier à son retour. Pratt, ardent ami de l'ordre, a toujours manifesté de l'éloignement pour l'exagération des partis; il en donna des preuves dans l'année 1797, au moment de la révolte de la flotte, en composant deux Lettres, qu'il adressa aux marins de la vieille Angleterre, et aux soldats anglais. Ces lettres respirent l'énergie et le courage du véritable patriotisme : la première eut six éditions en quelques semaines. Il composa encore dans le même esprit une petite brochure intitulée: Notre vieilleforteresse sur le roc. Pratt mourut à Birmingham, le 4 octobre 1814, après avoir éprou. vé, comme on le voit, une grande variété d'événements dans sa vie. Ses autres ouvrages sont : I. Observations sur les Nuits d'Young, Londres, 1774, 1776, in-8°., en forme de lettres. II. Pensées libres sur l'homme, sur les animaux et sur la Providence, contenant l'histoire de Benignus, 1775-1777, 6 vol. in12; nouvelle édit., 1783, 4 vol. in12. L'auteur s'est peint lui-même sous le nom de Benignus ou du phi lantrope. Il paraît avoir voulu imiter la singularité de Sterne, et il n'a fait nuire à l'intérêt de son ouque vrage. Les Pensées libres contiennent plus de philosophie, de richesse d'idées, de tableaux variés

que Tristam Shandy; mais si celuici fatigue par sa bizarrerie, son désordre et son obscurité, l'autre ne fatigue pas moins par la recherche les longueurs et les répétitions. III.

Le Sublime et la beauté de l'Ecriture ou Essais sur des passages choisis des écrivains sacrés, 1777, 2 vol. in-12. Les trois éditions qui ont suivi n'ont qu'un volume. IV. Apologie de la vie et des écrits de David Hume, 1777. V. Voyages pour le cœur, écrits en France, Londres, 1777,2 vol., petit in-8°. VI. L'Elève du plaisir, Londres, 1779, 2 vol. in-12; trad. en français, par Lemierre d'Argy, Paris, 1787, 2 part. in-12. Cette critique des Lettres de Chesterfield a été jugée peu propre au but que l'auteur se proposait, de combattre les principes licencieux du seigneur anglais. Pratt composa un autre livre intitulé : l'Elève de la vérité, Londres, pour détruire l'im pression qu'avait laissée le premier. VII. Le Village de Shenstone, ou le nouveau Paradis perdu, Londres, 1780, 3 vol. in-12. Le Village de Shenstone a pour objet de faire voir l'impossibilité d'établir une société utopienne, telle que le poète Shenstone l'avait imaginée. VIII. Emma Corbett, ou les Malheurs d'une guerre civile, Londres, 1781, 3 vol. in-12. Ce roman a eu neuf éditions; il a été traduit en français, d'abord par Sauseuil, sous le titre d'Emilie Corbett, Londres et Paris, 1783, 3 vol. in - 12. Verlac en a donné une traduction abrégée sous le titre de Hammon et Corbett, Paris, 1789, in- 12. IX. Mélanges, Londres, 1785, 4 volumes in-8°.; recueil qui contient plusieurs des pièces de poésie dont on a parlé. X. Le Triomphe de la bienfaisance, 2o. édit., Londres,

:

sie, contenant les meilleures pièces des poètes, depuis Milton jusqu'à Beattie, 1808, 6 vol. in-8°. XXIII. The lower world, poème, 1810, in-12. XXIV. Description de Leamington-Spa, dans le comté de Warwick, in-12. XXV. Poémes et Recherches dramatiques de J. Bracket, publiée avec sa vie, 1811, 2 vol. in-12. XXVI. Pièces de théâtre la Belle circassienne, 1780, in-8°.; cette tragédie, dans laquelle le principal rôle fut rempli par la comtesse de Derby, eut un grand nombre de représentations; l'Ecole de la vanité, comédie, 1785, in-8°.; - le Nouveau cosmétique, 1790, in-8°.;-le Feu et la gelée, opéra-comique, 1805, in-8°.; Hail fellow, wellmet (le Compérage, drame, 1805, in-8°.-Epreu ves de l'amour, opéra - comique, 1805, in-8°. Quatre autres pièces n'ont point été imprimées. B-R j.

