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464 de la Nouvelle Guinée, il en résulte qu'il traversa le premier le détroit Cook a depuis nommé le détroit de l'Endeavour. Se faisant une juste idée de l'importance de ses découvertes, Quiros crut devoir aller solliciter lui-même, à Madrid, les moyens de les poursuivre, ainsi que l'établissement d'une colonie sur la terre du Saint-Esprit : mais ce grand homme n'eut guère une étoile plus heureuse que Mendaña. Ce fut en vain qu'avec des couleurs dont deux siècles n'ont effacer ni la vérité, ni la vivacité, pu il peignit, dans deux Mémoires adressés à Philippe III, les avantages physiques de cette nouvelle partie du monde, les mœurs de ses habitants, la conduite à tenir envers eux; en vain conjura-t-il son roi, par l'amour de Dieu, de ne point laisser tant de travaux, tant de veilles, une sinoble persévérance, sans fruit pour le monde et pour la patrie, sa voix sa voix fut méconnue par les faibles descendants de Charles-Quint. On ne lui fournit que des moyens peu proportionnés à la grandeur de l'entreprise. Harcelé de contrariétés, et après avoir consumé plusieurs années en démarches faiblement accueillies, il résolut de se rendre à Lima pour tenter un nouveau voyage; mais il n'eut pas le bonheur d'y arriver: il mourut à Panama, en 1614. Quiros fut le dernier héros de l'Espagne: avec lui s'éteignit cet esprit entreprenant, qui avait conduit les CoTomb aux Antilles, et les Cortez dans le palais de Montezuma. Le Mémoire de Quiros à Philippe III, fut publié à Séville, en 1610; en latin, à Amsterdam, en 1613 (1);

(1) Franc. Ferd. Quir narratio de terrâ australi incognita et de terrà Samojedarum et Fingensiorum in Tartarid, in-4°.

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et en français, à Paris, 1617 (2).
Purchas, dans sa Collection des voya-
ges (his Pilgrimage), vol. 4, pag.
1422, Londres, 1625, en a donné
une traduction en anglais. On en
trouve une autre plus élégante, avec
quelques changements, dans Dal-
rymple's Hist. col., vol. 1, p. 162.
a publié une version
Fleurieu en
française abrégée, dans ses Décou
vertes des Français au sud-est de la
Nouvelle Guinée, in-4°. On peut
encore consulter, sur Quiros, sa vie
et ses découvertes: Lettres de Quiros
à D. Ant. Morga, dans l'ouvrage de ce
même Morga, intitulé: Succesos de
las ilas Philipinas, ch. 6, pag. 29;

le

Torquemada, Monarchia Indiana, première partie, liv. v, ch. 64;-dans la collection de Garcia, Hechos de D. Garcia H. de Men- Dalrymdoza, lib. 6, p. 290; ple's Hist. collection, etc., tome 1, pag. 103;-Debrosses, Navigations aux Terres aust., tome 1, liv. 11, pag. 306 et suiv.;- Pingré, Mém. de Venus, etc., pag. p. passage L. R-E. 48 à 60. QUIROS (THÉODORE DE), missionnaire espagnol, naquit en 1599, à Vivero, dans la Galice. Après avoir terminé ses études avec beaucoup de succès, il prit l'habit de saint Dominique, et sollicita de ses supérieurs la permission d'aller prêcher l'Évangile dans les Indes. Il s'embarqua pour les îles Philippines, en 1637; professa d'abord la philosophie à Manille, et se rendit ensuite dans l'île Formose, où il demeura dix ans, remplissant avec un zèle infatigable les fonctions de son ministère. Les Hollandais s'étant emparés de

(2) Copie de la requête présentée au roi d'Espagne, par le capitaine Pierre Ferdinand de Quir sur la découverte de la cinquième partie du monde, appelée la Terre Australe, incogneuë, et des grandes richesses et fertilité d'icelle, in-12 de 16 pag.

cette île, le P. Quiros fut fait prisonnier, et conduit à Jacatra, puis à Macassar. Il retourna, par l'ordre du roi d'Espagne, à Manille, et consacra le reste de sa vie à la conversion des Indiens, dont il parlait la langue aussi bien que les naturels du pays. Enfin, épuisé de fatigues, il mourut le 4 décembre 1662, à l'âge de soixante-trois ans. Le P. Quiros avait composé la Grammaire et le Dictionnaire de la langue Tagala; de plus, il traduisit, dans cette langue, un Catéchisme, et plusieurs ouvrages ascétiques, entre autres un Traité de la dévotion au rosaire, imprimé plusieurs fois à Manille et à Mexico. Voy. la Bibl. fratr. ordin. prædicator.des PP.Que tif et Échard. - QUIROS (Angustin DE), jésuite espagnol, natif d'Andujar, inspecteur des missions de la Nouvelle-Espagne, mort à Mexico, le 13 décembre 1622, âgé de cinquante-six ans, a laissé des Commentaires, en latin, sur quelques livres de la Bible, Séville, 1622, in-fol., et une Dissertation en espa

