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» veur, si nous osions lui disputer l'infinité de son » mérite, sous prétexte qu'en nous pardonnant le pé» ché d'Adam, il ne nous décharge pas en même temps » de toutes ses suites, nous laissant encore assujettis » à la mort et à tant d'infirmités corporelles et spiri»tuelles que ce péché nous a causées. Il suffit que » Jésus-Christ ait payé une fois le prix par lequel »> nous serons un jour entièrement délivrés de tous >> les maux qui nous accablent; c'est à nous à recevoir avec humilité et avec action de grâces chaque » partie de son bienfait, en considérant le progrès » avec lequel il lui plaît d'avancer notre délivrance, >> selon l'ordre que sa sagesse a établi pour notre » bien, et pour une plus claire manifestation de sa » bonté et de sa justice.

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>> Par une semblable raison, nous ne devons pas » trouver étrange, si celui qui nous a montré une si » grande facilité dans le baptême, se rend plus diffi>> cile envers nous après que nous en avons violé les » saintes promesses. Il est juste, et même il est salu>> taire pour nous, que DIEU, en nous remettant le péché avec la peine éternelle que nous avions mé» ritée, exige de nous quelque peine temporelle pour »> nous retenir dans le devoir; de peur que sortant » trop promptement des liens de la justice, nous ne >> nous abandonnions à une téméraire confiance, abu» sant de la facilité du pardon.

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>> C'est donc pour satisfaire à cette obligation que » nous sommes assujettis à quelques œuvres pénibles, que nous devons accomplir en esprit d'humilité et » de pénitence; et c'est la nécessité de ces œuvres » satisfactoires qui a obligé l'Eglise ancienne à im» poser aux pénitents les peines qu'on appelle cano» niques.

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» Quand donc elle impose aux pécheurs des œu>> vres pénibles et laborieuses, et qu'ils les subissent » avec humilité, cela s'appelle satisfaction; et lors qu'ayant égard, ou à la ferveur des pénitents, ou

» à d'autres bonnes œuvres qu'elle leur prescrit, elle » relâche quelque chose de la peine qui leur est due, >> cela s'appelle Indulgence.» (Bossuet, Ed. cit., t. XVIII, p. 97.)

Note 1.

(Autorité de l'Église, p. 267.)

Nous avons, dans la préface, appelé l'attention sur les termes à la fois positifs et brefs dans lesquels l'autorité de l'Eglise est ici établie. Il ne nous reste par conséquent que peu de choses à ajouter. Nous ferons remarquer seulement que Leibnitz embrasse ici, et étend même peut-être au delà de la juste mesure la doctrine de l'Eglise Gallicane, qui subordonne l'autorité des Pontifes à celle des Conciles, et place l'infaillibilité comme le souverain pouvoir dans l'Eglise entière, et non dans la personne du Prince des Evêques qui la gouverne. C'est, en effet, dans ce sens qu'il s'est toujours prononcé dans sa correspondance avec Bossuet, et ce grand prélat, dont les opinions sont connues, n'avait pas contribué à l'en détourner.

Du reste, ce n'était déjà pas une hardiesse médiocre chez un protestant que de prononcer le nom d'hiérarchie, et d'accorder à la Papauté une autorité même restreinte. Leibnitz en avait déjà fait preuve dans ses Traités de Droit public. Il avait établi, à plusieurs reprises, que la république chrétienne devait reconnaître deux chefs : l'empereur au temporel, le Pape pour le spirituel (Cesarini Fursteneri Tractatus pass.); mais il ne s'appuyait alors, il est vrai, que sur des considérations de bien public et d'utilité générale. Ici, il rapporte sans difficulté l'origine de l'autorité pontificale à une institution divine.

Note J.

(Mariage, p. 283.)

Nous n'avons certes pas besoin d'avertir que I'Eglise ne s'arroge en aucune manière, et n'accepterait certainement pas le pouvoir que Leibnitz lui attribue si généreusement de permettre la polygamie et le divorce en cas de nécessité absolue. L'Eglise catholique tient à honneur, au contraire, d'avoir rétabli, dès les premiers temps qui ont suivi la venue de Jésus-Christ, et défendu à travers les siècles contre tous les sophismes et toutes les passions conjurées, la pureté et l'indissolubilité du lien conjugal.

Un siècle auparavant, dans le feu même des luttes de la réforme, et quand le sort de la religion semblait dépendre de la volonté des souverains de l'Europe, partagés en deux moitiés presque égales, le Pape Clément VII avait sacrifié au maintien de ces règles sévères, sa suprématie sur un des plus grands royaumes de la chrétienté. Quant à l'argument que Leibnitz paraît tirer du vieux Testament et de l'exemple des patriarches, on peut le trouver discuté très au long, avec des détails d'une nature que cette publication ne comporte pas, dans l'Histoire des Variations, de Bossuet, à l'occasion de la fameuse consultation donnée par Luther et Mélanchton, au landgrave de Hesse, Philippe. (Bossuet, Discuss. de l'Histoire des Variations, édit. de Lebel, OEuvres complètes. V. XXI.)

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