1786, in-4°. On attribuait ce poème, qui est le chef-d'œuvre de l'auteur dans ce genre, à plusieurs écrivains distingués, avant que Pratt eût réclamé l'honneur qui lui appartenait. XI. Paysages en vers. XII. L'Humanité ou les droits de la nature, poème, Londres, 1788, in-4°. Ce poème peut être considéré comme une suite de celui de la Sympathie. XIII. L'Officier réformé: trad. de l'anglais, Paris, 1788, 2 vol. in12. Ce roman a été traduit de nouveau par M. F. G. Lussy, mais moins bien que la prémière fois, sous le titre de l' Officier à la demi paye, Paris, Lenormant, 1803, 2 vol. in-12. XIV. Glanures faites dans le pays de Galles, en Hollande, en Westphalie, 1795; troisième édit., 1796; quatrième édit., 1798, 3 vol. in-8°. XV. Glanures faites en Angleterre, Londres, 1799, 3 vol. in-8°. XVI. Tableaux de lachaumière, Poème, 1803, in4°. Ces trois derniers ouvrages ont eu beaucoup de succès; mais on reproche au premier des détails prolixes. XVII. Secrets de famille, 1797, 5 vol. in-12. L'auteur a fait des retranchements, l'année suivante, à une nouvelle édition, en 2 vol., de ce roman, qui a été traduit en français, par Mme Mary Gay - Allart, 5 vol. in-18. XVIII. Moisson dans l'intérieur (Harvest home), recueil composé de morceaux fournis par des amis des lettres, et de pièces anciennes, 1805, 3 vol. in-8°. XIX. John and Dame (ou les loyaux habitants de la chaumière), poème, 1803, contenant la Sympathie, dixième édition, les Paysages en vers, et les Tableaux de la chau-quelques jours avant celui qu'il avait mière. XX. Poésies, 1808, in-8°. fixé pour son départ, il mournt XXI. Le Contraste, poème, 1808, subitement à Bologne, le 16 juillet in-12. XXII. Le Cabinet de la poẻ- 1616. Sa collection conservée

PRAUN (PAUL baron DE), célèbre amateur des arts, né, en 1548, à Nuremberg, d'une famille patri cienne, annonça, dès sa jeunesse, le goût qui fit le charme de sa vie. Il se rendit en Italie, où il vécut dans l'intimité des peintres les plus distingués de cette époque brillante, tels que les Carrache, Lanfranc, Jean de Bologne, etc.; il parcourut, pendant quarante ans, l'Italie et l'Allemagne, pour satisfaire sa curiosité, et parvint à former une collection de tableaux, digne d'un souverain. Elle venait d'être transportée à Nuremberg, où il se proposait d'achever, au milieu de sa famille, une vie que sa passion pour les chefs-d'œuvre des arts avait entièrement remplie ; mais

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par ses descendants, a été décrite par de Murr, Nuremberg, 1797, inin-8°., avec 7 planch., ce volume est orné du portrait de Paul de Praun (Voyez MURR, XXX, 456). Les amateurs recherchent encore le Recueil d'estampes d'après les dessins du cabinet de Praun, (gravé par Marcath et J. Théod. Prestel), Nuremberg, 1776-78, grand in- fol., contenant 48 pièces. (George-André Septime baron DEPRAUN), savant numismate, de la même famille que le précédent, né à Vienne, en 1701, fut ministre d'état à la cour de Brunswick, et mourut le 29 avril 1786. Il est auteur de quelques ouvrages en allemand, estimés surtout des amateurs de la science monétaire; ce sont: I. Traité des monnaies, et prin. cipalement des monnaies allemandes, anciennes et modernes, Helm. stadt, 1739, in-8°., ibid., 1741, in-8°. : l'auteur y ajouta, en 1768, un supplément, tiré seulement à 50 exemplaires. Outre les monnaies allemandes, ce livre traite des monnaies françaises, espagnoles, hollandaises, anglaises et danoises. La troisième édition, que l'on doit à J.F. Klotzch, Leipzig, 1748, in-8°., est augmentée des monnaies suédoises, russes et polonaises. II. Collection numismatique de Brunswick-Lunebourg, ou Recueil de monnaies , tirées des différents cabinets de ce pays, Nuremberg, 1747, in-4°. III. Bibliotheca Brunsvico-Luneburgensis, scriptores rerum Brunsv. Lun. justo ordine dispositos exhibens, Wolfenbutel, 1744, in-8°. Ce livre, qui est écrit en allemand, nonobstant son titre latin, est rare (Voy. la Bibl. curieuse de Dav. Clément, v, 277). L'auteur y fit, depuis, un supplément considérable, demeuré inédit, aucun libraire n'ayant voulu

s'en charger. Le Nouveau Mercure d'Altona (1788, no. 11, p. 88) en annonçait une nouvelle édition, totalement refondue par Wolfram, qui devait paraître à la foire de Pâques de la même année. IV. Galerie complète des sceaux de BrunswickLunebourg, 1779 et ann. suiv., 9 part. in-4°., tiré à 50 exemplaires. La seconde édition, donnée par A. Remer, professeur à Helmstadt, Brunswick, 1789, in-8°., est augmentée d'une Vie de l'auteur. V. En français: Méditation sur l'excellence de la religion chrétienne, 1767, in8°. On lui a, mal-à-propos,attribuéles luia, Anecdotes de la cour de France, sous Louis XIV et le régent, tirées principalement des lettres de la duchesse d'Orléans ( Charlotte-Elisabeth de Bavière), avec un Essai sur l'homme au masque de fer, Strasbourg ( Brunswick ), 1789, in-8°. (en allemand). Meusel nous ap prend que ce livre est du comte Aug. Ferd. de Veltheim. W-s.