RABAN-MAUR, appelé quelquefois en latin Hrabanus Magnentius, le plus laborieux et le plus fécond écrivain de son siècle, naquit vers 776, à Maïence, de parents nobles. Il fut consacré à Dieu, dès l'âge de dix ans, dans l'abbaye de Fulde, où il fit ses premières études; et il se rendit ensuite à Tours, pour s'y perfectionner, sous la direction d'Alcuin (V. ce nom ), dans la connaissance des arts libéraux et des saintes lettres. Sa douceur et son applica

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gnol, contre les écrivains qui affectent de se servir d'expressions anciennes et inusitées. C'est par quiproquo que l'abbé Declaustre (Tables du Journ. des sav., VIII, 286) lui attribue la relation de la découverte des Terres Australes, en 1605, insérée à la suite des voyages de Fr. Coréal. -Hyacinthe-Bernard de QUIROS, dominicain espagnol, portait dans son ordre les noms d'Augustin-Thomas. Après avoir enseigné la théologie et le droit canonique à Rome, il apostasia, et se rendit à Berne, où il obtint une chaire d'histoire ecclésiastique à l'université de Lausanne. Il y mourut, d'apoplexie, le 6 novembre 1758: sa bibliothèque a été donnée à cette université, par ordre de la république de Berne. On connaît de lui une Histoire de l'Eglise, en allemand, Lausanne, 1756, infol., et quelques Dissertations académiques, en latin. Sa Vie se trouve dans la collection de Simler, tom. 11, pag. 359-64. Voy. la Gazette littéraire de Göttingue, 1759, page 448. W-s.

tion lui méritèrent l'amitié d'Alcuin, qui lui donna le surnom de Maur. Après une absence de deux ans, il revint à l'abbaye de Fulde, et fut chargé d'y enseigner la grammaire et la rhétorique. Malgré les soins que réclamaient ses élèves, Raban trouva le loisir de composer quelques ouvrages qui le firent connaître, et de cultiver l'amitié des savants de France et d'Allemagne. Ordonné prêtre, au mois de décembre 814, il fut placé, vers le même

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temps, à la tête de l'école que ses talents avaient illustrée. Mais l'abbé Ratgar, interprétant mal la règle de saint Benoît, lui reprocha bientôt de perdre à l'étude un temps qu'il devait consacrer à la prière, le priva de ses livres et dispersa ses élèves. Raban parvint à se soustraire au zèle inconsidéré de son abbé; et l'on conjecture que ce fut à cette époque qu'il fit un voyage en la Palestine, pour visiter les lieux saints. L'empereur ayant exilé Ratgar pour rendre la paix à l'abbaye de Fulde, Raban vint y reprendre ses leçons publiques et ses autres exercices littéraires. Il en fut élu abbé, en 822, après la mort de saint Egil, et mit tous ses soins à y faire fleurir la discipline et les lettres. C'est pendant son administration, que l'abbaye de Fulde acquit une juste réputation, qui la rendit long-temps comme la pépinière des prélats de l'Allemagne, et la plus célèbre école de cette partie de l'Europe. Personne, avant lui, n'avait encore enseigné la langue grecque en Allemagne. Kaban se conduisit avec sagesse dans les démêlés de Louis-le-Débonnaire avec ses enfants; et il n'épargna ni soins, ni démarches pour faire cesser une lutte dont le moindre mal était l'affaiblissement du respect pour l'autorité souveraine (Voy. Louis le Débonnaire, XXV, 90, et RADBERT). L'empereur et ses fils lui témoignèrent à l'envi leur reconnaissance, par la cession de nouvelles terres dont il dota plusieurs maisons naissantes, entre autres la célèbre abbaye d'Hirsauge (V. TRITHEIM), dont on le regarde comme le fondateur, Raban sedémit de sa char. geen 842, pour se retirer dans la solitude du Mont-Saint-Pierre, où il se proposait de consacrer le reste de ses

jours à la prière et à l'étude; mais il en fut tiré, cinq ans après, pour occuper le siége épiscopal de Maïence. Il déploya beaucoup de zèle dans le gouvernement de son diocèse, tint plusieurs synodes pour remédier aux abus qui s'étaient glissés jusque dans les cloîtres, et fit de sages réglements pour en prévenir le retour. Mais l'histoire lui reproche, avec raison, son excessive sévérité, à l'égard de Gotescalc, dont les sentiments ne méritaient point la qualification odieuse d'hérétique, et qu'après avoir fait condamner, il renvoya devant Hincmar, son juge naturel, en le traitant de vagabond ( V. GoTESCALC, XVIII, 153). Une famine qui désola son diocèse, en 850, fournit à Raban l'occasion d'exercer son immense charité pour les

pauvres : il leur fit distribuer la plus grande partie de ses revenus, et en nourrit, à sa propre table, jusqu'à trois cents par jour. Raban présida le concile assemblé à Maïence, en 852, par le roi Louis le - Ger manique; et il assista, l'année suivante, à celui de Francfort. Ce digne prélat mourut à Winfeld, le 4 février 856, et fut inhumé dans l'abbaye de Saint-Albert, sous une tombe décorée d'une épitaphe qu'il s'était composée, et qui contient l'abrégé de sa vie. Le nom de Raban se trouve inscrit dans quelques calendriers; mais l'Église ne lui a point décerné de culte public. On a de lui un grand nombre d'Opuscules, qui ont été recueillis à Cologne, 1627,6 tom. en 3 vol. in-fol. ; et le P. Enhueber, prieur de Saint Emeran (à Ratisbone), en préparait, en 1783, une édition plus complète, qui n'a pas vu le jour. Celle de Cologne contient quarante-quatre ouvrages dont vingt-sept paraissaient pour la

:

;

in-fol, et à Augsbourg, par les soins de Marc Velser, en 1605, in-fol. Ces deux éditions sont encore recherchées par quelques curieux mais ils préférent la première comme la plus rare. IV. Des Commentaires sur presque tous les livres de la Bible, tirés des Saints Pères. V. Un Homiliaire, ou Recueil d'Homélies. VI. Un Recueil d'Allégories sur la Bible. VII. Un Traité de l'institution des Clercs, et des cérémonies de l'Eglise ; c'est le plus utile et le plus intéressant des ouvrages de Raban; il a eu plusieurs éditions dans le seizième siècle, et il a été inséré dans la Bibliothèque des ! Pères. VIII. Un Martyrologe, publié par Canisius dans le tome vi des Antiquæ lectiones (V. CANISIUS, VII, 29). IX. Des Poésies; ce sont des hymnes parmi lesquelles on doit distinguer celle que l'Eglise emploie dans les ceremonies les plus imposantes, et qui commence par

mière fois elle est précédée de deux Vies de Raban, l'une par Rudolfe, son disciple, et l'autre par Tritheim: elles ont été insérées depuis, avec une savante préface de God. Henschen, dans les Acta sanctorum ( tome jer. de février). Les éditeurs y ont fait entrer plusieurs Opuscules qui ne sont pas de Raban; mais ils en ont omis un bien plus grand nombre dont le pieux archevêque de Maïence est évidemment l'auteur. Parmi les ouvrages compris dans la collection que l'on vient de citer, on distingue : I. Un Extrait de la Grammaire de Priscien (V. ce nom ). II. Un Traité de l'Univers, en vingt-deux livres: on y trouve l'explication et la définition des noms - propres et d'un grand nombre de mots employés dans la Bible, Freytag ( Analecta, p. 738) en cite une ancienne édition, sans date, in - fol., de 166 f., dont la Bibliotheca Portensis possédait un superbe exemplaire, où la lettre initiale de la dédicace à Lonis le débonnaire offrait le portrait de Raban. III. Un Traité des louanges de la Croix, en deux livres ; c'est un Recueil d'acrostiches tétragones composées de trente-cinq vers, et chaque vers de trente-cinq lettres, formant des figures mystiques de la croix, avec des explications en prose (V.les Amusem. philol. de M. Peignot, pag. 17). Cet ouvrage, qui n'a d'autre mérite que celui de la difficulté vaincue, a joui d'une grande réputation dans le siècle qui l'a vu naître; mais toutes ces puérilités dont les poètes de la décadence de l'Empire avaient donne l'extravagant exemple ( Voyez OPTATIEN), sont maintenant appréciées à leur juste valeur. L'ouvrage de Raban a été imprimé séparément à Pfortzheim, par Th. Anshelm, en 1501,