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PRAXILLA de Sicyone cultiva la poésie avec distinction, et florissait, suivant Eusèbe, dans la LXXXIIe. olympiade, quatre siècles et demi avant J.-C. Elle excella surtout dans la composition des Scolia, sorte de poésie qui se chantait dans les festins, suivant Athénée, qui, sous ce rapport, la place au même rang qu'Alcée et Anacréon. Elle s'exerça aussi dans le genre lyrique et dithyrambique. Le temps nous a privé de ses ouvrages. Tout ce qui s'en est conservé se réduit à un vers d'une Ode qui portait le nom d'Achille, à deux vers d'une autre Pièce, et à trois vers d'un de ses Scolia. Sur des fragments aussi courts, il est impossible de se former une idée du mérite de leur auteur. Antipater nomme Praxilla dans une de ses épi

grammes, consacrée à la gloire des femmes qui se sont illustrées par leur talent poétique. Tatien rapporte que sa statue fut faite par Lysippe.

me,

SI-D.

PRAXITÈLE, statuaire grec, est un de ces maîtres éminemment illustres qui ont attaché leur nom aux grandes révolutions opérées dans les arts. Il n'est personne, disait Varron, quelque peu d'instruction qu'il ait reçue, qui ne connaisse Praxitèle. La plupart des auteurs anciens qui en ont fait l'éloge, le représentent comme s'étant distingué par une finesse dans les contours, par une grâce dans les attitudes, et surtout par une délicatesse dans l'expression des affections douces de l'aqui annoncent de nouveaux progrès dus à son siècle, et particulièrement à son génie. Une si puissante considération doit nous faire soigneu sement rechercher l'époque à laquel le il appartient. Malheureusement aucun des écrivains qui ont parlé de ce célèbre sculpteur ne nous a fait connaître ni le lieu, ni l'année de sa naissance, ni le nom de son maître, ni la date de sa mort. Il est très - vraisemblable qu'il était Athénien ce fait semble du moins se déduire de ce qu'il habitait Athènes dans sa jeunesse. Pline le place avec Euphranor à la cive, olympia de. S'il avait entendu indiquer, par cette date, l'âge moyen de Praxitele, comme on l'a pensé généralement, il se serait évidemment trompé. Winkelmann, adoptant cette opinion sans discussion, a supposé que, dans la Cive. olympiade, Praxitele était sur le milieu de sa carrière. Il est résulté de cette fixation que, dans son système, ce maître a fleuri avant Lysippe. Praxitèle, suivant lui, a créé ce qu'il appelle le beau style, et

XXXVI.

c'est sous la main de Lysippe que cette manière a acquis ensuite sa plus haute perfection. Heyne, qui, dans son traité des Epoques de l'art, a relevé plusieurs erreurs de son illustre compatriote, place également Praxitèle à la cive. olympiade. Ge maître s'est trouvé par-là plus ancien que des artistes auxquels il a réellement succédé, et dont les ouvrages laissaient encore voir des imperfections qui disparurent sous son ciseau. L'universalité des modernes s'est conformée à la doctrine de ces deux savants. Personne n'a remarqué que Pline lui-même assigne directement ou indirectement trois époques bien distinctes à Praxitèle. li le place d'abord à la cive. olympiade. Il dit ensuite, au chapitre deux du livre xxxv, que Praxitèle était contemporain du peintre Nicias, et qu'il n'était pas satisfait de ses ouvrages tant que Nicias ne les avait pas recouverts de son vernis encaustique. Or, Nicias était élève d'Antidote et celui-ci élève d'Euphranor. Il résulte de ce fait qu'il devait y avoir entre Euphranor et Praxitèle, bien que Pline les ait rangés sur la même ligne, une différence au moins de quarante ans, et que, par conséquent, si Euphranor appartient à la cive. olympiade, Praxitèle doit être placé au plutôt, pour son âge moyen, à la cxire. ou à la cxine. Geci est conforme au texte de Pline, qui dit (liv. xxxx, ch. x1), que plusieurs écrivains pla çaient Nicias à la cxie. olympiade; qu'il vivait encore sous Attale Ier., roi de Pergame; que ce roi lui offrit soixante talents de son tableau représentant la descente d'Ulysse aux enfers; et que le peintre, déjà riche, aima mieux faire présent de ce tableau à la ville d'Athènes, sa patrie.

2

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