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le

vers: Veni creator Spiritus; des Épitaphes, des Inscriptions, des Élégies, etc.: elles ont été publiées par le P. Brower, avec des notes à la suite des OEuvres de Fortunat, Maïence, 1627, in - 4o. X. De inventione linguarum ab hebræd usque ad theotiscam, et notis antiquis; cet Opuscule a été inséré par Goldast, dans le tome 11 des Rerum Alemanicarum scriptores, avec les Alphabets hébreux, grecs, latins, scythes et tudesques, recueillis par Raban. On ne trouve pas, dans l'édition des OEuvres de ce prélat, un Traité des vices et des vertus, publié par Wolfgang Lazius, Anvers, 1560, in-8°., dans un Recueil de veter. Ecclesiæ ritibus; et depuis on a découvert de nouveaux Opuscules de Raban, entre autres, des Lettres publiées par Baluze, le P. Sirmond,

D. Mabillon, etc.; un Traité sur diverses questions tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament, publié par D. Martène, dans le tome v du Thesaur. nov. anecdotorum; et le Commentaire sur le livre de Josué, inséré dans le tome 1x de l'Amplissima collectio; un Traité sur la Passion, publié par D. Bernard Pez, dans le Thesaur. anecdotor.novissim.,tome IV, etc. Enfin on conserve en manuscrit dans les bibliothèques de Vienne et de Munich, un Glossaire théotisque de Raban, sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont Lambecius promettait la publication, Diecman en a donné la description sous ce titre : Specimen glossarii manuscripti latino-theotisci quod Rhabano Mauro inscribitur, Brème, 1721, in-4°. On en trouve des fragments dans Eckhart (Francia oriental. 11. 326, 950), Lambec (Comm. L. 11. 416422, etc.), Denis (Codices Mss. tom 1), etc. Outre les auteurs cités dans le cours de cet article, on peut consulter, pour de plus grands détails, l'Histoire littéraire de France (par dom Rivet), tom. V , pag. 151-203; la dissertation de J. F. Buddæus, De vitá ac doctriná Rabani, Iena, 1724, in-4°.; et les Annal. litter., Helmstadt, 1782, I, 289.

W- -S. RABAUT DE SAINT-ÉTIENNE (JEAN-PAUL), né à Nîmes, en avril 1743, était avant la révolution, avocat et ministre de la religion réformée, et l'un des hommes les plus zélés de sa communion (1). Élève de

(1) La famille de Rabaut était une des plus ardentes du parti protestant. Paul Rabaut, son père, né en 1718, homme d'une condition obscure, mais dévoré de zèle pour la croyance dans laquelle il avait été nourri, cherchait partout à lui faire des prosélytes ou à fortifier dans leur foi ceux de ses frères que des raisons quelconques auraient pu y faire renoncer. Non conLent d'évangéliser dans les familles, il s'introduisait

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Court de Gebelin, il cultiva les belles lettres avec succès et avait même commencé un Poème épique sur Charles-Martel: enfin, il avait tous les moyens de se faire un nom dans cette terrible crise politique qui devait bientôt épouvanter le monde; et il en avait adopté les principes, avant même qu'elle eût éclaté. Ce n'était pas seulement des réformes qu'il desirait comme quelques-uns de ceux qui, une fois lancés dans l'arène, le dépassèrent de beaucoup, il déclarait qu'une décomposition totale de l'état et da gouvernement était nécessaire. «Tous les établissements anciens nuisent au peuple, disait-il ; il faut donner aux esprits une autre direction, changer les idées, détruire les usages, renouveler les hommes et les choses, enfin tout recomposer. » Tel est l'effrayant système qu'on trouve dans ses écrits. On sait comment l'on s'y prit pour le réaliser il faut dire cependant que Rabaut eût reculé devant les forfaits dont un si grand nombre de révolutionnaires se rendirent coupable. Quand sa fougue fut calmée, il déplora sa haute extravagance; mais il n'était plus temps: un mur d'airain s'était élevé derrière lui; et le gouffre, dont il avait élargi la profondeur, devait

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dans les prisons, pour catéchiser les détenus, au risque d'encourir les peines les plus graves portées contre les auteurs de ces sortes de prédications. Son éloquence inculte et sauvage produisait sur le vulgaire un très-grand effet. Son troisième fils, RabautDupuis, proscrit comme fédéraliste après le 31 mai, ayant pris le parti de se cacher, fut porté sur la liste des émigrés : et Paul Rabaut arrêté comme père d'émigré, subit sous le régime de la liberté, une incarcération à laquelle il avait toujours échap pé dans le temps où il prêchait au désert avec une publicité que les lois défendaient sous peine de mort depuis Louis XIV. Perrin (des Vosges) lui rendit la liberté après le 9 thermidor; mais il en jouit peu de temps, étant mort le 4 vendémiaire an III (25 sept. 1795). M. J. P. de N., (Pons de Nimes) a donné sur lui une Notice à la suite de ses Réflexions philosophiques et polit. sur la tolerance religieuse, Paris, 1808, in-8°.

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